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Associations entre les facteurs de risque maternel et l'agressivité physique chez les jeunes...
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Cet article est disponible en ligne à l’adresse :http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=DEV&ID_NUMPUBLIE=DEV_074&ID_ARTICLE=DEV_074_0313
Associations entre les facteurs de risque maternel et l’agressivité physique chez les jeunes enfantspar Marie-Claude SALVAS, Marie-Claude GEOFFROY, Frank VITARO, Michel BOIVIN, Richard E. TREMBLAY et Sylvana M. CÔTÉ
| Médecine & Hygiène | Devenir2007/4 - Volume 19ISSN 1015-8154 | pages 313 à 325
Pour citer cet article : — Salvas M.-C., Geoffroy M.-C., Vitaro F., Boivin M., Tremblay R. et Côté S., Associations entre les facteurs de risque maternel et l’agressivité physique chez les jeunes enfants, Devenir 2007/4, Volume 19, p. 313-325.
Distribution électronique Cairn pour Médecine & Hygiène.© Médecine & Hygiène. Tous droits réservés pour tous pays.La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
IntroductionL’origine de l’agressivité physique au cours de l’adolescence ou de l’âge
adulte remonte à la petite enfance (Côté, Vaillancourt, LeBlanc, Nagin,
et Tremblay, 2006 ; Nagin et Tremblay, 2001 ; Moffitt et Caspi, 2001 ;
Tremblay, et al., 2004). Les enfants qui manifestent des niveaux élevés
d’agressivité physique pendant les années préscolaires sont plus suscep-
tibles de poursuivre cette trajectoire à l’adolescence et à l’âge adulte
(Broidy, et al., 2003 ; Nagin et Tremblay, 2001 ; Tremblay, et al., 2004 ;
Zoccolillo, Paquette, Azar, Côté, et Tremblay, 2005).
Plusieurs recherches ont été réalisées afin d’identifier les facteurs de
risque prédisposant les enfants d’âge scolaire et les adolescents à mani-
fester de hauts niveaux d’agressivité physique. De récentes études suggè-
rent que les meilleurs prédicteurs de l’agressivité physique chronique sont
présents avant l’entrée à l’école. La famille représentant le premier foyer
de socialisation pendant la petite enfance (Maccoby, 1992), la présence
de caractéristiques de risque maternelles constitue un marqueur impor-
tant permettant d’identifier les enfants à haut risque d’échouer lors de
l’apprentissage de la régulation des comportements agressifs (Nagin et
Tremblay, 2001).
Plusieurs études indiquent que la faible éducation de la mère repré-
sente un facteur de risque important pour les problèmes d’agression phy-
sique (Côté, et al., 2006 ; Nagin et Tremblay, 2001 ; NICHD ECCR, 2005 ;
Tremblay, et al., 2004). A titre d’exemple, dans une étude portant sur un
échantillon de 1037 garçons de milieux défavorisés âgés de 6 à 15 ans,
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1 M.Sc.
3050 Edouard Montpetit,
Québec, Canada H3T 1J7
Université de Montréal.
2 BA.
Université de Montréal.
3 Ph.D.
Université de Montréal.
4 Ph.D.
Université Laval.
5, 6 Ph.D.
Université de Montréal et
INSERM U669, Paris.
Recherche
Associations entre les facteurs de risquematernel et l’agressivité physiquechez les jeunes enfantsAssociation between maternal risk factorsand physical aggression in toddlers
Marie-Claude Salvas1, Marie-Claude Geoffroy2, Frank Vitaro3,Michel Boivin4, Richard E. Tremblay5 et Sylvana M Côté6
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Nagin et Tremblay (2001) ont montré qu’un niveau d’éducation mater-
nelle de 9 ans et moins était associé à une trajectoire élevée d’agressivité
physique chez les adolescents.
Une autre caractéristique maternelle pouvant représenter une entrave
à l’apprentissage de la régulation des comportements agressifs sont les
traits antisociaux chez les parents (Zoccolillo, et al., 2005). Des études
récentes ont montré que les traits antisociaux de la mère sont associés à
de nombreux facteurs de risque pouvant compromettre le développe-
ment des enfants. Les risques semblent s’installer très tôt, alors que les
mères antisociales choisissent fréquemment de s’unir avec un conjoint qui
présente aussi des traits antisociaux (Jaffee, Caspi, Moffitt, Belsky, et
Silva, 2001 ; Moffitt, Caspi, Rutter, et Silva, 2001). Les risques se mani-
festent également au cours de la période prénatale, alors que les nou-
veau-nés de mères antisociales sont plus susceptibles d’avoir été exposés
à la fumée de cigarettes et à des toxines pouvant compromettre leur déve-
loppement (Zoccolillo, 2000). Cependant, il existe peu d’études concer-
nant le lien spécifique entre un historique de comportements antisociaux
chez la mère lorsqu’elle était adolescente et le maintien d’un haut niveau
d’agressivité physique pendant la période préscolaire.
Enfin, le recours à des pratiques parentales coercitives semble repré-
senter un facteur prédictif robuste de niveaux élevés de comportements
agressifs (Campbell, Shaw, et Gilliom, 2000 ; Davies et Cummings, 1994 ;
Gershoff, 2002 ; Hartman, Stage, et Webster-Stratton, 2003 ; Patterson,
DeBaryshe, et Ramsey, 1989; Rhule, McMahon, et Spieker, 2004 ; Zoc-
colillo, 2000). Toutefois, il existe peu d’informations au sujet des contri-
butions indépendantes de ces caractéristiques, puisque ce sont des fac-
teurs très corrélés. Par exemple, les enfants nés de mères avec des troubles
de types antisociaux ou qui ont été peu scolarisées sont plus à risque
d’avoir une mère moins attentive à leurs besoins (Hans, Bernstein, et
Henson, 1999) et de grandir dans un environnement marqué par des pra-
tiques parentales inadéquates (DeGarmo, Forgatch, et Martinez, 1999 ;
Jackson et Scheines, 2005). Ces jeunes mères sont moins susceptibles
d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires (Maynard, 1997), offri-
raient un environnement familial caractérisé par un plus haut niveau
d’adversité familiale et auraient tendance à utiliser des pratiques paren-
tales négatives telles que la coercition (Jaffee, et al., 2001).
A ce jour, peu d’études ont examiné simultanément la contribution
des caractéristiques de risque maternelles dans la prédiction de l’agres-
sivité physique au cours des années d’école maternelle. L’objectif de
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cette étude est d’examiner l’association entre les caractéristiques de ris-
que maternelles et l’agressivité physique pendant les années préscolaires
dans un contexte multivarié. Les études antérieures ont par ailleurs
négligé la possibilité qu’il existe une interaction entre les caractéristiques
de risque maternelles. Ainsi, il est possible que les effets négatifs d’une
grossesse à l’adolescence soient observés seulement chez les mères qui
sont également porteuses d’une pathologie de type antisocial, ou qui ont
recours à des pratiques éducatives coercitives. Le deuxième objectif de
cette étude vise à examiner la possibilité qu’il existe des effets d’interac-
tions entre les différents aspects du risque maternel.
MéthodologieL’objectif de la présente étude est d’examiner la contribution des caracté-
ristiques maternelles (i.e. jeune âge de la mère, la tendance antisociale, le
niveau d’éducation et les pratiques éducatives) et leurs interactions dans
la prédiction de l’agressivité physique élevée chez les jeunes enfants.
ParticipantsUn échantillon composé de 2’045 enfants a été suivi depuis la naissance,
jusqu’à l’âge de 54 mois. Les enfants participaient à l’Etude Longitudi-
nale des Enfants du Québec (l’ELDEQ). L’ELDEQ est une enquête lon-
gitudinale représentative des nouveau-nés (naissances simples) québécois
de 1998. Un échantillon de 2’940 bébés-cibles âgés d’environ 5 mois a été
sélectionné à partir du fichier des naissances vivantes du Québec. Il exclut
les mères vivant dans le Nord du Québec, le Territoire Cri, le Territoire
Inuit et les mères vivant sur les réserves indiennes. Au total, 2’223 bébés
et leur famille ont répondu à l’enquête, mais seulement 2’120 ont fait
l’objet d’un suivi longitudinal. Les collectes de données annuelles se
sont tenues en 1998-1999 (5 mois), en 1999-2000 (17 mois), en 2000-2001
(30 mois), en 2001-2002 (42 mois) et en 2002-2003 (54 mois).
Les analyses multivariées ont été réalisées sur un échantillon de 2’045
enfants pour lesquels des données valides étaient disponibles. Des mesu-
res ont été utilisées afin d’assurer la représentativité de l’échantillon.
Variable dépendante : trajectoires d’agressivitéphysique entre 17 et 54 moisLa personne qui connaît le mieux l’enfant (PCME), habituellement la
mère (dans 90% des cas), a complété un questionnaire à propos du
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comportement de son enfant, alors que celui-ci était âgé de 17, 30, 42 et
de 54 mois. Celle-ci devait indiquer si son enfant donne des coups de pied,
se bagarre, pousse, mord, et tape les autres sur une échelle variant de
jamais (0), quelquefois (1) ou souvent (2).
Une trajectoire élevée d’agressivité physique entre 17 et 54 mois a été
identifiée à l’aide d’une méthode semi-paramétrique. La méthode semi-
paramétrique des trajectoires développementales fondée sur des grou-
pes (Jones, Nagin, et Roeder, 2001 ; Nagin, 1999 ; Nagin, 2005) repré-
sente la meilleure stratégie de modélisation pour identifier des groupes
d’individus qui suivent différentes trajectoires dans le temps.
La trajectoire élevée d’agressivité physique (estimée à 20,4% de
l’échantillon) représente les enfants qui sont susceptibles de manifester
des niveaux élevés d’agressivité physique entre 17 et 54 mois. Les trajec-
toires d’agressivité physique sont décrites plus amplement dans Trem-
blay, et al., 2004 ; Côté, Vaillancourt, Barker, Nagin, et Tremblay, 2007 ;
Nagin, 1999.
Variables indépendantes :caractéristiques maternelles
Jeune âge de la mèreL’âge de la mère à la naissance de son premier enfant a été divisé en
deux catégories : moins de 21 ans et 21 ans et plus. Ce point de coupure
représente un niveau élevé de risque pour l’enfant (voir Côté, et al., 2006;
Côté, et al., 2007 ; Jaffee, et al., 2001 ; Tremblay, et al., 2004).
Traits antisociaux de la mèreLa mère a complété un questionnaire visant à évaluer la présence de
comportements antisociaux avant la fin des études secondaires. Les ques-
tions posées reflètent les critères du DSM-IV et sont tirées de l’entrevue
psychiatrique structurée du National Institute of Mental Heath – Diag-
nostic Interview Schedule (NIMH – DIS ; Helzer, et Robins, 1988). Les
mères devaient coter sur une échelle binaire si elles avaient manifesté ou
non cinq comportements antisociaux avant la fin des études secondaires :
1) a volé plus d’une fois ; 2) a été impliquée plus d’une fois dans une
bagarre qu’elle avait initiée ; 3) a été impliquée avec la DPJ (Direction
de la Protection de la Jeunesse) ou avec la police à cause de sa mauvaise
conduite ; 4) a fait l’école buissonnière au moins 2 fois en un an et 5) a
fugué de la maison. Les mères antisociales sont celles qui ont manifesté
au moins deux traits antisociaux avant la fin de l’adolescence (Côté, et
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al., 2007 ; Zoccolillo, et al., 2005). Le groupe de mères antisociales repré-
sente 18.1% de l’échantillon.
Niveau d’éducation de la mèreLe niveau d’éducation de la mère a été divisé en deux catégories: a) diplôme
d’études secondaires non complété; b) diplôme d’études secondaires com-
plété ou son équivalent. Le groupe de mères n’ayant pas complété de
diplôme d’études secondaires représente 21.2% de l’échantillon.
Pratiques parentales coercitives entre 17 et 54 moisL’échelle des pratiques parentales coercitives est une adaptation de
l’échelle ECOPAN, développée par Boivin, Pérusse, Saysset, Tremblay,
et Tremblay (2000). L’instrument comporte 3 items cotés sur une échelle
allant de 0 (jamais), 1 (quelquefois) à 2 (souvent). Les items prennent la
forme suivante : élever la voix, se mettre en colère et recourir à des puni-
tions corporelles en réaction à un comportement difficile. Le score de
pratiques parentales coercitives a été obtenu en additionnant les moyen-
nes obtenues à l’âge de 17, 30, 42 et 54 mois. La variable a ensuite été
divisée en deux catégories au 75e percentile : a) pratiques parentales
coercitives (75e percentile) et b) pratiques parentales non-coercitives.
Le groupe des mères qui ont recours à des pratiques parentales coer-
citives se situant au dessus du 75e percentile représente 24.5% de l’échan-
tillon.
Variables de contrôleTempérament de l’enfant à l’âge de cinq moisLe tempérament difficile de l’enfant a été évalué à partir de l’Infant
Characteristics Questionnaire (ICQ; Bates, Bennett Freeland, et Louns-
bury, 1980) alors que l’enfant était âgé de 5 mois. L’échelle comprend
6 items, tels que « facile à calmer», «combien de fois le bébé est-il agité
par jour?» ou «à quelle fréquence pleure-t-il ou est-il agité en géné-
ral?». A chacune de ces questions, la mère doit indiquer où se situe l’en-
fant sur une échelle ordinale en 7 points – le score le plus bas (1), repré-
sentant des traits de tempérament optimaux, tandis que le score le plus
élevé (7), un tempérament difficile.
Le sexe de l’enfantLe sexe de l’enfant est une variable binaire : garçon ou fille.
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RésultatsAnalyses statistiquesLes analyses statistiques ont été conduites en trois étapes. La première
étape visait à décrire la prévalence des caractéristiques de risque mater-
nelles en fonction de l’appartenance à la trajectoire élevée d’agressivité
physique. La deuxième étape consistait à examiner la contribution des
caractéristiques maternelles (i.e. jeune âge de la mère, le trouble antiso-
cial, le niveau d’éducation et les pratiques éducatives) et leurs interac-
tions dans la prédiction de la trajectoire élevée d’agressivité physique à
l’aide d’une régression logistique hiérarchique. L’ordre d’entrée des varia-
bles est le suivant : les caractéristiques de l’enfant seront entrées dans un
premier bloc, suivies des variables liées à la mère dans un deuxième bloc,
puis dans un troisième bloc, les interactions entre les variables liées à la
mère. Enfin, la troisième étape visait à quantifier le risque cumulatif
d’appartenir à la trajectoire élevée d’agressivité physique en fonction
des caractéristiques maternelles identifiées lors de la deuxième étape.
Association entre les caractéristiques de risquematernelles et l’appartenance à la trajectoireélevée d’agressivité physiqueLe [tableau I] présente la prévalence des caractéristiques de risque mater-
nelles en fonction de l’appartenance à la trajectoire élevée d’agressivité
physique. Les niveaux de prévalence des caractéristiques maternelles
augmentent de la trajectoire faible à modérée à la trajectoire élevée
d’agressivité physique.
Le [tableau II] présente les résultats des analyses de régression logisti-
que visant à identifier les caractéristiques maternelles de risque prédi-
sant l’appartenance à la trajectoire élevée d’agressivité (n = 419) versus
l’appartenance aux autres trajectoires dans un contexte multivarié. Le
jeune âge de la mère (OR = 1.6 ; 95% CI = 1.19-2.14 ; p < .01), un faible
niveau de scolarité (OR = 1.4 ; 95% CI = 1.02-1.86 ; p < .05) et les prati-
ques parentales coercitives (OR = 2.5 ; 95% CI = 1.93-3.17 ; p < .001) pré-
disent l’appartenance à la trajectoire élevée d’agressivité.
Nous avons examiné la possibilité que des effets interactifs entre les
caractéristiques de risque maternel modèrent la probabilité d’appartenir
à la trajectoire élevée d’agressivité. Aucune interaction n’apparaît comme
significative.
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Tableau I : Caractéristiques de la mère en fonction de l’appartenance aux trajectoiresd’agressivité physique (N = 2,045).
Trajectoires d'agressivité physique
Groupe faible et modéré Groupe élevé(n = 1626) (n = 419)
% (n) % (n)
Niveau de scolaritéPas de diplôme d'études secondaires 72.2 (298) 27.8 (115)Diplôme d'études secondaires 81.9 (1241) 18.1 (275)
Historique de comportements antisociauxTraits antisociaux 77.1 (270) 22.9 (80)Pas de traits antisociaux 80.8 (1226) 19,2 (292)
Age de la mère21 ans et moins 70.9 (304) 29.1 (125)Plus de 21 ans 82.6 (1186) 17.4 (249)
Pratiques parentales coercitivesOui 66,7 (318) 33,3 (159)Non 84.0 (1210) 16,0 (231)
La [Figure 1] présente les rapports de cote selon que la mère présente
une, deux ou trois caractéristiques de risque. Les enfants dont la mère pré-
sente au moins trois caractéristiques de risque sont 7.09 fois (95% C I =
4.2-11.95; p < .001) plus à risque d’appartenir à la trajectoire élevée
d’agressivité physique que ceux dont la mère ne présente aucun facteur de
risque.
Figure 1 : Répartition des enfants sur la trajectoire d’agressivité physique élevée enfonction du nombre de facteurs de risque maternels (N = 2,045).
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1.54
]Résumé
L’objectif de cette étude est
d’identifier les facteurs de
risque maternels prédispo-
sant les jeunes enfants à
manifester de hauts niveaux
d’agressivité physique.
A partir d’un échantillon de
2045 enfants, nous avons
modélisé les trajectoires
d’agression physique entre
17 et 54 mois. Les résultats
montrent que le jeune âge de
la mère (OR = 1.6 ; p < .01),
un faible niveau de scolarité
(OR = 1.4 ; p < .05) ; ainsi que
les pratiques parentales
coercitives (OR = 2.5 ;
p < .001) sont significative-
ment associés à l’apparte-
nance à la trajectoire élevée
d’agressivité physique.
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DiscussionLe but de la présente étude était d’examiner dans un contexte multiva-
rié le rôle des caractéristiques de risque maternelles sur la persistance de
l’agressivité physique chez les jeunes enfants au sein d’un échantillon
populationnel.
Les résultats indiquent que les enfants nés de jeunes mères, de mères
n’ayant pas complété des études secondaires et utilisant des pratiques
parentales coercitives sont plus susceptibles d’appartenir à la trajectoire
élevée d’agression physique à la petite enfance. L’utilisation de pratiques
parentales coercitives est le meilleur prédicteur du niveau de l’agressi-
vité physique de l’enfant à la petite enfance. Les enfants de mères qui
ont recours à des pratiques éducatives coercitives ont deux fois et demi
(OR 2.59) plus de chance de se retrouver sur une trajectoire d’agressivité
physique élevée. Ces résultats sont en lien avec plusieurs études mon-
trant que le jeune âge de la mère et un faible niveau de scolarité, ainsi
que des pratiques parentales cœrcitives, sont associés à une grande
variété de problèmes de comportement à l’enfance (Luster et Dubow,
1990 ; Nagin et Tremblay, 2001), à l’adolescence (Furstenberg, Brook-
Gunn, et Morgan, 1987 ; Jaffee et al., 2001), comme à l’âge adulte (Fer-
gusson et Woodward, 1999; Grogger, 1997). La contribution des traits
antisociaux de la mère n’apparaît pas comme significative. Toutefois, la
présence de symptômes du trouble de la conduite à l’adolescence repré-
sente le meilleur prédicteur de la grossesse à l’adolescence (Bardone,
Moffitt, Caspi, Dickson, et Silva, 1996 ; Fergusson et Woodward, 1999 ;
Moffitt et Caspi, 2001).
Quant à la possibilité que les caractéristiques de risque interagissent
entre elles, les résultats montrent que l’interaction entre les caractéristi-
ques de risque maternelles n’est pas significative, leur effet étant plutôt
indépendant. Or, il semble que la présence combinée des caractéristi-
ques de risque maternelles représente un facteur prédictif particulière-
ment robuste des problèmes d’agressivité. Ainsi, lorsqu’une mère pré-
sente les trois caractéristiques de risque (i.e. jeune âge, faible niveau de
scolarité, pratiques parentales coercitives), les enfants se trouvent sept
fois plus à risque d’appartenir à la trajectoire élevée d’agressivité. Ces
résultats suggèrent que le fait de donner naissance à un enfant avant
l’âge de 21 ans, d’avoir un faible niveau de scolarité et d’être à la fois
coercitive dans ses interactions avec l’enfant représente un profil de ris-
que assez sévère.
321
Aucun effet d’interaction n’a
été détecté. La présence
simultanée des trois caracté-
ristiques maternelles aug-
mente sept fois (OR = 7.09 ;
p < .001) le risque pour l’en-
fant d’appartenir à une tra-
jectoire élevée d’agressivité
physique. Une stratégie pré-
ventive efficace devrait
inclure un entraînement aux
compétences parentales,
une incitation à la poursuite
des études, ainsi que le
report à un moment plus tar-
dif de la naissance du pre-
mier enfant.
Mots-clés
Facteurs de risque maternels.
Agressivité physique.
Petite enfance.
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Forces et limites méthodologiques Notre étude comporte des forces et des limites. Parmi les forces, on note:
1) l’utilisation d’un mode longitudinal où les enfants ont été suivis de la
naissance à 54 mois ; 2) les caractéristiques maternelles mesurées dès la
naissance de l’enfant ; 3) un échantillon représentatif, permettant de
généraliser les résultats à l’ensemble de la population.
Parmi les limites, on note: 1) le niveau d’agressivité physique n’est
évalué uniquement que par la mère ; 2) les mécanismes par lesquels les
caractéristiques de risque maternelles sont associées aux comportements
d’agressivité physique sont encore inconnus et cette question mérite
d’être examinée dans les recherches à venir ; 3) aucune information
n’était disponible sur l’agressivité physique pendant l’âge scolaire ou
l’adolescence ; 4) la méthode du cumul des facteurs de risque mérite
d’être révisée afin de tenir compte de la valeur prédictive de chacun des
facteurs de risque; 5) le type d’étude ne permet pas de tenir compte de la
contribution des gènes dans l’étiologie de l’agressivité physique – de
nombreuses évidences empiriques suggérant la présence d’une compo-
sante héréditaire dans l’apparition et le maintien de différentes formes de
conduites antisociales (Langbehn, Cadoret, Yates, Troughton, et Ste-
wart, 1998 ; Raine, 2002).
Etudes futures et implications pour la préventionNos résultats montrent qu’il est possible d’identifier les enfants à risque
de présenter des niveaux élevés d’agressivité dès la naissance. Trois carac-
téristiques de risque maternelles au début de la vie sont associées à des
niveaux élevés d’agressivité physique pendant les années préscolaires.
Les études longitudinales sur le développement des comportements
sociaux conduisent à privilégier la petite enfance comme cible d’interven-
tion préventive. Plusieurs études montrent en effet que les enfants qui ont
de sérieux problèmes de comportement entre 6 et 18 ans avaient aussi
des problèmes sérieux entre la naissance et 6 ans (Tremblay, et al., 1999 ;
Tremblay, Pihl, Vitaro, et Dobkin, 1994).
Les programmes de prévention des comportements antisociaux
devraient ainsi viser non seulement les adolescents délinquants, mais sur-
tout les très jeunes enfants, et s’adresser prioritairement aux parents les
plus à risque; notamment les jeunes mères qui ont des pratiques éduca-
tives coercitives, et qui sont peu scolarisées. Il semble par ailleurs
important d’intervenir dès la grossesse, car certaines habitudes de vie de
322
Summary
The purpose of this study
was to investigate the asso-
ciation between maternal risk
characteristics and children’s
physical aggression during
the early years of life.
Method : A representative
sample of 2045 families in
Quebec (Canada) with new-
born children was selected.
Data on physical aggression
were collected at four points
of time (at 17, 30, 42, and
54 months). The results indi-
cate that young motherhood
(OR = 1.6 ; p < .01), low
levels of maternal education
(OR = 1.4 ; p < .05) and coer-
cive parenting (OR = 2.5 ;
p < .001) were predictive of
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la mère, comme la consommation d’alcool et de drogues, peuvent avoir
des conséquences néfastes sur le développement intra-utérin de l’enfant
(Zoccolillo, et al., 2005). A cet effet, Olds et ses collègues (1997) ont mon-
tré l’efficacité des interventions qui visent à améliorer les habitudes de
santé au cours de la période prénatale, et qui visent à améliorer les pra-
tiques parentales et à augmenter la réussite scolaire. Nos résultats mon-
trent qu’une stratégie d’intervention précoce efficace inclut d’abord la
mise en place des conditions nécessaires pour faciliter la poursuite des
études chez les jeunes femmes et la réduction du taux de grossesse pré-
coce, particulièrement chez les adolescentes avec un comportement de
type antisocial.
Article reçu en août 2007, accepté en septembre 2007
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high levels of physical
aggression during the pre-
school years. No interaction
effect was detected. Chil-
dren of mothers with all risk
characteristics were 7 time
(OR = 7.09 ; p < .001) more
likely to follow a high physi-
cal aggression trajectory.
Prevention programs should
foster positive parenting, dis-
courage school drop-out,
and encourage mothers to
report pregnancy beyond the
teen age years.
Key words
Maternal risk characteristics.
Physical aggression.
Early childhood.
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