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Nations Unies ASSEMBLtE VINGT-HUITIÈME SESSION Documents officiels 2128e SÉlNCEPLO'ÈRE Mercredi 26 septembre 1973, à 10h30 NEW YO l't K SOMMAIRE Pages Point 9 de l'ordre du jour : Discussion générale (ruite) Disco!J(sde M. Brandt (République fédérale d'Allemagne) 1 Discours de M. Andersen (Danemark) •...•...•...• 6 Discours de sir Alec Douglas-Home (Royaume-Uni) .... 9 Discours de M. van der ..... .... 12 Président: M. Leopoldo' .• rES (Equateur).. POINT 9 DE L'ORDRE DU JOUR Discussion générale (suite) 1. I.e PRESIDENT (interprétation de l'espagnol): C'est pour moi un très grand honneur que de souhaiter la bien- venue à l'Organisation des Nations Unies à S. E. M. Willy Brandt, chancelier de la République fédérale d'Allemagne, et de l'inviter à prendre la parole. 2. M. BRANDT (République fédérale d'Allemagne) [inter- prJtation de l'anglais) : Permettez-moi, Monsieur le Prési- dent, de vous féliciter chaleureusement à l'occasion de votre élection à ce poste sl.tmportant sur le plan international. {L 'orateur poursuit en al/e,mand {in(erprétation de l'an- glais)l.] 3. Je m'adresse à vous à la fois en tant qu'Allemand et qu'Européen. Plus exactement, mon peuple vit dans deux Etats et pourtant il n'a pas cessé de se considérer comme une seule nation. En même temps, notre partie de l'Europe n'est pas encore beaucoup plus qu'une communauté écono- mique mais elle veut devenir, avant la fm de cette décennie, une unioneuropéenne. 4. Nous, qui représentons la fédérale d'AI· lemagne, nous' ne sommes pas des étrangère ici. Depuis longtemps, nous participons aux travaux des lnstitutions spécialisées. Nous entretenons de bonnes relations avec presque' tous les Etats Membres. Ici même au Siège de l'Orga1llisation des Nations Unies, à NewYork,au coursdes .années passées, on a fait preuve à notre égard de beaucoup de compréhension. 5. Je tiens à saisir cette occasion pour remercier nos amis qui ont pris la parole en notre faveur du haut de cette tribune, alors que nous ne pouvions le faire nous-mêmes. Nous n'oublierons pas ceuxsur qui nous avona pu compter. '. . ' 1 La version anglaise de sa déclaiation a été ·par la délégation. \ 1 6. Mais je veux tout de suite ajouter que nous ne sommes pas venus ici pour nous servir des Nations Uniescomme d'un murdeslamentations pour les problèmes allemands, ni pour présenter dec revendications qui, nous le savons, ne peuventpas t de ,toute facon, être satisfaites ici. Nous sommes venus ici, au contraire, pour assumer notre part de responsabilité dans les affaires mondiales, conformément à nos convictions et dans le cadre de nos possibilités. 7. La fondation des Nations Unies et la rupture la plus profonde dans l'histoire allemande ont été des événements dont le parallélisme, certes lugubre, a cependant un côté encourageant. En vérité, l'histoire récente de mon peuple est étroitement liée aux événements qui' ont marqué la naissance de cette organisation mondiale. 8. Depuis 1945, mon peuple et les deux Etats allemands ont parcouru un long chemin. Et, pourtant,la satisfaction que nous éprouvons à être aiinablement accueillis ici est assombrie par la division de l'Europe qui se manifeste d'une façon particulièrement évidente en Allemagne et qui conti:' nue à coûter des vies humaines trois décennies après la guerre. 9. Cependant, c'est en partant de cette partie del'Europe . qui fut à l'origine de si graves tensions, que nous avons entamé et développé une politique d'entente qui avait- et continue d'avoir - .pour but de combler les .fossés de la guerre froide. 10. Mais il s'est avéré depuis que la tension n'est pas seule à être contagieuse, que la détente peut l'être aussi. Il. En tant que République fédérale d'Allemagne, comme Fa souligné la semaine dernière notre ministre des affaires étrangères (2119f! séance) selon une formule à caractère obligatoire en droit international,nous oeuvrerons ên faveur d'un état' de paix en Europe dans lequel le peuple allemand puisse, lui aussi, recouvrer son unité par libre autodétennination. Je dis cela tout en sachant, malgré tout le respect que nous leur portons, que les Nations Unies ne peuvent réellement nous aider dans ce domaine. 12. Les deux Etats allemands ont appris que leurs rela- tions, étant donné qu'ils appartiennent:à deuxgroupements politiques opposés 'et qu'ils doivent faire face aux pro- blèmes qui en résultent, revêtent aujourd'hui une impor- tance encore beaucoup plus grande que ce qu'on appelle la "question nationale". On peut en dire autant de l'Europe en général. 13. En dépit des différences de systèmes sociaux et politiques, les deux Etats· allemands, liés par traité et par conviction à des alliances différentes, ont décidé de A/PV.2128

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depuises, maiseumentfin par

avec unles et asimples

Nations Unies

ASSEMBLtEGtN~RA.LEVINGT-HUITIÈME SESSION

Documents officiels

",

•2128e

SÉlNCEPLO'ÈREMercredi 26 septembre 1973,

à 10h30

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ge des; Uniesisationpaix.

s réaf­et quesolide

SOMMAIRE

Pages

Point 9 de l'ordre du jour :Discussion générale (ruite)

Disco!J(sde M. Brandt (République fédérale d'Allemagne) 1Discours de M. Andersen (Danemark) •...•...•...• 6Discours de sir Alec Douglas-Home (Royaume-Uni) .... 9Discours de M. van der S~oel (Pays-Bl!~) .....•....• 12

Président: M. Leopoldo' .• rES (Equateur)..

POINT 9 DEL'ORDRE DUJOUR

Discussion générale (suite)

1. I.e PRESIDENT (interprétation de l'espagnol): C'estpour moi un très grand honneur que de souhaiter la bien­venue à l'Organisation des Nations Unies à S. E. M. WillyBrandt, chancelier de la République fédérale d'Allemagne,et de l'inviter à prendre la parole.

2. M. BRANDT (République fédérale d'Allemagne) [inter­prJtation de l'anglais) : Permettez-moi, Monsieur le Prési­dent, de vous féliciter chaleureusement à l'occasion de votreélection à ce poste sl.tmportant sur le plan international.

{L'orateur poursuit en al/e,mand {in(erprétation de l'an­glais)l.]

3. Je m'adresse à vous à la fois en tant qu'Allemand etqu'Européen. Plus exactement, mon peuple vit dans deuxEtats et pourtant il n'a pas cessé de se considérer commeune seule nation. En même temps, notre partiede l'Europen'est pas encore beaucoup plus qu'une communauté écono­mique mais elle veut devenir, avant la fm de cette décennie,une unioneuropéenne.

4. Nous, qui représentons la Ré,uoiiqu~ fédérale d'AI·lemagne, nous' ne sommes pas des étrangère ici. Depuislongtemps, nous participons aux travaux des lnstitutionsspécialisées. Nous entretenons de bonnes relations avecpresque' tous les Etats Membres. Ici même au Siège del'Orga1llisation des Nations Unies, à NewYork,au coursdes.années passées, on a fait preuve à notre égard de beaucoupde compréhension. ~.

5. Je tiens à saisir cette occasion pour remercier nos amisqui ont pris la parole en notre faveur du haut de cettetribune, alors que nous ne pouvions le faire nous-mêmes.Nous n'oublierons pas ceuxsur qui nous avona pu compter.

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1 La version anglaise de sa déclaiation a été communiq~ée·par ladélégation. \

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6. Mais je veux tout de suite ajouter que nousne sommespas venus ici pour nous servir des Nations Uniescommed'un murdes lamentations pour lesproblèmes allemands, nipour présenter dec revendications qui, nous le savons, nepeuventpast de ,toute facon, être satisfaites ici. Noussommes venus ici, au contraire, pour assumer notre part deresponsabilité dans les affaires mondiales, conformément ànosconvictions et dansle cadre de nospossibilités.

7. La fondation des Nations Unies et la rupture la plusprofonde dans l'histoire allemande ont été des événementsdont le parallélisme, certes lugubre, a cependant un côtéencourageant. En vérité, l'histoire récente de mon peupleest étroitement liée aux événements qui' ont marqué lanaissance de cette organisation mondiale.

8. Depuis 1945, mon peuple et les deux Etats allemandsont parcouru un long chemin. Et, pourtant, la satisfactionque nous éprouvons à être aiinablement accueillis ici estassombrie par la division de l'Europe qui se manifeste d'unefaçon particulièrement évidente en Allemagne et qui conti:'nue à coûter des vies humaines trois décennies après laguerre.

9. Cependant, c'est en partant de cette partie de l'Europe. qui fut à l'origine de si graves tensions, que nous avonsentamé et développé une politique d'entente qui avait- etcontinue d'avoir - .pour but de combler les.fossés de laguerre froide.

10. Mais il s'est avéré depuis que la tension n'est passeuleà être contagieuse, que la détente peut l'être aussi.

Il. En tant que République fédérale d'Allemagne, commeFa souligné la semaine dernière notre ministre des affairesétrangères (2119f! séance) selon une formule à caractèreobligatoire en droit international,nous oeuvrerons ênfaveur d'un état' de paix en Europe dans lequel le peupleallemand puisse, lui aussi, recouvrer son unité par libreautodétennination. Je dis cela tout en sachant, malgré toutle respect que nous leur portons, que les Nations Unies nepeuvent réellement nous aiderdans cedomaine.

12. Les deux Etats allemands ont appris que leurs rela­tions, étant donné qu'ils appartiennent:à deuxgroupementspolitiques opposés 'et qu'ils doivent faire face aux pro­blèmes qui en résultent, revêtent aujourd'hui une impor­tance encore beaucoup plus grande que ce qu'on appelle la"question nationale". On peut en dire autant de l'Europeen général.

13. En dépit des différences de leu~s systèmes sociaux etpolitiques, les deux Etats·allemands, liés par traité et parconviction à des alliances différentes, ont décidé de

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24. Il faut formuler un code des responsabilités auquel lespuissances nucléaires se soumettront. .

22. La confiance seule ne suffit pas à créer la sécurité.C'est là aussi une réalité. L'inverse est vrai également ..Laconfiance naît de la sécurité.

~1. .Et si l'on parvenait même, par des mesures tendant àetablir la confiance, à atténuer ce gaspillage insensé qui estle résultat de la méfiance entre systèmes antagonistes nousaurions donné par l~ un exemple historique. '

20. Ce dont je, parle ici sera peut-être compris un jourconune une esperance marquante pour montrer commentles Etats peuvent apprendre à maîtriser les conflits et àéliminer la violence. '

23. Un gland Américain a parlé, dans cette ville, de lamenace "d'une danse macabre nucléaire". Or les deuxpuissances mondiales, entre les mains desquelles se trouventles 0 m?yens de destruction de beaucoup les plus puissants,ont recenunent conclu un accord que certains cherchentencore à interpréter mais dont le but est certainement deprévenir la danse macabre. Cet accord entre les Etats-Uniset l'Union soviétique est orienté selon le principe dunon-recours à la force et selon la reconnaissance des réalités.Tel que je le comprends, il représente une coexistenceactive et aussi sans doute une réponse à ce qu'ont demandéà la Conférence de Genève, tenue en 1968, les Etats nondotés d'armes nucléaires. A l'époque, il y il cinq ans, on ademandé aux Etats dotés d'armes nucléaires d'assumer desobligations concrètes qui leur soient propres. Je continue àpenser aujourd'hui que quiconque détient la puissance,surtout la puissance atomique, n'a pas pour autant lamorale de son côté, pas plus que la sagesse. Les grands.dangers pour l'humanité proviennent des grandes puis­sances, ét non des petites.

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16. Le lion-recours à la force a été l'un des facteurs denotre politique de paix, l'acceptation des réalités fut l'autre.Cette acceptation. des réalités Il été amère pour certains,mais elle était nécessaire pour l'amour de la paix. En effet,le non-recours à la force et le sens exact des réalités sont 'lesdèux facteurs essentiels d'l'ne sauvegarde concrète de lapaix.

14: Mais une chose importe davantage: le renoncementsystématique au recours à la force pour atteindre des buts,faire valoir ses propres intérêts ou régler des divergences, aété le facteur décisif nécessaire pour créer la détente aucoeur de l'Europe. Les Traités de Moscous et de Varsovie3

le Traité sur les bases de nos relations avec la Républiquedémocratique allemande", l'Accord quadripartite sur Berlindu 3 septembre 1971 et bientôt, nous l'espérons, le Traitéavec la Tché.Q0slovaquie qui a déjà été négocié, reposent surle principe du non-recours à la force.

15. C'est à Berlin, en particulier, qu'apparaissent visible­ment les possibilités constructives. Berlin a cessé d'êtrenécessairement un foyer de tension au coeur de l'Europe.Berlin-Ouestest assuré de la sauvegarde de ses intérêts par laRépublique fédérale d'Allemagne et de sa protection par les 'trois puissances qui restent di.ectement responsables, entant que pouvoir suprême, de la sécurité et du statut de laville. Ce que représente ce changement, nul ne peut mieuxl'apprécier que celui qui était investi des responsabilités àBerlin en tant que maire de la ville au cours d'une périodecritique de son histoire.

Assemblée générale- Vingt-huitième session -Séances plé'nières.~-----------

s'eA~ger dans, Une' politique de voisinage pacifique, decoexistence et, nous l'espérons, de coopération. Nousallons, par conséquent, essayer de donner un sens enallemand Il la notion de coexistence pacifique. En raison dela minutie que certains considèrent parfois comme une,caractéristique nationale de notre peuple, je ne sauraispromettre que ce sera toujours très facile.

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17. Ainsi le terrain "se trouvait préparé pour les mesuressuivantes. La sécurité et la coopération en Europe doiventtrouver une nouvelle base.

18. Le non-recours à la force sur le plan bilatéral nousencourage à entrer dans une seconde phase, multilatérale,de diplomatie européenne qui, sur la base de ce qui s'estfait, a pour but de parvenir à une transformation véritabledes rapports entre les Etats européens pat une sécuritécroissante face à toute menace militaire, par des échangeséconomiques et techniques intensifs, par des contactshumains, par une meilleure connaissance les uns des autres.En d'autres termes, par un état de paix quotidienne.

19. nserait bon, en vérité, que les travaux d'Helsinki, quise r oursuivent maintenant à Genève, puissent s'acheverbientôt par une conférence réunie à un niveau corres­pl. ,dant aux résultats acquis.

2 Traité entre la République fédérale d'Allemagne et l'Union desRépubliques socill;1istes soviétiques, signéà Moscou le 12 août 1970., 3 T.raité entre la Rép~blique fédér:de d'Allemagne et la Pologneetabhssant les, bases dune' normalisation desl!elatioris signé àVarsovie le7 décembre 1910. '

4 Traité su.. les ba~es des relations entre la République fédéraled'Allemagne et la République démocratique allemande fait à Berlin.le 21 décembre 1972. ' '

25. Toutefois, si les deux superpuissances ne garantissentpas la paix, qui pourrait le faire à leur place? Nul ne peutaujourd'hui assumer la responsabilité de l'un ou l'autre desdeux pays que j'ai mentionnés, et aucun des deux ne peut yrenoncer. .

26. Ainsi donc, notre monde trouve aujourd'hui sonéquilibre. Mais il ne peut réaliser cet équilibre fragile sans lepoids spécifique de la République populaire de Chine, duJapon et de la Communauté européenne. Ce système rendefficace le rôle qui revient en propre à l'Amérique latine,aux Etats africains, au sous-continent asiatique et auxautres pays partenaires en Asie.

27. La puissance, à mon avis, n'est pas quantifiable àvolonté. n y a une limite à son expansion - une limiteau-delà. de laquelle la puissance se transforme en impuis­sance. Mais la détente n'est pas synonyme de désenga­gement, et elle ne doit en aucun cas devenir un désintéres­sement si l'on veut éviter de créer, de nouvelles tensions.

28. A la fm de la guerre froide, il ne peut y avoir, à monsens,ni vainqueurs, ni vaincus. En réalité, la paix, si l'onveut l'assurer, ne doit pas exiger la victoire de l'un et ladéfaite de l'autre, mais uniquement la victoire de la sagesseet de la modération.

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2~. Par ailleurs, tous les Etats - qu'ils possèdent ou nondes armes atomiques - devraient renoncer à recourir à lamenace ou à l'emploi de la force. Si nous sommes résolus etsi nous avons de la chance, on peut y parvenir par unsystème approprié d'accords internationaux.

30. La seule exception admissible resterait le droit delégitime défense individuelle ou collective,'comme le stipulel'Article 51 de la Charte des Nations Unies.

31. Mon gouvernement est prêt - et je le dis clairement ­à apporter son aide à la mise au point de l'accord élaboré ausein de l'Alliance atlantique en vue de permettre uneréduction équilibrée des forces et des systèmes d'armement.Cela ne sera pas possible d'un jour à l'autre, mais il faut ytravailler sérieusement et avec persévérance.

32. Il ne s'agit pas seulement de donner une chance àl'Europe. Il s'agit de donner au monde l'occasion de créerdes conditions nous permettant de consacrer notre atten­tion et les énergies de nos pays aux immenses problèmes dedemain. Je me permettrai de poser une question: si lemonde ne réussit pas à dompter la violence et à la proscrireefficacement, comment pourra-toit résoudre les problèmesde la paix qui - en dehors de toute violence s- exigeronttoutes nos énergies?

33. Dans un monde où nous dépendons tous de plus enplus les uns des autres, la politique de paix ne sauraits'arrêter à notre seuil. De petits pas - l'expérience lemontre - peuvent mener loin.

34. Nous attribuons une importance spéciale à la média­tion et à la conciliation dans les litiges. Selon nous, lerenforcement de la juridiction internationale et la consoli­dation et le développement- du droit international méritentl'attention active de cette assemblée.

35. Notre monde est engagé dans un processus de trans­formation rapide. Nombre de ses problèmes et conflitsexplosifs se répandent comme une épidémie du fait que lesEtats et les continents sont de plus en plus proches. Commele montre ce phénomène actuel qu'est le terrorisme, qui neveut pas recourir aux moyens politiques ou ne le peut pas,les conflits peuvent avoir des conséquences imprévisiblespar suite de la vulnérabilité des sociétés hautement déve­loppées:

36. L'expression "recherche pour la prévention desconflits" -la condition préalable de ce que l'on appelle la"diplomatie préventive" - est née du fait que l'on acompris qu'il ne suffit plus d'examiner les motifspréten­dument classiques des litiges,- et là, j'entends des motifstelsquerevendications territoriales, domiaàtion idéologique,ambitions nationalistes" attraits dl" la domination impéria­liste, faiblesses des systèmes de sécurité, ébranlement del'équilibre de puiseance.

37. Je ne prêche pas une existence sans' conflit et sanstension. Ce serait une illusion anémique.")~ parle .desconflits stériles et négatifs qui nous confirment ~baque jourque l'homme; ayant peur de l'homme, est capable. de sedé.truiteIut-mëme, Ilya là pour la recherche sur les conflitsdes domaines de respensabilité nouveaux et plusprofonds.

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38. Je' tiens à dire sans ambages que la misère humaine estun conflit. Làoù règne. la famine il ne peut Yavoir.de paix àla longue. Dans l'extrême pauvreté, il n'y a pas de justice.Lorsque l'existence même d'un homme est menacée parceque ses besoins quotidiens fondamentaux ne rsont passatisfaits, il n'est pas permis de parler de sécurité. Face à ladétresse, il ne peut y avoir de résignation.

39. La "non-violence" est une notion' que nous devons àl'homme qui a éveillé une grande nation membre de cetteassemblée; cette doctrine n'a rien perdu de sa force. Maislesréalités d'aujourd'hui exigent qu'elle soit complétée par unedéclaration inverse, à savoir qu'il y a violence par tolérance,intimidation par indolence, menace par passivité, meurtrepar inertie. C'est là une limite à laquelle nous ne devons pasnous arrêter, car elle peut être la limite entre la survie et ladispari tion.

40. Je n'ai pas connu personnellement le Président de cepays d'Amérique latine qui vient de perdre la vie lors d'unrécent coup d'Etat, mais je dois dire. avec la plus grandefermeté que ce genre de solution n'en est pas une. Ouencore, si l'on veut, ce peut, malheureusement, en être une.Mais alors on dira un jour que la réforme n'a pu naître quede la révolution parce que la mutation ne pouvait êtreacceptée autrement.

41. Nous sommes de plus en plus conscients des limites denotre globe. Nous n'avons pas le droit d'épuiser incons­ciemment ses ressources à moins de vouloir peu à peu nouscondamner au suicide. Nous n'avons pas le droit de laisserempoisonner davantage les cycles biologiques de notreplanète.

42. Ce n'est sans doute pas un effet du hasard si l'homme,aujourd'hui, après avoir contemplé sa planète du haut del'espace, prend conscience de la relativité matérielle etbiologique des habitants de ce navire "interplanétaire" sipetit qu'est notre globe. Pour assurer la liberté et la sécuritéde notre vie, il faudra, à l'avenir, renoncer- non seulementdans les limites des, différents Etats, mais à l'échelonmondial- à certaines choses, qui bien qu'elles soientrentables du point de vue économique, sont cependant

<, douteuses du point de vue SOCial. Et certaines choses qui nesemblent pas rentables au point de vue économique sapt

. devenues indispensables à l'existence d'une société mo­derne.

43. Je n'ignore pas' que l'on est tenté, dans certains paysen voie de développement, de considérer la raréfaction' desmatières premièrescomme une chance politique d'un genreparticulier car, ici ou là, elle pourraconduire'certains payshautement industrialisés de la surabondance à la pénurie.Mais je vous dis ceci: il n'y a vraiment pas lieu d'enéprouver de la. satisfaction; ce sont là des problèmesqùinous concernent tous - et pas seulement ceux qui noussuccéderont.

44. U faut objectivement nous rendre compte que lesressources de ce monde ne suffiront- à assurer à, nosdescendants une .existence qui répondra.aux. conceptionsmodernes de la qualité de la vie .que si nous maintenonsl'accroissement démographique dans' des limites justifiableset que si nousvemons à. ce qu'une plusgrandé justice socialerègne dans le monde. . C ' . -

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1!,! .! 45. La triste situation alimentaire qui existe .dans bien des

partiC$ du monde exige de nous que nous élaborions unplan d'alimentation mondiale pour empêcher, si possible,que .des.catastrophes neseproduisent, en recherchant unestratégie. assimilant la production des produits allinentaires:~t leur répartition.

.46:. Je voudrais insister sùr un point: nous devons nousfaite une idée précise et rapide non seulement des denréesalimentaires qui sont nécessaires pour protéger de la famineune grande partie de l'humanité, mais également nousdemander si les Etats sont prêts à accepter les règlesindispensables à cet effet.

47. Et, en même temps, nous devons nous préoccuper desavoir quelles sont les matières premières qui garantiront et,si possible, amélioreront la qualité de notre civilisation.

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48. Laissez-moi ajouter ceci en toute franchise : qu'unhomme soit condamné à périr dans un .~onflit armé ou àmourir de faim devant l'indifférence des autres ne faitaucune différence sur le plan moral. Nous devrons nousdécider à rompre avec des traditions rituelles; quiconque ,condamne k guerre doit égalem t condamner la famine.

55. A cet égard, bieV des objectifs que l'Organisations'était assignés n'ont pas été atteints, Je parle des objectifsqui avaient été fixés après la seconde guerre mondiale en1945. Je tiens à le dire en toute franchise. Maisrious savonségalement que cette organisation a été en mesure de parer à

. beaucoup de détresse, de malheur et de pertes humaines.

56. On n'a cessé dans cette institution de proclamerinlassablement des arguments de 'sagesse et de moralité,arguments qui nous ont empêchés de sombrer dans l'abîme.L'Organisation n'est pas une clinique où les peuples peuventêtre guéris de leurs névroses par de patients médecinsmondiaux. Cependant, l'Organisation peut aider à créerdavantage de'solidarité entre les nations.

57. Cette solidarité est fondamentale pour une sociétémondiale, et c'est aussi la condition préalable de sa survie.C'est là ma conviction profonde. Je ne parle pas dudomaine utopique de l'égalité de toutes les nations et detous les hommes. Mais quiconque n'a jamais rêvé de cetteégalité ne connaît pas grand-chose de la volonté de justicequi, par-delà toutes les barrières des continents, des races etdes religions, est peut-être la véritable force qui lie leshommes entre eux.

49. Les Nations Unies, qui ont été créées pour répondre audéfi. d'une guerre mondiale presque totale, sont le refletd'un vieux rêve de l'humanité. Ce rêve est très proche desespoirs d'une, paix éternelle c--essés par les peuples.

50. Mais ceux qui ont une expérience de près de 30 ansaux Nations Unies savent aussi bien que nous, les nouveauxvenus, que le millénaire n'a pas commencé en 1945;malheureusement les Nasions Unies ne sont pas devenues...,. du moins pas encore s- le noyau de cristallisation d'ungouvernement mondial.

51. Et l'humanité n'a pas apporté en cette assemblée despeuples que sa bonne volonté; elle a aussi apporté beaucoupde ses problèmes. fi n'est pas d'Etat Membre dans cetteorganisaCon qui ait laissé chez lui son histoire en venanticiet qui n'ait trouvé. son identité confirmée à certains égardsdans ce difficile projet de représentation universelle desnations. .

58. nexiste une solidarité, mais elle n'est pas suffisante. Jedemande plus de compassion pour les. victimes des conflitsarmés susceptibles d'éclater chaque jour dans tel ou tel coindu monde. Mais nous ne devons pas non plus oublier lesVictimes de la "non-guerre", :qui parfois peut être tout aussicruelle. Sur le chemin de la citoyenneté mondiale, nousdevons faire preuve de solidarité. Nous ne pourrons parlerd'un ordre humain dans le monde que lorsque le principe delajusticesera universellement compris.

59. Au nom de la République fédérale d'Allemagne, jetiens à déclarer que nous appuierons les résolutions desNations Unies qui Visent à éliminer les séquelles anachro­niques du colonialisme. Je pense particulièrement ici ànotre voisin, le continent africain. Sans autre commentaireet sans réserve, je déclare également quenous condamnonsle racisme, que nous estimons inhumain et qui est à l'originedes crimes les plus horribles. Sur ce point, notre. proprehistoire est devenue la plus amère des expériences.

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60. Deplus, ceux qui siègent dans cette assemblée doiventégalement prendre position sur l'aspect moral de la coexis­tence internationale, même si leurs propres intérêts natio­naux ne sont pas directement mis en jeu. Dans ce processus,ils rencontreront alors deux principes reconnus qui servent'la cause de la paix : le premier est le principe de lanon-ingérence dans les affaires intérieurès des autres Etats;le deuxième est le principe de l'universalité des droits del'homme. Non se.ulement les Btatsmais également lescitoyens sur le plan individuel peuvent invoquer les droitsfondamentaux inscrits dans la Charte des Nations Unies.QU8Iid les hommes et les informations peuvent circuler leplus librement possible par-delà les frontières, c'est la paixqui en bénéficie.

61. J'ajouterai que si nous nous prononçons sur lesviolatioll.$· '~dl'oit&individuels,sur la suppression de laliberté d'exprimer des opinions critiques, S\1f les barrièresartifiçielles dressées aux frôlltiêres nationales pour l'échange·~.ho~ el des informations,~critère dt~poUJ ...

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53. Sewecette diversité nous donne le droit de parlerd~une société monêiale, Elle se situe dans un champ detensions entre .la souve.raineté à égalité des droits etl'interdépendance dans ce monde unique mais troublé.

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52. Je vois converger ici les perspectives de tous lescontinents. Comprendre er respecter la diversité de la vie etde ses. règles, lui ouvrir la voie qui lui permettra des'exprimer librement elle-mëme.. créer à cet effet desnormes obligatoires pour tous, tel me paraft être la missioncivilisatrice des Nations Unies. C'est là notre espoir.

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1 i 54. us Nations Unies font parfois l'objet de critiquesamères, cyniques et d'un pessirnisnte presque réjoui, commesi l'on espérait seetêtement que-les faiblesses de l'Organi:'sation en affaibV~ont la notion et l'idéal, Pourtant lesobstacles sut ~.voie .d'un idéal në- p,rouvent pas nécessaire­ment que cet idéal soit faux, maiHeulement,..bien souvent,

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juger de cette attitude n'est pas de savoir si l'offenseur est 69. La. communauté européenne, nous l'espérons, peutune puissance alliée, s'il est une puissance avec laquelle nous devenir un exemple de, réalisation économique et d'éqir.i-entretenons des liens amicaux contractuels ou s'il est une libre social. EUe s'établit elle-m6meen tant que puissancepuissance moins amie. Le plus important est que nous ne sans prétentions impérialistes. L'unioneuropéennesera.une.restions pas indifférents à ces questions, même si certains puissance de paix ouverte sur le monde extërieur.détails paraissent a priori ou en général difficiles à évaluer.

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sur leson de labarriëres,'échangeis~poUl'

62. Une politique de paix, de solidarité et de renonciationà la-forceest indivisible. Le conflit dans le Sud-Est asiatiquen'est pas encore éteint et le conflit latent du Moyen-Orientn'a pas encore été réglé. Dans les deux cas,ce qui importe,c'est que les intéressés entreprennent despourparlers et quedes coups de feu ne soientpaséchangés.

63. Je voudrais souligner l'intérêt que nous portons à unrèglement pacifique du conflit du Moyen-Orient. TI y vadel'intérêt de la République fédérale d'Allemagne. Mongouvernement partage l'espoir que, la communauté mtema­tionale ne renoncera pasaux possibilités de médiation. Mongouvernement pense également que des conversationsdirectes' de paix entre les pays arabes intéressés et Israëlsont le meilleur garant de l'équilibre des intérêtsélémen­taires des deux parties.

64. La lutte pour la paix et celle contre la, misère nousobligent à reconnaître que dans le même inonde où nousvivons, notre destin est en définitive indivisible. Ici, aussi,l'humanité est donc contrainte d'établir la solidarité. Oùpourrions-nous .discuter librement des nouvelles formes dela coopération qui est vitale, si ce n'est dans cetteorganisation des Nations Unies ?

65. Aucune nation n'a le droit de vivre aux dépens d'uneautre. Quiconque refuse d'accepter ce principe peut contri­buer à ce que chacun d'entre nous le paie chèrement.L'égoïsme national n'est.pas une protection. Au contraire,c'est un obstacle à la solidarité qui, en fm de compte,est lemeilleur garant des intérêts nationaux naturelset légitimes.

66. Nous ne devons pas parler de "jeunes" et de "vieilles"nations. TI est plus réaliste de, faire une distinction entre les.jeunes et les vieux nationalismes. Les nôtres, en Europe,sont vieux, bien qu'un siècle ou deux ne représentent qu'un<,

instant de l'histoire. Mais croyez-moi, le rêve effréné decroire que le destin d'une nation ne peut s'accomplir quedans un nationalisme déchaîné s'est complètement évanouipour nous, Une expérience pénible nous a appris qu'il estdes formes plus raisonnables et plus sûres de vie pour lesnations, que ces formes existent réellement et qu'il s'agitdes relationsde bon voisinage.

67. Lespays de l'EUrope occidentale ont décidé de créerlapremière communauté régionale qui représente plusqu'unealliance classique et qui, par ailleurs, n'impose pas à sesmembres de se soumettre à un ensemble de règles Idéolo­~ques. Notre objectif est de parvenir, si possible eu coursde cette décennie, à l'union de nos économies, de nosmonnaies, de nos systèmes sociaux et de nos politiquesétrangères, de même que - les signes(1e notre époquel'imposant - à celle de notre sécurité.

68. L'admission à l'Organisation des Nations \YlliesdelaRépublique fédérale d'Allemagne, que je représente, yrenforce aussi la présence' de l'Europe. Nous sommespersUàde-squè:tela"profitera également 11 d'autres,

70. Dans sa 'constitution, la République fédérale ,d'AI·lemagne s'est déclarée prête à transférer des-droitssouve­rains à des organisations supranationales, et elle a donnéla .primauté à la loi internationale sur le droit national et l'arendue directement applicable. 'Ainsi se trouvait expriméel'idée que la souveraineté de l'individu comme des nationsne peut être garantie que dans de plus grandes commu­nautés, que le sens et l'accomplissement de l'histoire nepeuvent plusêtre attribuésà l'Etat national.

71. Je terminerai mon a11ocutionen formtlant une de­mande : soyons tous ensemble surnos gardes pcurévitér deconsidérer comme sacrée une notion qui' est, à mes yeux,l'héritage le plus suspect peut-être de l'histoireeuropéenne;je veux parler de la notion de nationalisme qui a coQté lavie à des millions et des millions d'êtreshumainset au nomduquel des régions fertiles ont été dévastées, des villesflorissantes ont été détruites,despeuplesexterminés et unecivilisation - la nôtre - presque anéantie.

72. L'Europe a cessé de se considérer comme la mesure detoutes choses dans le .monde, Mais il y a lieu pour elle demettre les peuples du monde en garde contre la grandeerreur qui a failli causer sa perte : le nationalisme négatif.Dans une large mesure, nous nous sommes libérés de cettehypnose. '

73. La nation ne trouve plus sa sécurité dans unesouveraineté Isolëe. En fait, l'isolement crée des dépen­dances qui n'ont plus rien à"voir avec une souveraineté biencomprise. Nous avons besoin' d'une communauté plusgrande qui nous assure la paix, la sécurité et, par là même,la liberté.

74. Ce n'est peut-être pas encore "le monde exempt deguerre" ni "le règne universel de la raison", énoncés par lePrésident des Etats-Unis le 26 juin 1945, après la procla­mation de la Charte des Nations Unies, à l'Opéra de SanFrancisco. Mais l'humanité ne doitpa,s rester paralysëe faceà de gigantesques problèmes, apparemment insolubles. Cedont nous avons besoin maintenant c'est d'un programmenouveau grâce auquel les hommes feront confiance à leurspropres aptitudes. .

75. J'ai donc une requête à formuler.

76. Ensemble et courageusement, osons prendre une nou­velle route vers les grand~ objectifs; ns'agit d'éliminer lesconflits,de contrôlerles armements et d'assur~J: lapaix.

77. Ensemble et courageusement, luttons pour que lenon-recours à la force' soie universellement reconnucommeprincipe pour la solution,desp[oblèmespolitiques.

78. Ensemble et courageusement - et j'espère que nous,serons nombreux-travaillons inlassablement pour assurerle respect et l'exercïce des droits;del~homme et deslibertésfo~danien~e!:partout-dans lemonde.

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89. Cette' impatience est compréhensible; elle est l'expres­sion. d'un certain malaise, ou même d'un sentiment d'in­sécurité, mais aussi desespoirs qui caractérisent une époqued'innovations.

91. Nous devons toutefois demeurer attentifs aux critiquesconstructives, et prouver que nous pouvons adapter notreorganisation à ce monde changeant. Depuis la signature dela Charte, le monde a évolué plus rapidement qu'au coursde n'importe quelle autre période de même durée. Lesstructures relativement statiques de la société ont partoutété remplacées par la mobilité, par des innovations, en seheurtant souvent à une opposition considérable de lasociété établie. Une nouvelle génération a grandi qui met enquestion nos objectifs mêmes, une génération pour laquellele mécanisme que nous avons créé va de soi, une générationqui juge notre oeuvre essentiellement en fonction del'aptitude des Nations Unies à offrir à l'individu l'égalité, laliberté, la sécurité et la dignité, une générationqui exige denotre organisation qu'elle soit à même d'ajouter auxrelations internationales une dimension humaine conformeaux idéaux formulés par toutes les civilisations.

92. La gageure est double: nous devons sauvegarder etrenforcer une coopération harmonieuse au sein de la familledes Nations Unies tout en donnant à nos aspirations et ànos décisions la dimension humaine qui seule peut rehausserla qualité de la vie de l'individu.

90. Les Nations Unies ont été fondées il y a 28 ans.L'Organisation mondiale était le fruit des aspirations et dela détermination d'une humanité horrifiée résolue à créer,en se. guidant sur la raison et l'humanitarisme, un mondeoüles Etats et les nations coexisteraientdans l'ordre et dans lapaix. Les objectifs et les principes de la Charte se sontrévélés d'une valeur durable. Le mécanisme internationalélaboré depuis est toujours le cadre indispensable et lacondition essentielle d'une solidarité internationale véri­table. Toutefois, un soutien purement verbal des NationsUnies ne suffit pas, et il ne paie pas de se servir du vaste

.potentiel de l'Organisation pour chercher à atteindre desobjectifs étroits et nationahates. Si nous faisions le bilan dela situation, nous verrions que c'est J'application constante

, et judicieuse du mécanisme des Nations Unies qui nouspermettra le mieuxd'enrichir notre patrimoine.

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'80.~ Ensemble et courageusement, veillons au dévelop­~JÎl,ent du droit internatlonal, grâce notamment à uneconvention efficace contre le terrorisme.

6: Auembléeaéné~ - Vingt-huitième session - Séances plénières

19_ Ensemble et courageusement- et j'espère que nous notre activité devrait être élargie, ou au contraire restreinte,serons nombreux- luttons pour défendre Je droit des ou que de nouveaux organes devraient être créés.peuples. à disposer librement de leur destin, pour que lesrestes. du colonialisme soient éliminés et que toutes lesformesdu racisme soient proscrites.

81. Ensemble et courageusement, faisons le nécessairepour soutenir le monde dans lequel nous vivons grâce à laprotection de notre milieu naturel, et pour que - grâce enpartie à des échanges scientifiques accrus- soit garantie ~

l'humanité la qualité d'une existence viable. .

82. Ensemble et courageusement, tout en. travaillant à unépanouissement plus poussé des échanges mondiaux, faisonsde ..nouveaux efforts pour intensifier la coopération écono­mique et le développement; et, avant tout et de cette façon,groupons toutes nos énergies et déclarons Irrévocablementla guerre à la famine partout dans le monde.

83. L'aptitude des hommes à la sagesse a rendu possiblesles Nations Unies. le penchant des hommes à la folie lesrend nécessaires. La sagesse saura triompher si un jour tousles Etats et toutes les régions vivent ensemble et coopèrentdans un voisinage mondial,conformément aux principes desNations Unies,

84. Je ne le verraipas, mais je voudrais faire tout ce que jepeux pour y contribuer. Et je demande à chacun d'apportertoute l'assistance possible, en progressant pas à pas, pourfaciliter la tâche des générations futures.

85. le PRESIDENT (interprétation de l'espagnol): Jetiens à remercier S. E. le Chancelier et Premier Minist. ~ dela République fédérale d'Allemagne de sa déclaration.

86. M. ANDERSEN (Danemark) {interprétation de l'an­glais}: Je suis heureux, Monsieur le Président, de v~us

adresser mes chaleureuses félicitations pour votre élection àla tête de ]a vingt-huitième session de l'Assemblée généraledes Nations Unies. Nous nous réjouissons de l'honneur quivous a ainsi été conféré, tout comme à votre pays,l'Equateur. Nous sommes persuadés que vous saurez dirigerles travaux de cette assemblée avec impartialité, et nousvousassurons de notre pleine et entière collaboration.

87. Dans l'introduction à son rapport sur· l'activité del'Organisation {A/9001/Add.l}, le Secrétaire général offreune analyse incisive de la situation, des objectifs et dupotentiel des Nations Unies. Nous serions bien avisésd'étudier soigneusement ses observations importantes et deréfléchir sérieusrnent à toutes les séries de problèmesévoqués par le Secrétaire général.

88. Au cours des années, nous noussommes habitués àentendre critiquer l'oeuvre des Nations Unies. L'Organi­sation et les' résultats qu'elle obtient suscitent souventl'impatience et le désenchantement. Pour ne mentionnerque certaines des lacunes dont on nous accuse.je citerai lefait que fias résultatsrestenten .deça.de ceuxescomptés.Jefait que nous parlons trop ,et queAîous agissons. trop peu,que les dispositions de la Charte sont·inadéquates,que,,", " .

93. Si nous tentons une évaluationde la situation actuelle,nous pourrions peut-être dire que ce 'qui la caractérise,c'est une prise de conscience croissante de la nécessitéd'efforts équilibrés, sur le plan global, régional et bilatéral,pour s'attaquer aux problèmes essentiels qui, en fait, nousaffectent tous, et dont la solution est la clef de laprotection de notre existence et de son humanisation. Ilnous faut aussi comprendre que cette situation est marquéepar notre hésitation à traduire en actes concrets notre prisede conscience.

94. Dans le domaine politique, certains éléments positifsqui, auparavant étaient .à peine perceptibles apparaissentmaintenantëplus distincts. L'évolution favorable dtîs rela­tions entre.les grandes puissances se poursuit et, en Europe,.partie dl~\ monde à laquelle mon pays appartient, de~

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2128e séance - 26 septembre1973 7

nouveaux efforts ont été consentis en faveur de la détente, naître que nous sommes en présence d'une stagnationsi bien que nous avons pu, il y a quelques jours, admettre à déplorable.: Nous attendons encore les progrès qui pour-l'Organisation des Nations Unies la République fédérale raient réduire les risques inhérents à un armemenr.per-d'Allemagne et la République démocratique allemande. On pétuel, en même temps que le gaspillage insensé dene saurait trop souligner l'importance du processus qui a ressources qu'il entraîne. Pour exprimer ma pensée pluspréparé la voie à l'admission des deux Etats allemands, due clairement, je dirai que l'heure est maintenant venue desurtout aux initiatives prises et tenacement poursuivies par conclure un traité d'interdiction globale des essais et unl'homme d'Etat qui vient de parler à l'Assemblée, le' traité interdisant la mise au point, la production et lechancelier Willy Brandt, et par le Gouvernement fédéral. stockage de toùtes les catégories d'armes chimiques et

. prévoyant la destruction des stocks existants de ces armes.

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95. En Europe, un événement notoire, depuis la dernièresession de l'Assemblée générale, a été l'élargissement de laCommunauté européenne, à laquelle sont venus s'ajouterl'Irlande, le Royaume-Uni et mon propre pays. Une telleévolution intéresse directement l'individu dans une partiedu monde où, deux fois en une génération, ont eu lieu desguerres dévastatrices. Ce dynamisme prouve que nous avonspris conscience de notre identité et de nos responsabilitésenvers nous-mêmes et l'ensemble du monde. En accentuantla cohésion de la Communauté, fondée sur nos institutionsdémocratiques, nous ne perdons pas de vue nos relationsavec le monde extérieur et les responsabilités qu'ellesimpliquent. Nous nous en félicitons, car la politique duDanemark a toujours été de promouvoir et de développer lalargeur de vues dans nos relations avec l'ensemble dumonde.· ,

96. En ce qui· concerne notamment les Etats-Unis, la.Communauté européenne a engagé avec eux un dialogue surlequel nous fondons de grands espoirs. Je suis persuadéqu'une issue heureuse d'un tel dialogue sera à l'avantage del'ensemble de la communauté mondiale, et nous nousréjouissons que la réunion à Copenhague, les 10 et Ilseptembre, des Ministres des affaires étrangères des neufmembres de la Communauté lui ait donné un nouvel essor.

97. Après avoir fait l'objet de préparatifs complets etmenés à bonne fin, la Conférence sur la sécurité et lacoopération en Europe vient d'entrer dans sa deuxièmephase. En partant des tendances récentes à la détente,l'objectif essentiel de la Conférence doit maintenant être decréer les conditions nécessaires pour un nouvel élan dans leprocessus de détente et de coopération. Si nous y réus­sissons, nous aurons atteint un résultat qui ne sera pas"négligeable pour les pays .direetement intéressés. 11 resteimportant, tout au long de ce 'processus, de se flxer pourbuts non seulement des relations pacifiques et correctesentre les Etats, mais aussi d'améliorer la qualité de la vie del'indiVîdu, critère en fonction duquel !lconvient demesurer et de juger tous nos efforts. Ilimporte que nousarrivions à unmoment où les conséquences de la détente setraduiront en résultats tangibles pour les peuples des payseuropéens sous forme de réalités concrètes bien définies.

98. Comme je l'ai dit il ya un instant, il semble que l'onprenne de plus en plus conscience de la nécessité d'élaborerdes solutions communes aux grands problèmes qui nouspréoccupent, mats cette prise de conscience n'est pastoujours suivie d'actes concrets. Dans le domaine dudésarmement, l'Organisation moiidlaJea ,fait. depuis long­temps des efforts persistants sans pour au'tà~f'enregistretbeaucoup de progrès. Depuis un certain nombre .d'annëes;nous assistons. à divers progrès grâce â l'à(tcption dequelques mesllreslimit~es de désarmement et de contrôle.des armements. Mais il IiQuS faut être réallsteset recon-

99. Au Moyen-Orient, des efforts énergiques ont étéaccomplis dont les moindres n'étaient pas le fait de cetteorganisation, de son secrétaire général et de son repré­sentant personnel. Toutefois, la situation reste dans l'im­passe et nous sommes régulièrement les témoins d'évé­nements tragiques. Sur cette question, l'opinion mondialemanifeste une impatience croissante et compréhensible,impatience qui est également ressentie dans mon pays. J'enappelle à toutes les parties pour. qu'elles fassent un effortvéritable et sincère afin de trouver une solution conformeaux directives établies par le Conseil de sécurité dans sarésolution 242 (1967) qui date maintenant de six ans ~ qui,je le répète, remonte à six ans. Mon gouvernement est prêt àaccueillir favorablement toutes les initiatives susceptibles derompre l'impasse actuelle et de déboucher sur une paixjuste et durable.

100. Une fois encore, il' nous faut constater qu'aucunprogrès n'a été fait dans la cause de la raison et del'humanité en Afrique australe. Bien au contraire, nousrecevons les nouvelles des actes de violence, des violationset des effusions de sang qui se produisent· dans cesmalheureuses régions. Je lance un appel à tous les respon­sables pour qu'ils s'éveillent à la réalité de la situation avantqu'il ne soit trop tard. 1yfon gouvernement est prêt àparticiper activement aux efforts faits conformément auxdispositions de la Charte pour trouver une solution paci­fique assurantaùx peuples africains le 107'roit de libredétermination. Le Secrétaire général a accompli des effortsméritoires et nous espérons qu'il sera en mesure de lespoursuivre.

101. Sur le continent sud-ssiattque, des hommes d'Etatresponsables s'efforcent de régler les controverses d'unpassé récent et nous sommes en droitd'escompter qu'une.solution satisf~~santepour tous pourra bientôt être éla­borée. J'espère que les trois gouvernements réussiront danscette tentative de réconciliation et qu'ils seront en mesurede consacrer toute leur attention à l'avenir.

102. La situation en Indochine dans son ensemble, bienqu'elle soit encore marquée de souffrances' humalnesetd'instabilité, s'est néanmoins améliorée au. cours de cesderniers mois. Mais toutes les partiesdevront faite prel";.e,'de beaucoup de modération pour pouvoir exploiter lespossibilités qui s'cffriront à elles d'aboutir à une solutb~t'·

pacifique et définitive de ces conflits douloureux. qui n'ontque trop duré.

103. Les difficiles pourparletsbüatëraux. visant à norma­liser les relations entre la République de Corée et laRëpubliquepopuliâre démocratique' de Corée sepoursul­vent. 'Onêlément décisif pour notre- organisation est lemaintien de la paix et de la stabilité dans lapéninsule

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8 Auemblée lé._ - VÏJllt-huitiè~ seuion - Séances plénièrea

112. Bien que les statistiques soientencoreincomplètes, ilest évident que nous n'avons guère à nous féliciter, à enjuger par le bilan desdeuxpremières années de la deuxièmeDécennie des Nations Unies pour le développement. Dansl'ensemble, les espoifs de progrès .dans les pays en Voie dedéveloppement n'ont pas été satisfaits. On peut néanmoinsdéceler certains indices qui semblent bien _augurer del'avenir.

coréenne, afm que la réconciliation des cJeux Etats coréens première évaluation de la mise en oeuvre de -la Stratégiepuisse intervenir da~~meilleureatlllosphère possible, leur internationale du développement [résolution 2626 (XXV)].permettant, ce faisant, de jouer le rôle qui leur revient dansla" communauté mondiale.

104. ,Au COUIS de cette session, nous célébrerons levingt-einquième anniversaire de l'adoption de la Déclaration-Universelle de.s droits de l'homme. Pendant un quart desié'cle, la Déclaration il représenté un crltêre commun pourjuger du succès des efforts faits par tous les peuples et .toutes lesnations en vue d'assurer le respect de la dignité del'homme.

106. Les nombreux rapports qui nous parviennent detortures ou d'autres traitements cruels ou dégradants pourl'homme nous alarment et nous comprenons et respectonstoutes les tentatives qui sont faites pour obtenir l'élimi- 1

nation et la condamnation de l'usage de la torture.

107. I.e mépris de l'individu devient particulièrementvirulent dans les conflits armés où, à notre époque, lapopulation civile est exposée aux plus grands risques. TI estdonc impérieux que le plus grand nombre possible d'Etatsparticipent aux travaux qu'ont entrepris l'Organisation desNations Unies et le Comité international de la Croix-Rougeafm de mettre au point les règles du droit internationalhumanitaire en cas de conflit armé. Nous devons nousefforcer d'obtenir une adhésion universelle à ces nouvellesrègles.

105. En dépit du progrès accompli dans ce domaine, ilnous faut toutefois déplorer que des droits fondamentauxénoncés dans la Déclaration soientencore bafoués et que laliberté de Rarole et de pensée soit loin d'être toujoursrespectée danslespaysMembres. . '

108. I.e Gouvernement danois est profondément préoc­cupé par les_actes fréquents de terrorisme internationaldont sont victimes des innocents. TI nous faut concerter nosefforts à l'échelle intemationalepour briserle cercle vicieuxde la terreur et de la contre-terreur. Toutes les nationsdoivent reconnaître leurs responsabilités et adopter à cetégarddesmesures concrètes.

109. Le Danemark accorde une très grande importance àla troisième Contërence des Nations Unies sur le droit de lamer qui se réunira bientôt. Ce qui est en jeutce n'est passeulement le droit de lamer au sens classique du terme.mais l'aptitude de notre organisation à trouver des solu­tions équitables à la répartition des richesses desmerset dufond desmers.

110. Il cMviendn\itd'accorderdesdroits plusétendusauxEtats côtiers sm les ressources biologiques de la mer. Il esten particulier nécessaire de donner de tels droits aux Etatscôtiers appartenant aux pays en VOie _de développement etaux Etats ou régions dont les populations dépendentessentiellement des pêcheries pour leur subsistance ou quin'ont pas d'autres possibilités d'emploi. Les intérêts légi­times des autres.nations et de l'ensemble de la communautéinternationale" doivent bien entendu être_pris en conside­ration.

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111. Les actiVités des Nations Urdes dans les domaines;économique-etsoci~l\ont-été marquées cette année par la

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113. Les négociations -commerciales multilatérales qui ontété entreprises sous les auspices de l'Accord général sur lestarifs douaniers et le commerce, allant de pair avec unaccord promptement intervenu sur une réforme durable etéquitable du système monétaire international, devraientfavoriser la création de conditions' optimales pour le

,commerce mondial et, à son tour, pour la croissanceéconomique dans l'intérêt du,monde en voie de dévelop­pement aussi bien que despays développés.

114. Toutefois, la croissance économique n'est plusconsi­déréecomme une fin en soi, mais plutôt comme un moyend'améliorer' ia qualité de la vie individuelle. Il est doncencourageant de noter que, dans toute une série dedomaines, cette notion se, concrétise par étapes en uneaction sur une échelle globale. Dans les efforts tendant àassurer la qualité de la vie de notre génération et desgénérations futures, lesquestions touchant l'environnementet la population tiennent aussi une place prépondérante.Nous accueillons donc favorablement les efforts actuel­lement entrepris pour donnersuite au consensus auquel estpàrvenue la Conférence,des Nations Unies sur l'environ­nement et nous attendons avec intérét le Congrès mondialde la population qui doit se tenir l'an prochain et jeter lesbases d'une politiquedémographique imprégnée de réalismeet de sagacité.

115. Les Nations Unies ont un rôle unique à jouer danslapromotion de la coopération internationale en vue duprogrès économique et social dans les pays du monde lesmoins favorisés. Un sentiment accru de solidarité doit nousinspirer, nous, pays plus prospères, à augmenter de façonconstante notre contribution à cet effort global de dévelop·pement. Mon paysest résolu à agir dansce sens.

116. Je me suis efforcé d'attirer l'attention sur un certainnombre de facteurs, de problèmes et de tendances ayant'une importance primordiale. Nous devons promouvoir lacoopération et la détente. Il nous faut prendre consciencede la nécessité d'un désarmement véritable. Nous devonsfaire preuve de bonne volonté pour régler le conflit duMoyen-Orient. En Afrique australe, nous devons nousefforcer de faire régner la justice et le respectde l'individu.Lesprogrès prometteurs vers une solutionglobale du conflitdu sous-continent asiatique doivent se poursuivre, Unesolution satisfaisante doit être trouvée à la questioncoréenne. Il convient d'exploiter les possibîlltésexlstanteade trouverune solution défmitive et pacifique au conflit quirègne en Indochine. La coopération ëconomique doit êtredéveloppée' prindpalement. dans l'intérêt -des nations lesmoins favorisées; Le reDpect des droitsde'l'homme doit être

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117. Les sujets que je viens d'évoquer suffisent à démon­trer l'ampleur des activités de notre organisation. Egale­ment, ils font ressortir les défIS en présence ,desquels setrouve la communauté mondiale. Cependant je suis per­suadéque nous, qui sommes responsables de l'existencemême et du succès des Nations Unies, serons à même, parnotre opiniâtreté et notre dévouement, d'avancer sur laroute menant à la détente et à la conciliation, à lapaixet àla coopération et conduisant vers notrebut ultime, à,savoirune société internationale consacrée à faire respecter ladignité et la valeur de l'individu.

118. Sir Alec DOUGLAS-HOME (Royaume-Uni) [inter­prêtation de l'anglàisJ : C'est un grand plaisir pour moi,Monsieur le Président, de m'associer à mes collègues pourvous adresser mesfélicitations à l'occasion devotre électionau poste important que vous occupez..Lagloire en rejaillità juste titre surl'Equateur.

119. En maintes occasions, j'ai pris la parole devant cetteassemblée et, habituellement, j'avais le sentiment qu'ilm'incombait de traiter des questions les plus essentielles etles plus urgentes dans le domaine des affaires internatio­nales. Telle n'est pasaujourd'hui mon intention. Il est exactque laplupart de ces problèmes demeurent ausSi. difficiles etsoulèvent toujours autant de controverses, mais ils figure­ront à l'ordre du jour des diverses coI1uniSsionsdeeetteassemblée et le point de vue du Gouvernement britanniquesera exposé lorsque ces questions viendront en discussion.Toutes peuvent être résolues grâce à une diplomatiebilatérale patiente, et, si nécessaire - et cette nécessité sefait sentirde plus en plus chaque jour -, parle mécanismede conciliation de cette organisation des Nations Unies,dont la conciliation est le but. Tel doit être l'ordre deschoses en ce milieu du XXe siècle. Cependant; j'aimeràismaintenant me pencher uniquement sur deux importantsproblèmes mondiaux ayânt une portée à long terme, tousdeux difficiles, mais, en fm de compte décisifs, et que jequalifierai en bref de problèmes existant entre l'Est etl'Ouest et leNord et le Sud.

120. Le premier devoir qui incombe aux Nations Unies estle maintien de la ·paix et de la sécurité internationales. Nous..,avons vécu dans un siêcle profondément perturbé. Vingt etune années après la premièreguerre mondiale, le mondevenait à peine de se rétablir d'un carnage. épouvantablelorsque tout a recommencé. Aujourd'hui, 28 ans se sont .écoulés.$iepui$ lafm dela seconde guerre mondiale. Jusqu'àprésent, nous avons pu éviter un hol<>caùste global, bien quele danger n'ait constamment été. évité que grâce à ce quej'appellerai la diplomatie "du fl1 du rasoir"; mais, enfin,certains signes montrentque nous commençons à retenirlesleçons du passé. D estpossible que la paix nous ait étéimposée par la réalisation de l'horreur qu'inspire l'arraenucléaire, ou que les misères des deùx guerres mondialesnous aient enseigné une amère leçon, à savoir quela guerrene résout rienet quegénéralement cesont les innocents quipaient, ou encore que les Nations Unies, si eUes n'ontpaspréservé la paix, ont permis aux hommes de s'entretenirdans une atmo~phère plus sereine' q~ tès .,nte~ àmëme decomprendre qu'il n.'e.xiste. pasde réponses lO,\tè~. prêtesau.. Xproblèmes que 'connaît le monde mod~~e.. Peut-êtres'agit·il d'un mélange de ces trojs fllcteurs; mais l'espoirdoitdemeurer que, d'une manière DU d'une aùtre~ à ce momentde notre temps, tardivementpeut-être- m9jS~UX v.a~t .

tard .que jamais -, la leçon de laIfutilité du recours à laviolenœ doit être retenue.

121. M. Brandt vient de dire que nous devons parler etnon tirer des coups de feu, et, en tant qu'Européen, je melève ici pour dire que c'est cet échec en Europe qui apresque conduit à la destruction de notre continentet que,certainement, cedevrait être pournous tous uneleçon, , .

122. Dans son introduction au rapport sur l'activité de.l'Organisation, fort bien conçue, le Secrétaire général nousrappelle àjuste titre que bienqu'il soit facile de critiquer leslimites des Nations Unies dans des questions relatives. à lapaix et à·la sécurité, l'Organisation, et en particulier leConseil .de sécurité, peuvent porter à leur crédit devéritables succès en désarmorçant des litiges. Nous devonsnous en souvenir pour ne pas perdre courage. Mais il seraittéméraire de dire qu'une époque de paix universelle est.ânotre portée. La guerre, même si elle est contenue, esttoujours parmi nous. L'homme n'a pas encore satisfait sesbesoins fondamentaux concernant la sécurité, Palimen­tation et le logement. En cette partie du XXe siècle, je croisque nous devons nous rappeler qu'on ne saurait trouver

. d'excuse à ces échecs qui résultent des préjugés, de lacrainte et de la suspicion, car nous disposons de tous lesmoyens techniques nécessaires pour répondre aux besoinsmodestes de l'homme. . .

123. Depuis 1945,lascène internationale aété dominée parles. problèmes qui découlent des systèmes sociaux, écono­miques et politiques .totalement différents de l'Est et del'Ouest, ainsi que desséquelles d'une décolonisation rapide.Dans les relations entre l'Est et l'Ouest, il y aeu despériodes de calme relatif, maisàussi des moments de trèsgraves périls. Ona prêché la coexistence; mais elle a unesignification différente selon le.s peuples et les vagues.de latension qui existe entre les communistes ,et l.es autrespeuples se sont étendues et leurs répercussionsscS9nt faitsentir dans le monde entier. Ceux. qui ont désiré 6viter lacontagion résultant des rivalités des grandes puissances n'ysont pas toujours parvenus.I.es affrontements dgides desprincipales puissances et l'escalade constante de la force etdes moyens qui s'y sont opposés n'ont pas étè seulementune source de grave danger en eux-mêmes pour lespays del'hémisphère nord, mais -pis encore peut-être.« ils ont)paralysé l'emploi'-des ressources communes et enttavé ledéveloppement ëconcmique depa.ys t..ês éloignés -de cethémisphère qui, autrement, auraient pu faire en sorte derédUire le flJSsé qui sépare les pays dévelop~s des .pays envoie dedéveloppement.

124. Dsemble quemaintenant, enfin, ces préoccupationss'atténuent pour faire place à une perspective plus large.Certes, il.n'est pasfacile, pour les communistes et lesautrespeuples, de vivre et de travailler ensemble, alors que leurphilosophie et leurs pratiques sont sidifférentes; mais ilya ,au moins enfm dessigrtes de flexibilité. Les Etats~Unis ontétabli des relations avec la Chine. L'Union sovietique et lesEtats-Unis ont adouci les angles. de leurs relanons bilaté­rales. n est devenu possible d'entamer de,sérieuses. négocia­tions entre lesalliés occidentaux.ét.œux de l'Est au sujetdel'avenir de Berlin. Les deuXE~tsa1lemands ont faitder6elsprogrès dans leursdiscussioll$ communes et sont devenustous. deux Membres de notre organisation. Ce fait histo- .rÎ;qu~. dont mon gouvemement#-féUcite,s'il.~st.suivi4'une -

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10 Aslembléè aénérll" - Vingt-huitièm., IIelliion ~ Séances plénières

attitude de tolérance et de générosité, aura sans aucundoute d'heureux effets én Europe. La Communauté euro­pêenne, maintenant élargie, trouve sa propre identité ets'ouvre à des contacts fructueux avec le reste du monde. LaConférence sur la sécurité et la coopération en Europe s'estréunie et a établi un ordredu jour susceptible demenerà ladétente. Pour l'instant, ce n'est pas plus que cela; mais, àmoiiis de désespérer, nous devons reconnaître qu'il y a là undébut de conciliation et essayer de bâtir là-dessus. Cela dit,je dois souligner clairement que la détente doit être réelle etnon pas illusoire. Des voeux pieux relatifs à la détente, s'ilsne résistent pas à la première épreuve, ne sont qu'un piège.Comme c'est le casen général dans la vie, c'est la volonté detravaiUer ensemble pour le facteur commun le plusélevé quicompte et sans nul doute, pour ce qui est de mongouvernement, cette volonté existe. Notre ferme désirestque, si difficile que cela puisse être, les deux systèmespolitiques puissent Vivre ensemble, non seulement sansinimitié, mais dans un large accord. Par conséquent, nousprendrons des risques pour la paix; mais, enmême temps,nous ne serons pas dupes de déclarations vides qui puissentmettre en danger notre sécurité et le mode de vie quenousavons choisi. Je ferai écho aux paroles de M. Kissingerlorsqu'il a dit, il y a quelques jours[2124e séance], que son'pays cherchait une paix véritable, et non pas seulement unarmistice. Mettons donc en commun nos idées, nos res­sources et nos cultures. Soyons résolus non pas à saper,mais à comprendre; non pas à affronter, mais à concilier.Nous - c'est-â-dire les pays de l'Est et de l'Ouest- auronsune chance de mettre ces sentiments à l'épreuve lors de ladeuxième phase de la Conférence sur la sécurité et lacoopération eh'1Europe.: Je veux croire que les payscommunistes pourront prouver qu'ils ont à coeur leslibertés fondamentales lies peuples partout dans le monde 'car c'est des peuples - et tout notre respect leur est dû~et non pas de morceaux de papierque la politique nationaleet internationale se préoccupe. Nous' nous efforcerons defaire preuve d'un esprit constructif, lors de la deuxièmephase de cette conférence, en nous souvenant constam­mentvcomme M. Andersen vient de nous le rappeler - et jecrois que c'est trop souvent oublié-, que la politique porteaussi sur la qualité de lavie.

125. L'autre division' du monde, celle qui sépare les paysriches despayspauvres, est tout aussi profonde et tout aussisusceptible de provoquer la tension. Il s'agit là essentiel­lement d'une division d'ordre économique plutôt que d'unedivision d'ordre idéologique. Même s'il n'y avait pas eu deconflit entre l'Est et-l'Ouest, et même si ce conflitne s'étaitpas étendu parfois au tiersmonde, nous aurions à faire faceaux grands problèmes humains résultant de la profondedifférence entre les ni\',.;àux de vie des pays en voie dedéveloppement et ceux des pays développés, du fait desaccidents de 1'6poque. Je' comprends les émotions qui semanifestent de temps à autre en cette fUI de l'ère coloniale,Mais, dans cé monde moderne, nous nous trouvons dansune situation,qui appelle, non pas des slogans, si tentantsqu'Us puissent être, mais une analyse froide et rationnelleainsi qu'une.évaluation réaliste de,Cè qui peut être fait dansun certain nontb're de domaines: investissements, crédits,accords sur les échanges de maréhandises,endettement,assistance et cômmerce. Tout celaaffecte les relations entre "les pays riches et les pays pauvrés, A4a préSéilte session del'Assemblée génétale,nousdisttife,r6ns dupremierexamenefdel'EwJuation des proSt.sde ·ta· deuXilline Décennie des;' ~

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Nations Unies pour le développement et j'espère que cesont ces domaines d'activités - citons les à nouveau:investissements, crédits, accords sur les échanges. de mar­chandises, endettement, assistance et commerce - quiconstitueront les sujets d'analyse et, si possible, d'accord.Nous ne nous entendrons sans doute pas sur chacun desaspects de ces sujets et d'autres. D'importants intérêts despays en voie de développement et despaysdéveloppés sonten jeu et, au premier' abord, ils semblent parfois êtredivergents; mais, de nouveau, si l'on examine séparément lesquestions que je viens de mentionner, une analyse appro­fondie montrera, presque toujours que les intérêts des paysdéveloppés et ceux despays en voie de développement sontcomplémentaires et non pas opposés. Par conséquent, nosdélibérations communes ne seront fructueuses que dans lamesure où nous ferons un effort délibéré pour rechercherles intérêts communs et agir de telle sorte que nous nousrendions compte que nous pouvons à la fois servir nosintérêts et ceux des autres. Nous ne devons pas permettreque la politique vienne entraver les perspectives écono­miques despeuples des pays en voie de développement aussibien que des pays développés. Je conclurai de tout celaquele mot clef pour l'avenir du développement économique est"association". Reconnaissons la situation pour ce qu'elleestet travaillons ensemble à l'améliorer. En bref, moins il yaura d'émotion, plus vite nous agirons, Pour que cetteassociation soit fructueuse, il .est nécessaire que chacuncomprenne les réalités qui limitent les possibilités'd'action,desautres.

126.' Nous nous occupons - et une fois encore je m'abs­tiendrai de m'excuser de le rappeler à l'Assemblée - d'êtreshumains et non pas de chiffres sur la règle à calcul deséconomistes. LesEtats développés doivent donc admettre ledroit des nations nouvellement indépendantes à déter­miner leur propre avenir, à contrôler leur destin écono­mique, politique et social. Qu'y a-t-il d'autre dans leconcept de nation? En retour, il doit être bien établi queles hommes politiques de pays comme le mien, gouvernéspar une démocratie parlementaire, doivent donner à leursélecteurs l'assurance que les sommes qui leur sont réclaméesne sont pas seulement bien dépensées à l'avantage desbénéficiaires, mais également à l'avantage de tous à longterme. Dans les pays occidentaux - etIci je peux parlernotamment ~u nom de Ia Communauté européenne élar­gie '-, nous nous attaquons à cesquestions avec énergie. LaConférence. européenne au sommet qui s'est tenue l'au­tomne derniers a donné au monde extérieur une placeimportante dans SOli programme. Mais nes efforts ne serontréellement couronnés de succès que si nouspouvons allerdel'avant avec les pays en voie de d4veloppement, dans unesprit et une attitude d'association, et si nouspouvons créerune atmosphère d'objectifs' communs 'et de confiancemutuelle. Donc, je le répète, l'association est à l'heureactuelle le mot clef du succès.

127. Nous avons également entrepris de transférer lesressourcesetle savoir-faire économlquesauxpaysen voi~ dedéveloppement et nous le faisons sur une échelle touJbursplus grande. Mais Je mot "transfert" signifie juste ce qu'ildit, à tout le moins à court terme. Autrement dit, l'argent\ ' . ,

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212Se séance - 26 septembre 1973 u

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et les.ressources qui, autrement, seraient à la disposition dupays donateur sont transférés au bénéfice d'un autre payset je voudrais inviter les pays en voie de développement àprendre conscience des problèmes de présentation que nousavons, par exemple, au Royaume-Uni lorsque nous parlonsà nos propres électeurs. Nous pourrions employer nous­mêmes les quelque 300 millions de livres que nous avonsdécidé de transférer à d'autrespays. Nous sommes disposésà abandonner ces avantages pour nous-mêmes mais letransfert des ressources doit être envisagé en relation directeavec l'avènement d'une prospérité générale dans le mondeentier. C'est là la seule condition que nous posons, mais jepense qu'elle est raisonnable.

128. Mon pays continue d'attacher une grande importanceà l'aide que nous donnons. Le flot de notre aide officiellén'a cessé de s'accroître. Pour les deux années écouléesentre 1970 et 1972, il s'est élevé de près de la moitié etnotre intention est de le voir augmenter. Dans ce domainede l'aide et des investissements, j'ai été intéressé par ce qu'adit hier M. Gromyko [2126e séance], notamment par saproposition de réduire de 10 p. 100 les dépenses militairesdes puissances dirigeantes {A/9191/. Mes souvenirs de cequi s'est passé à l'Assemblée remontent assez loin et jepensais avoir entendu cela déjà. J'avais raisçn, En 1958, lereprésentant de l'Union soviétique a dit:

"Voici ce que propose le Gouvernement soviétique:réduire de 10 à 15 p. 100 les budgets militaires de l'Unionsoviétique, des Etats-Unis d'Amérique, du Royaume-Uniet de la France, et affecter une partie des ressources ainsiéconomisées à l'octroi d'une aide aux pays sous­développéss."

Cette question a été discutée. L'idée n'a pas. été acceptée àl'époque, pour des raisons qui, je pense, étaient valablesalors - comment, par éxemple, apprécier les budgets mili­taires? - et qui peuvent être valables encore maintenant.Mais je ne veux pas préjuger la décision qui pourrait êtreprise, non pas en 1958 mais en 1973. Je n'aimerais pas quel'on croie que, dans d'autres pays, les choses sont de­meurées au point mort en ce domaine de l'aide et desinvestissements. Par exemple, pour ce qui est de l'aideinternationale, la contribution du Royaume-Uni est infini­ment plus importante que celle de l'Union soviétique et,soit dit en passant, il se trouve que notre aide totale atteintdéjà 10 p. 100 de nos dépenses militaires. En d'autrestermes, pour ce qui est du Royaume-Uni, c'est .là .undomaine danslequel nous nous féliciterions de voir s'établirune compétition plus grande dé la part de l'Union' sovié­tique et d'autres pays.

129. Il existe, bien entendu, la question de savoir quellepart des ressources totales peut être couverte par l'aideofficielle et quelle part peut être assumée par des investisse­ments privés. Quelle que soit la proportion adoptée, il n'endemeure pas moins vrai que les investissements privésjoueront un rôle significatif dans le développement et jevoudrais rappeler à l'Assemblée le rapport Pearson, que jecite: .. \

. "La contribution. que les capit~UX\priVés peuventapporter au développement économique est indiscutable.

6Y9iI. J:)oeu",.énts~Q//içit#s tJe_''A$sembl~e générale. treizièmesession, Séancespléntères,7S0e $éance. par. 56.

Ils peuvent même, à volume égal, être plus efficaces quel'aide publique ...7." -

Il est évidemment important que les investissements privéssoient correctement incorporés aux plans de développementet aux priorités du pays hôte. Les investi~s~:flt'Sd9h'"Gnt

intéresser au maximum à leurs activités les ressortissants del'Etat bénéficiaire; ils doivent s'efforcer d'obtenir uneparticipation maximale du capital local et réinvestir unejuste proportion des bénéfices dans les entreprises du paysintéressé. Mais toute médaille a son revers et, comme l'adémontré la Stratégie internationale du développementpour la deuxième Décennie' des Nations Unies pour ledéveloppement, les pays en voie de développement doiventgarder à l'esprit le fait 'lue, s'ils veulent attirer le capitalétranger, il est important de créer des conditions favorablesà des investissements continus. Le fait est que les investisse­ments privés ne se produiront pas dans des pays quin'établiront pas des conditions leur permettant de porterdes fruits. Il est par conséquent indispensable de soulignerune fois encore la nécessité .de créer une atmosphèred'association si l'on veut que des ressources suffisantessoient transférées des possédants à ceux qui ne possèdentrien, si l'on veut réellement réduire le fossé entre les paysdéveloppés et les pays non développés. Et cela s'applique àla fois à l'aide officielle et aux investissements privés.

130. Par conséquent, une condition préalable du succès estla disparition du concept de conflit, qu'il soit idéologiqueou racial. Nous y avons un intérêt commun et matériel etnous portons conjointement, .en tant . que dirigeants del'opinion publique, la responsabilité de faire en sorte quenos peuples comprennent les résultats destructifs d'actionset de paroles destinées à alimenter les flammes. de l'into­lérance, et qu'ils comprennent quels avantages découlent del'attitude opposée, de l'association ouverte et confiante.

131. Je ne peux accepter que la détente entre l'Est etl'Ouest s'établisse en quelque façon audétriment du mondeen voie de développement. Le contraire doit être vrai. Si lemot "détente" signifie quelque c~ose, il doit impliquer unelibéralisation des ressources de l'Est comme de l'Ouest, unelibéralisation des ressources en vue d'objectifs plus cons­tructifs. En un sens. les problèmes des relations entre l'Estet l'Ouest et entre les pays développés et les pa~~. !m;.Yoie.dedéveloppement sont liés, et le succêscbteèu dans undomaine diminuera les inquiétudes dans l'autre domaine.Lorsque les problèmes existent, \ on peut soit .les aborderdans une atmosphère.de tension et de conflit, comme si unesolution ne pouvait être atteinte que par la victoire d'unepartie et la défaite de l'autre, soit les envisager en pensantqu'une réconciliation et une association 'sont .possibles etqu'enes doivent être recherchées avec une vigueur inlas­sable. Cette organisation, il faut nous Je .rappeler, a étéfondée sur cette dernière hypothèse. Telle est la base qui ainspiré la Charte. Jusqu'à présent, œ~a a été obnubilé parlaméfiance politique, et c'est pourquoi.nous n'avons pae,réalisé ensemble ce que nous aurions dû. Je crols quel'homme œston mesured~ iejetercesbas instincts etd'accepter. les dis·.::iplines que comporte la réconciliation.

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7 Voir Vers une àction commune pour le développement du tiersmonde (rapport de la Commission'd"étude du dévèloppcmentihternational.sous la direction de Lestera. PeU$Op); Paris. Edition5.~noa~1969;p.171. c~. Y'-'.

1'2 JUlemblée iéné... - Vm,t-huidème lIeIIion ~SéMCes plénières.

,138. Partant de l'élément essentiel de notre politique.;... placer l'homme dans le milieu le plus paisible possible-,je me propose de vous exposer l'opinion de mon gouverne.ment sur l'attitude des Pays-Bas à l'égard de la coopérationatlantique; sur la recherche de la sécurité européenne etd'une détente continue; sur le progrès de l'intégrationéconomique et politique européenne; sur la coopérationavec le tiers monde et, enfin, sur le rôle central 'del'Organisation desNations Unies.

139. Une politique de paix est nécessairement aussi unepolitique de stabilisation; voilà pourquoi les Pays-Basparticipent activement à l'organe' de coopération desnations atlantiques qui se sont unies au sein de l'Orgmtisa­tion du Traité de l'Atlantique nord IOTAN]. Des déséqui­libres périlleux auraient pu parfois appataître~ n'eilt étél'OrAN; la prolifération des armes nucléaires aurait en faitpu devenir un danger immédiat. Par ailleurS, rien ne doitrester rigide dans un monde changeant. Voilà pourquoinous sommes les témoins de la recherche de modalités pouradapter et ameliorer la coopération atlantique. Les relationsentre les Etats-Unis et l'Burope ont de toute évidencesouffert d'une certaine érosion. Nous ne pensons pas qu'ilsoit de l'intérêt des relations 'pacifiques dans le monde d~voir les alliés sesëparerde plusen plus. •.

140. Mon gouvernement estime que l'heure est venue dereformuler les objectifs de la coopération atlantique et,pour sa part, il a fait les propositions suivantes il sespartenaires.

141. Nous proposons qu'il soit déclaré catégoriquementque les membres de l'alliance garantissent les droits etïeslibertés de l'homme.

142. Nous proposons que le sort des nations pauvres durnondesoit consid~ré comme l'une-des préoccupations.essentielles des nations atlantiques.

143. Nous proposons que désormais la poursuite de ladétente de\iénne l'un.des objecâfs primordiaux deseffortsatlantiques. ""

144; La détente. que nous recherchons doit tenir plefue.:mentcompte des intérêtsdùtiers monde.

Nous, croyons que c'est dans cette assemblée que nous la génération qui a traversé la seconde guerre mondiale pardevons formuler nospolitiques et conduire nospeuples. une nouvelle génération qui," depuis 'des annëës, a euâ vivre

avec le êonflit du Viet-Nam. Cette nouvelle .générationaccorde la plus grande priorité au renforcement de li paixdans le monde, LeGouvernement néerlandais a fait siennecette position: Une politique active de.paix occupe doncune place centrale dans sa diplomatie étrangère. lesPays-Bas s'efforcent d'éviter que 'n'éclatent des conflits etd'aider à résoudre ceux qui existent. Mon gouvernement'fera par conséquent tout sonpossiblepour faire disparaîtretout ce qui peut susciter une'tension dans lesrelations et .ils'efforcera de remédier aux injustices dans le monde, decombattre le traitement inégal de l'homme par l'homme, décombler le fossé intolérable qut sépare la prospérité de lapauvreté dans le' monde en général et au sein des diversEtats. Inutile d'ajouter que ceuxqui poursuivent uneactivepolitique de paix' de ce genre ne peuvent demeurerimpassiblesalors quelestensions causées parle'colonialismeatteignent des niveaux. de plus en.plus dangereux, simple­ment parce quele colonialisme met longtemps à mourir.

132. M. VAN DER STOEL (pays-Bas) {intf!fprétation del'angltlis) ." Monsieur le PréSident, au nom de la délégationde$' Pays-Sas, je tiens à vous féliciter chaleureusement pourvotre 6lection au poste 6levé de président de l'Assembléegénérali: Et.fjnt latinO-américain, vous comprendrez que mespropos soient empreints de tristesse;' tristesse causée par ledécès d'un homme d'Etat appartenant au continent quevous représentez : Salvador Allende, du Chili, qui s'étaitgagné le respect, je dirai même l'admiration,de nombreuxpeuples de par le monde; tristesse; car sa mort n'a passimplement signifié 'la fm par la violence d'un présidentdémocratiquerœntélu, mais lafin d'une forme de dëmo­cratie qui, une fois qu'elle aurait réussi à surmonter sesénormes revers économiques du début et l'hostilité' lilaquelle elle se heurtait, aurait pu devenir exemplaire pourde très nombreux peuples qui aspirent à la justice et à leurpartde prospérité, qui n'a que trop tardé.

~36.Toutefois, les conflits, idéologiques sont devenusmoins genants. Ce qui est maintenant en cause, c'est plutôtun accord sur l'équilibre de la puissance. Le déclin de laprépondérance des conflits idéologiques nous donne l'occa­sion d'é~ablir de nouvelles priorités. Ceux qui sont lesauteurs de cette' évolution aux Etats~Unis, en Chine, enUnion soviétique et au Japon méritent notre gratitude. Cefaisant, ils ont ouvert denouvelles portes, de nouveauxhorlzonsvers un ordre international nouveau. Dans r-econtexte, je tiens également à mentionner le chancelierBrandtqui,.parl'originalité de son Ostpolitik, a ouvertUnenouvelle.époque dans les relations entre l'Estet l'Ouest.LaRépublique fédérale, sous sa sage direction, considère lapromotion de la détente politique, de la paix e-t de là ,h'bertécolJlll1eson objectifessentiel.

135. Nous comprenons que, aussi bien au niveau nationalqu'international, toutes cesmodiflcations; toutes ces nou­velles priorités qu'il faut établir créent des problèmesnouveaux et de nouvelles difficultés. Nous sommes encoreen' train d'édifier de nouvelles' relations avec nos anciensadversaires. Certes, ce n'est pas là un processus facile et ilpeut avoir causé, au niveau international, uneaugmentationdesincertitudes.

134. On accorde également une plus grande importanceaux moyens d'aménager le milieu afm de rendre notremonde relativement agréable pour y vivre. Nous constatonsque plutôt que d'accorder de l'importance à la machine, onen accorde maintenant à l'homme - tout ce que nousfaisons n'est-il pas en' effet dans son intérêt- afin de luidonner plus de prise sur les institutions qui contrôlent lasociété dans laquelle il vit.

,133. le monde, qui fait l'objet de ce débat général,connaît une évolution rapide. Mon pays n'est pas le seuloùl'on insiste aujourd'hui SUi' le bien-être plutôt. que sur laseule prospérité. On accorde une plusgrande importance aucontrôle de l'utilisation des matières premières commemoyen de ralentir la raréfaction, autrement rapide, desressources mondiales.

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•137. L'une des modifications les'pl':!,S'importantesqu'aitc0lll!ues le pays que je représente a été le;r~mplacement de

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2128e léance .... 26leptembre 1973

'145. En fait, toute politique conçue pour renforcer la paixest une politique d'efforts délibérés pour promouvoir ladétente. C'est pourquoi le Gouvernement néerlandaiss'ef­force de faire preuve d'imagination dans sa participation àla Conférence sur la sécurité et ·la coopération en Europe.Nous le faisons fermement animés du désir d'obtenir desrésultats, tout en n'oubliant pas que la route seralongue etdifficile. Tout ajustement requiertdu temps.

146. Pour nombre de participants à cette conférence - etnotamment, encoreque pas exclusivement, pour le groupedes pays de l'Europe orientale -, il ne sera pas facile desouscrire à notre opinion sur le libre échange d'idées etd'informations. Néanmoins, notre opinion sur la questionest si fondamentale, si inhérenteâ notre modede vie et à lastructure de notre société que nous sommes P!' ,ô à lasoulever continuellement, chaque année si néce".aire, et àpoursuivre la recherche d'éléments sur lesquels. il estpossible de se mettre d'accord cependantque sepoursuit ledialogue entre lesnations de l'Europe-.

147. A la longue, on ne peut concevoir un continenteuropéen divisé par des barrières artificielles derrière les­quelles la liberté de parole demeure 1imit~. Toute sociétéest exposee au changement.

148. Ceux qui appartiennent à l'avant-garde créatice dumonde des arts et de la science sont en général les plussensibles à la nécessité du changement. Leurs pensées,sielles s'expriment en toute liberté, tendent à devenir lesforces du renouveau-et de la su..rviez Limiter leur .liberté deparole, c'est condamner la société à la stagnation et à larégression. Nous demandons instamment à nos partenairesdans le dialogue européen actuel de ne pas interpréter cesremarques comme une intervention dans .leurs affairesinté[k;~'res, mais plutôt comme l'expression denotre fermeconviction que la cause de la détente sera favorieêa par lerespect des libertés de l'homme dans toutes les régions del'Europe.

149. Poursuivre une politique de paix suppose aussi quel'on aide, résolument et avec confiance et imagination, àrenforcer la coopération européenne. A. mon avis, laCommunauté européenne a, pour l'heure, atteint sa confi­gurationgéographique. L'unioneuropéenne seraune réalité.Là question quise pose maintenant à nous est celle desavo~queltype d'union européenne nous allons édifier.

150.· La première possibilité est une Sorte' de superpuis-'.' sance. Les Pays-Bas ne s~ sentiraient pas à l'aise dans une

telle Europe. La. deuxième possibilité est une Europe qui seretirerait du monde dans un splendide isolement et uneneutralité désuète. Les Pays-Bas ne seraient pas à l'aisenonplus dans une telle Europe. La troisième possibilité;toutefois, est une Europe où les gains obtenusdansuneplus~de prospérité seraient investis dans une commusautétournée vers l'extérieur, régie par de nouvelles normesciviques et une nouvelle politique sociale.

151. .Nous espérons donc faire partie d'~~Europequiaccorde la plus grande importance à lac'Qmpréhensionmutuelle, à des sentiments de solidarité entre'~riVi1égiés etmoins favorisés, àla tolérance fondée sur les différentsgroupes sociaux qui ont corisciencede feur responsabilitésociale et économique mutuelle. Seulce type d'Europe~u.t

être un élémentvraiment stable,dans le monde: etçonsoliclerainsi les relations pacifiques. L'Europe s~achemine·· ~rs cetobjectif, »arfoisll$Bezrapidement, pufoisavec.éertaineshésitation~. Mon gouvernement est.prêt à tràn~férercer·taines prérogatives nationales aux institutions,européennes.au furet à mesure que nous avançO'ns surcette route. LesPays-Bas et leurs partenaires .dans la c()OpératiOlJ,.éèono­mique et monétaire européenne cherchent actuelleïnent lemoyen d'accélérer la création d'une union monétaire eréconomique pour leur permettre d'intégrer et de contrôlercet énorme potentieléconomique et monétaire..

152. La Communauté européenne s'est déjà lancée d&nsune politique visan,t à établir de nouvelles relations.struc..turelles avec Je monde extérieur. Mon gouvemement,toutcomme ses partenaires, est prêt à accepter des.responsa­bilités considérables pour.promouvoir le bien-être du tiersmonde, y compris les paysqui sont déjàassociés au Marchécommun et ceux qui ne le sont pas encore. Tous ces paysdoivent êtr~ mis à même de surmonter la malédiction duretard et de la discriminationéconomique si, comme ledésire mon gouvernement,on veut' établir de nouveauxfondements pour unepaix durable.

153. Point n'est besoin pour moi de dire que tous cesimportantspreblêmes fondamentaux ne~uv\~nt être régIés

....que si les conditions institutionnelles à~s soluUpns sontremplies. Bnous faut disposer d'irÛititiJtions 'Vigilantes'capables de prendre des décisions rapides et de rendrecompte cie leursdécisions œvant un parlementeuropéen demanière démocratique, Mon gouvernement est égalementprêt à transférer desprécQPtives·nat'onalesdansle cadre dela.: coopération européenne politique - qui; aujourdvhui, 2.

un caractère essentjellementconsultatif- une fois que la.cohésion entre les partenaires aura atteint un point tel quela communauté d'intérêts n9U8 rapporteraplus que ledegréd'autonomie que nous abandonnerons. Sice processus peutêtre progressivement accéléré, les'paysd'Europe fe~,:;ent unnouveau PaS important vers l'établissement de la paix et dela sécurité internationales.

154•.,'La situation dans le . tiers monde rie. s'est" pasamëliorëe.Ta croissance économique et laréaIisation de. laprospérité sont en pleine stagnation. A l'heure actuelle,inoins cie 'peuples qu'ilYl 10 ans ressentent l'effet duprocessus de développement. Nosefforts de développementn'ont pas réussi à changer les ~lations structurelles d'inéga- .lité et de dépendance. entre nations pauvres et nationsric~s, ainsi qu'au sein des pays en voie de développement.te développement n~al»8s'réussià atteindre les couches lespluspauvres de la société.

155. Cet état de choses ne sauraitdurer.Nousnepouvohsaccepter cette Ü1juStice· qu'est untetard persistant,avec~sgraves tensions cachées et la menacequien découle pour lapaixmondiale.

156. n nous faut réexaminer cette situation. L'Assembléedoit se. demander si elle ne devrait .pas. modifier radicale..ment son mandat, 's'il ne faudrait.pas compléter la prioritéde la croissance économiqüe·.parla priorité dela répàrtitiondu,revenu sur.un memepiedet entant q,u'objectif,paraUèleplutôtqueconsécutifàlà eroissance. "

IS7~Notre otijec~ifdoitêtre formulé tlifféremment etdevenir "croissance assortie d.~un changement structurel".·." , ' {. ..

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14 Allemblée aénénle - VÜlp-huitième sellion- Séances plénières

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Mon gouvernement se propose donc d'insisterdavantage SUI'

les problèmes de la répartition du revenu et de la confianceen soi sur les relations structurelles entre pays développés etp,~ys en voie de développement. La confiance en soi et lal'ii1partition du revenu et de la puissance économiqueoccupent, en fait,une place tout aussi prépondérante dansla pôlitiquenationale de mon pays que dans sa politiqueextérieure.

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158. Insister davantage sur ceséléments du développemententraîne inévitablement la question de la souveraineténationale de tous les pays, y compris les pays défavorisés.Mais, dans l'histoire récente, l'indépendance souveraine,aussi importante et indispensable qu'elle soit, est .restée,dans bien des caset àbien deségards, un vainmot. J'espèrequ'il n'en sera pas de même pour les problèmes de larépartition du revenu et de la confiance en soi.

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159. Mon gouvernement souhaite participer activement àla discussion de ces questions. Nous pensons que cechangement radical dans le processus de développementauquel devraient tendre les discussions devrait intervenirdans un contexte multilatéral, de préférence dans le'cadred'une coopération globale, d'un réexamen et d'une évalua­tion conjoints de nos efforts communs, Nous accorderonsune haute priorité li cette question car nous accordons unepriorité élevée à la consolidation de la paix.

160. Pour rechercher la paix, il est indlspensable dedisposer d'une organisation mondiale efficace. Si je semblelà crltiquer lesactivités et lesopérations des Natidns Unies àce stade, je tiens toutefois à réaffirmer Ia fidélité inébran­lable de mon pays aux buts et principes de l'OrganisationdesNations Unies.

161. fi semble qu'à l'heure actuelle les étoiles de l'Organi­sation ne lui soientguère propices. La volonté politiquedesMembres de l'Organisation d'aider à créer, renforcer etconsolider les conditions de paix de par le monde devraits'exprimer au sein de l'Organisation. Mais au contraire, aucours des quelq..cs derniêres années, nous avons constatéune augmentation des affrontements, des atermoiementsdans la prise de décisions, par exemple' en matière dedésarmement, une utilisation à mauvais escient, par dif­férents membres de la famiJIe des Nations Unies, desinstitutions spécialisées en les saisissant de plus en plusfréquemment de questions politiques pour lesquelles, enfait, ont été créés les organes politiques de l'Organisation.Nous. ne suggérons pas que de nouvelles propositionsd'amendements de la Charte soient faites pour rendrel'Organisation plus efficace comme instrument de promo­tion de la paix mondiale. Nombre des améliorationsnécessaires peuvent être réalisées dall's.le cadre de la Charteactuelle, à condition d'avoir la volonté d'agir dans ce sens.

162. Une amélioration pourrait consister à rendre l'Organi­sation encore plus universelle; mongouvernement est prêt àapporter sa coopération à cette fin. Nous estimons d'autrepart que l'amélioration des procédures et l'application delalégislation internationale s'imposent. Nous estimons ~Uf~

dans les différends internationaux, les Etats Membresdevraient plus fréquemment qu'à l'heure actuelle recouriraux institutions existantes d'établissement. des faits. Voilàqui créerait de meilleures conditions pour un règlementrapide et efficace de' ces litiges. La Cour internationale de

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Justice devrait se voir accorder un rôle' plus prépondérant,et ce d'autant plus que les nouvelles règles de la Couraccéléreraient la procédure. La Cour ne doit pas ëtreunforum pour débattre de nos différends politiques, mais elledoit nous fournir des occasions supplémentaires de régler,de manière paciflque, nos différends.

163. Il existe encore beaucoup de relations tendues quimenacent la paix. Notre attention doit particulièrement seporter sur les problèmes de l'Afrique australe. Si nousrestons spectateurs impassibles, ces problèmes et ces rela­tions tendues qui affligent cette partie du monde débou-·cheront inévitablement sur des conflits dont les consé­quences mondiales sont incalculables. Les séquelles del'époque'coloniale sont tout aussi déplacées aujourd'huiquela politique d'apartheid. Le Gouvernement néerlandaisappliquera donc les sanctions contre le régime Illégal deRhodésie avec la plus grande sévérité dans l'espoir ferventde promouvoir l'autodétermination' dans ce pays. LesPays-Bas accorderont donc une aide humanitaire auxpopulations des régions coloniales d'Afrique australe parl'intermédiaire des mouvements de libération et, de préfé­rence, par le truchement des'organisations internationales,et soutiendront les revendications pour l'autodéterminationdes peuples de la Guinée-Bissau, de l'Angola et duMozambique. Nous avons été profondément préoccupés parles nouvelles récentes émanant du Mozambique.

164. Mon gouvernement, une fois encore, exhorte lePortugal à parvenir à une entente avec ces peuples et àétablir de nouvelles relations. Nous lançons un appelanalogue au Gouvernement de la République d~Afrique duSud à l'égard du Territoire de la Namibie et nousdemandonsinstamment à l'Afrique du Sud de renoncerà sa

. politique d'apartheid. Nous pensons qu'il devrait être

. possible de poursuivre les discussions sur cette question ausein de l'Organisation et qu'elles né devraient pas tournercourt du fait de l'expulsion ou de la rupture des relations.

165. L'autre menace principale à la paix est la situationexplosive qui règne au Moyen-Orient. Je voudrais pour lemoment me borner à évoquer un aspect du problème quiprend de plus en plus d'importance, la question desréfugiés. Les Pays-Bas sont prêts à accorder une aideactivepour aider à atténuercette source de tensions en essayantde voir, par exemple, dans quelle mesure une restructura­tion de l'Office de secourset de travaux desNations Uniespour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient 0\1. lacréation de nouveaux organes pourraient contribuer àalléger les souffrances humaines et la perturbation écono­mique qu'a entraînées le dilemme politique du Moyen­Orient.

166. Point n'est besoin de di.le 'qu'un progrès sensible dansle domaine du désarmement et du contrôle desarmements est la condition sine quanon à un ordre mondialpacifique. Mon gouvernement est favorable à ce que soitconclue sans délai une interdiction des expériences nucléai­res souterraines. Encore que, vraisemblablement, il n'existepas pour l'heure de système dë detection infaillible, lesPays-Bas estiment qu'il est indispensable de freiner la courseaux armements étant donné .que le danger nucléaire sepoursuit du fait d'une amélioration qualitative de l'arsenal'nucléaire. Nous insisterons aussipour que soient interditesles armeschtrniques. Une priorité considérable devrâëtre

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2128e séance - 26 septembre 1973 15

171. Enfin, je voudrais signaler une question grave quin'est pas souvent évoquée dans cette assemblée, à savoir lanon-observation de l'article 5 de la Déclaration universelleet de l'article 7 du Pacte international relatif aux droitscivils et politiques [voir résolution 2200 A (XXI)], c'est-à­dire que nul ne sera soumis à la torture ni à des peines outraitements cruels, inhumains ou dégradants. Des nouvellesnous parvenant de différentes parties du monde témoignentque cette pratique éhontée est devenue fréquente .et qu'elleest souvent utilisee contre des personnes suspecte!' d'avoircommis des délits politiques. Le peuple et le Gouvernementnéerlandais sont profondément inquiets de cette pratique etsedemandent si les Nations Unies ne pourraient pas prendreles mesures qui s'imposent. Un appel vigoureux pour quesoit mis fin à de telles pratiques .aurait Un effet moralconsidérable et permettrait ég,.lementquesoit entrepriseune enquête impartiale afin d'établir les faits. LeGouverne­ment néerlandais est prêt à coopérer à toute initiative de cetordre.

La séance est levée à 13 heures.

172. Les Nations Unies, pour reprendre les termes de taCharte, doivent être un centre où s'harmonisent les effortsdes nations. Si l'on jette un regard en arrière, on ne peutmanquer de ressentir l'impression qu'il reste encore beau­coup à faire à cet égard. Je n'hésite pas, une fois encore, àdire que mon gouvernement est fidèle aux buts et auxobjectifs de la Charte et est désireux d'apporter sacontribution à cet égard.

des droits de l'homme, mais aussi le début de la Décenniede la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Làpratique encore endémique du racisme et de la discrimina­tion raciale a un effet dévastateur sur les esprits, les coeurset le sort.des peuples et sur l'essence même de la paix et dela justice. Les Nations Unies ont, cela est indéniable, faitd'énormes efforts pour combattre le racisme, la discrimina­tion raciale et l'apartheid en faisant prendre conscience auxpeuples des dangers inhérents à ces manifestations graves dediscrimination. Toutefois, ils restent encore un fléau contrelesquels il nous faut mobiliser toutes les forces de la bonnevolonté. Si nous considérons les critères établis par laDéclaration universelle des droits de l'homme' et lesinstruments internationaux qui l'ont suivie dans le domainedes droits de l'homme, nous constatons qu'il existe unénorme fossé entre les idéaux ainsi proclamés et les réalitésde la vie contemporaine.

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170. Voilà pourquoi le Gouvernement néerlandais tient,au cours de cette session de l'Assemblée générale, alors quenous allons célébrer le vingt-cinquième anniversaire dela Déclaration universelle des droitsde l'homme, à réitérerl'engagement pris dans la Charte des Nations Unies, à savoirla promesse que tous les Membres, individuellement etconjointement, agiront en coopération avec l'Organisationpour promouvoir le respect universel des droits de l'hommeet des libertés fondamentales et leur respect pour tous, sansaucune distinction de race, de sexe, de langue ou dereligion. Le la décembre 1973 marqueranon seulement levingt-cinquiême anniversaire de la Déclaration universelle

169. La Charte des Nations Unies établit un lien très clairentre le maintien de la paix et de la sécurité internationales,la création de conditions de bien-être social.et économiqueet la promotion du respect universel des droits de l'hommeet des libertés fondamentales pour tous sans discrimination.Si nous précisons qu'il s'agit là d'un lien entre la paix et lajustice, il semblerait qu'il ne puisse y avoir de paix au sensvéritable du terme tant que subsisteront des situations degrave injustice entre Etats ou au sein des Etats. Lacoopération pacifique entre les Etats aura très peu de senstant que des peuples ou des particuliers resteront lesvictimes de graves injustices. Car, après tout, ce n'est pasl'Etat, voire une organisation d'Etats, qui est le but ultimede nos efforts, mais le bien-être de l'être humain.

accordée en vue de restreindre l'utilisation des armes nonsélectives et des méthodes inhumaines de guerre causant dessouffrances excessives.

168. A l'heure actuelle, dans le contexte d'une semaine dela paix, toutes les églises d~s Pays-Bas lancent un appelardent à. mes compatriotes pour qu'ils s'unissent afin depromouvoir des conditions de paix. Dece fait, les manifesta­tions de volonté politique de ceux qui sont à même depromouvoir ces conditions seront suivies dans mon pays.

167. Cette assemblée générale s'occupera tout particulière.ment de problèmes institutionnels en matière de désarme­ment. Nous sommes prêts à aborder avec un esprit ot-verttoutes les propositions qui seront faites, tant en ce quiconcerne là Conférence du Comité du désarmement que laCommission du désarmement. Nous sommes favorables àune conférence mondiale du désarmement à condition quetoutes les puissances nucléaires soient disposées à y par-:ticiper. Mais ce qui est plus important que toute institution,c'est la volonté politique d'avancer:

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