Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et d’auto rééducation de...

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Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2011) 97S, S428—S441 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MÉMOIRE ORIGINAL Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et d’autorééducation dans le traitement des raideurs de l’épaule : étude prospective multicentrique de 148 cas Comparison and critical evaluation of rehabilitation and home-based exercises for treating shoulder stiffness: Prospective, multicenter study with 148 cases P. Gleyze a,, T. Georges b , P.-H. Flurin c , E. Laprelle c , D. Katz d , P. Clavert e , C. Charousset f , C. Lévigne g , la Société franc ¸aise d’arthroscopie a Hôpital Albert-Schweitzer, 301, avenue d’Alsace, 68000 Colmar, France b ATOL, CHU, 54000 Nancy, France c Centre chirurgie orthopédique et sportive, 33700 Merignac, France d Clinique du Ter, 56270 Ploemeur, France e Hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France f Institut ostéoarticulaire Paris-Courcelles, 75008 Paris, France g Clinique du Parc, 69000 Lyon, France Acceptation définitive le : 7 septembre 2011 MOTS CLÉS Épaule raide ; Traitement ; Réeducation ; Autoréeducation ; Gestion de la douleur ; Capsulite rétractile ; Résumé Introduction. — Les auteurs ont individualisé et évalué l’impact des exercices de rééducation conventionnelle et des exercices d’autorééducation sur l’évolution clinique des patients réédu- qués pour épaule raide et proposent un protocole de prise en charge de rééducation. Patients et méthode. — Une série prospective comparative de 148 cas d’épaules enraidies a été réalisée et incluait trois groupes (T1 : rééducation conventionnelle infradouloureuse [58 cas], T2 : autorééducation exclusive avec incitation supradouloureuse [59 cas] et T3 : autorééduca- tion encadrée [31 cas] par un kinésithérapeute). La réalisation, la douleur et le temps consacré à chaque exercice ont été colligés pour chaque séance de travail soit tous les jours les six premières semaines, puis toutes les semaines jusqu’à trois mois. Le suivi clinique (indice de DOI de l’article original : 10.1016/j.otsr.2011.09.005. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸aise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Gleyze). 1877-0517/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rcot.2011.09.090

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Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

ÉMOIRE ORIGINAL

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omparison and critical evaluation of rehabilitation and home-basedxercises for treating shoulder stiffness: Prospective, multicenter studyith 148 cases

. Gleyzea,∗, T. Georgesb, P.-H. Flurinc, E. Laprellec, D. Katzd, P. Claverte,. Charousset f, C. Lévigneg, la Société francaise d’arthroscopie

Hôpital Albert-Schweitzer, 301, avenue d’Alsace, 68000 Colmar, FranceATOL, CHU, 54000 Nancy, FranceCentre chirurgie orthopédique et sportive, 33700 Merignac, FranceClinique du Ter, 56270 Ploemeur, FranceHôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, FranceInstitut ostéoarticulaire Paris-Courcelles, 75008 Paris, FranceClinique du Parc, 69000 Lyon, France

Acceptation définitive le : 7 septembre 2011

MOTS CLÉSÉpaule raide ;Traitement ;Réeducation ;Autoréeducation ;

RésuméIntroduction. — Les auteurs ont individualisé et évalué l’impact des exercices de rééducationconventionnelle et des exercices d’autorééducation sur l’évolution clinique des patients réédu-qués pour épaule raide et proposent un protocole de prise en charge de rééducation.Patients et méthode. — Une série prospective comparative de 148 cas d’épaules enraidies a étéréalisée et incluait trois groupes (T1 : rééducation conventionnelle infradouloureuse [58 cas],

Gestion de la

douleur ;Capsulite rétractile ;

T2 : autorééducation exclusive avec incitation supradouloureuse [59 cas] et T3 : autorééduca-tion encadrée [31 cas] par un kinésithérapeute). La réalisation, la douleur et le temps consacréà chaque exercice ont été colligés pour chaque séance de travail soit tous les jours les sixpremières semaines, puis toutes les semaines jusqu’à trois mois. Le suivi clinique (indice de

DOI de l’article original : 10.1016/j.otsr.2011.09.005.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics &raumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (P. Gleyze).

877-0517/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.rcot.2011.09.090

Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S429

Épaule gelée ;Algodystrophie ;Éducationthérapeutique

Constant) et goniométrique a été réalisé à l’inclusion, à la sixième semaine et au troisième mois.Les évolutions comparatives ont été étudiées et les tests de corrélations ont permis d’analyserpour chaque séance l’impact respectif de chaque exercice. Résultats Mis à part la physio-thérapie et la balnéothérapie, les exercices de rééducation conventionnelle avaient un effetdélétère sur l’évolution clinique pendant les trois à cinq premières semaines (p < 0,05), ce quin’empêchait pas une amélioration clinique lente mais constante (p < 0,05). L’autorééducationmontrait une progression fonctionnelle rapide avec une amélioration proportionnée au nombred’exercices réalisés (p < 0,05), au prix d’une majoration douloureuse diurne mais combinéeà une diminution de la douleur nocturne. L’encadrement par un kinésithérapeute permet decompléter et d’optimiser le travail d’autorééducation avec un résultat équivalent à six semainesmais meilleur à trois mois (p < 0,05).Conclusions. — Les auteurs proposent un protocole de prise en charge des raideurs de l’épaulecombinant un intense travail personnel du patient encadré par un kinésithérapeute averti quiintroduira progressivement les techniques de rééducation conventionnelle selon une grille per-mettant d’obtenir le meilleur de la valeur thérapeutique de chaque exercice. L’éducationthérapeutique du patient est déterminante dans la réussite du traitement.Niveau de preuve. — Niveau III, cas—témoins, prospectif comparatif.© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Introduction

La mise en œuvre d’un protocole de rééducation correspondà la construction, adaptée et évolutive dans le temps, d’unensemble de séances constituées d’exercices de rééduca-tion menés par un thérapeute et appliqués à un patient.

Le choix des exercices, des modalités de leur applicationet leur adaptation continue au patient constitue un proces-sus interactif difficile à formaliser car relevant de variablesmultiples (douleur, temps de travail, profil du patient, etc.)[1]. L’expérience personnelle du thérapeute, la réceptivitéet la participation du patient conditionnent pour grandepartie le résultat [2].

Nos prescriptions sont le plus souvent « génériques » etne donnent que les principes du protocole à suivre. Nousne pouvons maîtriser le détail de chaque séance et donc lamenée thérapeutique réelle de notre prescription, ce quipeut expliquer la très grande variabilité des résultats quenous obtenons à prescription identique [3—6].

La réalité est que la valeur thérapeutique de chacun desexercices de rééducation appliqué à nos patients est malconnue et semble également souvent mal maîtrisée par lesthérapeutes prenant en charge les patients [7,8].

La place de la contribution active du patient à son trai-tement par des exercices d’autorééducation est égalementmal définie et sa valeur thérapeutique difficile à appréhen-der [3—7,9].

Le traitement des raideurs de l’épaule est un cas d’écoleimpliquant le chirurgien, le rééducateur et le patient dansune procédure thérapeutique souvent longue, de résultataléatoire et directement dépendante de l’éducation théra-peutique du patient et de la rééducation réalisée [2,10—12].Les nombreux travaux sur le sujet et la divergence desconclusions présentées illustre la difficulté à formaliser lesprotocoles de rééducation dans le traitement des raideursde l’épaule [13—18].

Le but de ce travail est d’évaluer la puissancethérapeutique de chaque exercice de rééducation etd’autorééducation et son impact sur l’évolution clinique des

paules enraidies afin de définir au mieux les conditions dea rééducation de nos patients et, en particulier, la placeue doit tenir l’autorééducation.

Nous souhaitons proposer un protocole standardisé, clair,eproductible et tracable pour la rééducation des épaulesnraidies afin que nos prescriptions puissent être suffi-amment précises pour garantir les prestations que nousouhaitons et que nous puissions ainsi prendre d’éventuellesécision chirurgicales avec la certitude que la prise enharge de rééducation a été optimale.

atients et méthode

ent quarante-huit patients présentant une épaule raide ontté inclus dans une étude comparative prospective multi-entrique impliquant chirurgiens, médecins rééducateurs etinésithérapeutes.

Les critères d’inclusion étaient une diminution significa-ive des amplitudes passives (antépulsion passive globalenférieure à 150◦ vs 180◦, rotation externe passive infé-ieure à 40◦ vs 60◦ et diminution de la rotation interne) parapport au coté controlatéral sain. L’examen clinique desmplitudes passives s’est fait de manière normalisée avecmoplate bloquée et mesure goniométrique [12,19,20].ous les patients présentant une raideur de l’épaulent été inclus, quelles qu’aient été leurs traitementsvant l’inclusion dans l’étude, à l’exclusion des patientséjà opérés pour épaule raide, des atteintes osseuseségénératives (cal vicieux, arthrose, ostéosynthèse), desractures de moins de trois mois et des fractures nononsolidées.

Trois populations thérapeutiques (T1, T2, T3) ont éténdividualisées :

population traitée par rééducation conventionnelle infra-douloureuse [2] : T1 (58 cas) : il s’agit de la technique

référentielle de l’étude soit une rééducation convention-nelle infradouloureuse par un masseur kinésithérapeuteencadré par un médecin rééducateur ou par un chirurgien,

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avec recommandation de respect d’un seuil d’évaluationvisuelle analogique (EVA) de la douleur inférieur à 6 et uneprise en charge trois à cinq fois par semaine pendant sixsemaines à cinq mois. Les exercices évalués ont été lemassage scapulaire, le massage cervicodorsal, la mobili-sation passive globale, la mobilisation passive analytique,le recentrage selon Sohier, la mobilisation scapulothora-cique, la mobilisation active aidée, la physiothérapie, labalnéothérapie et l’électrothérapie [21,22] ;les techniques d’autorééducation : T2 (59 cas) autoréé-ducation exclusive avec incitation supradouloureuse :l’autorééducation était non encadrée avec une incita-tion supradouloureuse (EVA > 6) et une recommandationaux patients d’un travail le plus intense possible, parfractions de cinq à dix minutes réparties sur l’ensemblede la journée jusqu’à obtention d’une épaule souple. Ilétait recommandé de poursuivre le travail sur une duréeminimale de six à 12 semaines. Les exercices étaient desmouvements simples, issus des gestes de la vie quoti-dienne, dont les appellations avaient été choisies par lespatients et reprenant les amplitudes usuelles [23] (Annexe1 : fiche d’exercices d’autorééducation). Les exercicescombinaient un exercice d’autograndissement avec tra-vail postural (le miroir), un exercice de décoaptation (lecowboy), un travail des abaisseurs (le gymnaste), desexercices d’automobilisation active aidée et active enantépulsion (élévation aidée couchée et debout) et desexercices en rotation interne (la poule) et externe (lepouce) ;T3 (31 cas) : autorééducation encadrée par kinésithé-rapeute avec incitation supradouloureuse (EVA > 6) etrecommandation d’autorééducation journalière fraction-née et basée sur une fiche identique à T2 mais associéeà un à trois séances avec kinésithérapeute pendant six à12 semaines [2—23].

Chaque centre évaluateur s’est limité à l’usage de laechnique thérapeutique qu’il maîtrisait aux mieux sans enhanger la mise en œuvre et les explications aux patients.

Afin de pouvoir étudier les conditions de son applica-ion et l’influence de chaque exercice de rééducation et’autorééducation sur la douleur diurne et nocturne, laêne, le moral et les amplitudes passives, le suivi desatients a été triple :

par le praticien : les praticiens chirurgiens ont réalisé unbilan radioclinique au jour de l’inclusion dans l’étude,puis après six semaines et trois mois de prise en charge.Ce bilan incluait un relevé des antécédents, des patho-logies associées, des facteurs de risque, l’histoire de lamaladie et les modalités de prise en charge avant inclu-sion. L ‘évaluation clinique s’est faite avec report desamplitudes goniométriques et des critères de l’indice deConstant [24] ;par le thérapeute rééducateur et/ou kinésithérapeute :la faisabilité (impossible, possible et facile), la douleur

(sévère, moyenne et légère) et le temps de réalisation(en minutes) (Annexe 2 : fiche de suivi de rééducation) dechaque exercice ont été évalués à l’aide d’une échellevisuelle analogique (0 à 10) ;

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P. Gleyze et al.

par le patient : chaque séance de rééducation conven-tionnelle a fait l’objet, au moyen d’une échelle visuelleanalogique, d’une évaluation subjective de son état parle patient au jour de la séance sur les critères dou-leur diurne et nocturne (« 0 », pas de douleur, « 10 » lapire douleur possible), handicap (« 0 », pas de handi-cap, « 10 », le pire handicap possible) et moral (« 0 »,moral à « zéro » et « 10 », moral le meilleur possible). Lespatients inclus dans les populations avec autorééducation(T1, T2) ont renseigné ces mêmes critères subjectifs ety ont ajouté l’évaluation, selon les critères de faisabi-lité, douleur et temps de travail, de chacun des exercicesd’autorééducation en reprenant l’échelle visuelle analo-gique graduée de zéro à dix (Annexe 3 : fiche de suivid’autorééducation).

Les documents d’évaluation du suivi de rééducation et’autorééducation ont été renseignés chaque jour pendantix semaines, puis chaque semaine pendant les six semainesuivantes pour les patients réalisant une autorééducationxclusive (T2) et à chaque séance de rééducation pour lesatients relevant d’une rééducation conventionnelle (T1).es patients du groupe d’autorééducation encadrée (T3) ontté évalués sur l’ensemble des critères à chaque séance deééducation.

Une base de données en ligne a été concue (Carl bio-tatistic tm) et a permis la saisie en ligne sur chacun desites de rééducation. L’analyse statistique s’est faite par’étude comparative de l’évolution subjective au jour le jourur les critères de la douleur, du handicap et du moral etur l’analyse comparative du résultat à six semaines et àrois mois par l’indice de Constant et la mesure des ampli-udes goniométriques (analyse de la variance, tests de « t »,hi2 avec signification à p < 0,05).

L’impact de chaque exercice, pour chaque séance deééducation et d’autorééducation, sur les critères de dou-eur diurne, nocturne, handicap, moral et suivi cliniquet goniométrique a été étudié par des tests de régressionimple ou de corrélations bivariées chaque jour pendantix semaines, puis chaque semaine jusqu’au troisième moisniveau de signification, p < 0,05).

ésultats

’âge moyen des 148 patients inclus dans l’étude était de0 ans (18—67) avec un sex-ratio de 57 % de femmes etn coté dominant atteint dans 65 % des cas. Cinquante-sixour cent des raideurs étaient considérées comme spon-anées avec une durée moyenne d’évolution de 11 mois5—23). Il n’a pas été retrouvé de différence significativeur l’ensemble des critères du suivi radioclinique entre lesrois populations.

volution comparée hebdomadaire des troisopulations

’évolution clinique selon l’indice de Constant (Fig. 1)

ontre une progression continue lente mais relativement

onstante jusqu’au troisième mois de la fonction desatients traités par rééducation conventionnelle (p < 0,05).es patients en autorééducation exclusive récupèrent mieux

Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S431

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Figure 1 Évolution comparée de la fonction cotée selon Constade traitement.

et plus vite les six premières semaines (p < 0,05), puis leurprogression est plus erratique, voire négative alors que legroupe traité par autorééducation encadrée progresse aumieux et de facon constante pendant les trois premiers mois(p < 0,05).

L’antépulsion passive moyenne était de 136◦ (63◦—172◦)pour la rééducation conventionnelle, 147◦ (45◦—170◦)pour l’autorééducation et 155◦ (57◦—162◦) pourl’autorééducation encadrée à la sixième semaine et à135◦ (T1, 45◦—175◦), 122◦ (T2, 51◦—175◦) et 155◦(T3,65◦—170◦) au troisième mois.

La douleur diurne (Fig. 2) est rapidement inférieure à« moyenne » pour les trois populations, même si le groupeen autorééducation exclusive reste le plus sensible le jouret celui en autorééducation encadrée le moins. La douleurnocturne diminue rapidement dans le groupe en auto-rééducation exclusive, puis se stabilise dans la moyennesupérieure sans différence significative jusqu’à trois moisou l’autorééducation encadrée est alors moins douloureuse(p < 0,05) (Fig. 3). La diminution du handicap quotidien nemontre pas de différence significative entre les trois popu-lations sauf à l’issue du troisième mois ou l’autorééducationencadrée donne de meilleurs résultats (p < 0,05) (Fig. 4).Le moral des trois populations ne montre pas de différencesignificative au suivi hebdomadaire (Fig. 5).

Impact de chaque exercice sur l’évolution cliniquehebdomadaire pendant les six premières semaines

L’analyse de l’impact de chaque exercice sur les critèresdu suivi a permis d’individualiser les exercices « utiles »,c’est-à-dire ayant un impact positif significatif (p < 0,05) surle critère de suivi correspondant, les exercices « inutiles »« étaient ceux sans impact significatif et les exercices« délétères » avaient un impact significatif négatif (p < 0,05)sur le critère de suivi correspondant.

Impact des exercices de rééducation conventionnelleLa mobilisation passive analytique a un effet délétère surla douleur et la fonction jusqu’à la cinquième semaine,

puis est efficace sur la fonction. Le recentrage selon Sohierdonne un résultat identique mais son effet positif débuteà la quatrième semaine. Le massage cervicodorsal donneun résultat identique à la méthode de Sohier. Le massage

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n ordonnée, l’indice de Constant/100, en abscisse les semaines

capulaire est délétère les trois premières semaines, puistile ensuite. Le travail en proprioception est délétère lesrois premières semaines. L’électrothérapie a un impactégatif la première semaine, inutile la seconde, puis effi-ace en proportion de la durée des séances (p < 0,05).a mobilisation active aidée, active et le renforcementusculaire sont inutiles les trois premières semaines, puis

nt un effet bénéfique ensuite (p < 0,05). La mobilisationcapulothoracique est utile (p < 0,05) à partir de la troisièmeemaine, la balnéothérapie de la deuxième (p < 0,05) eta physiothérapie l’est immédiatement (p < 0,05). La Fig. 6egroupe l’ensemble des corrélations du groupe traité parééducation conventionnelle.

À la sixième semaine, l’analyse clinique et goniométriqueontrait un effet délétère global significatif du massage sca-ulaire et de la mobilisation passive analytique (p < 0,05),ne absence d’impact du massage cervicodorsal, de laobilisation active et du renforcement musculaire. La mobi-

isation passive globale et le massage scapulothoraciquemélioraient la flexion antérieure (p < 0,05) et la valeuronctionnelle globale (p < 0,05). L’impact à six semaines desutres techniques n’était pas évaluable.

mpact des exercices d’autorééducationes exercices d’abaissement du moignon de l’épaule, deécoaptation et de balancement ont un effet positif signifi-atif immédiat (p < 0,05) et proportionné au temps de travailp < 0,05). Les exercices d’élévation augmentent les dou-eurs diurnes (p < 0,05) en proportion du temps d’exercicep < 0,05) mais diminuent la douleur nocturne à partir dea deuxième semaine (p < 0,05). On constate une dissocia-ion entre la douleur diurne et la douleur nocturne danse groupe d’autorééducation exclusive. Au bilan cliniquet goniométrique de la sixième semaine, tous les exer-ices d’autorééducation avaient un impact positif (p < 0,05)l’exception du travail en décoaptation (cowboy), du tra-

ail des abaisseurs (gymnaste) et de l’exercice en rotationPouce) et ce malgré le caractère délétère des exercices’élévation au-delà du seuil douloureux (p < 0,05).

’autorééducation encadrée

’ajout d’un encadrement de rééducation aux exercices’autorééducation apporte un moral meilleur (p < 0,05) mais’a pas d’impact significativement meilleur les six premièresemaines mais fait une différence positive au troisième mois

S432 P. Gleyze et al.

Figure 2 Évolution comparée de la douleur diurne. Intensité douloureuse en ordonnée (douleur maximal : 10), en abscisse lessemaines de traitement.

Figure 3 Évolution comparée de la douleur nocturne. Intensité douloureuse en ordonnée (douleur maximal : 10), en abscisse lessemaines de traitement.

Figure 4 Évolution comparée du handicap. Handicap en ordonnée (handicap maximal : 10), en abscisse les semaines de traitement.

Figure 5 Évolution comparée du moral. Moral en ordonnée (moral maximal : 10), en abscisse les semaines de traitement.

Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S433

Figure 6 Impact des exercices de rééducation conventionnelle sur l’évolution clinique. Exercice délétère : rouge ; inutile : bleu ;

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utile : vert.

sur la fonction globale cotée selon Constant (p < 0,05), ladouleur et les amplitudes passives (p < 0,05).

L’étude analytique de l’impact de chaque exerciceau-delà de la sixième semaineLe suivi selon les critères de l’indice de Constant a per-mis une analyse fonctionnelle hebdomadaire de la sixièmesemaine au troisième mois permettant d’apprécier l’impactglobal des différents protocoles (Fig. 1). L’analyse des cor-rélations entre les exercices et leur impact au jour le joura perdu toute signification statistique au-delà de la sixièmesemaine du fait des disparités entre les centres et de la perteimportante de données non ou mal saisies par les patientsmoins motivés en autorééducation.

Discussion

Les séries analysant le potentiel thérapeutique des exer-cices de rééducation et d’autorééducation sont rares[4—6,9,11,17,25], ce qui rend difficile la prescription précisede protocoles permettant une rééducation adaptée, fiableet optimale.

Ce travail met en évidence des résultats comparatifs rela-tivement proches aux suivis cliniques et goniométriques à sixsemaines et trois mois alors que les exercices et les condi-tions de leur mise en œuvre sont différents. Les techniquesde rééducation conventionnelle sont dans la moyenne bassemais leur bénéfice est stable même s’il est limité, ce quiest conforme aux données de la littérature [4,6,9,17,26].Les exercices d’autorééducation apportent une améliora-tion rapide, en particulier sur la douleur nocturne, maiscette amélioration semble inconstante et assez éphémèresur l’essentiel des critères au-delà de six semaines detravail. L’encadrement de cette autorééducation permet

d’optimiser et de consolider l’autorééducation à partir dela sixième semaine, ce qui corrobore les études réaliséessur la complémentarité des techniques de rééducation etd’autorééducation [4,5,25,27].

L’intensité du travail réalisé dans les mouvements’élévation avec incitation supradouloureuse explique laersistance d’une douleur diurne plus marquée dans leroupe autorééduqué, ce qui est normal [5,7,11,28,29].ette douleur est délétère la journée de l’exercice maisémontre un impact positif sur la fonction, la douleur et leecouvrement passif au bilan clinique et goniométrique dea sixième semaine. Cela démontre le bien fondé du travailu-delà du seuil douloureux avec son impact positif rapideur la douleur nocturne, puis sur la fonction. Les causeseuvent en être le recouvrement plus rapide des plans delissement et donc de la souplesse [29,30], le renforcementusculaire [5,11,31—33] et le cercle vertueux de l’antalgie

etrouvée par un recouvrement fonctionnel même partielermettant une utilisation plus physiologique de l’épaule5,27,34,35].

Il est difficile d’avancer une analyse des échecs dans uneérie étudiant l’impact des techniques avec un recul limité àuelques semaines. Il n’y a pas eu de complications relativesla mise en œuvre des exercices.Nous pensons que ce travail clarifie l’impact de chaque

xercice dans la rééducation des épaules raides et per-et de proposer un protocole pratique et évolutif de

ééducation et qui corrobore au mieux le rôle de la phy-iothérapie et de la balnéothérapie [7,36] mais surtout lesypothèses de complémentarité entre exercices de réédu-ation et d’autorééducation déjà envisagées [5,6,10,25,7,37,38] et le rôle déterminant joué par l’éducationhérapeutique du patient et son implication personnelle39].

Au jour de la prise en charge du patient et quellesu’aient pu être les soins passés, nous proposons :

semaine 1 à 3 : après éducation thérapeutique, le patients’engage dans un travail d’autorééducation intensifn’hésitant pas à aller raisonnablement au-delà du seuil

douloureux. Ces exercices seront réalisés en fractionnéet répartis sur l’ensemble de la journée. On peut consi-dérer que des séances de cinq à dix minutes toutesles demi heures constituent une base nécessaire et

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Déclaration d’intérêt

434

suffisante pour la plupart des cas si les exercices sontcorrectement réalisés. Le patient est encadré par unkinésithérapeute averti à la notion de dépassement deseuil douloureux par le patient. Son rôle est celui d’un« coach » encadrant, fiabilisant et optimisant les exercicesd’autorééducation tout en y ajoutant une prise en chargede type physiothérapie et balnéothérapie, voire éven-tuellement des massages manuels doux à visée purementantalgique ;semaine 3 à 6 : le patient continue son travail d’autoré-éducation sous le contrôle du masseur kinésithérapeutequi introduit progressivement les exercices de rééduca-tion conventionnelle en commencant par la mobilisationscapulothoracique, puis les mobilisations actives, puispassives globales.

On peut considérer qu’à six semaines de prise enharge et à la condition que le patient contribue acti-ement à son recouvrement, l’ensemble des exercices deééducation conventionnelle peuvent être appliqués auatient.

Nous pensons que ce protocole peut permettre’améliorer la prise en charge des raideurs de l’épauleonsidérant que cela ne pourra être validé que par laéalisation de nouvelles études cliniques. La remise auatient d’un livret lui permettant de relever son travailersonnel (exercices réalisés et temps de travail) pourraittre un outil utile à l’optimisation et au suivi du travail

éalisé par le patient et compléterai au mieux les fichesnalytiques de prise en charge de kinésithérapie que nousevons demander aux kinésithérapeutes prenant en chargeos patients.

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P. Gleyze et al.

onclusion

ans un contexte de respect du seuil douloureux, les exer-ices de rééducation conventionnelle sont délétères lesremières semaines du traitement, à l’exclusion de la phy-iothérapie, puis de la balnéothérapie. L’autorééducationvec incitation supradouloureuse est rapidement efficaceur l’antalgie nocturne, elle est mieux acceptée et permetn recouvrement plus rapide que la rééducation conven-ionnelle durant les premières semaines, puis montre sesimites. L’encadrement de l’autorééducation par un kiné-ithérapeute permet d’optimiser et de fiabiliser le travail’autorééducation, puis d’introduire progressivement lesxercices de rééducation conventionnelle donnant ainsi leseilleurs garanties de résultat.Un protocole, tel celui que nous proposons, combinant

e manière coordonnée, progressive et complémentaire lesxercices les plus performants des techniques de réédu-ation conventionnelle et d’autorééducation et n’hésitantas à faire travailler le patient au-delà du seuil doulou-eux devrait permettre d’améliorer les résultats obtenusar la rééducation des épaules enraidies. La formalisation’un suivi sur support tracable du travail effectué par leatient complété par des rapports réguliers transmis par leinésithérapeute pourront nous permettre un suivi factuelt objectif de l’impact de nos prescriptions de rééducation.

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

Analyse critique et comparative des exercices de rééducation et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S435

Annexe 1. Fiche d’exercices d’autorééducation

S P. Gleyze et al.

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nnexe 1 (Suite )

n et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S437

Analyse critique et comparative des exercices de rééducatio

Annexe 1 (Suite )

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n et autorééducation dans les raideurs de l’épaule S439

Analyse critique et comparative des exercices de rééducatio

Annexe 2. Fiche de suivi de rééducation

S P. Gleyze et al.

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nnexe 3. Fiche de suivi d’autorééducation

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Analyse critique et comparative des exercices de rééducatio

Références

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