00 Amazigh et Civilisation

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Amazigh et Civilisation Il s’impose dès le départ de situer l’orbite géographique de la civilisation actuelle par rapport à son origine et son parcours qui se distingue de celle de l’Asie, donc préciser une démarcation géographique logique qui doit clarifier la délimitation de l’Axe Orient-Occident. L’Orient se limite au-delà des frontières de l’Iran du coté Asiatique. Par contre, l’Occident qui nous concerne ici se situe sur les deux rives de la Méditerranée pour donner l’Occident Nord et l’Occident Sud. L’Occident Sud s’est développé pendant la période Paléolithique, donc depuis l’Age de pierre pour produire l’homme africain de l’Est et du Sud d’il y a 200.000 ou 100.000 ans. Il va se diriger ensuite vers l’Occident Nord, à partir des régions d’Arabie, de la Perse, et de l’Asie, que quelques millénaires plus tard, pour lui donner une origine qui date depuis 60.000 ans environ. 1 Il revient à la Mésopotamie de créer une société urbaine depuis la préhistoire, du moins à partir de la période néolithique, 5000 av. Jésus-Christ, donc elle se situe au sein de l’évolution de l’Age de pierre polie, pour prendre fin avec l’Empire Achéménide du présent Iran, au VI e siècle de notre ère. Le continent nord va ensuite se nourrir des cultures de la Mésopotamie des Sumériens, des Akkadiens, des Babyloniens et des Assyriens qui ont produit les Codes d’Ur et de Hammourabi d’une part, et de l’Egypte pharaonique des Prêtres numides nubiens, donc de l’Afrique du Nord Amazigh et Noire qui va fusionner avec celle des Phéniciens et leur alphabet, d’autre part. Ces cultures d’influences 1 Il y a un quasi-total consensus scientifique que l’humain moderne est d’une seule origine primitive (monogénisme) venant d’Afrique de l’Est et qui hérite la même Mitochondrie de la Femme dite ‘Mitochondrie Eve d’il y a 160.000 ans et de l’homme dit ‘Y-chromosome Adam’ d’il y a 60.000 ans.

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Amazigh et Civilisation

Il s’impose dès le départ de situer l’orbitegéographique de la civilisation actuelle par rapportà son origine et son parcours qui se distingue decelle de l’Asie, donc préciser une démarcationgéographique logique qui doit clarifier ladélimitation de l’Axe Orient-Occident. L’Orient selimite au-delà des frontières de l’Iran du cotéAsiatique. Par contre, l’Occident qui nous concerneici se situe sur les deux rives de la Méditerranéepour donner l’Occident Nord et l’Occident Sud.L’Occident Sud s’est développé pendant la périodePaléolithique, donc depuis l’Age de pierre pourproduire l’homme africain de l’Est et du Sud d’il y a200.000 ou 100.000 ans. Il va se diriger ensuite versl’Occident Nord, à partir des régions d’Arabie, de laPerse, et de l’Asie, que quelques millénaires plustard, pour lui donner une origine qui date depuis60.000 ans environ.1 Il revient à la Mésopotamie decréer une société urbaine depuis la préhistoire, dumoins à partir de la période néolithique, 5000 av.Jésus-Christ, donc elle se situe au sein del’évolution de l’Age de pierre polie, pour prendrefin avec l’Empire Achéménide du présent Iran, au VIe

siècle de notre ère. Le continent nord va ensuite senourrir des cultures de la Mésopotamie des Sumériens,des Akkadiens, des Babyloniens et des Assyriens quiont produit les Codes d’Ur et de Hammourabi d’unepart, et de l’Egypte pharaonique des Prêtres numidesnubiens, donc de l’Afrique du Nord Amazigh et Noirequi va fusionner avec celle des Phéniciens et leuralphabet, d’autre part. Ces cultures d’influences1 Il y a un quasi-total consensus scientifique que l’humain moderne estd’une seule origine primitive (monogénisme) venant d’Afrique de l’Est etqui hérite la même Mitochondrie de la Femme dite ‘Mitochondrie Eve d’il y a160.000 ans et de l’homme dit ‘Y-chromosome Adam’ d’il y a 60.000 ans.

diverses, quelques-unes précises d’autres serecherchent, vont former et poser la base de lapremière civilisation qui va donner son appuinécessaire et naturel aux grecs depuis l’histoireancienne afin de développer la leur, et parimplication celle de l’Europe, et non l’inverse commele prétendent certains. C’est ce que va contredireGautier comme va le répéter encore Balout encore en1955, «Ce serait donc des millénaires obscurs de lapréhistoire que les pays du Maghreb, soudés àl’Afrique et à l’Orient mais pouvant s’ouvrir àl’Europe, avaient pris ce caractère qui les enchaînesdepuis lors de n’avoir pu se donner une civilisationdont ils auraient été le foyer ni s’intégrer sansretour aux cultures venues des trois points del’horizon qui tour à tour les colonisèrent».2 Ceci estpure négligence des réalités, de l’oubli ou toutsimplement l’effet d’une conception coloniale quiplait et rappelle l’enthousiasme de ‘La Chanson deRoland’ et des ‘Troubadours’. Pour ne pas revenir auxPrêtres Egyptiens, un fait qui n’est pas mis en doutepar quiconque sérieux, il s’en suit sans contestationaucune que c’est à travers les pays du Maghreb quevont s’ouvrir les esprits européens en chassantd’abord les Romains (146-439 de notre ère), lesVandales (439-534 de notre ère) et les Byzantins(534-647 de notre ère) et les Visigoths d’Espagne(415-711 de notre ère) ou plus exactement depuis labataille mené par Tarik Ibn Ziyad et la défaite duroi Visigoth Rodéric tué le 19 juillet 711. LesMusulmans Ibériques vont nouer un lien decohabitation, pour ne pas dire de colonisation, quiva durer des siècles avec une culture partagée, bienimplantée et intégrée en Espagne pour s’étendre

2 Balout, L., dans Abdellah Laroui, L’histoire du Maghreb un essai de synthèse,Paris: Maspero, 1970, p 26.

ensuite au reste de l’Europe. Elle se distinguenettement de la colonisation récente des Européensempoisonnée par des décennies de combats violents etsans victoire aucune, malgré la supériorité des armesmodernes y inclus l’aviation naissante dans un étatencore crue et le gaz moutarde utilisé contre lescitoyens du Rif Marocain, de Lybie, d’Ethiopie etd’ailleurs. L’occupation européenne s’est confirméebrutale, passagère et récente dans l’histoire, maisrien ne change que sa culture intellectuelle etcivilisationnelle reste le produit des anciens de laMésopotamie aux Imazighen, car son apport n’est quela violence et l’obscurantisme de l’Eglise depuis lesCroisades. Il est clair que les colonisateurs onttotalement échoué d’établir une culture durable etviable dans ces pays, hors mis la langue étrangèremaîtrisée par l’Elite des ‘notables’ et qui vontcontribuer énormément à faire revivre et enrichir laculture française en chute libre et se rechercheencore pour trouver une identité propre à une Francetelle est composée en réalité au XXIe siècle, et nonpas celle du mythe d’un passé brouillé de gloiresinfondées depuis Charlemagne le ‘sage’. Si la Phénicie comme Athènes et Rome ont survécupar des alliances diverses en Afrique du Nord et enHispanie en particulier, c’est grâce aux Amazighs quiles ont aidés sur le principe d’égalité et le respectde l’autre. Ces alliances n’étaient pas toujourssoudées et les ont conduits aussi, dans certains cas,aux défaites à cause des rivalités et des intérêtspersonnels des uns et des autres. Mais une foiscertains principes de légitimité ont été négligés, leprétendu colonialiste a été châtié et renvoyé là d’oùil venait ou à jamais étouffé. Il faut rappelerd’abord que c’était les Mésopotamiens et les Pharaonsqui ont subi les premiers coups et des Perses pour

les premiers et des Grecs pour les seconds, sansoublier que la Phénicie et les Romains ont aussi jouéleur rôle dans cette aventure de clientélisme etd’occupation. Un effet qui ne va pas épargner lereste de l’Europe jusqu’à l’Angleterre qui seragouverner au moins deux fois par des GouverneursImazighen Romains. Il n’y avait nullement de concepteuropéen de nos jours car les ‘Grands’ de l’époqueétaient les Mésopotamiens, les Pharaons, lesPhéniciens les Grecs et les Romains. La Phénicie, parla suite, va se transformer en force Carthaginoise,donc en force Amazigh qui va évincer les Grecs del’intérieur comme de l’extérieur et reprendre laSicile, la Sardaigne, la Corse et établir d’autrescomptoirs commerciaux un peu partout en Afrique duNord et en Hispanie. Elle va disposer également del’Empire Romain pour créer des Imazighen Byzantins.Ces Imazighen vont également chasser les Vandales etles Visigoths en attendant l’arrivée de l’occupantArabe, qui va les marquer par la violence et lemépris des Chi’a des Beni Hilal au XIe siecle, ennemijuré qui va les viser, mais vont être mis, à leurtour, hors action par les Dynasties Imazighen et lacréation du plus ancien Etat-Nation qu’est le Marocmoderne, séparé à jamais des Khalifats arabe etOttoman. Il faut rappeler que le principe de l’Etat-Nation en Occident Nord n’a été établi qu’après desguerres sanglantes de ‘Cent ans’ et l’apparition duTraité de Westphalie en 1648, ce qui ne déterminenullement l’Etat-Nation dans aucune de ces régionsexception faite de la localisation géographique etdes comptoirs commerciaux établis dans chaquecontinent. Par contre, pour certains, le Maroc estdevenu Etat-Nation au XIe siècle sous le règne desAlmoravides et à partir du règne d’Idriss 1e en 7883

3 La Période d’Idriss I signifierait un pouvoir Arabe au Maroc tandis que

pour d’autres, c’est-à-dire 200 ans avant Hugue Capetest devenu roi de France en 987, pour marquer ainsi,comme le réclame certains, la naissance de l’Etat-Nation en France et que d’autres rejettent et neconsidèrent l’arrivée de l’Etat-Nation en Europequ’en 1648.4 Alors n’est-il pas étonnant de constaterla disparition des Phéniciens, des Grecs et desRomains comme des Vandales ou des Visigoths, car lesByzantins n’étaient d’autres que des nationaux etmercenaires, dans la plupart, avec des ambitionsidéologiques romaines, comme d’ailleurs le voudraitdevenir plus tard l’Empire Ottoman, mais tous se sontéclipsés. Il faut voir la culture amazigh non seulementdans la limite de certaines myopies ou de l’idéaliserseulement dans les études restreintes des ruinesarchéologiques, ou des recherches anthropologiques(voir depuis l’Acheuléen [Paléolithique inférieur]dont les indices datent d’au moins 700.000, maisapprécier les découvertes diverses à la plus récentede l’Homme de la Grotte des Pigeons de Taforalt etses outils dans la région de Berkane qui datent de 30à 20.000 ans avant Jésus Christ). Aussi faut-ilconsidérer l’historisme et l’historiographie quiconfirment la présence active des arts comme le modede vie hérités et passés de génération en générationet qui existent depuis des millénaires à nos jours yinclus la langue Tamazight. Cette langue est citéedéjà à l’époque d’Hammourabi et qui resteprédominante dans le tatouage, les tapis, lesdocuments anciens, des gravures dans des Grottes ousur des rochers des collines et montagnes comme dansd’autres trouvailles archéologiques diverses, que

la période Almoravide signifierait un pouvoir Amazigh au Maroc.4 See Professor Bernard Lugan, in ‘C’était l’Afrique Réelle’,www.realpoilitic.tv.

certains rejettent ou simplement ignorent. Elle setrouve également sur les peintures des tombeauxEgyptiens datant d’au moins depuis 2400 av. J.-C, quiexposent, partiellement l’alphabet de l’ancienLibyens très proche de celui utilisé par les Touaregset il ne faut pas oublier non plus que dès 945 av.J.-C, les Meswesh ou les Imazighen dont lesvariations diverses comme Mazices, Madices, Mazyes ouMaxyes et qui sont, tout au long de l’histoire,connus parfois comme Libyens par la Grèce ancienne,Numides et Mauris par les Romains, et Maures depuisl’âge médiéval à l’Europe moderne, ont fondé la XXIIe

Dynastie Egyptienne sous Shoshenq I. Il faut encoreciter l’amazigh Ramsès II et rappeler que lespharaons ne sont que les numides et les nubiensafricains du nord et du sud, comme le constate Lugan,5

sans pour autant ignorer leurs conquêtes de l’Europeallant de l’Espagne amazigh d’Hannibal à el Marsad’Allah, Port de Dieu ou ‘Marsala’ en SicileItalienne. Cette culture de l’Occident Sud del’Antiquité à la fin du Moyen-Age s’étend de la chutede l’Empire romain d’Occident en 476 et va perdurerjusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs en1453. Elle est indéniablement la plus avancée de tousles temps et qui a nourri toute la Grèce qui abénéficié, parmi les premiers, de l’alphabetphénicien et l’étendre au reste de l’Europe.L’Occident Nord n’a jamais pu l’égaler jusqu’auxSiècles de Lumières quand les musulmans ont ouvert lavoie de la connaissance, comme le confirme EdwardGrant, «Avec la chute de l’Islam en Espagne en 1492,l’initiative scientifique et technologique du MondeMusulman a été héritée par les Européens et a tracé5 Lugan, Bernard, Histoire du Maroc, éd. Perrin et éd Criterion, coll. «Pourl’histoire», Paris, 2000; Atlas historique de l’Afrique des origines à nos jours, éd duRocher, Paris, Monaco, 2001; Histoire de l’Egypte, des origines à nos jours, éd duRocher, Paris, Monaco, 2002

les fondations de la Renaissance Européenne et de laRévolution Scientifique.»6 C’est cette réalitérefoulée, sinon la théorie de dissonance cognitive,qui plonge certains européens dans l’ignorance et dedévelopper leurs conceptions de déceptions propressur l’Afrique du Nord en se penchant sur «un documentécrit si propice aux erreurs inconscientes et à laparesse, sinon à la malhonnêteté intellectuelle pureet simple»7, donc se basant sur une prémisse fausse etproduisant, par la logique-même, une conclusioninsoutenable. Cette civilisation de l’Occident Sud sedéfinit également par le Judaïsme, le Christianismeet l’Islam et les préceptes des livres sacrés de cesreligions qui, dans la plupart, sont directementdérivés du déluge de Gilgamesh, contemporain desImazighen, donc dérivés d’une même pensée que ‘laparesse ou la malhonnêteté intellectuelle’ aprobablement mené à l’oubli ou un lapse d’une mémoirecollective à ce détail de la part de l’Occident Nord.8

Ni Darwin, ni Richard Dawkins du XXIe siècle ne peutse considérer original, car el Jahid, Biruni, Razi,el Hallaj, Abou el Qassim Azzhraoui (Abulcassis), lepère de la chirurgie médical,9 Averroès et biend’autres savants venant du monde de l’Islam, pour nepas dire Musulmans, les ont précédés et ont tracé lespremiers jalons du savoir. Comme ils ont souligné qued’aucune preuve pourrions-nous confirmer Dieu, lafoi, ou l’intériorité d’une personne, car l’apostasie

6 Grant, Edward, The Foundation of Modern Science in the Middles Ages:Their Religious, Institutional, and Intellectual Contexts, Cambridge: CUP,1996; traduction de l’Auteur.7 Laroui, Abdellah, L’histoire du Maghreb un essai de synthèse, Paris: Maspero, 1970,p.27.8 Tomlin, E.W.F., The Eastern Philosophers an introduction. London: Hutchinson,1968.9 Voir son œuvre majeure, Kitab al-Tasrif ou ‘Book of Concessions’, uneencyclopédie médicale de 30 Volumes.

ou Takfir n’est qu’un mot dépourvu de sens et devientpur sujet de l’obscurantisme des fanatiques de toutesles religions. Il s’avère que ces pionniers savantsont indéniablement affirmé leurs théories de leurvivant et pour certains, ils ont payé de leur vie quel’Occident Nord délibérément ignore, comme il étouffed’ailleurs ses crimes des Croisades, de l’Inquisitionet de la Reconquista, et rayonne le superflus de sonhumanisme et se plonger dans l’ignorance éclairée parun programme eugénique. C’est cet eugénisme‘humaniste’ qui a donné carte blanche à Hitler,Mussolini, Franco et son bossu Antonio Vallejo-Nájerade développer ‘leur type de théorie de racesupérieure’, donc détourner la réalité de l’histoireet de l’historicisme en une théorie pratique au‘Nazisme’. Pour Arkoun, ‘le véritable Orient est l’Asie,l’Inde et la Chine’ en l’occurrence, que d’ailleursrares étaient, jusqu’à récemment, les occidentaux quipouvaient déchiffrer sa philosophie asymétrique parrapport à la simplicité de la pensée symétrique sinonlinéaire adoptée en occident. Si le monde occidentalse différencie entre la philosophie dite‘Analytique’, qui domine le monde anglophone depuis1960, et la philosophie dite ‘Continentale’, quidomine le reste de l’Europe, il faut donc ajouter àcela la philosophie Arabo-Musulmane. Il s’impose deconsidérer également et dans la même perspective lalogique du déroulement de l’aspect ‘matérialiste oupositiviste’ de la pensée occidentale en général parrapport au ‘mysticisme’ de la pensée de l’Orient dontle ‘cynisme moraliste’ peut dépasser de loin celui deMachiavel. Donc l’Orient est dominé par la complexitédes Veda, du Bouddhisme et de l’Hindouisme en Inde,le Confusionnisme et le Taoïsme pour la Chine et tousles temples qui se sont développés tout au long de

l’histoire avec des touches récentes des religionshébraïque, chrétienne et musulmane. Malgré ses deuxdivisions entre les Temples de l’Asie d’une part, etles Synagogues, les Eglises et les Mosquées des troisReligions monothéistes des ‘Livres Sacrés’ du Levantd’autre part, sinon les deux Supercontinents deLaurasia et du Gondwana modifiés qui se dessinent; ilreste un facteur fondateur commun à tous les humainsqui est la pensée ou du moins la façon dont celle-cifonctionne et même dans la malhonnêteté, comme citéci-dessus. Il est indéniable que le monde arabe faitpartie de l’Occident au sens religieux, culturel,géographique et géopolitique du terme, mais aussi dela pensée qu’il a développé depuis Hammourabi àSocrate. Car nier cette réalité c’est nier leChristianisme qui est le produit de l’Occident Sud,comme le sont le Judaïsme et l’Islam, donc l’OccidentNord est toujours à la recherche d’une nouvellereligion qu’il peut proclamer sienne, comme l’ontfait les Musulmans, afin de se donner une culturedifférente qui n’est pas basée sur les principes destrois religions de l’Occident Sud, chose impossiblecomme la déjà constaté Jean-Jacques Rousseau, car onne peut changer ce qui existe déjà lorsqu’il parlaitde la Propriété et le mal qui réside dans les droitsadoptés à l’égard de celle-ci. Ce monde Arabo-Musulman, contrairement à l’Europe, ne cessed’innover et de partager ses connaissances et sesreligions sans aucune digression ou divergence, ettoujours en faveur de convergence dans tous lesdomaines y inclus le Christianisme Aramaique, qu’ilva partager avec l’autre rive du nord de laMéditerranée qui devient dorénavant l’Occident Nordse référant à l’Europe et l’autre rive du sud de laMéditerranée désignant ainsi les pays de l’OccidentSud. Cet Occident des deux rives de la Méditerranée

non seulement a partagé mais a adopté pleinement lamême culture de Hammourabi et des Pharaons numidesnubiens comme celle des Phéniciens profondémentempreinte dans une dualité de distinction culturelle,mais les coalitions mondiales et les hégémoniesascendantes ont basculé cette dichotomie vers uneconception idéologique, incitant parfois àl'hostilité et l'affrontement, sans aucun fondementscientifique.10 Il est clair que l’Occident Nord a belet bien bénéficié de l’Occident Sud, berceau de lacivilisation mésopotamienne et des religions, et laculture du premier ne peut être que le produit desbas de notes de ses fondateurs que le plagiat dePlaton va diffuser et que A.N. Whitehead vaglorifier.11

La culture phénicienne va alors coexister avecle pharaon Nékao depuis au moins le VIIe siècle avantJésus Christ, comme avec les Romains et les RoyaumeAmazigh de Mauritanie (et Tingitane actuel Maroc), deMassaessylie (actuelle Algérie) et Massylie (actuelleTunisie et Libye). Les Imazighen vont fournirégalement aux Romains, Macrinus comme Empereur Romainqui va durer 14 mois de 217 à 218, ou encore ClodiusAlbinus et Quintus Lollius Urbicus (de 138 à 144),tous deux Gouverneurs de Britannia, et LusiusQuistus, Gouverneur de Judée. La culture phénicienne10 Voir Arkoun, Mohammed, La tradition et la modernité. Etudes et débats, (CentreCulturel Arabe, Beyrouth-Casablanca, Liban-Maroc, 1ère édition, 1991),d’une part, et l’extrémisme Sioniste de Huntington, d’autre part.11 La Grèce est par ses savants et philosophes considérée comme le puits dusavoir du monde actuel, mais en y regardant de plus près on s'aperçoitqu'elle n'est en réalité que l'élève de l'Égypte antique.“Il est frappant que presque aucun nom de savant Egyptien n'ait survécu.Par contre, la quasi-totalité de leurs disciples Grecs sont passés à lapostérité en s'attribuant les inventions et découvertes de leurs maîtresEgyptiens anonymes. C'est ce qui ressort des passages de Jamblique quiprécèdent, et des écrits d'Hérodote, faisant allusion à Pythagore qui sefaisait passer pour l'inventeur des idées de ses maîtres.” Cheikh Anta Diop- Antériorité des Civilisations Nègres

va frôler également avec l’Empire Sassanide Perse deDarius et la conquête de Cyrus le Grand en 539 av.J.-C. qui va créer quatre royaumes vassaux, Sidon,Tyr, Arvad/Tartus en Syrie actuelle et Byblos/Jbeilau Liban actuel pour ainsi produire des flottes pourles rois Perses. Ce n’est qu’après des assauts inlassables desAthéniens, des Assyriens, de Nabuchodonosor et deDarius III que la Phénicie va recevoir le coup degrâce que va lui délivrer Alexandre le Grand en 332avant Jésus-Christ. Mais l’influence phéniciennecarthaginoise et amazigh va continuer sa proéminencecommerciale sur les côtes des deux rives de laMéditerranée et s’intensifier avec l’arrivéed’Hamilcar Barca qui va se dévier des traités decoexistence dans la paix signés auparavant avec lesRomains. Ce dernier va représenter la grande forcemaritime phénicienne-carthaginoise qui va s’imposer àla seule puissance européenne connue de l’antiquitélorsqu’il s’engage contre l’Empire Romain au Sudd’Italie et en particulier en Sicile et en Sardaigne,les poumons du pays, dans la première guerre puniqueavant de signer un traité de retrait avec le consulromain en 241 av. J-C. Il va se retirer pourrejoindre l’autre flanc de l’extrême ouest du Royaumede Mauritanie Amazigh d’el Maghreb el Aqsa (Marocactuelle) et reprendre l’Espagne ensuite et y mourirdans une bataille contre les ibériques en 229/230 av.Jésus-Christ. Il revient à son fils Hannibal ouAnnibal, né à Carthage en Tunisie en 247 av. J-C, ditle premier ‘el Tuerto’ ou le ‘Borgne’, de leremplacer.12 C’est Hannibal, ce Carthaginois de12 Carthage est fondée par les Phénicien en 814 av. J.-C et sera anéantiepar les Romains en 146 av. J.-C.; Il faut souligner qu’en 2008 lesscientifiques du Genographic Project avait annoncé qu’il y a 1 sur 17vivant aujourd’hui sur les côtes Nord-Africaines et de l’Europe du Sudpeuvent avoir un ancêtre Phénicien en ligne directe, réf. “Phoenicia”. The

Tamazgha13 du IIIe siècle avant Jésus-Christ qui, avecson père et leurs éléphants, va réunir l’OccidentNord à l’Occident Sud en utilisant les Grottesd’Hercules de Tanger pour passer à l’autre rive de laMéditerrané pour s’en assurer et exploiter les minesibériques et de l’Atlas Marocain pour préparerl’aventure vers l’Italie ensuite. Après la mort deBarca, il revient à Hannibal de continuer la SecondeGuerre Punique de 218 à 202 av. J.-C., cette fois-cien renforçant le nouveau front à partir du Maroc etcontinuer sa conquête à travers l’Espagne, la Francetribale et enfin l’Italie. Il se refreine de prendreRome qui était à sa portée et c’est une fauteimpardonnable que va lui reprocher la grande figuehistorique Amazigh Massinissa. La deuxième guerrepunique va durer plusieurs années et la défaited’Hannibal ne sera confirmée que par le ralliement,pour des raisons personnelles, du prince numideMassinissa aux Romains. Hannibal va se replier surCarthage et déposer l’arme pour la politique qu’ildétestait avant de choisir l’exile et enfin prendredu poison plutôt que de se rendre aux Romains pourmourir à son gré à Bithynie, en Turquie, en 183 av.J-C, à l’âge de 64 ans. Car il n’assistera pas à laTroisième Guerre Punique qui va durer trois ans de149 à 146 av. J.-C et pour les Romains de mener àbien la destruction totale de Carthage par ScipionÉmilien, dit ‘le Second Africain’, et délivrerl’Afrique du Nord aux Romains pour y régner ici làencore pendant 800 ans.14

Encyclopedia of World History, Sixth edition. Houghton Mifflin Company. 2001. pp. 1.13 Les Amazighs ont déjà un nouveau calendrier agricole distinct avant lesChrétiens datant depuis 950 avant Jésus Christ et coïncide au 13e jour ducalendrier Grégorien, donc le 13 janvier 2014 et le 1e jour de l’Année 2964pour le peuple Tamazgha qui le célèbre chaque année.14 La Phénicie va disparaître avec la conquête par Alexandre le Grand en332 av. J.-C., mais l’Amazigh va rester implanté dans son origine, car lePhénicien n’est qu’une ‘Hirondelle’ qui ne fait pas le printemps mais de

Néanmoins l’ère Romaine et d’avant et au-delà neva pas être absente de la culture Amazigh ou Arabe,sans oublier les apports de Jugurtha (exécuté par lesRomains en 104 av. J.-C.) ou comme déjà indiqué lerôle de son grand-père Massinissa, ce grandunificateur des Imazighen, ou Juba II, Macrinus,Lucius Quitus, le Gouverneur de Britannia QuintusLollius Urbicus de 138 à 144, ou parmi les écrivainset penseurs comme Terence, Apulée, Priscien ouDamascius, et du monde chrétien comme Saint Augustinde Hippone comme sa mère ou Saint Adrien, l’Abbé del’Abbaye de St. Augustin de Canterbury, Arius deLibye, considéré l’hérétique de l’Eglise Catholiqueou Donatus Magnus, le fondateur du Donatisme Amazigh.Cette évolution va continuer et quelques siècles plustard, l’histoire va se répéter encore une fois avecforce, non seulement militaire, mais surtoutculturelle lorsque l’amazigh Tangérois (deTingitane), Tarik Ibn Ziyad, le second ‘el Tuerto’,va diriger cette conquête ibérique et d’en faire, enquelque sorte, sa Quatrième Guerre Punique. Quellecoïncidence! C’est le revers de la médaille lorsqueles Amazighs vont à la poursuite des Visigothsmaintenant en pleine révolte en Hispanie phénicienne,leurs anciens visiteur pour ne pas direcolonisateurs. Les Arabo-Amazigh, musulmans et juifsdu Maroc et d’ailleurs ont, une deuxième fois, misfin à la séparation des deux continentsméditerranéens. C’est cet amazigh Tarik Ibn Ziyad, lefondateur de Gibraltar de son nom Jibr Tarik ou Rocher deTarik ou le revers de la médaille Jbel Tarik ou Montagnede Tarik, qui va enfin relier l’Occident Nord àl’Occident Sud pour être de toujours et à jamais unisbiologiquement que même les réalités scientifiques

passage et qui ne représente ni la majorité ni le monde Amazigh en Afriquedu Nord, car c’est cette dernière qui fait les Phéniciens et non l’inverse.

des DNA de nos jours confirment, mais l’aspectphysique reste à élaborer avec un tunnel liant lesdeux rives, en considération sérieuse, entre le Marocet l’Espagne. Ce lien incontournable entre lesPharaons et les Amazighs mais aussi des deux rives dela Méditerranée n’est plus disputé, et ce malgré lesséparations des continents qui datent d’il y a plusde 180 million d’années ou des programmes rétrogradesd’eugénisme de la première partie du XXe siècle. LeMaroc est à 14 kilomètres de l’Espagne et restetoujours plus proche géographiquement etculturellement de l’Europe que peut le prétendre leRoyaume Uni. Cette unité ne cesse de se renforcer denos jours par la politique, l’économie, la culture,le social et même la langue qui reste un témoignageconstant et de force dans la langue Espagnole etcomme langue nationale en Malte, ce dernier pays à lafois européen par sa politique et Arabe aussi bienque phénicien par son histoire et sa languenationale. Il faut par ailleurs ajouter les incursionsconstantes qui vont se succéder de 652 à 827 pourrevivre une quatrième guerre punique manquée au Sudd’Italie par les Musulmans et d’établir l’Emirat deBari en 902. Le Sud d’Italie sera relié encore unefois par les carthaginois Amazigh de Tunis enrécupérant la Sicile et le Sud d’Italie de 965 à1061, avant que ses régions retombent sous ladominance Normande et dont l’influence de la culturemusulmane ne va cesser de s’épanouir sous ses rois,comme en témoigne les œuvres du marocain Idrissi elQurtoubi. Au fait ce monde-là n’a depuis cessé d’êtredirectement lié, d’abord par les conquêtes militaireset ensuite par la culture sinon l’exagération vouluede ses Orientalistes de tous genres, artistique,littéraire ou imaginaire d’un Orient hédoniste qui a

rien à envier à Pompéi, séduisant et mystérieux d’unepart, et en puisant d’abord d’el Jahid (776-867),précurseur de Darwin de plusieurs siècle par sonœuvre la plus appréciée ‘Kitab el-Hayawan’ ou ‘Livredes Animaux’, d’el Mutanabbi (915-965), considérécomme le plus grand poète arabe de tous les temps,maîtrisant aussi bien la langue arabe que tous sesrouages et complexités, ou du grand Médecin-Philosophe Ibn Tufayl (1105-1185) de la Tabula rasa duVivant fils du vigilant qui a inspirée Robinson Crusoé deDaniel Defoe, sinon les Corsaires de Salé, d’autrepart. C’est également cette culture et civilisationtoute première, des Mille et Nuits de Omar Khayyam ou LaPrairie Parfumée du Cheikh Mohammed Nafzaoui qui vaséduire les écrits de Maupassant et par extensioninspirer la peinture de Lacroix et bien d’autres,mais au prix d’ignorer ou de minimiser toujours lesexploits des grands philosophes et scientifiquesmusulmans de tous genres, d’autre part.15 Plus vientensuite le rapprochement inévitable de l’Occident Sudqui va se lier au plus profond dans l’économie et lapolitique de l’Occident Nord, et ce sera facilité parson génie de maîtriser les langues étrangères. Parcontre le colonisateur a bien démontré son incapacitéde les absorber et ce malgré une longue période noireet sanglante, mais reste une dominance superficiellequi essaye d’inventer des programmes eugéniques pourse rassurer. Il n’a jamais réussi à pénétrer l’âme ou

15 Le Maroc ne deviendra-t-il pas le refuge et un centre d’Artistes deplusieurs nationalités à partir du XIXe siècle et de réunir, parmid’autres, Charles de Foucauld, Delacroix, Matisse, Louis Comfort Tiffany,Jean Genet, Paul Bowles qui a aussi publié l’œuvre de Mohammed Choukri,Cherie Nutting, Tennessee Williams, Brian Gysin, William S. Burroughs etJacques Kerouac, l’amour de tous pour le Maroc et Tanger en particulier ouMarrakech pour Unamuno; Trois des Lauréats du ‘Prix Goncourt’ sont desMarocains: Tahar Benjelloun (1987), Abdellatif Laâbi (2009) et Fouad Laroui(2013) en plus du Prix Nobel de la Littérature de l’Egyptien Naguib Mahfouzet bien d’autres.

briser l’esprit du colonisé. Au contraire c’est cecolonisé partout dans le monde qui va briser et l’âmeet l’esprit du colonisateur en le libérant de lapeste fasciste et du nazisme qui sont bien ancrésdans l’âme d’une partie de la société européenne quiidéalise Hitler, Mussolini et Franco et dont seshéritiers sont activement présents parmi nous. Cesont ces colonisés qui vont assister à rétablir lapaix et rendre la liberté à l’être humain, doncassurer sa propre liberté du colonialisme pour vivredans la dignité que l’Occidental du Nord lui refusaitet qui ne respectait guère les Droits de l’Homme dontil ne cesse de se vanter. Cette dominance va changerd’une occupation militaire à celle d’une dominancedes finances et du savoir-faire qui sont restéslongtemps chasse gardée du colonisateur. C’est doncl’émergence du néo-colonialisme pour se traduire aunouvel ordre de convergence et de mondialisation quiva participer en plus de l’investissementtraditionnel dans le pétrole du sud et sesressources, au développement de la technologie, d’uncertain savoir-faire, de l’éducation en général, etla promotion de la langue française et anglaise parmil’Elite en particulier. Ces atouts proviennent engros de l’Occident Nord et non de l’Asie d’Orient quise limite à certaines questions islamiques16 et defaibles échanges commerciaux, sans diminuer del’importance du commerce exercé avec la Chine auMoyen Age et de son éclat de nos jours.17

Par contre les Asiatiques eux-mêmes rejettentcette référence à l’Egypte, Israël, et la Syrie commefaisant partie de l’Orient, comme cette région est16 Voir page 312, la ‘Société Islamique’ n’existe pas, ref 304, Geertz,Clifford, Islam Observed; religious development in Morocco and Indonesia, (New Haven,1968)’.17 Ceci n’exclut nullement le futur de ces relations avec l’Orient en vuede la montée en puissance économique et politique de l’Inde et de la Chine.

souvent citée comme Proche Orient, par rapport auMoyen Orient et à l’Extrême Orient.18 D’autre part, lerevers de la médaille ne fait que découvrir que laFrance par sa politique historique, culturelle aussibien que sociale et économique est, elle-même parcette réalité, Orientale. Bancel et al. vont au-delàd’Arkoun et mettent l’Occident en plein orbite deculture et d’histoire de fait Orientale, c’est-à-direOccident Sud.19 Fallait-il ajouter que l’Islam estarrivé jusqu’à Poitiers au VIIIe siècle, sans oublierla conversion de Napoléon à l’Islam lors de sonaventure en Egypte à la fin du XVIIIe siècle et quel’Algérie musulmane faisait bien partie desdépartements français aux XIXe siècle, ou encorerappeler que le Dr Philippe Grenier (dit ‘français desouche?’), inspiré par les musulmans d’Algérie étaitle premier élu musulman au Parlement Français au XIXesiècle. On peut aller encore plus loin dansl’histoire jusqu’à l’appel d’aide de Francis I àl’Amiral Barbarossa de libérer la France du Sudoccupée par les italiens et lui offrir la Cathédralede Toulon pour devenir sa Mosquée. Ces conversions necessent de séduire même les communistes comme RogerGaraudy, ou encore l’américain Mohammed Ali du mondede la boxe, Michael X, ou Youssef Islam du RoyaumeUni, ou encore Elsa Kazi parmi ces milliards, qui ontembrassé l’Islam depuis son apparition au VIIe siècleet plus de 1,5 millions ont choisi cette religiondans ces dernières décennies. Des réalités quidonnent à l’Europe et à l’Occident Nord, son aspect18 Moore, C.W and Woodrow, P.J, “Handbook of Global and MulticulturalNegotiation”, A Wiley Imprint, 2010.19 Voir l’œuvre de Bancel, Nicolas, Blanchard, Pascal, Gastaut, Yvan, Yahi,Naima, dir, La France Arabo-Orientale. Treize siècles de présences du Maghreb, de la Turquie,d’Egypte, du Moyen-Orient & du Proche-Orient, La Découverte, 2013; voir également, DrBen Kirat, Immigration and the Influence of Islam in French Politics and International Relations1900-2012, Oxford: Joshua Horgan Partnership, 2012, pp.96-97 et p.24.

Oriental du Nord qui se prolonge du Sud de l’Europejusqu’à Téhéran, de l’Ouest à l’East jusqu’à laTurquie pour se joindre à l’Iran et se prolongerjusqu’à la Mer caspienne afin d’inclure le pétrole del’Azerbaïdjan et du Kazakhstan. Peut-être fallait-il exclure cette Angleterregermanique/Anglo-Saxonne ou des vikings de cettesphère qu’elle n’a jamais acceptée, comme cetteinfluence de l’Orient traduite en haine du musulmanet du juif pour créer un racisme ou un stéréotypedérivé d’envie à cause de l’importancecivilisationnelle de l’empire Maure de l’Extrême-occident fréquemment interprétée dans plusieursœuvres de Shakespeare telles le juif Shylock dans leMarchand de Venise, ou mettre en question, non seulementl’amour du Maure de Desdemona, une femme blanche,mais aussi de son christianisme et d’en faire de luiun criminel conduit par la jalousie et l’intrigue desa femme dans Othello, ou encore faut-il considérer lescontroverses dans l’œuvre de Chaucer et d’autres. Ony trouve cette ambivalence de la représentation duMaure s’accentuer dans toutes ses formes etcomposantes depuis les croisades ou même de l’époqueromaine, en particulier le cas de Philip l’Arabe dutroisième siècle:20 Amazigh, Arabe, musulman ou juif,et qui va être reprise par ces Orientalistes dansleur extrémité qui vont être exposés par EdwardSaïd.21 Malgré l’influence profonde venue de cetOrient du Maroc à la Chine, l’Angleterre, l’héritièrede cette langue dite ‘Indo-Européenne’ et ducatholicisme de l’Amazigh Saint Adrien, l’Abbé del’Abbaye de St. Augustin de Canterbury, se débat

20 Zahran, Yasmine, Philip the Arab, A Study in Prejudice, London: StaceyInternational, 2001.21 Voir p.200 dans cette œuvre; Saïd, Edward, L’Orientalisme. Paris: Seuil,1980.

encore entre son appartenance à la Manche Orientaleou à la Côte Atlantique des puritains de Mayflower,mais jamais de la Scandinavie. Elle ne cesse des’isoler et de se considérer tout un continent àpart, sinon le modèle de l’espèce hermaphroditehumaine par excellence pour ne pas dire de cettesociété d’homophiles ou d’un peuple endogame commeces juifs victimes de déformation génétique dessourds-muets ou simplement, ‘ce peuple arrogant’,suivant de Gaulle, contrairement à l’exogamiefrançaise ou musulmane. Alors fallait-il mettre lathèse occidentale de Mohammed Arkoun et l’aspectoriental de la France de Pascal Blanchard à exécutionet faire valoir tout au long de cet ouvragel’Occident Nord (l’Europe qui a produit Ibn Firnas,Ibn Tufail et Averroès, source de la RenaissanceEuropéenne) et l’Occident Sud (les pays de l’autrerive de la Méditerranée qui ont donné Jésus, el Jahidet Kindi à l’Occident Nord), donc une civilisationmusulmane-chrétienne et même athée suivant Razi, uneet indivisible. Sarkozy n’a-t-il pas renforcé cetteréalité en créant l’Union pour la Méditerranée entant qu’Occident Sud pour contrer l’influenceAllemande de l’Occident Nord avec sa chasse gardée del’Occident Est avec la Pologne et qui se concrétiseencore avec le support Allemand à l’Ukraine àl’indifférence de Paris depuis décembre 2013, malgréle lien historique de la France d’Henri 1er et sonépouse Anne de Kiev en 1051, ou l’hostilité des deuxpays à l’adhésion de la Turquie.22 Et ce pour uniréconomiquement, politiquement et socialement les deuxrives de la Méditerranée, à savoir l’Occident Nord etl’Occident Sud du bassin méditerranéen, ce que ladiplomatie française a confirmé par la visite de

22 A cela il faut ajouter le statut avancé du Maroc et que l’UE essayed’inclure, à tout prix tous, cet ‘Occident Sud’, ici en question.

François Hollande au Maroc en avril 2013 et par ladéclaration faite le 18 avril 2013 lors de la visitede son envoyé spécial à Rabat. Un fait égalementconfirmé par la visite du Roi Juan Carlos et desémissaires successives d’Espagne, de la France et del’UE qui témoignent leurs appuis non seulementéconomique mais aussi politique concernant lesintérêts nationaux, en particulier la questionpremière du royaume qu’est le Sahara Marocain et lasécurité du Sahel, et en contrepartie suscitant tousque le succès économique et sécuritaire du Maroc,bien que modeste, puisse les épauler afin de faireface et les aider à s’en sortir des crises qui semultiplient un peu partout dans le monde. La présentation de cet ouvrage ne peut êtrequ’en genre monographique dans la plupart et ainsipeut servir de stimulus pour mieux puiser dansl’histoire de civilisation tracée depuis laMésopotamie jusqu’à la pensée musulmane qui a ensuiteémancipé la pensée chrétienne pour trouver un élanconvenable à son épanouissement propre. Cetteinitiative va du principe de respecter le pluslargement possible cette donne et aller encore plusloin dans une optique historique différente, mais sonobjectif reste de mener à bien la pensée initiée parMohammed Arkoun, Mohammed el Jabri et du mouvementlibéral et laïc marocain basé sur la raison avec lerespect de la foi de tous et de chacun.23 Il estquestion donc d’une analyse de nouvelles hypothèseset ne s’agissant nullement de l’évolution historiqueou de la problématique théorique ou un engagementdans une prolixité (du genre Ghazali et Averroès)sans fin à propos de l’existence de notre planète oude la foi. Il n’en est pas non plus de se prononcersur les enjeux de cette période pour déterminer la23 Arkoun, Mohammed, La pensée arabe, Que sais-je? Paris: PUF, 1975

source première du Big Bang d’il y a 13,75 ± 0,12milliards d’années; qu’il soit une évolution ou unecréation ou simplement un point de départ faute deconnaissances tangibles pour éviter de s’engager dansun discours qui revient à ‘l’œuf et la poule’. Maisfallait-il se fixer cette date comme point deréférence ou de développement du sujet pour mieuxcomprendre l’enjeu de cette réalité qui est méconnue,mal comprise et par conséquent médiocrementexpliquée. Tout simplement nous ne savons pas grand-chose et manquons de données pour déchiffrer cellesen notre possession en attendant à découvrird’autres, vu les recherches énormes qui prennentplace de nos jours. Cette œuvre ne prétend nullements’en occuper car il s’agit ici, seulement d’unehistoire disparate très récente par rapport à latoute première; au moins, nous parvenons à comprendreun peu la présente. Tout de même elle reste un défiet qu’il faut faire valoir l’importance de la grandeCivilisation Humanitaire de notre planète qui aévolué depuis Hammourabi et des Pharaons amazighs24

numides tout au long de la Méditerranée Occidentaled’Afrique du Nord et des nubiens de l’Intérieur ded’Afrique Noire à nos jours.25

Ce qu’on puisse dire que cette transformationcommence bien à partir de l’évolution primate del’humain d’il y a 65 million d’années, de l’épopéePaléocène, et se distingue par l’Homo Erectus d’il ya 1,6 millions d’années en passant par l’Homo24 Suivant des études récentes effectuées par des anthropologistes, ellesont révélées que les Amazighs du Maroc sont les grands parents de l’HomoSapiens. Il faut préciser qu’un calendrier Amazigh existe seulement àpartir de 950 av. J.-C. et le premier jour de l’Année est fixé au 13janvier du calendrier grégorien, donc le 13 janvier 2014 correspond auPremier jour de l’an 2964.25 Lugan, Bernard, Histoire de l’Egypte, des origines à nos jours, éd du Rocher, Paris,Monaco, 2002; Voir aussi Diop, Cheikh Anta, Antériorité des Civilisations Nègres, Mytheou vérité historique? Paris: Présence Africaine, 2001.

Sapiens, les grands parents Amazighs du Maroc26, d’ily a 500,000 à 250,000 ans, pour en arriver finalementà l’exode de l’homme africain vers l’Europe d’il y a40 à 60,000 ans pour créer, par malformationgénétiques les Guéant et les Le Pen de France ou lesNazis d’Allemagne comme les Fascistes italiens etespagnoles. Car il en est plus question de fairequelconque corolaire avec Adam et Eve comme il leserait pour l’œuf et la poule, mais plus avecl’origine du Déluge de Gilgamesh que Hammourabi adéveloppé et qui devient la base des religions juive,chrétienne et musulmane. C’est ce plagiat mythique ettrompeur que l’Ancien Testament a usurpé et seraapproprié par les adeptes d’Abraham d’abord, de Jésusensuite et enfin de produire le calque du Coran parceux de Mohammed. Cet ouvrage ne prétend être une synthèse de lapsychanalyse de Freud ou de l’anthropologiereligieuse ni littéraire ni dans la formestructuraliste identifiée chez Claude Lévi-Strauss entant que moyen de communication ni dans la traditionde la structure linguistique en particulier lesthéories de Saussure essayant d’élucider la culturede la grammaire comme organe quotidien de la société.Tout de même il ne peut échapper à la fois ni à lahistoriographie, ni à l’historicisme ni aux diversvents herméneutiques prophétiques et philosophiquesou encore à la théosophie de l’Age d’or islamique deKindi à Averroès qui ont contribué à une civilisationqui dépassait de loin celle de l’Europe moyenâgeuse.27

L’objectif est d’être inclusif et non exclusif, dansle sens d’être holistique, sans pour autant nier les

26 L’Acheuléen [Paléolithique inferieur] dont les indices datent d’au moins700.000,27 Voir Oualalou, Fathallah, La Pensée socio-économique d’El Makrizi, (Rabat:Publication du Bulletin Economique et Social du Maroc), 1976, p.20.

principes de la nécessité de la micro-histoire dansl’ensemble de la macro-histoire du monde pour enfaire de celles-ci la somme totale des événementsdivers qu’a subi notre univers; c’est au fait uneinclination sans ambages pour se placer dans l’humaincentrique comme une alternative à l’Eurocentrismetracé par l’UE ou la politique du Maroc actuellecombinant l’Afrocentrisme et le Périphérique. Car«Décoloniser l’histoire» c’est avant tout refuser deconsidérer qu’il existe une «Histoire du Centre»[celle des Européens] par rapport à laquelle ondéfinit les Histoires de la périphérie. Il faut doncla considérer comme un gâteau commun partagé entranche grandissante du centre, point de départ de lacivilisation humanitaire, à la périphérie, ultimepoint d’arrivée ou chacun reçoit sa part égale parrapport à l’autre. Car «chaque partie de la sociétémondiale a son histoire, histoire qui doit êtreécrite à partir de son propre développement, enmontrant les différentes étapes de développement dela société dans cette partie du monde, qui peut avoirà une époque donnée, un niveau de civilisation quidiffère de celui d’autres parties du monde»28. Il est donc l’objectif de cet ouvrage dedémontrer, par divers moyen l’unicité de lacivilisation dans la multiplicité de la culture de cequi est commun à tous et qu’on peut nommer au premierlieu la macro-culture, et la seconde la micro-culturequi est la culture de base de chaque bourg, village,ville ou cité. Il y a celles qui se traduisent par lecommun des régimes politiques dans leurs diversitésdans le monde et se trouvent soit à l’état local,régional, fédéral ou typique d’un pays, et celles quideviennent universelles et cosmopolites et sont

28 Oualalou, pp. 19-20; M. H. Dowidar, L’Economie politique, une science sociale,Maspero, 1974, p.97.

communes à toute l’humanité, comme le souhait del’universalité des droits de l’homme. L’œuvre neprétend non plus être exhaustive car elle n’aligneque des jalons sur plusieurs initiatives à suivre endonnant quelques éclaircissement sur le cas du Marocmoderne par rapport au reste de l’Occident Sud duLevant en général, et laissant ainsi une gamme dechoix aux futures spécialistes de poursuivre uneligne de pensées personnelle, plus approfondie et dela mener à bonne échéance. L’Origine de la civilisation – Mésopotamienne,Egyptienne, Amazigh Numide et Nubienne, sinonl’origine de l’Homo Sapiens – en l’occurrence etl’influence pertinente de chacune sur le mondeoccidental du théisme, du post-théisme au postmodernejusqu’à l’antithéisme en examinant le mot d’ordre dela démocratie moderne et son impact sur la Nahda oula Renaissance Arabe initiée par Mohammed Ali au XIXe

siècle par rapport à l’Age d’Or Musulman depuis Kindià Baghdad et à Averroès en Espagne pour commencer àperdre de son lustre après Ibn Khaldoun, un ensemblede données qui forment ainsi la pièce maîtresse quereprésente l’objectif de cette œuvre.29 Si lacivilisation est le contraire de la barbarie, donc lepremier acte civilisateur, faute d’autres preuves,suivant Ibn Zakaria Razi ou de la falsification,suivant Karl Popper, c’est-à-dire la théoriehypothético-déductive, est celui des ‘Sumériens’anciens qui date du VIe millénaire avant Jésus-Christ.C’est ce point de départ concrétisé par l’inventionde l’écriture cunéiforme qui existe depuis la fin duquatrième millénaire av. J-C, et où tout au long denotre parcours historique on observe une valeur

29 Voir Gabriel Camps, L’Origine des Berbères, Islam: société et communauté.Anthropologies du Maghreb, sous la direction d’Ernest Gellner, les CahiersC.R.E.S.M, Éditions CNRS, Paris, 1981.

ajoutée à l’évolution d’une civilisation humaine, uneet indivisible qui s’impose à tous. L’écriturecunéiforme commence à subir des changements à partirde la période de la Mésopotamie d’Uruk vers 3300 av.J-C, pour se développer d’elle-même en réduisantgraduellement le nombre de signes et se propager dansla région en parallèle et ou en se mariant avec leshiéroglyphes Egyptiens (qui se développent vers 3000av. J-C)30. Elle va se développer enfin en alphabetpour la première fois en ‘ABJADS’ en Égypte vers 1800av. J.-C, et par les Phéniciens ensuite pour lapasser aux Grecs qui la transmettent au reste del’Europe. C’est de cette civilisation toute premièrequ’émane la culture Babylonienne basée sur les Codesd’Ur et d’Hammourabi, avec celle de l’Egypte, quenous créons la nôtre à partir d’un système d’union deterritoire et de la régence d’un roi d’Egypted’abord, et la Cité ou République chez les uns et lesautres ensuite, pour en comprendre la notion desDieux Sumériens et Egyptiens ou, comme ceux desGrecs, bien avant la Bible, l’Islam ou le traité deWestphalie. La religion, polythéiste pour la plupart,a coexisté au sein de la civilisation Sumérienne et,d’une manière ou d’une autre, dans toute l’histoirehumanitaire jusqu’à inclure la Trinité. La culturecivilisationnelle a un point commun avec ledéveloppement de la culture maraichère qui setransforme en agriculture générale pour cause que lemonde entier se nourrit de la même origine desdifférents produits comme il se nourrit des arts, dela musique et de multitudes de cultures locales quiforment une civilisation. Claude Lévi Strauss n’a-t-il pas dit aussi que nous sommes ce que nous

30 Crystal, David, The Cambridge Encyclopedia of Language, Cambridege: CUP, 1995,p. 199.

mangeons, et l’humanité entière se nourrit, plus aumoins des même ingrédients: carnivore et herbivore,sans oublier l’eau, source de la vie-même. Donc, la macro-histoire est l’aspect qui faitdéfaut et dans l’histoire et dans l’analyse afin depouvoir formuler la civilisation comme somme totalede la micro-culture pour en faire la macro-civilisation, qu’il en soit de la micro-histoire dela Cité de Platon, de la Cité de Dieu de l’AmazighSt. Augustin, ou d’‘al Médina el Fadhila’ de Farabi.C’est dans l’optique de cette histoire que demeure laréalité et la vérité actuelle qui se pose dans cetteétude, ou comme dirait Razi, ‘de la civilisationunique, une et indivisible’ de l’humanité. Bien que souvent on parle du mythe religieuxpour en distinguer la religion ancienne de lamoderne, mais on ne peut nier l’une sans nier l’autreen même temps et c’est là que demeure la raison del’Antithéisme. Razi et Bertrand Russell l’ontparfaitement analysée d’abord sur son origine etensuite son impact sur la philosophie de l’Occident-Sud, car Razi avait déclaré en ce qui concernel’Islam, «Si l'on demande aux gens de cette religiondes preuves de la solidité de leur religion, ilsdeviennent évasifs, se fâchent et répandent le sangde quiconque les confronte à cette question. Ilsinterdisent la spéculation intellectuelle, essayentde tuer leurs adversaires. C'est pourquoi la véritéest devenue complètement silencieuse et cachée. Toutcela au nom de ceci et de cela».31 Par contre, Russell31 Wikipédia: ‘‘He [Razi] believed that the existence of a large variety ofreligions was, in itself, evidence that they were all man made, saying,"Jesus claimed that he is the son of God, while Moses claimed that He hadno son, and Muhammad claimed that he [Jesus] was created like the rest ofhumanity." and "Mani and Zoroaster contradicted Moses, Jesus and Muhammadregarding the Eternal One, the coming into being of the world, and thereasons for the [existence] of good and evil." In relation to the Hebrew'sGod asking of sacrifices, he said that "This sounds like the words of the

pensait que «L’idée de Dieu, avec tous les conceptsqui en découlent, nous vient des antiques despotismesorientaux [il n’y a pas eu de despotisme en Orient qu’on puisse citerpareil à celui de l’Occident-Nord que ça soit les Croisades, l’Inquisitionou la Reconquista32]. C’est une idée absolument indigned’hommes libres. La vue de gens qui, dans une église,s’avilissent en déclarant qu’ils sont de misérablespêcheurs et en tenant d’autres propos analogues, cespectacle est tout à fait méprisables. Leur attituden’est pas digne d’êtres qui se respectent. […] Unmonde humain nécessite le savoir, la bonté et lecourage; il ne nécessite nullement le culte et leregret des temps abolis, ni l’enchaînement de lalibre intelligence à des paroles proférées il y a dessiècles par les ignorants.»33 Mais Russell n’a pas luou fait référence à Razi qui s’est exprimé sur lemême sujet bien des siècles avant lui: «[Lesprophètes] ne peuvent pas prétendre à une quelconquesupériorité intellectuelle ou spirituelle. Ilsprétendent apporter un message de Dieu, se fatiguentà dégoiser leurs mensonges et veulent imposer auxmasses une obéissance aveugle aux ‘paroles dumaître’. Les miracles des prophètes sont desimpostures, basées sur des supercheries, et leshistoires qu’on raconte à leur propos ne sont que desmensonges. Leur duperie est évidente dans le faitqu’ils se contredisent tous, l’un affirme ce quel’autre renie, et cependant tous prétendent être lesseuls dépositaires de la vérité. Ainsi le NouveauTestament contredit la Torah et le Coran abroge leNouveau Testament. Quant au Coran, il n'est qu'unramassis de fables absurdes qui se contredisent etque l'on estime de façon ridicule comme inimitable,

needy rather than of the Laudable Self-sufficient One."32 […] Correction de l’auteur.33 Russel, Bertrand, Pourquoi je ne suis pas chrétien, 1927.

alors que son style, sa langue et son éloquence tantvantés sont en fait loin d’être parfaits.»34 D’autrepart et encore pour informer l’ignorant d’Iribarne,Russell ajoute, «J’affirme, en pesant mes termes, quela religion chrétienne, telle qu’elle est établiedans ses églises, fut et demeure le principal ennemidu progrès moral dans le monde.»35 Ou encore estime-t-il qu’historiquement la religion est née de la peuret qu’elle est nourrie par l’ignorance et le sadisme,«Le problème en ce bas monde est que les imbécilessont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse-cour, alors que les gens intelligents sont emplis dedoute», écrit-il. Ceci vise directement les genscomme ces coqs de basse-cour Française, teld’Iribarne, Le Pen ou Guéant et bien d’autres. De cepoint de vue, la religion est par essenceobscurantiste et ainsi est-elle contraire à lacivilisation et conclut-il, «Je ne nie pas la valeurdes expériences qui ont donné naissance à lareligion. Par suite de leur association à de faussescroyances, elles ont fait autant de mal que de bien;libérées de cette association, on peut faire espérerque le bien seul restera». Pour la religion engénéral il est plus catégorique, «Je pense que toutesles grandes religions du monde, le bouddhisme,l’hindouisme, le christianisme, l’Islam et lecommunisme, sont à la fois fausses et nuisibles. […]Je suis aussi fermement convaincu que les religionssont nuisibles que je le suis qu’elles sontfausses»36; comme il a indiqué, ‘Il existe autant de34 Wikipédia, De source secondaire, car ces déclarations nous parviennentindirectement des écrits ismaéliens.35 Russel, Bertrand, Pourquoi je ne suis pas chrtien, 1927.36 Bertrand Russell (1872–1970), Prix Nobel de littérature en 1950, 1957,(tiré de My Religious Reminiscences) «I think all the great religions of theworld – Buddhism, Hinduism, Christianity, Islam and Communism – both untrueand harmful. It is evident as a matter of logic that, since they disagree,

miracles avérés pour les dieux grecs d'Homère quepour le Dieu Chrétien de la Bible.’ Mais faut-ilaussi tirer les oreilles de certains et dire,contrairement à Guéant37 et sa clique à propos decivilisation et donc de religion en même temps, etque Gandhi pensait autrement, car toutes lesreligions se valent l’une l’autre et que ‘chaquehomme est responsable de sa religion’, ou encore,‘les religions sont comme des routes différentesconvergeant vers un même point. Qu’importe que nousempruntions des itinéraires différents, pourvu quenous arrivions au même but.’38 Car Gandhi étaitcertainement averti par le mouvement de HelenaPetrova Blavatsky de la nouvelle doctrine de laphilosophie religieuse et métaphysique émanant de lathéosophie et de la création de la SociétéThéosophique en 1875. Néanmoins, Razi a bien dit,comme indiqué ci-dessus, que si on demandait aux gensde ces religions une preuve tangible de leurreligion, ils s’enflamment brusquement et se mettenten colère et sont prêts à verser le sang de tous ceuxqui leur posent cette question. Ils interdisent lesspéculations rationnelles, et se huent a tuer leursadversaires. C’est pourquoi la vérité est bienétouffée et dissimulée. Ou encore, il affirme que lesautorités religieuses continuent à décevoir les gensparce qu’ils sont endoctrinés tout au long du temps

not more than one of them can be true…. I am as firmly convinced thatreligions do harm as I am that they are untrue.»37 Un homme déchu de la politique de l’extrême droite de l’UMP dans legouvernement de Sarkozy.38 Mind of Mahatma Gandi. Voir aussi ‘I believe in the fundamental Truth ofall great religions of the world. I believe they are all God given and Ibelieve they were necessary for the people to whom these religions wererevealed. And I believe that if only we could all of us read the scripturesof the different faiths from the standpoint of the followers of thesefaiths, we should find that they were at the bottom all one and were allhelpful to one another.’

qu’ils n’arrivent plus à sortir de cet engrenage etsont contraint à un dialogue de sourds et mesquinqu’offre les religieux afin de les faire croire aumythe sans conscience ou recours à la raison. Cetteanalyse réaliste de Razi était valable pour son tempscomme elle reste de mise, malheureusement, pour nousaujourd’hui. Bertrand Russel a bien raisonné enreprenant les arguments de Razi lorsque ce derniercroyait déjà aux IXe et Xe siècles que l’existence deplusieurs religions était, elle-même, une évidenceque toutes étaient faites par l’homme, en disant que«Jésus s’est proclamé le fils de dieu, tandis queMoise déclarait qu’il n’avait pas d’enfant etMohammed déclarait que Jésus était créé comme lereste de l’humanité», et d’autres ont fait desdéclarations semblables. La critique de Razi la plussévère qui est considérée même comme un blasphèmepour les croyants c’est qu’il annonce qu’il estpossible de reproduire de meilleures écritures, plusclaires, et plus éloquentes que le Coran.39

Mais toutes les sources actuelles se reposentsur l’idée première de Hammourabi qui a légué à latoute récente histoire de l’humanité le sens premiersinon l’essence de la civilisation qui a commencévers la fin de l’ère Mésolithique, 7,000 ans av. J-Cet s’est poursuivie à l’ère Néolithique, 5000 ans av.J-C et d’aucune manière ne peut être chrétienne qu’àla limite des cultures locales. Il s’en suit par lanature historique de l’expansion gigantesque que lesPharaons, qui ne sont d’abord que des numides39 "Indeed, we shall produce a thousand similar, from the works ofrhetoricians, eloquent speakers and valiant poets, which are moreappropriately phrased and state the issues more succinctly. They convey themeaning better and their rhymed prose is in better meter. ... By God whatyou say astonishes us! You are talking about a work which recounts ancientmyths, and which at the same time is full of contradictions and does notcontain any useful information or explanation. Then you say: "Producesomething like it"?!

amazighs qui sont d’abord descendants de l’HomoSapiens, surtout dans la partie blanche du nord del’Egypte tandis que plus en allant vers le sud,l’Egypte devient de plus en plus nubienne ancrée dansses racines soudanaises et Ethiopiennes de l’Afriquenoire, qui ont fusionné et influencé notre histoireet le progrès civilisateur comme sur l’Orient ouOccident Sud d’abord que sur l’Occident Nordensuite.40 C’est donc la civilisation d’Hammourabi ense mariant à la culture pharaonique que l’histoirereconnaît nous avoir passé la sienne pour former lanôtre que nous témoignons aujourd’hui après un longparcours dans le temps et dans l’espace, sans pourautant oublier ou minimiser de son importance dans latoute récente histoire de l’humanité; c’est-à-direnous procédons d’une synergie évolutionnaire dotéed’une culturelle dynamique et non statique depuis letemps de l’Homo Sapiens. Ce dynamisme se conjugue dusavoir que les Prêtres égyptiens ont acquis dans lesmathématiques comme dans l’architecture, l’astronomieet par la philosophie classique qu’ils ont passé auxGrecs qui se sont mêlés à l’Egypte amazigh-numide-nubienne et romaine, entre 550 av. J-C à 550 après J-C, et en s’enrichissant de cette connaissance que laGrèce développa la sienne avec l’Italie romaine et,tour à tour, chacune s’éclipse dans la désuétude etl’oubli absolu jusqu'à la renaissance musulmaneallant de Baghdad à Damas et puis l’axe Sijelimassa-Marrakech-Fès-Tanger pour débarquer à Gibraltar etarriver enfin aux portes de Tolède et continuerjusqu’à Poitiers pour gouverner Narbonne de 719 à750.41 Mais aussi, faut-il ajouter le développement dusystème d’irrigation et de l’agriculture en Egypte et

40 Voir les œuvres de Bernard Lugan sur l’histoire complète du Maroc, del’Egypte aussi bien que des Berbères. Voir aussi Gabriel Camps.41 La Bataille de Poitiers a eu lieu le 25 octobre 732

de son pouvoir central fortement organisé, commed’ailleurs le cas du Code d’Hammourabi et ledéveloppement de l’agriculture qu’offraient le Tigréset les Euphrate dont l’excès de production est offertau commerce extérieur qui en même temps diffuse et laculture maraîchère comme la culture civilisationnelleMésopotamienne pour en créer avec celle del’existentiel d’Egypte la grande civilisation, sinondeux grandes cultures de l’époque qui fusionnenaturellement pour former la base de notrecivilisation actuelle, une et indivisible.42

Si la psychologie, d’une façon générale, résumeles activités de nos actions entre les gènes et laculture, c’est-à-dire notre environnement et notrehistoire biologique dans l’exemple de la phobie ou dela survie du plus fort ce qui se trouve en réalitédans les écrits de Jahid, Darwin et finalement setraduisent par les gènes de Dawkins, mais le dilemmereste qu’il n’est pas toujours possible de savoir lesraisons de l’une comme de l’autre. Déjà Hippocratedans l’antiquité Grecque, avait relevé l’influence duclimat et du régime alimentaire sur la continuité del’homme.43 Vers la fin du Moyen Age, la croyancepopulaire s’imaginait que les Soudanais sont noirsparce qu’ils sont les fils de Cham, maudit par Noé,mais Noé ce n’est que l’histoire mythique et lapigmentation du Déluge de Gilgamesh, reproduite dansl’Ancien Testament pour passer pour religion moderne.Mais Ibn Khaldoun (1332-1406) a pensé autrement enrejetant cette conjoncture de Cham mal fondée: toutest en rapport avec le climat qui influe sur le corps

42 Il faut également souligner que le savoir ne tombe pas du ciel, comme lafable de Jésus; il faut qu’il y ait un lien et ce lien n’est pas encoreétabli.43 Hippocrate, Du Régime, I/2/2

de l’homme et sur son caractère.44 Lévi-Strausségalement parle des effets comme d’autres: noussommes ce que nous mangeons. D’autre part, lacomparaison doit inclure les conceptions et lesinstitutions des peuples du monde entier, parce queles institutions sociales et les conceptionsreligieuses ne dépendent pas de l’appartenance à unerace ou sont d’une même nation.45 Les peuples les plusdivers, pris au même degré d’évolution, ont produitdes normes sociales et des conceptions religieusessemblables, ce que nous appelons ici la macro-civilisation comme somme totale de cultures quiréussissent à devenir macro-culture. Plus intéressantencore est les expériences psychologiques qui ontdémontré qu’il existe un bonheur dans toutel’humanité sans distinction de pauvreté, dedémocratie, de richesse, et qu’en général on est tousheureux, à condition qu’on soit nourri et ne pas êtresoumis à la torture des bruits.46

Le roman se développe en Europe à partir de larenaissance, qui est elle-même héritière d’abord duplagiat de la forme originale de l’écriture anciennedans l’épic, le lyrique, le drame qui tous trouventleurs racines dans les tablettes de Gilgamesh.47 Ils’en suit la dramaturge de Memphis ou les joueurs dela Harpe, qu’on s’en occupe de moins en moins de cethéritage universel que l’Egypte des Pharaons Amazighet Nubiens nous ont laissé. Ceci va contre toutargument de mettre la Bible ou Homer comme pionniersde l’écriture et de la sagesse des sociétés anciennes44 Ibn Khaldoun, Muqaddimah, (Prolégomènes), Le Caire 1953.45 Ernest Renan, “Qu’est-ce qu’une nation?”, Conférence à la Sorbonne le 11mars 1882.46 Kirat, Ben Dr., Cours de Psychologie et de Philosophie, Université deMarbella, 2013.47 Bakhtin, Mikhail M., Michael Holquist, ed and trans. The DialogicImagination. Trans by Caryl Emerson. Austin: University of Texas Press, 1994

comme certains bornes le souhaitent. La Bible n’estque le puîné des œuvres et des chefs-d’œuvre desartisans et des artistes Mésopotamiens, Egyptiens etdes Hittites dans leur vie quotidienne48. Puis enfinarrive l’Âge d’Or de l’Islam aussi bien qu’à Bagdadsous El Mamoun, qu’au Maroc sous le Royaume Berbèredes Nektors et des Berghouata avec l’arrivée de laDynastie Idrisside d’origine arabe du VIIIe siècle,ou une fois encore chez les Berbères-Amazighs desSanhaja Almoravides à partir du XIe siècle, desAlmohades, des Mérinides et enfin des Saadiyyines,tous fondateurs du berceau de la culture de l’EspagneMusulmane du VIIIe au XVe siècle. Puis faut-il ajouterla reprise de la Principauté Amazigh Tunisienne deSicile et continuer avec le roi Normand, Roger II, enengageant le cartographe marocain, Mohammed AbdullahIdrissi el Qurtoubi, de produire sa fameuse carte dunouveau monde, que plus tard, Fra Mauro copia avecdes révisions pour le voyage de Marco Polo.49 Cettemême carte sera révisée et améliorée par les voyagesd’Ibn Batouta que plus tard, vers 1490, ChristopheColomb et Bartolomeo vont refaire à Lisbonne à partirdes données de Ptolémée, Biruni, d’Idrissi, de FraMauro et d’Ibn Batouta. Bien que Ranelagh reconnaît la contribution dela connaissance Arabo-musulmane et les percéesachevées depuis la traduction des œuvres grecques, ilne nous informe guère de l’origine de la connaissancegrecque elle-même, mais nous incite à s’arrêter en48 Jean Bottéro, Naissance de Dieu La Bible et l’historien, (Paris: Gallimard, 1986),p140.49 Ranelagh, E.L, The Past We Share: The Near Eastern Ancsetry of Western Folk Literature,(Quartet Books, London, 1979), “Introduction”. For more details on Europeandebt to Arab-Islamic civilization see: Montogmery W. Watt, The Influence ofIslam on Medieval Europe (Ediburgh University Press, Edinburgh, 1972); Khalil I.Semaan (ed.), Islam and the Medieval West: Aspects of Intercultural Relations(StateUniversity of New York Press, Albany,1980); D.A.Agius and Richard Hitchcock(eds.), The Arab Influence in Medieval Europe (Ithaca Press, Reading, 1994).

Grèce, comme si le savoir est tombé du ciel pourcombler le mythe Européen. Jamais ne fait-on allusionà ces grecs qui se sont ressourcés des prêtresPharaon-Amazigh-Numides-Nubiens, qui eux-mêmes, sesont mêlés aux Sumériens-Akkadiens-Assyriens, c’est-à-dire le levant en général, les deux Afriques, Noireet du Nord en particulier. Il ne faut pas non plusoublier le rôle pivotant de l’Iran, le pays deconvergence entre l’Asie et la Mésopotamie, c’est-à-dire la porte de l’Occident-Sud et Nord, et c’estpeut-être là que demeure le lien d’or de cesconnaissances originales pour construire l’OccidentSud et d’en faire de son savoir un don aux Grecs quiva passer ensuite à l’Europe. C’est le Maroc qui préserve la premièreUniversité moderne du monde «l’Université Karaouine»à Fès qui a vécu un parcours ininterrompu et n’acessé d’évoluer depuis sa création par la fille de laprestigieuse famille Fihri de Fès en 859, et quimarque un hommage et l’avancée de la femme musulmaneen général et la femme Marocaine en particulier.Cette université est suivie de celle d’Al Azhar, duCaire bâtie en 975, Ispahan en 1065 et Bagdad en1233. L’Université de Sankore à Tombouctou, au Mali,a été fondée en 1327, plus de 250 ans avant sonoccupation par le Maroc en 1590 par Ahmed el Mansour.Tandis que l’université européenne ne commence à sedévelopper que quelques siècles après le Maroc, avecla première Université de Boulogne en 1088, Paris en1090, Oxford en 1096, Cambridge en 1209, Padou en1222, le Royaume de Sicile en 1224, Rome en 1303,Pérouse en 1308, Milan (Pavie) en 1361, bien après leMali, Ferrara en 1391, Turin en 1404, Naples en 1434et Gênes en 1481.50 C’est de cet Âge d’Or Musulman que

50 Certaines de ces universités existaient en semi permanence, comme lapolitique de l’État nation dictait à chacune des époques de l’histoire

naisse la première Renaissance Islamique Européenneque plus tard va voir le jour celle de l’Italie auXIVe siècle. C’est avec la première traduction desœuvres Musulmanes à partir de Tolède que cetteculture va être diffusée pour inclure progressivementtoutes les œuvres d’el Kindi, de Razi, el Hallaj,d’Ibn Firnas, d’el Farabi, d’el Jahid, d’Ibn Sina,d’el Mutanabbi, d’Ibn Tufail, d’Ibn Rushd, d’IbnArabi et bien d’autres, pour en donner à l’Occident-Nord tout ce que la littérature, les mathématiques,les sciences, la philosophie et l’architecture ontvécu et ont subi comme progrès dans le mondeMusulman, et sur le politique, l’économique comme surle social, bien avant la naissance-même de Dante. C’est grâce au savoir Musulman que l’Europe aprogressé depuis le XVe siècle, quand le travail detraduction de L’Arabe vers le Latin s’accéléralorsque l’Espagne s’adonna à traduire toutes lesœuvres scientifiques, philosophiques, mathématiqueset politiques, par des Arabisants Musulmans,Chrétiens et Juifs à Tolède et à l’Université deSalamanque.51 C’est par le biais de cette entrepriseque ces œuvres sont devenues accessibles à l’Italiedu Nord, comme au reste de l’Europe ensuite. La civilisation d’Hammourabi et des Pharaonsamazighs et nubiens avec d’autres fusions éphémèresPhénicienne, Grecque, Romaine, Visigoth et Vandale,va donc aboutir à l’ère Musulmane. Celle-ci va faireprogresser la Renaissance Européenne du XVe au XVIIIe

siècle comme l’émergence de la culture des Ottomansva se développer et se propager au Musulmans des

italienne.51 Fondée en 1218, la Première Université en Espagne. Bologne est lapremière Université en Europe fondée en 1088, bien que l’Université deSalerne ait existé au 9e Siècle, puis vient celle de Paris, Oxford etMontpellier. Celle de Modena est fondée en 1175, la Sicile en 1224, Rome en1303 et Florence en 1321.

Balkans de l’Europe de l’Est et de l’Asie. Aussi bienque furent-ils des grands Empires, les Romains commeles Ottomans n’ont pas contribué suffisamment ausavoir scientifique que l’histoire reconnaît commetel, mais des constructions de voiries, deforteresses et de monuments qui ont connu un essorgrandiose, du même qu’on ne peut nier, pour autant,une organisation des forces militaires de violence etde stratégies d’occupation et de colonisation à butéconomique sans pareil, ce qui était leur fort,malgré la critique négative d’où émane l’origine del’expression ‘raisonner come un tambour,’ avec leurmarche militaire et grand fanfare. Cela nous rappellela guerre civile en Amérique du Nord ou même le reculde la défaite française face aux prussiens au XIXe

siècle.52

Certes, la grande explosion des nouveautésmodernes et occidentales commence avec Descartes(1596-1650), ou suivant Immanuel Wallerstein,l’explosion économique de l’Occident se séparant duféodal commence entre 1450 à 1670,53 mais un fait déjàrejeté par Janet Abu-Lughd, et pour cette dernièrec’est entre l’Asie et la Chine et le Monde Arabo-musulman entre 1250 et 1350, par l’intermédiaire desMongols reliant la Chine au monde Arabe et du mondeArabe à l’Europe, que commence un système mondiallimité, d’ailleurs comme la thèse de Wallerstein,54

mais elle n’a pas rendu justice à la dominance del’ère Musulmane Ibérique dans son ensemble, du VIIIe

au XVe siècle, allant de Bagdad à Damas, pouratteindre ensuite le Maroc, l’Espagne, l’Italie et

52 Maupassant, Guy de, Boule de Suif, toutes les éditions.53 Wallerstein Immanuel, The Modern World System: Capitalist Agriculture and the Origins ofthe European World Economy in the Sixteenth Century (New York: Academic Press, 1974)54 Abu-Lughod, Janet L. Before European Hegemony: The World System A.D. 1250-1350 (Oxford: Oxford University Press, 1989).

pour arriver enfin en France. «Politiquement,quatorze des trente-quatre pays européens aujourd’huiont été, à un moment donné ou à un autre, totalementou partiellement gouvernés par les musulmans pour unsiècle ou davantage.»55 C’est cette dominanceressentie par les chrétiens qui mène à la montée dela haine des musulmans si on s’en prend aucommentaire d’un pamphlétaire luthérien déjà publiéen 1537: «[C]e qui doit aussi réconforter leschrétiens, c’est qu’ils savent que l’Empire turc estl’ennemi de Dieu et que Dieu ne lui permettra pas deles anéantir. Si Dieu a fait monter en puissance cetempire ces derniers temps pour infliger le plussévère des châtiments, il ne laissera pas leschrétiens succomber complétement, et Mahomet negouvernera pas le monde entier à lui seul.»56 Voilà lemot clé de politique et de gouvernance et non plus lemot de divinité et de religion, malgré la déclarationdu général Gouraud au Levant pour être rétorquéeironiquement57 plus tard par Emir Solh du Liban, à lasignature de paix qui mettra fin à la France auLevant et la victoire du Crescent sur la Croix et queSalah Eddine va finalement reposer en paix. C’est lepouvoir politique et économique qui guide lereligieux et le soldat et non la diffusion de laparole de Dieu ou du développement humain. Si la civilisation est le contraire de labarbarie, cette violence perpétrée un peu partoutdans le monde, comme d’ailleurs la répression du55 Bulliet, W. Richard, La Civilisation Islamo-Chrétienne son passé, sonavenir, Paris: Flammarion, 2006, pp-15-1656 Ibid., p.1757 «L’Occupation a pris fin maintenant! Réveille-toi Gouraud, les Arabessont de retour! Notre présence à cette signature ici concrétise la victoiredu Crescent sur la Croix»," le message ironique que Solh a chuchoté a sesamis au cours de la Conférence à ses amis. Gouraud avait dit: «The Crusadeshave ended now! Awake Saladin, we have returned! My presence hereconsecrates the victory of the Cross over the Crescent.»

colonialisme du XVIIIe siècle à nos jours, ne peut setraduire comme civilisation lorsque cette dernière serepose sur la paix et le bien-être de l’humain ce quejamais l’Eglise de l’époque n’a enseigné oul’impérialisme a pratiqué. Le problème de l’Occident-Nord et des Orientalistes58 est la manie de vouloirmonopoliser tout savoir et progrès de la culture, del’économie, du social au politique, ce qui estidentifié comme divergence et qui va durer pendanttoute la période de l’ère coloniale. Malheureusementil va perdurer encore sous une nouvelle couverture du‘néo-colonialisme’, pour être masquée par la‘convergence’ et la mondialisation. Mais là demeuresa défaillance dans la réalité sinon être économiqueavec la vérité ou l’arbre cache la forêt sinon safaiblesse et sa vanité, ou peut-être par ignorance.C’est la renaissance de l’Occident Sud Arabo-Amazigh-Chrétien et Musulman de la deuxième partie du XXe etdu début du XXIe siècle qui va exposer les vainesdémarches de l’Occident Nord avec clarté. La premièredéfaite de l’Occident Nord se concrétise par l’échecmilitaire de l’Angleterre en 1948 avec l’indépendancede l’Inde, et celui de la France avec sa capitulationà Dien Bien Phu en 1954, et vont être marginalisésensemble avec Israël en 1956 sur la question de Suez.Cette crise va faire basculer les pouvoirs anglais etfrançais avec celui de l’occupant Israélien pour êtreremplacés par les pouvoirs et l’impérialisme russe etaméricain. Ces défaites auront des répercutionsénormes et vont se traduire par l’indépendance del’Afrique et la fin du colonialisme pour introduirele néo-colonialisme et ‘l’idée de convergence’. Maisla faiblesse économique de l’Europe, malgré le succès

58 Voir Saïd Edward, L’Orientalisme. Paris: Seuil, 1980; les ‘Orientalistes’sont des Occidentaux du Nord qui prétendent savoir plus que les Occidentauxdu Sud.

du Plan Marshall ne va être que temporaire, car déjàen 1967, suivant l’attaque préemptive d’Israël contrel’Egypte, dite ‘guerre des six jours’, une crise depétrole se matérialise pour commencer la premièrecrise économique d’envergure mondiale depuis laSeconde Guerre Mondiale. Elle sera couronnée par lescrises économiques d’hyperinflation qui ne cessent des’accentuer depuis la deuxième crise du pétroledéclenchée par les Arabes à la suite de la guerreavec Israël en 1973. Ce choc pétrolier est àl’origine de la grande crise qui encouraged’emprunter de plus en plus pour créer, avec des bonsde Trésor, plus de liquidité sur le marché sans uneproduction équivalente. C’est la recomposition parfusion et la création de nouvelles entreprises enmaximisant les cours boursiers que la situationactuelle s’est dégénérée en créant des fortunesdépourvues de production comme sources de revenus etsans le souci des risques que peuvent engendrer sesactions pour l’économie mondiale. Les Occidentaux du Nord ont déjà oublié que dela Renaissance Musulmane qu’est née la RenaissanceEuropéenne, en Italie d’abord, en France ensuite,pour créer Descartes et continuer jusqu’au début dusiècle des lumières, à partir du XVIIIe siècle, enrejetant le religieux pour la raison, et de cetteraison pour atteindre le Moderne et Postmoderne, àl’ère où nous sommes dans l’Antithéisme du professeurRichard Dawkins du XXIe siècle, dépassantscientifiquement mais reste dans la ligne droite desidées de Darwin, d’el Jahid et d’Abou Rayhan Biruni. L’antithéisme de Dawkins est une antithèse duDarwinisme et d’el Jahid. Il est une oppositionactive à la religion ou tout simplement en oppositiondirecte aux idées religieuses, car la notion de dieun’est pas de mise, comme le néant. L’hypocrisie

laïque ne fait pas l’affaire non plus, car aucun Etatne prêche l’antithéisme mais, tous courtisent etsubventionnent la religion même au sein de la puredes laïcités que représente la France et où unenouvelle politique culturelle et identitaire a vu lejour dans la panique, mais dans l’analyse saine etpratique, la Turquie peut se proclamer plus laïqueque la France, avec quelques exceptions depuisl’arrivée au pouvoir d’Erdogan.59 La laïcité, commel’opium peut-être, ça calme l’esprit et aide àl’exploitation humaine, comme le faisait l’Egliseauparavant que ce soit de Martin Luther, de JohnCalvin ou de Rome. La définition la plus simple del’antithéisme est l’opposition à l’existence de dieu.Mais celle-là est erronée car les chrétiens athéistesn’y croient pas non plus, mais ne rejette pas lareligion. Dans ce sens l’antithéisme n’admet pas unetelle expression comme dieu ou religion, du fait quenulle n’a de sens. C’est dans cette orientation quele débat s’ouvre dans cet ouvrage et mène unerecherche qui se penche et tente d’être avant tout unconstat et une analyse sur ce qui est de la cultureet de ce qui est de la civilisation à travers lasociété, sa politique et ses religions, et que l’uneet l’autre ne peuvent fonctionner que sur le théismeet l’antithéisme, car il demeure impossible d’aborderun tel sujet polymorphe de façon totalement neutre.Il devient ici évident qu’après l’échec de la laïcitéfrançaise, la synthèse soulevée est donc celle d’unenouvelle culture religieuse et identitaire naissanted’une part, et d’un future d’incroyance du model deBertrand Russell et de Razi revalorisé par RichardDawkins d’autre part, et qui gagne du terrain parceque tout simplement c’est la pensée d’une modernité

59 Roudaut, Christinan et al., Ces croyants qui nous gouvernent, Payot,2006

post-théiste qui s’accorde de plus en plus avec lepost-moderne.