Bertrand du Guesclin (mort en 1380)
Par Frédéric Morvan
Publié dans Diaspora économie bretonne, Institut de Locarn, dans http://diaspora-bretonne.com/histoire/bertrand-du-guesclin (novembre 2011).
Les débuts de son existence ne sont connus que par son chroniqueur Cuvelier qui lui prête une
vie de mauvais garçon. Issu de la petite noblesse bretonne, il aurait été assez maltraité par ses
parents tant il était laid. Cependant, il est nécessaire de rétablir une certaine vérité historique
en évoquant en premier son lignage qui joua toujours dans son existence, ce qui est classique
au Moyen-Age, un rôle majeur.
Un nom prestigieux
Le nom de Guesclin provient d’une île située entre Saint-Malo et Cancale, portant une
forteresse et constituant une des portes d’entrée de la Bretagne pour ceux qui venaient de la
mer. A l’époque de Du Guesclin, elle appartenait au chef de la branche aînée de la famille
Guesclin, Pierre II, qui disposait aussi des forteresses du Plessis-Bertrand, de Montbran, de
l’Argentaye et de Plancoët, et qui était sans nul doute un des premiers seigneurs du duché de
Bretagne. Bertrand, quant à lui, appartenait à la branche cadette de cette maison, descendant
de Bertrand, seigneur de La Ville-Anne de Saint-Servan, près de Saint-Malo, attesté en 1293,
frère cadet du seigneur du Guesclin. Ce Bertrand convola avec l'héritière de la terre de
Broons, au Sud du Penthièvre. Broons permit aux Du Guesclin de la branche cadette de tenir
un rang assez respectable et de trouver des épouses dans les meilleurs lignages. Ainsi, le
grand-père de Du Guesclin, Guillaume, épousa une Dinan-Montafilant, fille d'une des
héritières des vicomtes de Léon. Son père, Robert, épousa Jeanne Malesmains, dame de Sens
(fief relevant de la grande seigneurie de Fougères appartenant aux cousins du roi de France,
les Valois-Alençon). Par sa mère donc, Bertrand du Guesclin appartenait à un des plus plus
puissants lignages normands : les Malesmains disposaient dans l'Avranchin des terres de
Sacey et de Moidrey. Il faut remarquer que les fiefs de sa famille devaient rapporter
suffisamment de revenus pour que tous ses membres, même les cadets, reçoivent non
seulement le coûteux adoubement mais encore leurs propres terres.
Bertrand du Guesclin serait né vers 1323 sous le règne du duc Jean III. Son chroniqueur
raconta donc qu'il arriva au monde difforme et qu’on tenta de laisser faire la nature en ne s’en
occupant pas. Il est vrai qu’une famille chevaleresque, devant tenir son rang et surtout
accomplir ses devoirs militaires envers son seigneur supérieur, ne pouvait avoir pour chef un
handicapé physique. Cependant, très vite, toujours selon le trouvère Cuvelier, il se révéla un
combattant hors pair, mais peu en adéquation avec les habitudes de la chevalerie bretonne. On
peut, si l’on suit les descriptions de Cuvelier, voir en lui un chef d’une bande de voyous.
Toutefois, à sa manière, et c’est ce qu’il caractérisa toute sa vie, il tenta d’intégrer les
pratiques de son monde, celui de la chevalerie. Il organisait ainsi très tôt avec ses jeunes
compagnons, issus de son futur fief des tournois et des combats qui devaient être assez
recherchés car après tout, Du Guesclin allait devenir, par tradition familiale, un chef de
guerre. Le suivre ouvrait la voie pour certains à une certaine ascension sociale. Selon Cuvelier
et le grand chroniqueur de la guerre de Cent ans, Jehan Froissart, dès le début de la guerre de
Succession de Bretagne en 1341 (il aurait été âgé de 17 à 18 ans), il se serait déjà distingué
par des actions militaires héroïques. Selon l’historien gallois, Michael Jones, il faut les placer
deux décennies après, soit bien après 1350, c’est-à-dire après le décès de sa mère qui lui laissa
la terre de Sens et suffisamment de revenus pour disposer de troupes armées. Ce serait
pendant ces années qu’il se serait emparé par la ruse de la forteresse du Grand Fougeray alors
détenue par les Anglais. Il ne devint un grand capitaine qu’après la mort de son père, en 1353,
faisant de lui un des plus considérables seigneurs du Penthièvre et surtout le vassal de Jeanne
de Penthièvre. Cette Jeanne eut toujours un immense rôle dans la vie et les choix politiques de
Du Guesclin. Née en 1319, elle était la fille et l’unique héritière de Guy de Bretagne, seigneur
de Penthièvre et de Jeanne d’Avaugour. Elle hérita de son grand-père, Henri III d’Avaugour,
des terres de Dinan, de Mayenne, de L’Aigle et du Goëlo. A la mort en 1341 du duc Jean III,
frère aîné et utérin de son père, elle contrôlait presque tout le Nord de la Bretagne. Malgré les
revendications de son oncle, Jean, comte de Montfort, demi-frère cadet de son père et de Jean
III, elle obtint tout naturellement et avec autorisation du roi de France, oncle de son époux,
Charles de Blois, le trône de Bretagne. Non seulement Jeanne était la duchesse de Bretagne,
mais encore Du Guesclin, et cela beaucoup d’historiens l’ont oublié, était le vassal direct de
Jeanne pour son fief dans le Penthièvre. Cette double dépendance fit de Du Guesclin son
homme de guerre, d’autant plus qu’il appartenait à un réseau familial dans lequel la duchesse
recruta ses principaux chefs de ses troupes. A Rolland de Dinan-Montafilant, mort en 1349,
succéda son neveu Jean de Beaumanoir, le chef des héros du Combat des Trente (1351) qui
laissa sa place vers 1353 à son cousin issu de germain, Bertrand du Guesclin.
Le capitaine de la duchesse de Bretagne
Il est vrai qu’à cette date Jeanne de Penthièvre se trouvait en grande difficulté. Ses partisans,
financés par le roi de France - la duchesse étant contrainte de mobiliser tout son or afin de
payer la rançon demandée par les Anglais pour la libération de son époux fait prisonnier à La
Roche-Derrien en 1347 – avaient été écrasés à la bataille de Mauron (1352) encore une fois
par les Anglais qui soutenaient Jean II de Montfort (son père, Jean Ier
de Montfort étant
décédé en 1345). Broons et Dinan se virent alors menacées par les Anglais installés dans leur
nouvelle place-forte de Bécherel. C’est l’époque où Bertrand du Guesclin apparaît vraiment à
Pontorson, forteresse frontalière entre la Bretagne et la Normandie. Pontorson était devenue
essentielle car la place protégeait à la fois le Nord-est de la Bretagne, la Basse-Normandie et
le Maine. La présence de Du Guesclin s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord,
Pontorson rassemblait les meilleurs talents militaires de ces territoires et même au-delà. Il est
clair que ceux du jeune Du Guesclin, il avait alors vingt ans, devaient alors en faire partie.
Selon une tradition, il aurait permis à personne d’autre qu’au lieutenant du roi de France en
Normandie, et maréchal de France, Arnoul d'Audrehem, lors d'une embuscade non loin de
Montmuran, de faire prisonnier le capitaine anglais de Bécherel, sir Hugh Calveley. Le
maréchal l’aurait même fait chevalier. Par ailleurs, il faut remarquer que sa terre de Sens et les
terres des Malesmains étaient proches de Pontorson. Enfin, Du Guesclin trouva un appui en la
personne du seigneur de Pontorson, un prince royal de France, Philippe (mort en 1375), duc
d'Orléans, frère cadet du roi Jean II, envers qui il resta toujours fidèle. Pendant cette période,
sa renommée devint si importante que l'époux de Jeanne de Penthièvre, Charles de Blois,
alors prisonnier en Angleterre, le désigna, comme d’autres chefs de guerre de son parti, pour
garantir sa liberté provisoire. En novembre 1354, Du Guesclin traversa alors la Manche en
tant qu’otage mais pour peu de temps. A son retour d'Angleterre, Charles de Blois était
retourné dans sa prison anglaise, il fit prisonnier deux Anglo-montfortistes, Robert Richer et
John Taillard, qui avaient osé s’installer au fort de La Roche-aux-Anes, près de Dinan,
menaçant directement la ville de Jeanne de Penthièvre. Il est possible qu'il participât aussi aux
défenses des cités de Rennes et de Dinan assiégées d'octobre 1356 à juillet 1357 par Thomas
de Woodstock, duc de Lancastre. Il avait des liens dans les deux cités. Le capitaine de
Rennes, Bertrand de Saint-Pern, pourrait avoir été son parrain. Ses oncles paternels
demeuraient à Rennes. Lors du siège de Dinan, son frère Olivier fut fait prisonnier par
l'anglais Thomas de Canterbury. Du Guesclin battit en duel ce dernier, évitant ainsi de payer
la rançon de son frère. Froissart mentionne longuement un autre duel entre notre héros et un
certain Nicolas Dagworth, parent de sir Thomas Dagworth, tandis que Cuvelier s'attarde sur
celui qui l’opposa à Bamborough (ou Brandebourg), homme d’armes qui semble avoir
participé au Combat des Trente.
Du Guesclin paraît s’être fait connaître par ses nouvelles méthodes de guerre, bien loin de la
bataille rangée qu’imposaient les chevaleresques rois de France. Ces batailles, privilégiant les
charges massives de la cavalerie lourde, se révélèrent totalement inadaptées devant les
puissants tirs des archers gallois. Du Guesclin, avec ses quelques compagnons, cavaliers très
mobiles et peu armés, harcelant les ennemis, démontra l’efficacité de ce que l’on nommera
plus tard la guérilla. Même si le terme est anachronique, il avait formé de véritables
commandos qui à partir de quelques forteresses réussirent par plusieurs raids à arrêter
l’avance anglaise. Charles de Blois le comprit et après l'avoir bien officiellement fait
chevalier, lui octroya en 1357 la défense des frontières des territoires patrimoniaux de son
épouse, soit à l’ouest, le château de La Roche-Derrien (dans le Trégor), soit à l’est, celui de
Saint-James de Beuvron (sur la frontière bretonne, en Normandie). De plus, Du Guesclin
remplaça Pierre de Villiers, promu capitaine de Paris, à la tête de la place de Pontorson. Le
Dauphin, alors régent du royaume le nomma aussi en tant que « capitaine général des château,
ville, châtellenie et ressort de Pontorson, de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, du manoir de
Montaigu et de Sacey (terre alors aux Malesmains), avec 60 hommes d'armes et 50 archers
montés ». Sa position sociale était devenue enviable et il put faire un riche mariage en
convolant en justes noces avec Tiphaine Raguenel, fille d’un des héros du Combat des Trente
et de la dame de La Bellière (dite aussi la vicomtesse de Dinan), et petite-fille d'un proche
conseiller des ducs Jean II et Arthur II.
Capitaine des princes de France.
Devenu un des plus importants capitaines du roi de France, sa carrière devient plus lisible.
Pendant deux ans, entre 1358 et 1360, il effectua des allers et retours non seulement dans le
Nord-ouest de la France et dans la Vallée de la Loire au service de la Couronne de France
mais encore en Bretagne et dans le Maine afin de protéger les domaines de Jeanne de
Penthièvre, aussi dame de Mayenne (Maine). Son objectif était de combattre les Anglo-
montfortistes et leurs alliés, les Navarrais du roi Charles le Mauvais. Il prit Melun à ces
derniers (juillet-août 1359). Sur le chemin du retour à Pontorson, il s’empara de sir William
de Windsor que le roi Edouard III d'Angleterre avait désigné afin d’inspecter les places tenues
par ses hommes. Peu de temps après, Du Guesclin se montra imprudent car il se retrouva
prisonnier de Thomas, lord Dagworth, au Pas d'Evran, non loin de sa terre de Broons. Il est
vrai que lord Dagworth était alors l’un des plus grands capitaines anglais. Du Guesclin devait
déjà être fort riche puisqu’il paya très rapidement cette première rançon (fin 1359). En 1360,
il compensa cette perte en capturant, lors d’une expédition punitive, le capitaine de Ploërmel,
sir Richard Grenacre.
Ses différentes prises révèlent l’insécurité des routes, l’existence d’un important réseau
d’espionnage, mais encore la proximité des deux camps. On peut se demander si l’époque
n’était pas à jouer au chat et à la souris. Il est vrai que chacun s’était enfermé dans des places
fortes. A la guerre de mouvement (1341-1350) avait succédé une guerre de garnisons. Le
traité de Brétigny signé par les Français et les Anglais n’avait pas amené la paix car des
bandes anglaises, navarraises, bretonnes, des routes, plus ou moins légitimes, sillonnaient le
territoire que Du Guesclin devait protéger officiellement. Dans le Maine, il réussit à prendre
la grande forteresse de Sablé-sur-Sarthe, mais sir Hugh Claveley le captura au pont de Juigné
(à Solesmes). Le prix de sa seconde rançon monta à 30 000 écus (soit 106 kg d'or). Du
Guesclin fut expédié en Angleterre où il put demander à Philippe d'Orléans, qui y était aussi
prisonnier, l'autorisation de lever des taxes à Pontorson. En fait, force est de constater que
Bertrand du Guesclin respectait ainsi les règles de la féodalité, se battant en duel, servant ses
seigneurs supérieurs : dans la région de Dinan et dans le Maine, Jeanne de Penthièvre ; dans la
région de Pontorson et en Normandie, le duc d'Orléans, mais aussi le comte d'Alençon et du
Perche, seigneur de Fougères. Le Dauphin Charles, duc de Normandie, pour se l’attacher lui
donna, sans doute aussi afin de payer ses services, la terre de La Roche-Tesson et la garde du
château de Thorigny en Normandie. Du Guesclin intervient alors dans les terres de ses
seigneurs supérieurs : dans le Perche appartenant aux Valois-Alençon (siège de Brézolles), en
Basse-Normandie (siège de Briouze-Saint-Gervais, combats de Saint-Guillaume-de-Mortain
et du Pas-du-Breuil, près de Lisieux), en Bretagne (prises de Pestivien, de Trogoff, de Carhaix
dans le Poher et de Saint-Pol-de-Léon en mars 1362).
Il dut abandonner le siège de Bécherel car le roi de France, Jean II, le rappela en Normandie.
Le 1er
mai 1363, il était à Pontorson et obtint peu après la reddition d'Aulnay dans la vallée de
Vire. Mais il ne put une nouvelle fois savourer sa victoire car Charles de Blois l’ayant désigné
comme otages garantissant le traité des Landes d'Evran (juillet 1363), il dut se rendre au
château de Gravelle, près de Laval, où l’anglais Guillaume Felton, sénéchal du Poitou, le
garda, seulement pour un petit mois. Il est possible que sa patience eut des limites puisque son
gardien l'accusera par la suite devant le Parlement de Paris de s'être enfui. Un duel judiciaire
semblait la solution, mais le Dauphin-Régent s’y opposa ne donnant, très diplomatiquement,
tort à personne (jugement du 29 février 1364). En fait, le Dauphin favorisa Du Guesclin, qui
n’avait pas respecté ses devoirs de chevalier, car la guerre ayant repris contre les Anglais et
les Navarais, il avait un grand besoin d’un capitaine capable et efficace. Il octroya une
nouvelle fonction à Du Guesclin, celle de « cappitaine souverain en la province de Rouen
oultre la Riviere de Saine et ou bailliage de Chartres ». Officiellement, Bertrand du Guesclin
avait la haute main sur toute la Normandie, le Maine et le pays Chartrain. Le Dauphin ne s’y
était pas trompé : les importantes forteresses navarraises de Mantes et de Meulan tombèrent
entre ses mains (mars-avril 1364) et surtout Du Guesclin remporta la considérable bataille de
Cocherel (16 mai 1364) inaugurant à merveille le nouveau règne de Charles V, qui était passé
de Dauphin-Régent à roi de France (il fut couronné le 19 mai à la cathédrale de Reims).
Toutefois, la situation du nouveau roi était précaire. Pour pallier à son manque chronique
d’argent, Charles V confisquait les biens des vaincus et les donnait aux vainqueurs. Ainsi, Du
Guesclin reçut le comté normand de Longueville, qui avait été confisqué (27 mai), mais à lui
de le conquérir, ce qu’il fit.
Du Guesclin prit ensuite Valognes (juillet) se rendant maître du Cotentin. En récompense, le
roi lui conféra le rang prestigieux de chambellan royal. Cependant il ne put prendre Saint-
Sauveur-le-Vicomte aux forces anglo-navarraises car Charles de Blois le rappela pour
participer à l’armée qu’il avait réunie pour en finir avec l’autre prétendant au trône de
Bretagne, Jean II de Montfort. Peut-être pour payer ses frais, le duc de Bretagne lui attribua sa
seigneurie de Châteaulin-sur-Trieux, dans le Trégor. Sa fortune territoriale, en très peu de
temps, s’était accrue considérablement, faisant de Du Guesclin un grand seigneur normand et
breton. Du Guesclin se trouva en Bretagne à l’Etat-major de Charles de Blois le 15 septembre.
Lors de la bataille d'Auray (29 septembre), le corps de l'armée blésiste, que l’on nommait à
l’époque une bataille, qu’il commanda fit face au grand homme de guerre anglais, sir Thomas
Knolles. Du Guesclin se battit, selon les chroniqueurs, jusqu' à la fin de la bataille qui fit non
seulement la défaite de Charles de Blois mais encore la mort de ce dernier. Son prestige était
tel qu’il eut le droit de se rendre à sir John Chandos, connétable de la principauté anglais
d’Aquitaine et chef des troupes anglo-montfortistes. Comte de Longueville et considéré
comme le plus important homme d’armes de Charles V et du parti de Jeanne de Penthièvre, la
rançon qui lui fut demandée fut celle d’un prince, soit 100 000 florins (155 kilos d'or). Les
Anglais le transférèrent à Niort. Ayant promis de payer sa rançon, et suivant le code
chevaleresque où la parole donnée était sacrée, il fut autorisé à se rendre dans son château
normand de La Roche-Tesson.
L’aventure espagnole
La guerre en Bretagne était terminée. La France était en paix par les traités de Calais et de
Brétigny (1360). Cependant, Du Guesclin avait un besoin urgent d’argent. Il lui restait plus
qu’à monnayer ses talents militaires. Heureusement pour lui, la France était infestée par les
routiers dont beaucoup étaient des Bretons. Défaits à Auray, nombreux furent les partisans de
Jeanne de Penthièvre qui refusèrent de se soumettre au nouveau duc de Bretagne, Jean IV, et
préfèrent tenter leur chance hors de Bretagne en rejoignant les routiers, c’est-à-dire ses
compagnies d’hommes d’armes alors au chômage avec la paix, mais qui refusaient de se
disperser, préférant rester unis rançonnant des régions entières en attendant que se présente un
riche souverain capable de les employer pour de vastes et très lucratives opérations militaires.
Pour Charles V, Du Guesclin était la solution à son problème. Le talentueux chef de guerre
breton, dont le comportement militaire était proche de celui de bien des chefs de compagnies
de routiers, reçut pour mission de rassembler les routiers et de les amener en Espagne afin de
placer sur le trône de Castille, Henri de Trastamare. Le demi-frère de ce dernier, Pierre le
Cruel, alors roi de Castille, avait eu l’audace de maltraiter, et la rumeur disait même qu’il
l’avait fait assassiner, son épouse, Blanche de Bourbon, sœur de l’épouse de Charles V. Le
pape soutint même le projet car Pierre le Cruel, disait-on, était entouré de « Mahométants ».
Le souverain pontife appela donc à la croisade. Il ne restait plus qu’à payer la rançon de Du
Guesclin pour lui permettre de reprendre les armes. Comme à son habitude, le roi de France
se montra pingre puisqu’il accepta de prêter seulement une partie de la rançon. Du Guesclin
dut lui gager son comté de Longueville et en appeler à l’argent de ses amis et parents (Olivier
de Mauny, Girard de Retz, le seigneur de Craon) et de ses autres seigneurs supérieurs (le duc
d’Orléans et le comte d’Alençon). Sans doute très en colère contre le roi, il vendit aux
Navarrais les forteresses dont il s’était emparé avant Cocherel, leur rendant en fin de compte
ce qu’il avait eu du mal à conquérir au nom de Charles V, affaiblissant ainsi les positions de
ce roi en Normandie.
En se dirigeant vers Avignon, où s’était installé le pape, qui devait financer cette nouvelle
croisade, Du Guesclin rassembla les routiers, surtout bretons. Le pape prit peur devant la
violence des routiers et paya. Environ 10 000 hommes franchirent alors les Pyrénées pour
rejoindre l’Aragon où les attendait le roi Pierre IV d'Aragon, qui voulait profiter de leur
présence pour régler ses comptes avec le roi de Castille. Le comportement des hommes de Du
Guesclin, tous mercenaires dont certains avaient été ses ennemis pendant la guerre de
Succession de Bretagne, tel l’anglais sir Hugh Calveley ou le célèbre breton Olivier de
Clisson, fut si lamentable que le roi d’Aragon renonça à son projet et paya une véritable
rançon pour voir partir les troupes de Du Guesclin.
Du Guesclin était devenu un entrepreneur de guerre. L’argent devint sa principale
préoccupation. Face à ses exigences de plus en plus pressantes et à celles de ses hommes, le
roi d'Aragon finit par lui donner le comté de Borja, avec les châteaux de Borja et de Magallon
et les vallées d'Elda et de Novelda dans le royaume de Valence, à charge pour lui une
nouvelle fois d’occuper le territoire car les troupes castillanes venaient de s’en emparer. Le roi
d’Aragon faisait d’une pierre deux coups ; Du Guesclin devenait son vassal et le roi trouvait
le moyen de se payer une armée aguerrie à moindre frais. Cependant, la pirouette du roi
espagnol n’eut qu’une efficacité limitée. Comme le paiement des soldes promises par Pierre
IV tardait, les routiers de Du Guesclin massacrèrent une partie de la population de Barbastro,
puis entrèrent dans Saragosse. Le roi d’Aragon versa alors toutes les sommes demandées. Du
Guesclin divisa ses troupes. Calveley partit prendre au nom de Du Guesclin la nouvelle terre
de son commandant en chef, tandis que ce dernier et Henri de Trastamare rentraient en
Castille en remontant l’Ebre. Tous deux devinrent rois le 16 mars 1366 : Trastamare, roi de
Castille et de Léon et Du Guesclin, désigné par Trastamare, roi de Grenade, à charge bien sûr
comme d’habitude de conquérir ce royaume alors entre les mains de Musulmans. Le 29 avril,
le nouveau roi de Castille fut couronné à Burgos et selon certains auteurs, il aurait aussi
couronné aussi Du Guesclin. En attendant, Du Guesclin reçut le duché de Trastamare dans les
Asturies ayant appartenu au roi. Une nouvelle fois, Du Guesclin était payé en terres et non en
argent. Les pratiques féodo-vassaliques étaient loin d’être mortes, même si la recherche de
l’argent était devenue une priorité pour les hommes d’armes. Le routier, cet homme d’armes
en rupture de ban, était loin, très loin, de refuser les honneurs et les fiefs distribués par les
souverains en mal d’argent. Les mentalités restaient encore très féodales. Le routier, surtout
lorsqu’il était issu de l’aristocratie militaire, restait friand de terres, de châteaux et de droits
seigneuriaux. Charles de Blois, Charles V et Henri de Trastamare le comprirent. Ce dernier,
par la distribution de très nombreux fiefs espagnols, provoqua ce que l’on nomme la
Révolution Trastamarienne, c’est-à-dire la création d’une nouvelle noblesse castillane. Du
Guesclin était alors placé au sommet de cette nouvelle aristocratie. Exilé d’une Bretagne alors
aux mains d’un duc haï, méprisé par les conseillers de Charles V, presque excommunié par le
pape, titré mais ruiné par ses rançons, il est plus que vraisemblable que Bertrand du Guesclin
et ses proches aient décidé de s’installer en Espagne où le Trastamare leur donnait tout : titres
prestigieux, terres, châteaux, vassaux, or et argent. Duc de Trastamare, Du Guesclin, en droit
féodal, était devenu l’égal du duc de Bretagne.
Henri de Trastamare pouvait alors compter sur une totale fidélité de Du Guesclin. Leurs
destins étaient alors étroitement liés. Le roi légitime de Castille, Pierre le Cruel, ne pouvait
résister à ces routiers alors considérés comme les meilleurs hommes d’armes de l’Occident
chrétien. Il trouva refuge en Aquitaine auprès du Prince noir, Edouard d’Angleterre, prince
héritier d’Angleterre. Les principales cités castillanes, Tolède, Cordoue, Séville, ouvrirent
alors leurs portes à Henri II de Castille. La guerre était finie. Le nouveau roi licencia les
troupes inutiles, surtout anglaises, ne gardant auprès de lui que Du Guesclin et ses hommes.
Du Guesclin, nommé connétable de Castille, soit le chef de toute l’armée d’Henri II, se
dirigea en premier lieu vers son duché de Trastamare. Cependant, il dut faire demi-tour car le
Prince noir arrivait. Pierre Le Cruel avait trouvé en Edouard d’Angleterre un allié. Il avait
marié sa fille aînée et héritière au frère cadet du Prince noir, Jean de Gand, faisant de lui le
futur roi de Castille et de Léon. Les routiers anglais, alors licenciés, avaient rejoint leurs
princes naturels. Du Guesclin fit vainement fermer les cols pyrénéens. Pourtant, son cousin et
ami, Olivier de Mauny avait fait prisonnier le roi de Navarre, Charles II le Mauvais, afin de
l’obliger à fermer ses frontières avec l’Aquitaine (octobre 1366). Une autre mauvaise nouvelle
parvint encore à Du Guesclin. Les routiers, qui avaient reçu le soutien du duc d’Anjou, gendre
de Jeanne de Penthièvre, alors lieutenant de son frère, le roi de France, en Languedoc, et
principal allié de Du Guesclin à la cour de Charles V, avait été vaincus par le Prince noir. Ce
fut à son tour de l’être à la bataille de Najera (le 3 avril 1367). Les Castillans d’Henri II ne se
montrèrent pas à la hauteur. Une nouvelle fois, Du Guesclin était prisonnier des Anglais qui le
gardèrent précieusement au château de Condat, près de Libourne. Selon le chroniqueur
Cuvelier, grand seigneur, il était alors deux fois comte et une fois duc, il aurait fixé lui-même
sa rançon à 100 000 doubles de Castille, soit 86 000 florins de Florence, c'est-à-dire 460 kilos
d'or. Il ne faut pas exagérer l’inconscience de Du Guesclin. Il avait peut-être des titres
équivalents à ceux de Charles de Blois, mais les rançons demandées n’avaient rien
d’équivalent. Les Anglais avaient demandé à ce duc de Bretagne quelques 700 000 florins.
Edouard d’Angleterre savait qu’il fallait fixer une rançon raisonnable pour Du Guesclin, en
espérant qu’elle soit payée avec difficulté afin de retarder ses opérations militaires. Peine
perdue car Du Guesclin, pour ses employeurs, était devenu indispensable. Ils en payèrent le
prix. Le roi de France, toujours pingre, refusa de donner et prêta seulement 30 000 doubles.
Henri de Trastamare lui fournit un de ses prisonniers les plus riches et les plus dangereux, son
cousin, le roi de Majorque, qui devait lui permettre de verser un autre tiers. Ce roi était aussi
roi de Naples par son mariage. Ce don permettait aussi à Du Guesclin de faire pression sur
Pierre IV d’Aragon pour lui faire payer les sommes d’argent qu’il lui devait encore, d’autant
plus que les anciens compagnons anglais de Du Guesclin lui réclamaient des sommes d’argent
énormes selon les contrats passés en 1366 pour avoir gardé en son nom ses châteaux
aragonais et avoir fait la guerre en Aragon avec lui. Mais le cadeau d’Henri de Trastamare
était quelque peu empoisonné : le roi de Majorque, après être resté prisonnier par Pierre IV
d’Aragon pendant quatorze ans dans une cage de fer, était devenu fou ou presque. Le salut de
Du Guesclin vint en fait des plus riches seigneurs bretons, Jeanne de Penthièvre, le vicomte de
Rohan et le seigneur de Laval et de Vitré, ainsi que de son épouse, Tiphaine Raguenel, qui
versèrent une avance pour sa rançon. Il fut relâché le 27 décembre 1367 mais avant il avait dû
prêter serment de ne plus reprendre les armes tant que toute sa rançon ne serait pas payée, ce
qui fut fait le 25 avril 1368.
Guère bonne après la bataille d’Auray, sa situation financière devint catastrophique. Son
comté de Longueville était hypothéqué. Ses terres bretonnes étaient menacées par le nouveau
duc Jean IV qui n’attendait que la première occasion pour les confisquer. Du Guesclin vendit
ce qui n’était pas nécessaire, et en tout premier lieu les vallées d'Elda et de Novelda pour 40
000 florins d'or au roi d'Aragon. Jusque là, Du Guesclin restait peu ou prou un chef de guerre
dans la tradition féodale et chevaleresque. Il dirigeait des troupes que l’on peut qualifier de
féodales, même si leur recrutement laissait la part belle aux routiers. Lui-même devenu grand
seigneur, il était entouré de ses parents et de ses vassaux, mais aussi d’autres grands
seigneurs, surtout bretons. Il faisait la guerre au nom du roi de France ou du duc de Bretagne,
portant des titres prestigieux et officiels de lieutenant de ces souverains dans telle ou telle
région. Libéré, Du Guesclin se comporta comme un chef routier, comme le chef des routiers
qui avaient reflué d’Espagne vers le Midi de la France. Cependant, une nouvelle fois, Du
Guesclin put compter sur le système féodal et sur sa « dame », Jeanne de Penthièvre. Pour lui,
elle fut toujours sa duchesse de Bretagne, sa suzeraine. Ses accords et contrats stipulaient
qu’au cas où Jeanne de Penthièvre ou ses héritiers venaient à l’appeler, il quitterait
immédiatement ses fonctions et opérations militaires en cours pour les secourir car c’était son
devoir de vassal. Il ne faut pas oublier qu’en tant que seigneur de Broons, il était le vassal
direct de Jeanne de Penthièvre, qui selon le premier traité de Guérande (1365), avait non
seulement conservé son titre ducal mais aussi l’ensemble de son patrimoine personnel lui
venant de son père et de sa mère, soit tout le Trégor et le Penthièvre.
Du Guesclin ne fut donc pas abandonné en 1367. Louis d’Anjou, qui avait de grandes
ambitions, le prit à son service, d’autant que la guerre avec les Anglais avaient recommencé.
Les troupes du Prince noir avaient effectué des incursions en Languedoc. Par ailleurs, il fallait
faire évacuer les routiers qui infestaient cette dernière région. Louis d’Anjou désirait
s’emparer de la Provence que sa lointaine cousine, la reine de Naples, avait du mal à
contrôler. Du Guesclin et les 2 000 hommes dont de très nombreux routiers bretons qu’il avait
entraînés avec lui sur son chemin où il rejoignit Louis d’Anjou le 7 février à Nîmes. Tarascon
fut prise le 22 mai. Villeneuve-les-Avignon, cité pontificale, se retrouva assiégée. Le pape qui
était alors rançonné le prit très mal et excommunia le 1er
septembre Du Guesclin qui pour lui
n’était plus qu’un dangereux chef routier. Les routiers firent tant de dégâts que la reine de
Naples, le pape et Louis d’Anjou trouvèrent un accord. Du Guesclin fut alors privé d’emploi.
Pour peu de temps car à l’instigation du duc d’Anjou, Charles V l’envoya en Espagne, en
juillet 1368, afin de permettre la restauration d’Henri de Trastamare. Le roi Pierre IV
d'Aragon, qui avait un très mauvais souvenir du dernier passage de Du Guesclin et de ses
routiers, décida de l'en détourner en lui proposant de partir en Sardaigne afin de réduire à
néant la révolte du Juge d'Arborée (accord conclu à Barcelone d'octobre 1367). Cependant, le
projet échoua car le roi d’Aragon se montra aussi retors que le roi de France. L’argent prévu
pour Du Guesclin alla directement dans la bourse de sir Hugh Calveley qui réclamait
l’exécution de son contrat passé avec lui avant la campagne de 1366. Pierre IV vit ses troupes
balayées à Pallars en Catalogne par les troupes de Du Guesclin, celles qu’il amenait de
France, mais aussi celles qui étaient restées garder ses châteaux aragonais. La menace fut si
terrible que, de leur côté, le roi et la reine de Navarre, pour l’apaiser, trouvèrent 26 000 florins
à lui verser, sans compter le don du château normand de Tinchebrai. Après avoir rejoint Henri
de Trastamare à Orgaz, en mars 1369, il réussit à assiéger Pierre Le Cruel qui s’était enfermé
dans son château de Montiel. Les circonstances demeurent obscures, mais Pierre Le Cruel
rencontra, peut-être dans la tente même de Du Guesclin, son demi-frère qui l’assassina de ses
propres mains. Le grand auteur Chaucer mentionne que le roi de Castille fut tué par le breton
Olivier de Mauny. Du Guesclin, et ses Bretons, devinrent une nouvelle fois des faiseurs de
roi. Henri II de Castille les couvrit de biens. En remplacement du duché de Trastamare, le roi
lui octroya, le 4 mai 1369, les villes et châteaux de Molina, de Soria, d’Atienza, d’Almazan,
de Deza, ainsi que les villes de Moron et de Monteagudo. Du Guesclin fut une nouvelle fois
duc, mais cette fois-ci de Molina. Ce duché et la région de Soria se trouvaient proches du
comté de Borja alors occupé par ses Bretons. Du Guesclin constitua une principauté d’une
importance stratégique considérable puisqu’elle contrôlait les royaumes de Castille, d’Aragon
et de Navarre.
Le duché de Molina était bien sûr occupé par les Aragonais qui y furent très rapidement
délogés (reddition de Soria le 26 juin 1369). Henri II de Castille appela son connétable, qui
était un Grand de son royaume, afin d’établir la suprématie castillane dans toute la péninsule
ibérique. A l’été 1369, le roi du Portugal qui s’était emparé de la Galice dut l’évacuer et vit
ses cités portugaises de Braga et de Bragance prises par Du Guesclin. Ces succès
provoquèrent la coalition des autres souverains ibériques, les rois de Grenade, de Navarre et
d’Aragon, qui très vite, pour ces deux derniers, renoncèrent à leurs prétentions devant
l’avancée des troupes de Du Guesclin.
Du Guesclin, connétable de France.
Ces souverains durent être soulagés lorsque le roi de France, Charles V, l’appela pour
combattre les Anglais car en effet la guerre avait repris. Pour être exact, Du Guesclin vint au
secours non seulement du duc d’Anjou, gendre de Jeanne de Penthièvre, sa dame, alors très
menacé en Languedoc par les Anglais de Guyenne, mais encore des terres de sa dame, en
Limousin et en Périgord. Il ne put empêcher le massacre des habitants de Limoges (19
septembre). La situation devint si dangereuse que, malgré sa réputation de chef routier auprès
de l’entourage du roi de France, Bertrand du Guesclin devint le 2 octobre 1370 connétable de
France, c’est-à-dire chef des armées royales. Officiellement, il était le second après le roi. Il
devait cette prodigieuse ascension sociale à la pression du duc d’Anjou et à ses propres
talents. Il avait montré sa capacité à rassembler et à se faire obéir des routiers. La guerre avait
changé de visage. La chevalerie française avait été décimée sur les champs de bataille. On
s’était enfermé dans ses châteaux et dans des cités que l’on avait fortifiées comme on avait pu.
Les Bretons, et surtout ceux de Du Guesclin, étaient devenus les meilleurs guerriers de leur
temps, capables de se mobiliser, de chevaucher longuement et rapidement, de prendre les
forteresses. Bref, les Bretons étaient efficaces. Et Du Guesclin se montra d’emblée cette
efficacité non seulement au roi de France, mais à ceux qui l’avaient fait nommer. Tandis que
son second, Olivier de Mauny, reçut la charge de défendre le Limousin de Jeanne de
Penthièvre, il se dirigea vers la Normandie et vers Pontorson, place dont il était le capitaine,
place qui avait vu ses débuts, place d’où partaient des expéditions pour défendre le pays de
Dinan et le Penthièvre appartenant encore à Jeanne de Penhièvre, pour contrôler la Basse-
Normandie et les terres du Maine et de l’Anjou alors au duc d’Anjou. Le 24 octobre 1370, il
contracta une alliance avec Olivier de Clisson, brillant capitaine breton, éduqué en Angleterre,
qui avait permis au duc Jean IV de Bretagne de monter sur son trône, mais qui venait de se
tourner vers le roi de France afin de récupérer ses importants fiefs et châteaux bretons,
normands et angevins. Du Guesclin chassa les Anglais et leurs alliés les soldats du roi de
Navarre (surtout des Gascons) de ces régions en remportant la bataille de Pontvallain (4
décembre 1370). Il se tourna, pour faire de même, vers le Limousin, mais échoua devant
Ussel en Corrèze en février 1371. Comme Conches (Eure), alors aux mains des Navarrais,
menaçait Paris et son propre comté de Longueville, il revint en Normandie avant de repartir,
laissant le siège suivre son cours, pour la Bretagne et un nouveau siège, celui de Bécherel,
place anglaise, rappelons-le, voisine de Broons, fief patrimonial de Du Guesclin. Après avoir
mis en place ce dernier siège, il fit demi-tour pour en finir avec Conches, prise au début
février 1372. De là, il se rendit à Paris pour assister à l’adoubement de son filleul, un prince
royal, Louis de France, futur duc d’Orléans.
A Paris l’attendait l’armée royale. Il était en effet redevenu un grand seigneur, un chef de
guerre convenable pouvant commander à l’armée féodale royale. A l’été 1372, il se trouva
maître du Poitou, de l’Aunis et du Saintonge. Il reçut en récompense du roi la terre vendéenne
de Fontenay-le-Comte. Cependant, on peut penser que son but consista à débarrasser de la
menace anglaise les voies de communication entre le Limousin et les territoires au Nord de la
Loire qu’il contrôlait. Fort de ses succès, il ne lui restait plus qu’à se débarrasser d’un duc de
Bretagne alors sous l’emprise des Anglais (Jean IV s’allia au roi d’Angleterre, son beau-père
en juillet 1372). Le duc vit la menace lorsque le connétable arriva à Rennes (en novembre) et
se soumit à l’autorité du roi de France. Du Guesclin retourna en Poitou avant de recevoir un
véritable triomphe à Paris. Sa gloire en France était faite. Il décida de vendre ses biens
espagnols, dont son duché de Molina. Alors qu’il en finissait avec les Anglais en Poitou
(victoire de Chizé et prise de Niort), d’autres Anglais débarquèrent à Saint-Malo (mars 1373).
L’intervention de Du Guesclin en Bretagne fut quasi immédiate d’autant plus que sa région
natale se trouvait menacée. Le duc de Bretagne comprit que son sort était scellé et s’enfuit en
Angleterre. Du Guesclin fit le tour de la Bretagne laissant ses hommes occupés les places-
fortes ducales. Seule Brest, principale forteresse anglaise, lui résista (août 1373). Il devint
l’homme fort de Bretagne, d’autant plus qu’il se remaria - Tiphaine Raguenel, sa première
épouse - étant décédée, avec une très riche héritière issue de la haute noblesse du royaume de
France, Jeanne de Montmorency-Laval, dame de Tinténiac, de Bécherel et de Châtillon-en
Vendelais. Appelé dans le Midi auprès du duc d’Anjou –le Languedoc s’était révolté -, il
pouvait partir tranquille car ses amis et ses hommes administraient la Bretagne. Il en profita
pour sécuriser la frontière anglo-française en Guyenne, mais surtout en Périgord, là, faut-il le
rappeler, où Jeanne de Penthièvre avait d’importants fiefs. On ne sait ce qu’il fit lorsque la
paix revint par la trêve de Bruges, mais il passa les années 1375 et 1376 entre Paris, la
Bretagne-Basse-Normandie et le Limousin-Périgord en allers et retours incessants. Il lui
fallait administrer la Bretagne, occuper à la cour du Roi son rang de connétable et chasser les
dernières garnisons anglaises récalcitrantes en Poitou.
Dès la trêve de Bruges achevée, il reprit ses opérations. Il remporta la bataille d'Eymet
(Dordogne) le 1er
septembre 1377 contre les Anglais et les places-fortes anglaises frontalières
avec le Périgord et l’Agenais tombèrent les unes après les autres. Cependant Du Guesclin
connut de graves problèmes financiers. Charles V ne payant pas, le Connétable dut solder ses
troupes avec ses propres deniers. Il vendit son hôtel parisien de Cachan, ses fiefs en Poitou de
Montreuil-Bonnin et de Fontenay-le-Comte et attaqua les châteaux normands du roi de
Navarre. A l’été 1378, toute la Normandie se retrouva entre ses mains, sauf Cherbourg devant
laquelle il mit un siège. Le débarquement anglais du duc de Lancastre l’obligea à mettre un
second siège devant Saint-Malo. Il faut aussi mentionner que ses hommes continuaient
d’assiéger Bécherel et Brest.
L’affaire de Bretagne.
De ses efforts, il n’obtint du roi de France que la terre bretonne de La Guerche, confisquée à
Jean IV et surtout l’annonce de l’annexion du duché de Bretagne (décembre 1378). Le roi de
France refusait donc de redonner le duché à Jeanne de Penthièvre. Le Connétable perdait sa
tutelle sur la Bretagne. Beaucoup de ses hommes devenaient les vassaux directs du roi de
France et à ce titre lui devaient le service militaire gratuit. Le manque à gagner pour
l’aristocratie militaire bretonne qui profitait de cette guerre interminable entre les rois de
France et d’Angleterre était considérable. Alors à Pontorson, il ne fit rien contre ses amis, ses
parents, ses hommes qui s’étaient constitués en Ligue et qui avaient décidé d’aller supplier
Jean IV de revenir occuper le trône breton. Convoqué à Paris par le roi de France, vilipendé
pour son inaction par les conseillers du souverain, il aurait voulu rendre son épée de
connétable et en aurait été empêché par l’intervention du duc d’Anjou. De retour en Bretagne,
alors qu’il disposait d’importantes troupes, il ne fit rien pour empêcher Jean IV de débarquer
en Bretagne, près de la Tour Solidor le 10 août 1379. Il est vrai que même Jeanne de
Penthièvre s’était ralliée au duc.
Du Guesclin pouvait être rassuré. Ses hommes et ceux d’Olivier de Clisson, son allié,
quadrillaient la Bretagne ; Jean IV n’ayant comme refuges que ses terres patrimoniales
montfortistes de Guérande et de Vannes. La Bretagne appartenait encore au parti de Jeanne de
Penthièvre, sa dame. Quittant Pontorson, il se dirigea alors vers le Berry où l’attendait des
troupes royales puis vers l’Auvergne. Châteauneuf-de-Randon en Lozère, forteresse
secondaire, se rendit lorsque Bertrand du Guesclin rendit l’âme le 13 juillet 1380. Des
rumeurs d’empoisonnement se propagèrent. Toutefois, son agonie dura un certain temps
puisque le 9, il avait dicté son testament, suivi d’un codicille. Ses restes ne laissèrent pas
indifférent car le couvent franciscain du Puy eut le privilège d’inhumer ses entrailles. Ses
chairs revinrent aux Dominicains de Montferrant. Son cœur fut placé dans l’église
franciscaine de Dinan, et transféré après la Révolution en l’église Saint-Sauveur de Dinan. Le
roi Charles VI de France ordonna de placer ses os dans la nécropole royale de Saint-Denis.
Une cérémonie grandiose y fut organisée réunissant toute la famille royale et la fine fleur de
l’aristocratie militaire. Du Guesclin était devenu le neuvième preux. Son comportement de
routier était oublié et ne restait que l’infatigable grand connétable de France aux talents
militaires exceptionnels.
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Jean IV
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première guerre civile de Castille :
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Charles de Navarre
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Hugh Calveley
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Bataille de Montiel
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Olivier de Clisson :
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Du Guesclin, connétable :
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bataille de Pontvallain :
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Tombeaux de Du Guesclin : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://fr.topic-topos.com/image-
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Les campagnes militaires de Du Guesclin
Ile du Guesclin, commune de Saint-Coulomb, entre Saint-Malo et Cancale.
Jeanne de penthièvre.
Gisant de Jeanne de Penthièvre, chapelle de Commynes, musée du Louvre.
Bataille d’Auray
« Le duc de Bretagne Jean IV et ses conseillers », dans les Chroniques de Jehan Froissart. B. M.
Besançon, MS 865, f. 408 v° (détail).
Charles de Navarre haranguant les Parisiens. Grandes Chroniques de France (Bibliothèque nationale
de France).
Cénotaphe de sir Hugh Calveley, Tour de Londres.
Bataille de Montiel, miniature extraite des Chroniques de Jehan Froissart, BnF.
Du Guesclin recevant l’épée de connétable du roi Charles V, Miniature de Jehan Fouquet (BnF), XVe
siècle.
BnF, Manuscrits Français 73, fol. 386, Grandes chroniques de France, Paris, XIVe-XVe siècles.
Voir le texte.
Olivier de Clisson, tombeau.
Bataille de Pontvallain et le couronnement du pape Grégoire XI, Chronique de Jehan Froissart,
Bibliotheque nationale de France, MS Fr. 2643, fol. 382.
Tour solidor
TABLEAU DE NICOLAS-GUY BRENET - "LA MORT DE DU GUESCLIN"
Ses tombeaux
B. DU GUESCLIN A LA BASILIQUE DE ST DENIS (STATUE)
Le tombeau de Du Guesclin en l’église Saint-Sauveur de Dinan :
Tombeau de Du Guesclin à Châteauneuf-de-Randon.
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