Sarkozy n'est pas marocain - Maroc Hebdo

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Crime de guerre MarocHebdo INTERNATIONAL www.maroc-hebdo.com N°824 du 30 janvier au 05 février 2009 MarocHebdo Maroc 15 DH - France 3 Euro - Espagne, Belgique, Allemagne et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,75 $ Justice pour les milliers de morts et de blessés palestiniens à Gaza Ehud Barack, Tzipi Livni et Ehud Olmert, le 10 novembre 2008, à la Knesset. Sarkozy n’est pas marocain Une_824_1 28/01/09 18:18 Page 1

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Crime deguerre

MarocHebdoI N T E R N A T I O N A Lwww.maroc-hebdo.com N°824 du 30 janvier au 05 février 2009M

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Maroc 15 DH - France 3 Euro - Espagne, Belgique, Allemagne et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,75 $

Justice pour les milliersde morts et de blesséspalestiniens à Gaza

Ehud Barack, Tzipi Livni etEhud Olmert, le 10 novembre2008, à la Knesset.

Sarkozy n’est pas marocain

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SOMMAIREMAROC HEBDO INTERNATIONAL - 17e ANNÉE - N°824 du 30 janvier au 05 février 2009

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ActualitéLa nomination de 37 walis et gouverneursLLee nnoouuvveeaauu ssoouufffflleeLes ministres islamiques de l’information à RabatCCoorrrriiggeerr ll’’iimmaaggee vvééhhiiccuullééee ssuurr ll’’IIssllaammAbdelilah Benkirane répond au 1er ministre au sujetde l’aide à Gaza““LLee PPJJDD nn’’eesstt ppaass ddeerrrriièèrree llaa ddéécciissiioonn rrooyyaallee””La chronique de Mustapha SehimiLLaa rruuee aarraabbeeBilan 2008 et plan 2009 du ministère de l’EmploiUUnn ttoonn ooppttiimmiisstteeLe mystérieux virus des maquis algériensAAll QQaaïïddaa ss’’eessssaayyee aauuxx aarrmmeess bbiioollooggiiqquueess

CouvertureJustice pour les milliers de victimes à GazaCCrriimmee ddee gguueerrrreeKhalid Sefiani, avocat au barreau de Rabat““LLeess ccrriimmiinneellss iissrraaéélliieennss rrééppoonnddrroonntt ddee lleeuurrss aacctteess””Le mythe fondateur du bellicisme sionisteIIssrraaëëll,, llee ssyynnddrroommee dd’’AAmmaalleekk

PolitiqueRealpolitik et banalisation des relations Paris-RabatSSaarrkkoozzyy nn’’eesstt ppaass mmaarrooccaaiinnConseil des Oulémas pour les Marocains d’EuropeLLee MMaarroocc rreennffoorrccee ll’’eennccaaddrreemmeenntt ddeess MMRREESortie peu honorable pour la ministre de la Justice LLeess aammoouurrss ppeerrdduueess ddee RRaacchhiiddaa DDaattii

ÉconomieLes exportateurs marocains livrés à eux-mêmesLLaa ttoommaattee mmaarrooccaaiinnee ddaannss llee rroouuggeeTanger-Med: Nissan renonce, Renault resteLLee cchhaauudd eett llee ffrrooiiddLa crise du tourisme s’est installée pour de bonLLee MMaarroocc ppeeuutt--iill rreennvveerrsseerr llaa tteennddaannccee ??Palmeraie ouvre un nouveau spa à MarrakechDDeess ssooiinnss aauuxx ssttaannddaarrddss lleess pplluuss eexxiiggeeaannttss

Société et cultureDes kidnappeurs d’enfants sévissent près de RabatLL’’eennffaannccee vvoollééee ddee RReeddoouuaanneeLe paraphénylène diamine, un poison en vente libre LLeess ddaannggeerrss dduu ttaattoouuaaggee aauu hheennnnééNadia Lalami, nouvelle coqueluche du tennis marocainEEllllee mmoonnttee,, eellllee mmoonnttee NNaaddiiaaFestival cinéma et migrations d’Agadir TTaappiiss rroouuggee ppoouurr ll’’iimmmmiiggrraattiioonnLa chronique de Driss FahliLL’’ééttrraannggee ffrruuiitt

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•INDH

Plus d’un milliard de dirhamspour CasablancaQuelque 1,181 milliard

de dirhams ont étéinjectés dans les projetsréalisés, entre 2005 et2008, dans la région duGrand Casablanca dansle cadre de l’Initiativenationale de développe-ment humain (INDH).C’est ce qui ressort d’unerencontre présidée, mer-credi 28 janvier 2009par le nouveau wali de larégion, MohamedHalab.Ces projets concernentl’accès aux équipements et servicessociaux de base, les activités génératricesde revenus, l’animation culturelle et spor-tive et le renforcement des capacités loca-les dans l’action sociale. Notons que26.000 personnes vivent dans une situa-tion précaire et que les projets program-més visent à améliorer les prestationssanitaires dans le secteur public, à pro-

mouvoir la santé soli-daire, la lutte contre lecancer, les drogues et lamendicité.M. Halab a égalementrappelé que dans le cadredu programme de réor-ganisation des marchésanarchiques dans larégion, 658 vendeursambulants ont bénéficiédes projets de réhabilita-t ion des marchésChteiba et Dakhla. Ceprogramme sera étenduen 2009 à d’autres mar-

chés notamment dans les préfectures ElFida, Anfa et Moulay Rachid. Le pland’action porte sur la mise sur pied decomplexes commerciaux à l’instar de cequi a été fait à Sidi Moumen et Bernoussiet l’organisation d’espaces structurés etéquipés pour les travailleurs manuels telsles plombiers, électriciens et autres.

• TRAFIC DE DROGUEÀ NADOR

92 suspectsdevant le jugeJamal SerhaneLes suspects dans l’affaire du réseauinternational de trafic de drogue deNador se suivent… mais on ne sait s’ilsse ressemblent. Aucun élément en effetn’a filtré à ce jour sur l’identité despersonnes impliquées dans ce dossier. Apeine a-t-on appris que treizenouvelles personnes ont été déférées,du 25 au 28 janvier 2009, devant lejuge d’instruction près la Cour d’appelde Casablanca, dans le cadre de lapoursuite des investigations. Ce quiporte à 92 le nombre total despersonnes présentées, jusqu’à ce jour, à

la justice dans cette affaire. Dans le lot,22 civils, dont deux avocats de Nador,29 éléments de la marine royale, 17éléments de la Gendarmerie royale, 23éléments des Forces auxiliaires et unélément des Forces armées royales.Ils sont poursuivis pour leur implicationprésumée dans «la constitution d’unebande criminelle, trafic internationalde drogue, corruption et complicité decorruption et non dénonciation dedélit». En attendant, Jamal Serhane aordonné leur mise en détention, la misesous scellé et le gel de leurs biensmobiliers et immobiliers, ainsi que deleurs comptes bancaires et ceux deleurs conjoints et descendants.

Mohamed Halab.

• L’ANCIEN ÉVADÉ DE KÉNITRA EXTRADÉ D’ALGÉRIE

Hicham Alami auditionné par un juge antiterroriste

Hicham Alami, l’un desneuf évadés de la pri-

son centrale de Kénitra enavril 2008, a été auditionné

mardi 27 janvier par le juged’instruction chargé desaffaires de terrorisme à laCour d’Appel de Salé. Il estpoursuivi pour «constitutiond’une bande criminelle dansle but de préparer et commet-tre des actes terroristes dans lecadre d’un projet collectifvisant à porter gravementatteinte à l’ordre public» et«évasion et récidive».Le prévenu purgeait la per-pétuité à la prison de haute

sécurité de Kénitra, en com-pagnie des huit autres co-évadés, pour des affaires enliaison avec les explosionsdu 16 mai 2003 à Casa-blanca.La chambre criminelle prèsle tribunal de première ins-tance de Salé a reporté au 2avril prochain, le procès desept détenus parmi les neufévadés de Kénitra et arrêtésdans plusieurs villes duRoyaume.

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Hicham Alami.

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•SEFROU

Démission collectivedans les rangs du PJD

Tajeddine Baddou, ancien ambassadeur duMaroc à Rome (après Prague, Ottawa et Vienne),

a tenu à apporter une rectification au portrait dujeune Français d’origine marocaine Ali Baddou, dansle numéro précédent de notre hebdomadaire (MHIn°823). Tajeddine Baddou est l’oncle de Ali Baddou,célèbre chroniqueur du PAF, etnon son père comme l’a écrit l’au-teur de l’article. Ali Baddou est eneffet le fils de Saâd Baddou, frèrede Tajeddine et également diplo-mate de longue carrière notam-ment en tant qu’ambassadeur enSuède et en Hongrie.Ali Baddou, agrégé en sciencespolitiques, a en outre une sœur,Ghita, qui prépare son doctorat

dans le même domaine. Concernant le grand-pèrematernel de Ali, celui-ci n’est autre que Haj AhmedBennani, grand nationaliste, a entre autres été direc-teur du protocole royal de feu Mohammed V. Songrand-père paternel, Mekki Baddou, lui aussi figurerenommée de la résistance et militant du parti de l’Is-

tiqlal, s’est longtemps occupé duministère des Habbous et a exercé,entre autres, au sein du secrétariatparticulier de feu Hassan II. A souligner enfin que l’oncle de Alia un fils unique, Nabil, ingénieur et«presque du même âge que Ali»,conclut Tajeddine Baddou. Nosremerciements à M. Baddou pourcet éclairage et toutes nos sincèresexcuses aux concernés.

•BIDONVILLES70 agentsd’autorité déférésdevant le juged’instructionSoixante dix personnesont été déférées devant lejuge d’instruction deCasablanca, en liaisonavec les constructionsclandestines au quartierLahraouiyine. Parmi cespersonnes figurent desagents d’autorité (4 caïdset un khalifa), des auxi-liaires d’autorité (10chioukhs et 3 mokadam),5 éléments des Forcesauxiliaires, 9 gendarmes, 6agents techniques de lapréfecture, 19 civils(promoteurs de lotisse-ments clandestins). Cespersonnes sont poursui-vies pour corruption,réalisation de lotisse-ments immobiliers etconstruction sans autori-sation et escroquerie.

•DROGUELa douane deKénitra détruit 7tonnes decannabisLes services de la douaneont procédé, mercredi 28janvier 2009 à Kénitra, àla destruction de septtonnes de stupéfiantssaisis récemment dansles localités relevant decette région. La destruc-tion de la drogue saisies'est déroulée enprésence de la commis-sion mixte ad hoc et sousla supervision du Parquet.Cette opérationdémontre la volonté sanséquivoque des pouvoirspublics de contrecarrer letrafic des stupéfiants.

71 membresdu Parti de

la Justice et deDéveloppement(PJD) à Sefrouont présenté,lundi 26 janvier,une démissioncollective ausecrétariat généralde cette forma-tion pour absencede démocratiei n t e r n e .Une lettre desdémissionnairesexplique que leur

décision a été prise pour protester contre l’ingérence du Mouvementunicité et réforme (MUR) dans les affaires internes du parti et dans laconstitution du secrétariat provincial de Sefrou. D’après MohamedRadi, l’un des signataires de cette lettre, la démission vise à attirer l’at-tention sur les tentatives de porter atteinte à la crédibilité du parti. Il arappelé que rien n’a été fait pour remédier à cette situation malgré lespromesses formulées par le secrétaire général du parti dans ce sens.

STMicroelectronics:suppressionsd’emplois auMarocLe numéro un européendes composants électro-niques, STMicroelectro-nics, a annoncé mercredi28 janvier «4.500 réduc-tions nettes d’emplois»en 2009. «Les départs sedécomposent en 1.100postes en moins enAmérique du Nord,1.600 en Asie et le soldede l’effort concernera lespays d’Europe et de laMéditerranée», dont1.300 postes au Marocet à Malte, a indiquéCarlo Bozotti, le PDG dugroupe. Au Maroc, STMi-croelectronics emploieplus de 4.500 personnes,reparties entre le pôleindustriel de Casablanca(à Aïn Sebaâ et Bous-koura) et celui de larecherche et développe-ment, à Rabat.

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• PRÉCISION

Ali n’est pas le fils de Tajeddine Baddou

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Tajeddine Baddou.

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•AFGHANISTANL’armée française vireun soldat musulmanIl refusait de combattre ses“frères” musulmans enAfghanistan. Un militairefrançais du 501-503e régi-ment de Mourmelon (nord-est), dont l’identité n’a pasété dévoilée, vient d’êtresanctionné par son état-major: après 40 joursd’arrêt, son contrat d’en-gagé volontaire a été résilié.En 2008, deux autressoldats de confessionmusulmane avaient refuséde servir en Afghanistan. Unmilitaire du même régi-ment de Mourmelon y estfinalement parti après avoirété reçu par son chef decorps. Quant au second,appartenant au 1er régi-ment d’infanterie de Sarre-bourg, il est lui aussi revenusur sa décision après avoirrencontré l’aumôniermusulman, mais il n’esttoujours pas parti fauted’avoir pu suivre le stage depréparation.«Ce genre de cas est extrême-ment rare, nous avons en2008 eu trois cas sur 30.000soldats français qui sont enga-gés sur des théâtres d’opéra-tion», a expliqué le colonelBenoît Royal, chef du serviced’informations de l’armée deTerre sur LCI Radio. «Tous leshommes qui entrent dans l’ar-mée et qui choisissent de s’en-gager librement pour défendrela France ne font pas cas deleurs convictions philosophi-ques ou religieuses»,précise-t-il.Selon le colonel Royal,«uneprocédure disciplinaire est sys-tématiquement engagée encas de refus de partir en opéra-tion, aboutissant dans la plu-part des cas à une résiliationde contrat».

Aéronautique:Les Marocainstablent sur 1milliard d’euros dechiffre d’affairesLe secteur de l’aéronau-tique au Maroc, quicompte 65 entreprisesemployant plus de 2.000personnes, compte triplerson chiffre d’affairesactuel pour le porter à unmilliard d’euros d’ici 2012,selon le Groupement desindustriels marocainsd’aéronautique et spatial(Gimas). Le secteurentend égalementdoubler le nombre d’em-plois d’ici quatre ans. Degrands groupes comme lefranco-allemand EADS etl’américain LockheedMartin sont déjàimplantés au Maroc,majoritairement à Casa-blanca et Rabat.

•TÉLÉCOM

ONA et SNI: Un milliardde dirhams pour Wana

Le troisième opérateur en télé-communications, Wana, pour-

suit sa croissance tous azimuts.Après le succès qu’ont connu plu-

sieurs produits lancésrécemment sur le marchécomme le nouveau télé-phone à la carte et l’Inter-net à la carte, le voilà quiencaisse un milliard dedirhams injecté par sesdeux principaux action-naires, ONA et SNI.Ce montant servira àfinancer les nouveaux pro-jets de développement del’opérateur, qui avaitrécemment soumis-sionné pour la nouvellelicence GSM 2G dont ilest apparemment le seulcandidat. Quant à KarimZaz, qui préside aux desti-nées de l’opérateur depuis

sa création, et que certains médiasdonnaient pour partant, il a étéconfirmé dans son poste par lesactionnaires.

Karim Baïna a été nomméprésident du directoire de

Jet4you par le conseil de sur-veillance de la première com-pagnie aérienne privée

marocaine à bas prix. KarimBaïna, jusqu’ici vice-présidentde la compagnie, a intégréJet4you en décembre 2005 entant que directeur commercial,marketing et opérations sol.Jet4you, qui opère avec desavions de type Boeing 737-400et 737-800, dessert les grandesvilles marocaines à partir de vil-les européennes telles Paris,Toulouse, Lyon, Marseille,Milan, Bologne, Bruxelles SudCharleroi ou encore Genève.La compagnie, qui tablait surle transport en 2008 d’environ850.000 passagers, escompte

élargir son réseau à d’autrespays européens pour atteindreun volume de 1,5 million depassagers en 2010. Fondéedans le cadre de l’accord Opensky conclu avec l’Union euro-péenne pour doper le tourismeau Maroc, et active depuis le 26février 2006, la compagnieenvisage d’augmenter sa flottede deux appareils chaqueannée afin d’atteindre dix uni-tés en 2010. Jet4You est la 7ème

compagnie affiliée à TUI Airli-nes, le cinquième transporteureuropéen.

•NOMINATION

Karim Baïna,nouveau président de Jet4You

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Karim Zaz.

Karim Baïna.

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N°824 du 30 janvier au 05 février 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 7

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•HUMANITAIRE

Des avions marocainspour Jamal Debbouze

Une délégation de l’Office national des Pêches (ONP) conduite parson directeur général, Majid El-Ghaïb, se trouve à Boulogne-sur-

Mer (Nord de la France) où elle a visité mercredi 28 janvier le portde la ville, premier centre européen de transformation de poisson.Cette visite offre l’opportunité pour examiner les moyens de déve-lopper un partenariat avec une ville portuaire marocaine ou encore

de créer un centre aquatique de type Nausi-caa à Safi, la ville jumelée avec Boulogne-sur-Mer. Des actions de partenariat port à port,d’échange d’informations et de savoir-faireentre les deux pays ont été également au cen-tre des entretiens. Boulogne-sur-Mer pourraitalors collaborer avec le port de Safi ou aveccelui d’Agadir, un port de pêche de taille simi-laire à Boulogne puisqu’il a fait 40.000 tonnesde poisson blanc en 2008.

C’est un Jamel Debbouzeheureux qui s’est confié à

l’agence officielle MAP le mer-credi 28 janvier 2009 à l’aéro-port Le Bourget. L’humoristes’est dit «très fier et honoré» du«noble geste royal» qui a rendu

possible l’opération humanitaireUn Avion pour Gaza. C’est eneffet à bord de deux avions cargoHercule C130 de l’armée maro-caine affrétés par le Roi Moham-med VI, qu’a été acheminéel’aide collectée par les ONGSecours islamique et Secourspopulaire français à destinationdes populations de Gaza. Dansle lot notamment: 80 lits d’hôpi-taux médicalisés, 50 matelasanti-escarres…Jamel Debbouze, initiateur decette opération, chercherait-il àse racheter auprès de la commu-nauté arabo-musulmane,comme le prétendent d’aucuns,après la polémique enclenchéepar les photos le montrantpriant, kippa sur la tête, devant leMur des Lamentations à Jérusa-lem voilà quelques mois de cela?

• PECHE

Les responsables de l’ONPen visite en France

3 QUESTIONS À

MHI:Vous avez récemment adressé une lettre à ladirection de l’USFP parlant de mise à l’écart de laJeunesse ittihadie.De quoi s’agit-il exactement ? A.El Mehdi Mezouari : En tant que Secrétaire national adjointde la Chabiba ittihadia, j’ai réclamé au nom des membres decette section à connaître par écrit les raisons officielles de ladécision du Bureau Politique de nous exclure de la participa-tion au Conseil National, qui a tenu sa première session aulendemain du 8ème congrès de l’USFP, le samedi 24 janvier2009 au siège du parti à Rabat. Chacun nous a servi uneexplication différente mais aucune n’est convaincante. Toutce que l’on sait, c’est que le Bureau Politique a délégué à unecommission la conception d’un rapport sur les composantesdu Conseil National. Les membres de cette commission ontalors décidé que la Jeunesse ne se ferait représenter que parle coordinateur du secteur de la Chabiba ittihadia, et c’estdiscriminatoire à nos yeux.

Mais est-ce l’organisation de la Jeunesse ittihadie prenaitpart aux réunions du conseil national ?A. El Mehdi Mezouari : Cela fait plus d’une année que leBureau National de la Jeunesse est en effet officiellementhabilité, en vertu des statuts du parti (article 163), à représen-ter les jeunes membres de l’USFP audit conseil. Nous avonsdonc tenu à connaître les motifs de cette mise à l’écart, infra-ction grave au règlement interne du parti, d’une instanceélue démocratiquement. De plus dans une rencontre aussiprimordiale (à l’ordre du jour figurait notamment la procé-dure d’octroi des accréditations pour les prochaines com-munales du 12 juin 2009), tenue le jour même ducinquantenaire du parti de la Rose.

Estimez-vous que les jeunes sont relégués à un rangsecondaire au sein de votre formation politique ? A. El Mehdi Mezouari: Je tiens d’abord à souligner que nesommes pas les seuls à avoir été victimes de cette censureinexpliquée, la section féminine aussi a été interdite de par-ticiper au parlement du parti. Notre revendication est légitime.Nous exigeons à être réhabilités dans notre droit de participa-tion au moins jusqu’à la tenue, au second semestre 2009, dela conférence nationale sur l’organisation du parti. Car,comme vous le savez, le huitième congrès n’a toujours pasvalidé de loi interne, l’actuel règlement date de 2005, annéedu 7ème congrès ittihadi.

Propos recueillis par Mouna Izddine

AHMED EL MEHDIMEZOUARI,SECRÉTAIRENATIONAL ADJOINT DE LAJEUNESSE ITTIHADIE

Majid El-Ghaïb.

Jamel Debbouze.

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•RENCONTRES SUR LE THÈME DES DROITS DE L’HOMME

Une délégation du Parlementeuropéen a été au Maroc

ILS ONT DÉCLARÉ

NAWAL EL MOUTAWAKEL,ministre de laJeunesse et desSports«Le sport nationaln’a pas connu derégression et n’a pasenregistré non plusd’amélioration… »

KHALID NACIRI,ministre de laCommunication,porte-parole du gouvernement«Je ne suis personnellement niintéressé,ni candidat,ni disponible(pour la succession de Ismaïl Alaouià la tête du Secrétariat général duPPS).Place à la nouvelle génération!Ma réponse est définitive »

SION ASSIDON,militant associatif marocain, pro-palestinien

«Aux yeux de beaucoup de gens, je suis un Juif, mais unJuif traître à sa judéité. Le “bon juif”, quoi!». (Tel Quel du24 au 30 janvier 2009)

Une délégation de députés européens,menée par le président de la commis-

sion chargée des relations avec les pays duMaghreb arabe, Carlos José Iturgaiz Angulo,était en visite au Maroc du 25 au 29 janvier,répondant ainsi à une invitation de la Cham-bre des représentants. Au menu, des dis-cussions autour du statut avancé et de la

situation des Droits de l’Homme au Maroc,et particulièrement au Sahara occidental.Le 27 janvier, la délégation s’est ainsi rendueà Laâyoune pour une série d’entretiens. Lesdéputés européens ont rencontré le Wali dela région de Laâyoune-Boujdour-Saqiat AlHamra, un groupe de Sahraouis ayant rega-gné le Maroc, plusieurs anciens prisonniersdu Polisario, les représentants d’associations

de droits de l’homme et de développementet les membres du conseil municipal deLaâyoune. Le lendemain, de retour à Rabat, le vice-pré-sident de la délégation, Alain Hutchinson, asalué les grandes avancées réalisées par leMaroc en matière de consolidation de ladémocratie et des droits de l’Homme. S’ex-

primant lorsd’un entre-tien entre leseurodéputéset les prési-dents desgroupes par-lementaires àla Chambredes représen-tants, M. Hut-chinson aaffirmé queces acquis ontpermis auMaroc d’oc-cuper une

place privilégiée dans la région du Maghreb.M. Hutchinson a par ailleurs insisté sur l’im-pératif de la réouverture des frontières entrel’Algérie et le Maroc pour faciliter la circula-tion des marchandises et des personnesentre les deux pays, dans la perspective dedynamiser le développement économique etsocial dans la région.

LA PHRASE DE LA SEMAINE

MOSTAFA ALAOUI,journaliste à la TVM«Quand certains disent que je suis leporte-voix du régime, j’aimerais leurrépondre que le régime n’a pasbesoin de cela. Je ne suis qu’unjournaliste à la télévision…»

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Des membres de la délégation des députés européens reçus par la présidente de l’OMDH.

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ACTUALITÉ

•LA NOMINATION DE 37 WALIS ET GOUVERNEURS

Le nouveau souffleLes nouvelles nominations

s’accompagnent de la création

de pas moins de treize

nouvelles préfectures et

provinces.

SMMohammed VI a nommé, jeudi22 janvier 2009, trente-sept walis

et gouverneurs dans les différentes pro-vinces et préfectures du Royaume. Ils’agit là de la concrétisation d’une politi-que articulée autour de trois principes:la bonne gouvernance locale, la mise enœuvre effective de la politique de proxi-mité et la réalisation d’un développementrégional intégré.Une nouvelle culture d’entreprise instil-lée de plus en plus dans le département-clé de l’Intérieur, appelé à être un vecteurcentral d’une nouvelle philosophie for-mulée voici plus de neuf ans déjà dans lediscours de référence du Souverain pro-noncé à Casablanca le 12 octobre 1999.Cette philosophie, on s’en souvient, avait

été résumée dans un “nouveau conceptde l’autorité”; autrement dit: servir et nonpas se servir; être à l’écoute des citoyenset des administrés; se mobiliser pour ledéveloppement et le progrès social. End’autres termes, les carrières et les pro-

motions sont désormais régies par lesrésultats enregistrés et non plus par desconsidérations et des paramètres tour-nant largement le dos à cette exigence.

OuvertureAujourd’hui, l’agent d’autorité présenteun profil dont les traits doivent être lesqualités managériales. Le potentiel d’en-cadrement, la disponibilité et l’ouverture,

ainsi que la capacité à prendre en chargel’esprit d’entreprise et l’accompagnementdes réformes.La rotation que traduit cet importantmouvement de walis et de gouverneurspromeut certains, en repositionne d’au-tres tout en intégrant aussi de nouvellescompétences issues du monde économi-que. Ainsi, on relève le retour au poste decommandement de Mohamed Halab,nommé wali du grand Casablanca, lanomination Mohamed Tricha au postede wali, directeur général des affairesintérieures au ministère de l'Intérieur, àla place de Mohieddine Amzazi, quidevient wali, attaché à l'administrationcentrale du ministère de l'Intérieur, ouencore la promotion Mohamed Faouzi,qui était gouverneur de la préfecture deCasa-Anfa, nommé wali de la régionMéknès Tafilalt. Sans oublier la promo-tion remarquable de Abdechakour Raïs,qui du poste de wali de la région ChaouiaOuardigha, est désormais secrétairegénéral du ministère de l'Intérieur. Enfait,c’est l’appareil d’État qui se renforceainsi tout en réorganisant son adminis-tration territoriale et en améliorant sonencadrement.C’est aussi un signe fort de décentralisa-tion que l’on trouve avec la création depas moins de treize nouvelles préfectureset provinces (Ouezzane, Sidi Slimane,Guercif, Driouch, Berrechid, Sidi Ben-nour, Youssoufia, Rhamna, Fkih BenSaleh, Midelt, Tinghir, Sidi Ifni et Tar-faya). Une réforme qui vient à pointnommé à la veille des échéances des élec-tions communales en juin 2009.

Mu.S

Servir; être à l’écoute des citoyens; se mobiliser

pour le progrès social.

SM le Roi Mohammed VI avec les nouveaux gouverneurs et walis.

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• LES MINISTRES ISLAMIQUES DE L’INFORMATION À RABAT

Corriger l’imagevéhiculée sur l’Islam

•CONGRÈS

L’UC dans lesprovinces du Sud

La 8ème Conférence islamique desministres de l’Information a recom-

mandé le parachèvement de la restructu-ration de l’Agence islamiqueinternationale de presse et de l’Uniondes radiodiffusions des pays islamiques(ISBO). Dans le communiqué final decette conférence, les ministres ont misen exergue le contenu du messageadressé par SM le Roi Mohammed VIaux participants et lu par MohamedMouaâtassim, conseiller du Roi, et qui aété adopté comme document de base decette session.Le communiqué appelle les Etats mem-bres qui ne l’ont pas encore fait à adhérerau Fonds de solidarité numérique et àcontribuer à son financement, se félici-tant du projet de la charte de déontologieélaboré par le secrétariat général de l’OCIet incitant les pays membres à examinerledit projet de manière approfondie. La

conférence a recommandé l’activation dela décision de la précédente session rela-tive à la création d’une commissionministérielle pour la mise en place d’unestratégie intégrée sur la communicationavec le monde extérieur en vue de corri-ger l’image véhiculée sur l’Islam.Concernant la cause palestinienne, laconférence a appelé à la coordinationavec le Comité d’Al-Qods et à mettre àprofit la désignation de la ville sainte entant que capitale de la culture arabe pourl’année 2009.La conférence a décidé également d’attri-buer l’organisation de la 9ème sessionau Gabon en 2011. Cette session, tenueles 27 et 28 janvier à Rabat, a examinéplusieurs questions en relation avec ledomaine de l’information et des médiasdans les pays islamiques.

A.A.

8ème Conférence islamique des ministres de l’Information.

L’Union Constitu-tionnelle (UC) aorganisé les 23, 24et 25 janviercourant les congrèsprovinciaux deGuelmim,Assa-Zaget Tata. Les partici-pants à ces congrès,présidés par lesecrétaire généralde l’UC,Mohammed Abied,ont appelé notamment à la mise en placed’une régionalisation intégrée et soli-daire, à l’approfondissement du choixdémocratique et à la promotion descompétences.Les congressistes ont mis l’accent sur lanécessité d’améliorer le côté organisa-tionnel du parti pour mieux affronter lesprochaines échéances électorales.

•VISITE

Le ministre belgede la Coopérationau Maroc

Le ministre belge de la Coopération audéveloppement, Charles Michel, effectue àpartir de dimanche 1er février 2009, unevisite de trois jours au Maroc. Le ministrebelge aura des entretiens avec des membresdu gouvernement et plusieurs hautsresponsables marocains et visitera desprojets dans la ville de Ouarzazate réalisésnotamment dans le cadre de la coopérationavec la Belgique dans les domaines desinfrastructures, de l’eau, de l’assainissementet du développement durable. La visite deM. Michel au Maroc intervient en préludedes préparatifs de la prochaine réunion dela commission mixte qui devrait aboutir à lasignature du nouveau programme indicatifde coopération pour la période 2010-2013,précise la même source.

Mohammed Abied.

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ACTUALITÉ

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journal Al Massae?Abdelilah Benkirane:Oui, mais malheu-reusement, le mal était déjà fait. D’au-tant plus que la mise au point n’a pas étépubliée comme le veulent les règlesrégissant la profession.

Vous avez également envoyé unelettre au Premier ministre suite à soncommuniqué… Abdelilah Benkirane: Effectivement, jelui ai envoyé une lettre pour mettre lespoints sur les i. D’abord pour lui direque l’article d’Al Massae n’engage queson auteur et pour lui expliquer lecontexte de ma déclaration sur lecompte de solidarité avec Gaza. Je lui airappelé que nous l’avions saisi par écritpour lui demander l’ouverture d’uncompte bancaire pour venir en aideaux victimes de l’agression israélienne.

Nous n’avons pas eu de réponse directe de lapart du Premier ministre, mais, le jour del’ouverture du congrès de l’Istiqlal, il aannoncé la décision royale. Mais que l’onsoit clair, le PJD n’est pas derrière la décisionroyale.

D’aucuns parlent d’un nouveau bras de ferentre le palais et le PJD…Abdelilah Benkirane:Ecoutez, les Marocainssont monarchistes et le PJD l’est par essenceet ne changera pas de position. Ensuite,jamais nous ne mettrons en équation lesdécisions et les initiatives du Souverain, etjamais nous ne tenterons de mettre à notreprofit ses initiatives et ses décisions. Ce sontdes décisions dont tout Marocain ne peutqu’être fier. Quant au bras de fer, il n’est quedans l’imaginaire de certains. Et je regretteamèrement cette polémique, qui n’avait paslieu d’être. D’autant plus que le soutien à laPalestine ne se prête pas à la surenchère.

Propos recueillis par N.J.

je n’ai jamais dit que le Parti de la Justice et duDéveloppement a été derrière la décisionroyale de créer un compte spécial d’aide auxPalestiniens victimes de l’agression israé-lienne sur Gaza.En fait, au cours d’une rencontre avec leshabitants de Hay Mohammadi, à Casa-blanca, organisée samedi 24 janvier 2009par la section locale du PJD, j’ai fait une inter-vention de plus de deux heures. J’ai dit, entreautres, que, concernant Gaza, nous n’avionspas fait grand-chose et que les actions duPJD ont été menées dans le cadre de laconcertation avec les autres composantes dela société marocaine. Et que peut-être la déci-sion royale a été prise suite à notre suggestiondans ce sens au Premier ministre.Bien entendu, j’ai utilisé le conditionnel etles précautions d’usage. Mais le journalistedu quotidien Al Massaea servi aux lecteurs sapropre version, donnant lieu à toute cettepolémique.Avez-vous envoyé une mise au point au

Abdelilah Benkirane

soutient n’avoir jamais

insinué que son parti a été

derrière la décision royale

de créer un compte spécial

pour aider les victimes de

Gaza. Entretien.

ACTUALITÉ

•ABDELILAH BENKIRANE RÉPOND AU 1ER MINISTRE AU SUJET DE L’AIDE À GAZA

“Le PJD n’est pas derrièrela décision royale”

Maroc Hebdo International:Lecommuniqué du Premier ministre ausujet du compte bancaire de solidaritéavec Gaza est très dur à votre égard. Ilvous accuse,même sans vous nommer,d’exploiter à des fins politiciennes lacause palestinienne…Abdelilah Benkirane:J’ai effectivement lule communiqué-mise au point du Pre-mier ministre où il souligne entre autresque «les prises de position royales, notoire-ment connues en la matière, procèdent,dans tous les cas et en toutes circonstances,d’une volonté royale sincère. Elles sont mues pardes motivations purement humanitaires, loin detoute influence externe ou d’éphémères consi-dérations conjoncturelles.»Ou encore que «le Premier ministre a notéque certains milieux politiques ont récemmentcolporté des propos donnant à penser que certai-nes parties seraient à l’origine des hautes déci-sions royales exprimant la constante solidaritéde principe du Royaume à l’égard du peuplepalestinien frère, et visant à atténuer ses souf-frances à la suite de la dernière agression israé-lienne contre la Bande de Gaza.» Je peux vousdire que, sur le fond, je ne me sens pas vrai-ment concerné, étant donné que le commu-niqué de la primature répond précisément àce qu’a écrit le journal Al Massae et non àmes propres déclarations.

Quelles ont été alors vos déclarations?Abdelilah Benkirane: Comme je l’ai claire-ment expliqué dans une lettre envoyée auPremier ministre, mardi 27 janvier 2009,

Abdelilah Benkirane.“Cette polémique n’avait pas lieu d’être.”

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La “rue arabe”! Tous les commentateurs recou-rent à cette formule pour expliquer les réactions,réelles ou potentielles d’ailleurs, des peuples del’aire arabe. Et chacun y a va de son couplet, sui-

vant des cheminements propres, pour réduire in fine laréactivité de notre monde à ce fait jugé bien établi etsuffisamment explicatif.Pareille approche n’est pas recevable et sa connotationreste grandement négative et pénalisante. Qu’en est-il,pour commencer, de sa pertinence? Il y aurait donc, demanière pratiquement transversale et par-delà la diver-sité des pays concernés, une sorte de fonds communconstitutif de notre méthodologie et de notre pratique

politiques. Ce serait un tronccommun, propre à notreidentité culturelle, qui ne sedistingue dans les multiplesmodes d’expression possi-bles que par la manifesta-tion dans la rue. Non pas unsit-in pacifique, mais unchœur de vociférationsenflammées, jusqu’au bou-tistes même, où l’emporte-ment émotionnel ne laisse

guère de place à un comportement réfléchi et consé-quent en termes politiques conventionnels. En somme,le degré zéro de la socialisation civique et citoyenne; lapolitique à l’état brut de décoffrage, comme si l’on avaitaffaire à des peuplades primitives d’un autre millénaire.Dans ce schéma, sont allègrement évacués des pansentiers pourtant structurants dans les sociétés politiquesarabes. Ainsi, la société civile, pourtant partie prenantedans cette mobilisation, est globalement évacuée; quandil s’agit de la “rue arabe” c’est l’aspect éruptif -en ter-mes géologiques ou cliniques- qui prévaut, ignorantcette composante. Pas davantage les partis politiques nesont pris en considération. Seul est mis en relief, demanière exclusive, un corps sui generis fait de clameurspoussant au maximalisme matiné à l’occasion d’anar-chisme anti ou hors-système.Le traitement de ce symptôme est décliné différemmentsuivant les acteurs. Pour les régimes en place, il n’y a pra-tiquement pas d’autre choix que de tenter de contenir cephénomène. Difficile d’interdire des manifestations desolidarité en faveur de l’Irak -comme en février 1991 ou

En marge de l’agression israélienne de Gaza

La rue arabeau printemps 2003- ou de la Palestine tant il est vraique c’est un élan qui vient des profondeurs des peu-ples. De plus, en laissant faire, non sans vigilance etalerte renforcée, ils en tirent quelque bénéfice politiqueau dedans et au dehors. Au dedans parce que cela permet d’aérer et de réguler larespiration et les émotions du corps social. Au dehorsaussi: à bon compte, une telle posture veut égalementtraduire une solidarité pouvant être comptabilisée aucrédit d’une politique moyen-orientale sans avoir à sup-porter le coût d’une position diplomatique plus affir-mée. C’est d’autant plus vrai que la fragilité de la plupartdes régimes arabes est sans cesse à la recherche d’une

Par MustaphaSehimi

Que les islamistessoient les plus actifs

dans les manifestationsde la “rue arabe” n’est

pas secondaire.équation combinant le statu quo et l’ordre public, d’uncôté, et la solidarité minimale avec les causes en jeu.Mais la “rue arabe”, telle qu’elle est, génère des effetsinduits. La manifestation devient de plus en plus unacte politique fort; elle se répète et elle donne lieu à unemobilisation exceptionnelle que n’assurent point desthèmes domestiques. Se crée ainsi une forme d’actionpouvant, en telle ou telle circonstance, s’illustrer sur desquestions touchant les conditions de travail et de viedes citoyens. Et les organisations syndicales, dont c’estla mission, peuvent se voir dépassées par l’irradiation dece phénomène. Il y là un bouillon de culture dont lesdéveloppement ne sont pas forcément maîtrisables.Que les islamistes soient les plus actifs dans les mani-festations de la “rue arabe” n’est pas secondaire. Ils ytrouvent l’occasion privilégiée d’être en phase avec lessentiments des peuples; ils y déploient des capacitésd’encadrement et de mobilisation significatives. Ils sedonnent une plus grande visibilité. Et cela leur fournitune boîte à outils pouvant servir à d’autres rendez-vous…

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CHRONIQUE

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par l’Anapec à cet effet. De même qu’en cequi ce qui concerne la création des entrepri-ses par les jeunes s’inscrivant dans le cadredu programme Moukawalati, qui vise àaccompagner les bénéficiaires dans certai-nes étapes de la concrétisation de leur projet.M. Ghmani a précisé que le ministère del’Emploi entend persévérer dans la voie del’accompagnement vers la création d’entre-prises et qu’une action de sensibilisation seralancée le 4 février 2009 en vue de mieuxfaire connaître les actions entreprises parMoukawalati.

ExploitationAbordant la question de l’emploi desmineurs, M. Ghmani a révélé que son dépar-tement a alloué une enveloppe de 2,68 mil-lions de dirhams à la lutte contre l’exploitationdes enfants et qu’il s’agit là d’une nouveautéen la matière. Des mesures concrètes sontprévues à cet effet, à commencer par la sen-sibilisation.Concernant la situation des travailleuses deschamps en Espagne, M. Ghmani a indiquéque l’encadrement dont bénéficie cette opé-ration a permis d’engranger des résultatsprobants. Ainsi, «alors que le taux de retourétait de 20% seulement en 2004, il est passé à95% en 2008». Un chiffre qui explique l’en-gouement que suscitent les Marocaines, lar-gement préférées aux Européennes de l’Estnotamment.Le ministre a également soulevé les condi-tions de travail dans le milieu rural en met-tant en relief l’importance du système deprotection sociale institué en la matière etqui sera appelé à être consolidé dans les pro-chaines phases.

Ismaïl Harakat

sionnelles, prévues cette année. Le ministrea ainsi indiqué qu’il a été procédé au lance-ment de la première tranche du plan dedéveloppement de la formation profession-nelle visant à alimenter le marché de l’emploià la hauteur de 750.000 lauréats et lauréatesdont 650.000 formés par l’Office de la For-

mation professionnelle et de la Promotion del’Emploi, et ce, à l’horizon 2012-2013. M.Ghmani a également insisté sur la questionde l’amélioration des conditions de travail etque, dans ce sens, «plusieurs acquis ont étéenregistrés et seront consolidés par le biais deréseaux de protection sociale au profit des sala-riés». Par ailleurs, et nonobstant une conjonctureinternationale difficile, l’accent sera mis surla promotion de l’emploi, a indiqué le titulairedu département, qui a souligné le rôle joué

ACTUALITÉ

•BILAN 2008 ET PLAN D’ACTIONS 2009 DU MINISTÈRE DE L’EMPLOI

Un ton optimiste

“2009sera l’année de l’exécution deséléments du plan d’urgence

en matière de formation professionnelle”, adéclaré en substance Jamal Ghmani, minis-tre de l’Emploi et de la formation profession-nelle, lors d’une conférence de presse à Rabattenue, mercredi 21 janvier 2009, sous lethème: Bilan 2008; plan d’action 2009. Uneoccasion de passer en revue les réalisationsde son département et les chantiers en cours. Ainsi, au chapitre des acquis, M. Ghmaniconsidère que des avancées significatives ontété faites dans divers domaines d’une grandesensibilité sociale à l’instar de la sécurité dansle milieu du travail, la protection sociale auprofit des travailleurs agricoles, l’encadre-ment des conditions d’embauche des ouvriè-res des champs en Espagne, la formationprofessionnelle, l’exploitation des mineursou encore la préparation des élections profes-

Le ministère entend persévérer dansla voie de l’accompagnement vers la

création d’entreprises.

750.000 lauréats de l’Office de

la formation professionnelle

alimenteront le marché

du travail à l’horizon 2012-

2013, selon le ministre

de l’Emploi.

Jamal Ghmani, ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle.

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l’Intérieur Yazid Zehrouni d’être à l’origine dela disparition soudaine de l’information de lapage web de certains quotidiens. Ou encoresaluent ironiquement «la peste, le nouvel alliédes patrons anti-fanatiques» par des imagesmédiévales de pestiférés.Il faut dire que l’opinion publique algérienneest dans sa majorité très sceptique quant àl’aptitude et à la volonté réelle de son gouver-nement et de ses services de sécurité de venirà bout de l’hydre intégriste (près de 200 per-sonnes sont mortes dans les attaques terro-ristes entre 2007 et 2008 en Algérie).Certains estiment ainsi insuffisant le contrôleopéré sur la vente de produits chimiquesaux particuliers et accusent les proches dupouvoir de jeter des chiffres erronés (sur lenombre réel d’islamistes tués) en pâture à lapresse à la veille de l’élection présidentielle. Alaquelle Abdelaziz Bouteflika se présentepour la troisième fois…

Mouna Izddine

que d’une histoire «inventée de toutes piècespar les services de renseignements algériens».

SilenceCrainte de semer la psychose parmi la popu-lation ou indifférence calculée, du côté desautorités d’Alger, en tout cas, c’est le silenceradio sur ces morts énigmatiques. Les Algé-riens, ayant appris la mort des 40 islamistespar le biais de la presse arabophone de leurpays, soupçonnent carrément le ministre de

40 membres d’Al Qaïda au

Maghreb seraient morts en

Kabylie après avoir manipulé le

virus de la peste bubonique, qui

servirait à confectionner des

armes bactériologiques.

•LE MYSTÉRIEUX VIRUS DES MAQUIS ALGÉRIENS

Al Qaïda s’essayeaux armes biologiques

Pas moins de 40 combattants islamistesont été tués dans un camp d’entraîne-

ment à Yakouren, dans les environs de TiziOuzou, en Kabylie, à une centaine de kilo-mètres à l’est d’Alger. Cette fois-ci, ce ne sontpas les hommes de l’armée de Bouteflikaqui ont terrassé les disciples de OussamaBen Laden terrés dans les hauteurs de lacapitale du Djurdjura, mais un mystérieuxvirus. De la peste bubonique, ou peste noire(transmise par l’intermédiaire des puces derats infectés), croit savoir The WashingtonTimes. Dans une récente édition datant de lami-janvier 2009, le quotidien américainaffirme que la cellule islamiste radicale a étévictime en décembre 2008 d’une mauvaisemanipulation du virus mortel, sur lequel ellemenait vraisemblablement des expériencesdans le but d’élaborer des armes bactériolo-giques nouvelles.La branche d’Al Qaïda aux pays du MaghrebIslamique (AQMI, ex-GSPC) s’essaierait-elleau jihad biologique sous les ordres de sonchef Abou Moussab Abdul Wadud? Pourl’expert de la CIA qui s’est confié au quoti-dien US, cela ne fait aucun doute. Arguantde l’interception d’une conversation entreun émir du groupe de Tizi Ouzou et un chefde la nébuleuse terroriste caché au Pakistan,ledit agent de renseignements américainaffirme que ce dernier a demandé à son“frère” algérien d’isoler urgemment le campcontaminé.Alors, info ou intox ? Pour l’AQMI, qui s’estfendu d’un communiqué virulent datant du20 janvier 2009, il ne s’agit de rien d’autre

L’ex-GSPCs’essaierait-il

au jihadbiologique?

Cheikh Ahmed Abu al-Baraa et le leader du AQMI,Abou Moussab Abdul Wadud.

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ACTULAITÉ

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CRIMEDE GUERR

Ehud Barak,Tzipi Livni et Ehud Olmert, le 10 novembre 2008, à la Knesset

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Abderrahmane Ben Ameur,Abderrahim Jamaï et KhalidSefiani (lire l’entretien pages 22 et23). La justice debout, celle de ladéfense des sans voix, ne pouvaitêtre mieux représentée que par cetrio pour une cause qui constituel’un des plus grands scandales del’histoire contemporaine.Bien qu’elle soit juste et fortementappuyée aux quatre coins dumonde, la démarche n’est pas seu-

lement politiquement osée, maishautement problématique auniveau procédurier. Cette démar-che est-elle recevable par la CPI?C’est toute la question. Israël, toutcomme les Etats-Unis, d’ailleurs,ne sont pas considérés comme des“Etats parties” de cette cour, pourn’avoir pas ratifié les textes de sacréation. L’un des porte-paroles duprocureur de la CPI, Nicola Flet-cher, a d’ores et déjà pris lesdevants en soulignant que «LaCour n’avait pas pour lemoment compétence à Gaza».Il n’empêche. La CPI, de par

Faut-il poursuivre Israëlpour crimes de guerreet crimes contre l’huma-nité? Rien que le pro-noncé de cette

accusation, même interrogatif,apparaît comme un blasphème.On n’accuse pas impunément unÉtat qui jouit de toutes les impuni-tés. On est immédiatement pointédu doigt comme un horrible “anti-sémite”. Depuis le massacre per-pétré par l’armée israélienne contrela population de Gaza, le fait éta-bli de non droit obligeammentaccordé à Israël est en train de selézarder. L’État juif pourrait finalement seretrouver au banc des accusés. Pasmoins de 200 ONG (Organisa-tions non gouvernementales) ontporté plainte contre Israël auprèsde la Cour pénale internationale(CPI).

GénocideLes plaignants humanitaires, maisaussi des juristes en parfaiteconnaissance du droit internatio-nal, sont de toutes les nationalitéset de toutes les cultures. Les avo-cats marocains sont de la partiedans cette dénonciation universelledes actes génocidaires commis parIsraël. Ils sont nombreux. Ils sontunanimes dans leur mouvementd’indignation et de solidarité.Trois ténors du barreau marocain,trois défenseurs en continu desdroits de l’Homme au Maroc, troiscatalyseurs de la proximité maroco-palestinienne dans les piresmoments infligés au peuple dePalestine, se sont naturellementportés parties civiles. Il s’agit de

Justice pour les milliers de morts

et de blessés palestiniens à Gaza.

Pourquoi pasun autre

Nurembergavec au banc

des accusésOlmert, Barak

et Livni?

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son légiféré fondateur, est considéréecompétente, en toute circonstance, pourles crimes de guerre, crimes contre l’hu-manité et génocides. Elle peut inculperun individu, quel que soit son rang offi-ciel, même s’il est ressortissant d’un Étatnon-conventionné, pour crime perpétrésur le territoire d’un État partie.

LobbyCette disposition a été renforcée depuis2002. L’État terroriste d’Israël en a prisacte. Sa chefferie politico-militaire et sesservices de renseignement ont mobiliséleurs lobbies juifs tentaculaires à traves lemonde, pour faire parade. Parmi les orga-nisations que le Mossad (renseignementsisraéliens) a réussi à infiltrer puis à mani-

puler, l’association Avocats sans frontières(ASF), qui a eu le culot de déposer plaintecontre le Hamas pour “Crimes deguerre”. Son secrétaire général, WilliamGoldnadel, n’a jamais caché son soutienà Israël. Stade suprême de l’imposture.Affreusement risible. L’armée israéliennetue, mais pas le ridicule, qui ne semblepas avoir de prise sur la véracité des faits. Les faits parlent d’eux-mêmes, ils sonttous à charge d’Israël. On y reviendra.Fort heureusement, une fois n’est pascoutume, le contexte international n’estpas en faveur des génocidaires de TelAviv. La CPI a mis la main au collet deThomas Lubonga, un Congolais qui kid-nappait des adolescents pour en faire desenfants-soldats, en fait des enfants condi-

tionnés pour être des tueurs à leurcorps défendant. Son procès sedéroule, depuis lundi 26 janvier

2009 à la Haye. Il ne tardera pas à avoircomme compagnon de cellule un autrechef de guerre, également congolais, Lau-rent Nkounda arrêté, lui, le 23 janvier.

CrédibilitéCeci pour dire que la communauté inter-nationale, par la voix de la CPI, tient àavoir, tout de même, une certaine crédibi-lité. Elle en a donné la preuve par la pré-sentation devant des juges de SlobodanMilosevic et Radovan Karadzic, des repti-les-tueurs à sang froid des populationsmusulmanes de Bosnie-Herzégovine etdu Kosovo. Ratko Mladic court toujours;mais ça ne saurait tarder; la CPI est à sestrousses. Pourquoi en serait-il pas autre-ment pour des individus comme EhudBarak, Tzipi Livni ou Ehud Olmert? Rienne peut entraver cette procédure auregard du droit international. Sauf qu’Is-raël est une greffe régionale à rejets mul-tiples et constants, un accident del’histoire dont les Palestiniens ne finis-sent pas de payer le prix.Il faut espérer, que, cette fois-ci, le tabouest levé. Il y a bien eu le procès de Nurem-berg, qui a jugé et condamné en 1945 lescriminels nazis pour faits de génocide à

Israël est un accident de l’Histoiredont les Palestiniens ne finissent

pas de payer le prix.

Les faits parlent d’eux-mêmes, ils sont tous à charge d’Israël.

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l’encontre des communautés juives d’Al-lemagne et de toute l’Europe. Il n’y a doncpas lieu d’être néo-négationiste de cetteshoah, mais Israël n’a-t-il pas commis,sans discontinuer, des pogroms succes-sifs contre le peuple palestinien? Malgréquelques amnésies passagères de l’opi-nion publique, on n’est pas près d’oublierla tuerie et la destruction de la ville deJénine en avril 2002, comme celle deCana au Liban, en juillet 2006, où 40enfants ont été assassinés dans leur écolepar les tirs israéliens.

TuerieL’État hebreu détruit tout sur son pas-sage, en toute impunité et sans frais deréparation. Car la reconstruction deslieux, c’est avec l’argent des autres, lesArabes et les Européens notamment.Pourquoi pas alors un autre Nurembergavec au banc des accusés de crimes deguerre et de crime contre l’humanité, oùseraient appelés à comparaître, devant laconscience internationale, la tripletteEhud Olmert, Ehud Barak et Tzipi Livni.Cela ne serait que justice providentielleque la CPI pourrait diligenter ici-bas.Revenons à la réalité des faits, un tantsoit peu objective, que la CPI doit ins-truire. L’agression israélienne contre labande de Gaza ne peut avoir d’autre qua-

lificatif qu’une tuerie collective prémédi-tée, à l’encontre d’une population civileesseulée, prise pour cible dans une véri-table sourcière. Ce n’est donc pas une“équipée” comme cela a été dénomméici et là. Faut-il le rappeler, au commence-

ment était la naissance du sionisme inter-national par Theodore Herzl, en 1894 àBerne en Suisse. Et de la déclaration ducomte Balfour, mandataire britannique,un 2 novembre 1917, octroyant, unilatéra-lement un “foyer juif” en Palestine.

DiasporaC’était le début du calvaire d’une popula-tion chassée de ses terres, après des épi-sodes d’épuration ethnique de DeirYassine, de Kafer Kacem, de Sabra etChatila et du dernier bombardement àmort des enfants, des femmes et des vieil-lards de Gaza sous lesquels la puissancede feu d’Israël voulait découvrir les com-

battants du Hamas. Peut-on reconterautre chose que l’histoire écrite à répéti-tion et en lettres de sang d’un peuplepalestinien condamné à la déshérencedans les pays limitrophes, principalementle Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Irak etaccessoirement l’Egypte?

Aujourd’hui, la diaspora a changé decamp. Ce ne sont plus les Juifs, mais lesPalestiniens qui sont en quête de retourà la terre dont ils ont été expulsés. C’estleur droit, au nom d’un milliard et demide musulmans qui pourraient, à chaqueinstant, s’exprimer violemment, à la faced’un Occident partial et horriblementarrogant. Pour éviter cette apocalypse, iln’y a d’autres solutions que de ramenerIsraël à la normalité du droit internationalet de reconnaître aux Palestiniens leurdroit de retour et à l’existence sur leurterre. Par et pour la justice.

Abdellatif Mansour

Israël a commis, sans discontinuer, des pogroms

contre le peuple palestinien.

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Ehud Barak. Une tuerie préméditée.

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Entretien avec Khalid Sefiani, avocat au barreau de Rabat, Président de l’Association marocaine

de soutien au peuple palestinien, Secrétaire général du Congrès Panarabe.

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“Les criminels israéliens répondront de leurs actes”

• DES AVOCATS MAROCAINS PORTENT PLAINTE CONTRE LES DIRIGEANTS ISRAÉLIENS

contre l’humanité. Et ce auprès du procureur de la CourPénale Internationale (CPI, La Haye), Luis MorenoOcampo.Mais aussi auprès de la Cour Européenne des Droits del’Homme, à laquelle nous avons demandé par ailleurs derompre son accord de partenariat avec Israël. Sans oublierles plaintes que nous aiderons les Palestiniens, victimes del’offensive sanguinaire contre Gaza et détenteurs d’unedouble nationalité, à déposer auprès des juridictions deleur second pays (Espagne, Allemagne, Belgique, France,

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Maroc Hebdo International:Avez-vous effectivementdécidé de porter plainte en tant que militant des droitsde l’Homme contre Israël pour crimes de guerre ? Khalid Sefiani: Oui, mais je ne suis pas seul. Nous som-mes en fait cinq avocats marocains (moi-même, Me.Abderrahim Jamaï, Me. Abderrahmane Benameur, Me.Mustapha Ramid et Me Mohammed Akdim) à avoirrejoint le collectif international d’ONG (arabes, palesti-niennes, européennes, etc.) qui ont entamé un ensembled’actions judiciaires contre l’Etat hébreu pour crimes

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Grande-Bretagne, etc). Et ce ne sont là que quelquesactions parmi d’autres.

Est-il vrai que vous comptez poursuivre les Israéliensporteurs de la nationalité marocaine et impliquésdans l’agression contre la Bande de Gaza ? Khalid Sefiani En effet, parallèlement à cette action com-mune et universelle, nous avons décidé, en tant quejuristes marocains, de poursuivre devant les juridictionsdu Royaume les responsables israéliens qui ont conservéleur nationalité marocaine, et qui sont directement impli-qués ou complices dans la boucherie de Gaza. La loimarocaine autorise des poursuites judiciaires contre toutMarocain ayant commis des délits ou crimes à l’inté-rieur du pays ou à l’étranger.Une fois que nous aurons les identités précises de ceshommes et de ces femmes, toujours enregistrés sur lesregistres de l’Etat civil du Maroc, et la preuve qu’ils ontbien participé à ces crimes de guerre, nous entameronssans hésiter leur poursuite devant les instances juridi-ques marocaines. Nous exigerons par le biais d’Interpolle lancement d’un mandat d’arrêt international à leurencontre et leur arrestation dès lors qu’ils mettront lespieds au Maroc.

Ne craignez-vous pas que cette plainte n’aboutissepas comme celle que vous avez déposée voilà un an etdemi, avec Me Jamaï et Me Benameur, contre l’ex-ministre de la Défense israélien Amir Peretz (avril2006-15 juin 2007) pour “crimes de guerre au Liban”? Khalid Sefiani :Qui a prétendu cela? Notre plainte contreAmir Peretz (natif de Bejâad, 9 septembre 1952), quenous avons déposée auprès du Procureur Général de laCour d’Appel de Casablanca, n’a certes pas encore étéactivée, mais elle n’a pas été refusée non plus. Et, preuveque notre action n’a pas été vaine, voilà deux mois, AmirPeretz devait assister à un congrès à Tanger. Nous avonsalors envoyé une lettre aux autorités réclamant à ce queMonsieur Peretz soit arrêté dès son entrée sur le territoiremarocain.Deux jours plus tard, son nom a tout bonnement étérayé de la liste des invités à ce meeting. Et c’est déjà unepremière victoire à nos yeux et aux yeux de tous les Maro-cains qui refusent de rester inactifs face aux crimes sio-nistes contre des civils innocents et désarmés.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la voix detoutes ces ONG réunies ne pèse pas grand chose faceau poids des Etats-Unis, premier soutien de l’Etathébreu, et à l’influence du lobby pro-israélien enAmérique du Nord? Khalid Sefiani: Je rétorquerais aux mauvaises langues,comme aux pessimistes, que nous ne sommes pas entrain de nous amuser. Que ce soit au niveau internationalou marocain, toutes les actions que j’ai évoquées ne sontpas des actes politico-politiciens comme le prétendentd’aucuns, mais des actions juridiques à part entièremenées par des associations sérieuses et très crédibles etvisant un objectif clair, unique et précis: faire sanctionnerles responsables de la tuerie de Gaza et leurs complices,quels qu’ils soient (de George Bush à Condoleezza Rice),par la justice internationale. Nous sommes en train deconstituer dans ce sens un dossier solide, avec des preu-ves incontestables à l’appui, et les rapports des instancesinternationales (Nations Unies, Human Rights Watch,Amnesty International, etc). Quatre commissions d’experts ont d’ores et déjà été consti-tuées par le collectif international précité pour enquêter surles lieux même de la tragédie, à Gaza. La première s’occu-pera de collecter des preuves supplémentaires de ces cri-mes (images, vidéos, photos, témoignages de victimes,déclarations de responsables israéliens, etc) tandis que laseconde examinera de près les armes utilisées dans cetteguerre (bombes au phosphore, notamment).La troisième commission étudiera, pour sa part, les consé-quences psychiques de l’agression israélienne sur lesenfants de Gaza et, enfin, la quatrième, regroupant notam-ment des médecins légistes, s’attèlera à la recherche descauses exactes des décès. Enfin, il faut voir comme unsigne d’espoir le fait que la première fois depuis 60 ans,les responsables israéliens, de Ehud Barak à Ehud Olmerten passant par Tzipi Livni, montrent des signes d’inquié-tude évidents. La ministre des Affaires étrangères israé-lienne n’a-t-elle pas attendu trois jours durant le feu vert deBruxelles avant de mettre les pieds dans la capitale belge,de peur d’être l’objet de poursuites dans ce pays? Personnellement, je suis convaincu que, cette fois-ci, mal-gré le soutien américain et de tous leurs autres complices,les criminels israéliens ne demeureront pas impunis.

Propos recueillis par Mouna Izddine

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“Nos actions visent un objectif clair, uniqueet précis: faire sanctionner les responsables

de la tuerie de Gaza et leurs complices.”

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Des procès pour crime

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4juin 2007. Ouverture du procès de Charles Taylor. Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone(TSSL) a pour but de juger les «principaux responsables de crimes contre l’humanité, crimes

de guerre commis depuis le 30 novembre 1996». Charles Taylor, ancien président du Libéria, a étéinculpé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autres violations du droit internatio-nal humanitaire. Il a plaidé non-coupable et refusé de comparaître.

•EX-YOUGOSLAVIEKaradzic,le monstre de Srebrenica

•SIERRA LEONECharles Taylor inculpé de crimes de guerre

•RWANDAKambanda condamné pourgénocide des Tutsis

C’est mercredi 28 janvier 2009 que devaits’ouvrir le procès de Radovan Karadzic,

ex-chef politique des séparatistes serbes deBosnie, pour crimes de guerre et génocidedevant le Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie (TPIY), situé à La Haye (Pays-Bas). Il lui est notamment reproché d’avoir étéimpliqué dans le massacre de 8.000 musul-mans bosniaques, en 1995 à Srebrenica. Le TPIY a été institué le 25 mai 1993 par leConseil de Sécurité des Nations Unies.Depuis la tenue de sa toute premièreaudience, le 8 novembre 1994, le Tribunal amis en accusation un total de 161 personnes.

Le Tribunal pénal international pour leRwanda (TPIR), situé en Tanzanie, a été

mis en place le 8 novembre 1994 par leConseil de sécurité des Nations Unies afinde juger les personnes responsables d’actes degénocide et d’autres violations graves du droitinternational humanitaire commis sur le ter-ritoire du Rwanda, entre le 1er janvier et le 31décembre 1994. Jean-Paul Akayesu a été jugé par le TPIRentre janvier 1997 et mars 1998. Il a étécondamné à la prison à vie pour le massacrede 2.000 Tutsis réfugiés dans le bureau com-munal de Taba, l’incitation à des viols collec-tifs et publics, ainsi que pour sa participationdirecte dans plusieurs assassinats. En 1998,c’est au tour de Jean Kambanda, Premierministre par intérim du Rwanda en 1994,d’être condamné à la réclusion à perpétuitépour génocide, incitation directe et publiqueà commettre le génocide, complicité dans legénocide et crimes contre l’humanité.

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•NUREMBERG11 dignitaires Naziscondamnés et pendus

•CAMBODGELe responsbale khmer Kaing Eav jugé en février 2009

•SOUDAN, CONGO, OUGANDA,RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINELe président Omar El Bachir dans le collimateur

14novembre 1945. Ouverture du pro-cès de Nuremberg. Intenté contre 24

des principaux responsables du régimenazi, accusés de complot, crime contre lapaix, crimes de guerre et crime contre l’hu-manité. Ce procès se tint à Nuremberg du14 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Ils’est déroulé sous la juridiction du Tribu-nal militaire international de Nuremberg,créé le 8 août 1945 afin de juger pour leursactes les dirigeants du Troisième Reich.Onze accusés furent condamnés à mort etpendus, dont le n°2 du régime nazi, Her-mann Göring. Douze autres procès dis-tincts ont été jugés à Nuremberg.

Depuis septembre 2004, des mandats d’arrêt ont été déli-vrés dans le cadre des situations en Ouganda (contre les

dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur), en RDC(contre MM. Lubanga, Katanga, Ngudjolo et Bosco Nta-ganda), en Centrafrique (M. Bemba) ainsi qu’au Soudan (unmembre du Gouvernement soudanais et un chef de milicejanjawid). Le procureur a également déposé une requête ten-dant à la délivrance d’un mandat d’arrêt contre le Présidentdu Soudan, Omar El Béchir. Sa requête est en cours d’exa-men devant la Chambre préliminaire n°1.

Le 17 février 2009 doit s’ouvrir au Cambodge le procès de Kaing Guek Eav,66 ans, plus connu sous le nom de Douch, ancien responsable d’un

centre de torture sous le régime communiste des Khmers (1975 -1979). L’ex-tortionnaire, en prison depuis 1999, est poursuivi pour crimes contre l’huma-nité et crimes de guerre. Un tribunal international spécial, chargé de jugerd’anciens responsables Khmers rouges, a été créé en 2006 au Cambodge.Quatre autres suspects, tous octogénaires, sont actuellement détenus dans l’en-ceinte du tribunal. Le numéro un des Khmers rouges, Pol Pot, est, lui, décédéen 1998 à l’âge de soixante-treize ans.

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mes contre l’humanité

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S’est-on jamais demandé pour-quoi, malgré leurs abominablesbilans, Israël continue ses “opé-rations” aux noms souvent

empruntés à la rhétorique biblique? Disons-le sans détour: tout, dans laconduite de ses stratèges en chef, à Gazacomme hier à Cana, montrequ’Israël ne veut décidément pasde la paix (et Rabin, le premier àavoir prouvé qu’il en voulait vrai-ment, devait le payer de sa vie).En fait, le particularisme d’Israëln’est plus dans “l’élection”, nimême dans l’impunité (héritagede la mauvaise conscience del’Europe), mais avant tout dansl’adversité, dans le besoin d’ad-versité. Particularisme tout israé-l ien: on peut vouloirobstinément la paix, et aumoment où elle menace de seréaliser, tout faire pour la saboter;quitte à reprendre aussitôt sonrituel de négociations et de fauxcompromis, en attendant la pro-chaine provocation, que l’on sus-citera si nécessaire, et ainsi desuite. Pendant ce temps-là, lecitoyen et son prochain (palesti-nien) trinquent. Dans la logique martiale quirégit l’épopée hébraïque et dontse réclame l’Armée de défense(sic), cette conduite se révèlestructurante, fondatrice même:instaurée par un Dieu jaloux, Yahvé, le“Dieu des armées”, elle obéit à un com-mandement, une mitsva, la 558e (des 613),et répond comme à une nécessité vitale.C’est une même pathologie que pointece paradoxe biblique qui fait passer le“peuple élu” de l’humilité la plus grande,

prônée par les Sages, à l’orgueil le plusimpérieux -qui irrite autant les Prophè-tes: «J’abhorre l’orgueil de Jacob!» (Amos6.8), que Yahvé lui-même: «Et si vous nem’écoutez pas, je briserai votre orgueilleusepuissance!» (Lv. 26.18). On ne peut pasdire que ce soit l’humilité qui guide ces

“féroces soldats” chargés de pilonner col-latéralement des objectifs civils, au pré-texte de faire taire les roquettes d’unHamas porteur d’une «lourde responsabi-lité dans la souffrance des siens» (Sarkozy). La sécurisation, objectif avancé à chaque“opération”, n’est qu’un argument-écran

d’une conduite dont la logique est à cher-cher dans la conception vétérotestamen-taire de l’ennemi. De l’ennemi parexcellence, ennemi sans âge, à la fois del’Israël biblique et de l’Israël contempo-rain: j’ai nommé Amalek. Le besoin d’ad-versité portera donc un nom: le syndrome

d’Amalek. Essentialisme, me dit-on. Mais n’est-ce pas Israël qui s’estlui-même essentialisé, comme Etatjuif, avec sa chari’a à lui (une chari’alaïcisée dans un écrin démocrati-que, certes) qui fait de son chef degouvernement un ersatz réducteurde l’ethnarque de l’Empire romain,au mépris de ses citoyens non-juifs? Mais qui est-il, d’où vient-il, cetennemi trois fois millénaire? C’estd’abord ce félon qui, avec ses hor-des, se jette sur les dernières colon-nes d’Hébreux à la sortie d’Egypte.Grâce à Yahvé, et à Josué queMoïse lance contre l’agresseur, l’at-taque tournera court. C’est la seulefois où Amalek manifeste sa hainedes Enfants d’Israël, mais l’agres-sion va marquer de façon indélé-bile la mémoire juive: «Souviens-toide ce que t’a fait Amalek, à la sortied’Egypte (…) Aussi, lorsque l’Eternel,ton Dieu, t’aura débarrassé de toustes ennemis, dans le pays qu’il tedonne en héritage, tu effaceras lamémoire d’Amalek de dessous lescieux, ne l’oublie pas!» (Dt 25. 17-19).

Alors, souvenons-nous… Les Hébreux,emmenés par Moïse, sont sur le cheminde la “terre promise”. La soif et la faimcommencent à avoir raison des plus fai-bles. Le roi d’Edom (que la tradition assi-milera à Rome puis à l’Occident) leurinterdit la traversée de son territoire; le

Le mythe fondateur du bellicisme israélien

Israël, le syndrome d’AmalekPar Salah Guemriche*

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CHRONIQUE

roi de Moab leur refuse le pain et l’eau.Nous approchons de l’épisode fameux duVeau d’or. Tout est réuni pour ce péchéoriginel qui provoquera la terrible colèrede Moïse. Parmi la multitude qui traînedans le désert, le doute, le safek, s’installe,malgré les cailles et la manne: «Y a-t-ilDieu encore parmi nous?»… Ce doute, quis’est emparé des arrières, est un allié pourle «chien enragé d’Amalek». Les kabbalistesle disent bien: la valeur des lettres enhébreu du mot safek est de 240, exacte-ment la valeur des lettres qui composentle nom d’Amalek. L’idée de défaillanceévoque le nom du lieu-dit, là où Amalekse jette sur Israël: Rephidim. Le mot vientde l’expression appliquée à l’endroit: Sherifou yadaim min hatora («Les mains sesont amollies sur la Torah»). Les commen-tateurs en déduisent une moralité impa-rable: chaque fois qu’i l y a unrelâchement dans la foi en Yahvé, qu’Is-raël s’éloigne de sa Torah, que ses bras lit-téralement en tombent, apparaît ce “chienenragé” d’Amalek. Des “bras qui tombent”? L’image est bibli-que. Moïse dirige le combat depuis lesommet d’une colline, soutenu parAaron: «Lorsque Moïse tenait ses mainslevées, Israël l’emportait, et quand il les lais-sait retomber, Amalek l’emportait.» (Ex.17.11). Image subliminale, qui finira parintégrer l’inconscient collectif des Juifs,et leur enseigner qu’il ne faut jamais, faceà l’adversité, baisser les bras? Si le Mes-sage a été reçu, un risque n’est pas pourautant écarté: l’intégration mentale del’image d’Amalek comme une nécessitéontologique, un Amalek devenu si fami-lier, si proche qu’il en devient presque unprochain. C’est, selon les gardiens dutemple, ce qui arrive aux «Juifs honteux»,victimes du yerser hara: le “mauvais pen-chant”, que le Zohar apparente justementà l’œuvre d’Amalek. Contre un tel risque, la tradition ensei-gne que «toute menace de l’extérieur doitêtre considérée comme un rappel vers unevie intérieure plus intense. Nos ennemis n’au-raient notamment pas trouvé la force d’âmede vouloir nous détruire s’ils n’avaient pasdétecté en nous un certain relâchement.»(rabbin Benjamin Ringer). D’où l’urgenceà relever le bras vengeur, non pas au nom

de la Loi du talion mais en souvenird’Amalek, dor va dor, «de génération engénération» (Ex 17.16)… Cette “menace del’extérieur”, qui a donc l’âge d’Amalek,nous dit bien pourquoi l’Etat hébreu n’ajamais pu se résigner à la paix: sans l’ex-termination des Amalécites, la paix signi-fierait à terme la mort politique et surtoutl’éloignement de l’Israël messianique. Or, la venue du Messie tient à une ultimecondition: ne pas commettre l’erreur duroi Saül, lequel, en épargnant la vie deAgag, le roi des Amalécites, enfreignit lafameuse 558e mitsva: «Obligation d’exter-miner les descendants d’Amalek». Toute la symbolique hébraïque du Malprend ainsi l’attribut d’Amalek: «La guerrecontre Amalek, symbole sous lequel lejudaïsme pense la guerre» (Levinas, Diffi-

cile liberté). C’est la milhémet mitsva, laguerre légitime et obligatoire: «dans le dis-cours de nombre d’Israéliens de droite, lesArabes sont le nouvel Amalek, l’ennemiabsolu, contre lequel la fameuse milhémetmitsva s’impose» (E. Benbassa, J.-C. Attias,Le Juif et l’autre). Un jour, Charles Ender-lin fut traité de «valet d’Amalek» (MetulaNews Agency, 20-06-2006), tandis quedes prophètes-internautes promettaientl’imminence messianique: «Gaza serabientôt un tas de ruines car la colère divineva descendre sur les Amalécites!» (siteArouts Sheva, 17-4-2006).Cet ennemi, il ne suffit pas de le neutra-liser: «Maintenant, va, frappe Amalek, soissans pitié pour lui, tue hommes et femmes,enfants et nourrissons, bœufs et brebis, cha-meaux et ânes.» (1 S 15. 3); sans comptercette «obligation d’exterminer les descen-dants d’Amalek», commandement qui nesouffre nulle dérogation. C’est pour ne

pas l’avoir appliqué à la lettre, et pour avoirépargné le roi des Amalécites, que le roiSaül, pourtant victorieux, sera détrôné etremplacé par David… Si le souvenir d’Amalek occupe une telleplace dans la mémoire juive, c’est qu’ilest, dès l’enfance, constamment ravivépar le rituel «Souviens-toi de ce que t’a faitAmalek». On pourrait dire que cettemémoire constitue le noyau autourduquel gravitent les souvenirs les plusconflictuels de l’histoire d’Israël. Cettestructuration de la mémoire juive nousrenvoie à la vision de Jérusalem, «Nombrildu monde», décrite par Juda Halevi. Pourle philosophe judéo-andalou (1075-1141),«la configuration de la terre consiste en unesérie de cercles concentriques tracés autourde Jérusalem.» Ailleurs, dans son célèbre

Kuzari, écrit en arabe, le même Halevidéfinit les Patriarches comme le noyaude l’humanité, les autres hommes étantassimilés à des kelifot, des pelures...Disons alors, pour extrapoler, qu’Amalekserait le noyau de l’adversité, et que lesennemis d’Israël, de la sortie d’Egypte ànos jours, ne seraient que des kelifot, des“pelures” d’Amalek. Au fait, d’où sortait-il ce terrible, cet abo-minable, ce sale… Amalek? Ce n’était pasun fils d’Ismaël, non. Mais tout juste l’ar-rière-petit-fils d’Isaac, l’autre fils d’Abra-ham, et plus précisément, le fruit del’union incestueuse entre Elifaz, filsd’Esaü, et Timna, concubine d’Esaü (Gn36.12). Petit-fils d’Esaü, Amalek était doncle petit-neveu de Jacob, le futur Israël.

* Ecrivain algérien, auteur du “Dictionnairedes mots français d’origine arabe”

Seuil 2007.

Vouloir obstinément la paix, et, au moment où elle

menace de se réaliser, tout fairepour la saboter.

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d’affaires et d’investissement. Mais les rap-ports bilatéraux ne sauraient évidemmentêtre réduits à cette seule aune marchande. Ilsenglobent traditionnellement tout un panpolitique et géostratégique qui leur donnetoute leur particularité, leur qualité et leurintensité.Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en mai2007, quoi de neuf dans ce domaine? Dèsles premières semaines, on se souvient qu’ily a eu un “couac” dont on aurait pu sansdoute se passer. Le nouveau chef d’Etat fran-çais s’était, en effet, lancé dans un périplemaghrébin, les 9 et 11 juillet, surtout pour yprésenter son projet d’union euro-méditerra-

En ces temps de crise et de réarticula-tion incertaine sous toutes les lati-tudes, comment se portent lesrelations entre la France et le Maroc?

Bien, semble-t-il, si l’on s’en tient au discoursofficiel dans les deux pays. De quoi pour-rait-on se plaindre en effet? Mais, dans lesfaits, le tableau est moins optimiste et moinslisse qu’il n’y paraît.Premier partenaire économique et commer-cial du Royaume, la France se situe donc entête. Le bon millier d’entreprises et les gran-des opportunités offertes aux groupes fran-çais dans les chantiers en cours ne peuventque conforter cette implantation et le volume

Vingt mois de présidence

de Sarkozy ont-ils amélioré

l’état des relations entre

Paris et Rabat? Au plan

commercial, financier et

économique, certainement.

Mais, au plan politique, il en

est différemment.

Décryptage.

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POLITIQUE

Sarkozy n’estpas marocain

•REALPOLITIK ET BANALISATION DES RELATIONS PARIS-RABAT

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néenne qui lui tenait tant à cœur et dont ilavait fait l’annonce le soir même de son élec-tion. À Alger, le 10 juillet, il devait ensuiterejoindre Tunis pour y passer la nuit avant leMaroc le lendemain. Cette dernière étape acependant été annulée par Rabat, officielle-ment pour des “raisons d’agenda”… De fait,le Maroc a trouvé quelque peu saumâtrecette diplomatie cavalière s’apparentant àune cavalcade d’un visiteur pressé. Ques-tion de susceptibilité? Sûrement, tant il estvrai que le Royaume n’a pas apprécié d’êtrerelégué cette fois-là à la dernière étape d’unesimple “visite de travail” au Maghreb.

ImpairComme pour rattraper cet impair, c’est unevisite d’Etat de trois jours du président fran-çais qui est organisée les 22 et 24 octobre2007. Elle se conclut par d’importantsaccords et conventions (TGV entre Tanger etMarrakech d’un montant d’un milliard d’eu-ros, nucléaire civil, centrale nucléaire,…) sanspouvoir finaliser l’achat de 18 chasseurs-bombardiers de type Rafale en concurrenceavec les avions américains F-16. En com-pensation, Rabat opte pour l’acquisitiond’une frégate polyvalente FREEM pour 500millions d’euros.Lors des préparatifs, plutôt laborieux, de laconférence euro-méditerranéenne, sanction-

nés par la création officielle de l’Union pourla Méditerranée (UPM), lors du sommet deParis, le 13 juillet 2008, des divergences s’ex-priment sur plusieurs points. Pour Rabat, l’accord de principe et l’intérêtpour cette initiative sont connus. Reste laconcrétisation. Au dernier moment, SMMohammed VI décline l’invitation et se faitreprésenter par le Prince Moulay Rachid.Là encore, la raison officielle fait état d’unequestion de calendrier royal. Mais cette réac-

tion aurait été dictée, semble-t-il, par d’autresconsidérations: l’octroi de la coprésidenceau Raïs égyptien sans aucune concertation;le “deal” passé avec Bouteflika, une semaineauparavant, à Tokyo, pour ne pas confier lesiège de l’UPM au Maroc, sans oublier aupassage la diffusion, dans le dossier officielde cette conférence, d’une carte du Royaumeamputé de ses provinces sahariennes. Pourautant, le Souverain a tenu à réitérer son

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soutien à cette Union, qui offre au Royaumeun nouveau cadre de coopération et de dia-logue entre les deux rives.

RéformesVingt mois de présidence de Sarkozy ont-ilsamélioré l’état des relations entre Paris etRabat? Au plan commercial, financier et éco-nomique, certainement. Mais, au plan poli-tique, il en est différemment. Certes, leprésident français continue à soutenir les

thèses marocaines sur le dossier du Sahara,notamment au sein du Conseil de Sécurité.Et à cet égard, Paris apporte son ferme sou-tien au projet marocain d’autonomie interneprésenté devant cette même instance enavril 2007. Ce que ne manquent pas de rele-ver et de critiquer les autorités d’Alger demanière récurrente. Mais qu’en est-il du reste? Pour ce quiest tout d’abord des relations person-

Les avantages d’une implication historique

De plus en plus concurrencée par l’Es-pagne, la France reste le premier parte-

naire économique du Royaume, avec deséchanges annuels qui s’élèvent à plus de6,2 milliards d’euros. Premier investisseur(57% du total des investissements directsétrangers reçus chaque année par le Maroc),premier partenaire commercial mais aussifinancier (13% de la dette extérieure), laFrance tire toujours avantage de son impli-cation historique dans le développementdu Maroc. En 2007, le solde de la balancecommerciale franco-marocaine, toujourspositif en faveur de la France depuis 1998,s’élevait à 833,4 millions d’euros.Un millier d’entreprises françaisesemployant près de 115.000 personnes sontimplantées dans le Royaume, majoritaire-

ment sur l’axe Kénitra-Rabat-Casablanca-ElJadida, mais également de plus en plusdans la région de Marrakech et sur Tanger.Tous les “poids-lourds” du CAC 40 sontprésents: Total, Bouygues, Axa, Lafarge, Cré-dit Agricole, GDF Suez, etc. Leur stratégiede développement au Maroc concerne à lafois la sous-traitance à l’international et lesmarchés locaux. L’investissement français leplus important actuellement au Maroc est,bien sûr, l’implantation de l’usine RenaultNissan à Tanger, qui a nécessité un investis-sement de 600 millions d’euros. La privatisation de nombreux secteurs (dis-tribution de l’eau et de l’électricité, trans-ports, communications) et les grandschantiers structurants du Maroc ont pro-fité aux grands groupes français, qui ont

remporté la plupart des appels d’offre. Pourla future ligne TGV reliant Tanger à Casa-blanca, la France a ainsi “prêté” 625 mil-lions d’euros au Royaume afin de financerles travaux, dont la réalisation a été confiée...à une entreprise française, Alsthom. De nombreuses PME-PMI de l’Hexagonese sont engouffrées dans le sillage desgrands groupes afin de profiter de l’effetlocomotive. Les PME de l’Hexagone réali-sent 24% des exportations françaises vers leMaroc. Toutes celles désirant s’implanterdans le Royaume bénéficient d’appuisimportants de la part de structures dédiées,comme la Chambre française de Com-merce et d’Industrie, Ubifrance, la Missionéconomique et le Groupe d’impulsion éco-nomique franco-marocain. CC..GG

La France, toujours premier partenaire économique du Maroc

Bernard Kouchner, réputéfavorable au Royaume, a-t-il plus

d’influence sur la politiqueétrangère française?

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POLITIQUE

nelles entre les deux chefs d’Etat, peut-onparler d’un capital? A Marrakech, le 23 octo-bre 2007, Sarkozy a souligné qu’ils apparte-naient tous deux à la même génération etqu’ils partageaient «une même conviction:l’avenir de nos pays doit être dessiné par d’impor-tantes réformes dans de nombreux domai-nes…» Une commune volonté réformatricecertes, mais qui ne peut pas -encore?- exciperde ce fond d’intimité, d’amitié et de familia-rité qui marquait par exemple les relationsroyales -SM Hassan II comme SM Moham-med VI- avec le président Chirac de 1995 à2007. En tout cas, le changement de généra-tion à Rabat comme à Paris ne peut quecontribuer fortement à tourner définitive-ment la page des contentieux historiques liésà la colonisation.Mais si les relations avec les chefs d’Etat derégion sont aussi bonnes que possibles - avec

cependant bien des nuances de Khadafi àBouteflika par exemple- c’est une approchemaghrébine de la politique française qui resteà définir. Elargir le bilatéral en y incluant lalutte contre l’immigration clandestine et lenucléaire civil; préserver et améliorer les inté-rêts français et les parts de marché des opé-rateurs hexagonaux: tel paraît être le premierniveau. Sauf à préciser également que Rabata le sentiment d’une dilution progressive dela coopération d’excellence tellement vantée

officiellement dans le redéploiement en mar-che de la politique étrangère française.Avec l’UPM qui a mobilisé sa diplomatiedurant la première année de son quinquen-nat, Sarkozy s’est voulu pionnier en concré-tisant un vieux projet dans les limbes depuisdeux ou trois décennies. Sa nouvelle façon defaire de la politique, au dedans et au dehors,n’a pas pour autant conduit à donner uneforte lisibilité à ses projets de départ. Etaujourd’hui, tout se passe comme si leMaghreb et le Maroc étaient de nouveaudéclassés parce que le président françaissemble délaisser l’arrière-cour de la régionpour se hisser au premier rang d’espacesgéostratégiques présentant un enjeu inter-national d’une autre dimension (Proche-Orient, crise financière, Europe…).Si les fondamentaux des relations Paris-Rabatrestent pratiquement préservés, c’est parce

que, en dernière instance, ce sont des stabi-lisateurs structurant depuis des décennies.Intérêts économiques et culturels, interac-tion de réseaux d’affaires et de lobbies,dimension culturelle et humaine, adhésionà des valeurs de démocratie et de modernité-avec le “nouveau règne” de SM Moham-med VI- pratique d’un Islam modéré et tolé-rant: autant de données cumulatives qui ontforgé une sorte de tronc commun surmon-tant les conjonctures et les locataires succes-sifs de l’Elysée.

DiplomatieLe nouveau contexte international lié à lalutte antiterroriste et à la maîtrise des fluxmigratoires traduit, par ailleurs, un regaind’intérêt en termes sécuritaires et géostraté-giques. Mais c’est précisément dans ce nou-veau cadre que le Royaume a dû repenser sapolitique étrangère. Au bilatéral privilégié denaguère adossé à des relations personnellesétroites entre les deux chefs d’Etat -telles cel-les liant feu SM Hassan II et Jacques Chirac-se substitue pratiquement autre chose depuis2007-2008. Dès lors comment identifier un

nouveau périmètre surtoutque Nicolas Sarkozy n’estpas un diplomate, au senstraditionnel du terme, avecun verbe et un style bien àlui.Enfin, comment évacuerque l’ancien lobby pro-maro-

cain avec des relais officiels ou autres dans lescercles du pouvoir français a fait son temps.Dans certains partis -tel l’UMP de NicolasSarkozy- ou dans des allées d’influence et depouvoir, un fort renouvellement s’est opéréces dernières années. Même dans la presseet le monde audiovisuel, l’ancien carnetd’adresses s’est réduit comme peau de Cha-grin. On peut noter que les amis du Marocici et là ont encore quelque statut. Un Ber-nard Kouchner, au Quai d’Orsay, réputéfavorable au Royaume, a-t-il plus d’influenceque Claude Guéant et Jean-David Lévitte quiont la haute main sur la politique étrangèrefrançaise? C’est dire que le temps est peut-être venu de re-fonder les relations bilatéra-les en mettant davantage en exergue le projetmoderniste et démocratique du Maroc nou-veau.

Mustapha Sehimi

Jacques Chirac etMohammed VI.Des relationspersonnellesétroites.

Tout se passecomme si le

Maroc était dedéclassé.

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Annoncé dès juillet 2008 par leministre des Habous, Ahmed

Toufiq, l’encadrement permanent desMRE a été officialisé en septembrepar le Roi Mohammed VI avec l’an-nonce de la création du Conseil desOulémas pour les Marocains d’Eu-rope. La première session de cettenouvelle instance, qui s’est tenue àRabat les 24 et 25 janvier, a permisd’en définir les principaux objectifs.«Réaliser la sécurité spirituelle desmusulmans» est au centre des priori-tés du nouveau Conseil. Dans les pays européens, où l’in-fluence des instances représentativesnationales est quasi inexistante, deplus en plus de mosquées sontcontrôlées par des imams et des prê-cheurs d’origine proche-orientale.Des lieux de culte, mais aussi desfédérations de musulmans et desassociations qui comptent bon nom-bre de Marocains. Une situationgênante pour le Royaume.Le rôle du Conseil est donc «d’éclairerles membres de la communauté maro-

caine, d’enrichir leur pensée en vue de lesprémunir contre toutes les menaces quirisquent de porter atteinte à leur identitéreligieuse et nationale», selon Moha-med Issef, secrétaire général duConseil supérieur des Oulémas. Enclair, le Maroc souhaite «reprendre lamain» sur ses ouailles. Alors que la pénurie de cadres reli-gieux qualifiés laisse la porte ouverteà toutes sortes de dérives et d’inter-prétations hasardeuses, sinon dange-reuses, de l’Islam, le Conseil se donneégalement pour objectif d’aider lesjeunes musulmans d’Europe à«appréhender et assimiler les objectifs etfinalités réelles» de la religion, en insis-tant sur «les valeurs de tolérance, demodération et du juste-milieu prônéespar l’Islam». L’instance prévoit notam-ment de participer à la formation et àl’encadrement des Imams et des Mor-chidates en Europe pour être «enphase avec les attentes des Marocainsen matière de dogme et de rite».

C.G

•1ÈRE SESSION DU CONSEIL DES OULÉMASPOUR LES MAROCAINS D’EUROPE

Le Maroc renforcel’encadrement des MRE

POLITIQUE

3 QUESTIONS À

Maroc HebdoInternational: Que vousinspirent les objectifsfixés par le Conseil desOulémas pour lesMarocains d’Europe?Mohammed Moussaoui:Je ne peux que saluer tou-tes les initiatives qui per-

mettent un bon encadrement des musulmansd’Europe. Plusieurs institutions mettent à leurdisposition un ensemble d’informations scien-tifiques et cultuelles. L’Islam marocain néces-sitait une instance qui prenne en compte sesspécificités. L’Islam d’Europe s’enrichit de tou-tes ces différences.

Les prérogatives de ce Conseil n’empiètent-elles pas sur celles du CFCM ?Mohammed Moussaoui: Non, les deux ins-tances n’ont pas les mêmes fonctions. LeCFCM s’occupe des problèmes que peuventrencontrer l’ensemble de la communautémusulmane de France. Il sert d’interlocuteuravec l’Etat français. Le Conseil des Oulémas pour les Marocainsd’Europe a, lui, un rôle scientifique et cultuel.Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas assez decadres, de scientifiques en Europe. Le fait quedes pays musulmans veuillent apporter leuraide ne peut être qu’un plus pour les musul-mans de France.

L’autonomie de l’Islam de France n’est doncpas possible?Mohammed Moussaoui: La loi sur la laïcité nepermet pas à l’Etat de s’impliquer, et la com-munauté musulmane n’a pas tous les moyenspour être autonome. On a besoin d’un apportextérieur. Ce n’est pas de l’ingérence, il faut voir çacomme une aide, un soutien apporté à descitoyens. Et puis, à l’ère de la mondialisation,les interconnexions entre pays existent danstous les domaines: économique, social, cul-turel, etc. Le cultuel non plus n’y échappe pas.

Propos recueillis par C.G

MOHAMMED MOUSSAOUI,PRÉSIDENT DU CFCM

Des Imams et des Morchidates marocains délégués pour le prêche en Europe.

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Tous les stratagèmes ont été utilisés pour l’éjecter du gouver-nement: rumeurs hostiles, campagne de presse pour saperson travail, déstabilisation via ses proches collaborateurs.

Rien n’a été épargné pour signifier sa disgrâce à Rachida Dati, quia fait preuve d’une capacité de résistance hors-norme. Nous avionssignalé dans nos précédentes éditions un départ pressant de RachidaDati, victime, certainement, de ses origines et de son identité. Carjamais aucune campagne n’a été aussi conditionnée et amplifiée parl’entourage de Sarkozy contre un membre de son propre gouver-nement, comme ce fut le cas avec Dati.Même sa décision de reprendre le travail après 5 jours seulementde sa sortie de la clinique, a été interprétée par la presse et par cer-tains milieux hostiles, comme un empressement de la part de laministre pour ne pas perdre son emploi Place Vendôme. Elle l’apourtant perdu. Et pour se débarrasser de celle érigée enemblème de “la diversité française”, le président Sarkozy lui a

offert une porte de sortie très peu honorable. Elle sera numéro2 sur la liste aux européennes en Ile-de-France, derrière

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, et devra quitterson ministère au printemps.Suprême humiliation quand on sait qu’il y a moins dedeux semaines, la Garde des sceaux avait appelé LeFigaro pour démentir officiellement sa candidature

aux élections européennes: «Il n’en a jamais été ques-tion. J’ai encore reçu récemment l’assurance du prési-dent de la République que je continuerai à menermon action à la chancellerie», déclarait la ministre,en afffirmant et confirmant un grand «NON»,puis «non et non!» à propos de son départ dugouvernement… Dans l’entourage de Sarkozy,on fait circuler la rumeur que le président estconvaincu depuis déjà plusieurs mois queRachida Dati est une mauvaise ministre de

la Justice. Il n’admet plus ses limites profes-sionnelles et ne lui pardonne plus, disent-ils,

ses revirements et son mauvais caractère, qui aconduit à «cette impressionnante liste de démissions»

de membres de son cabinet (plus de vingt à ce jour).En effet, l’heure de la rupture entre Sarkozy et sa ministre avait

Rachida Dati a été débarquée de son poste de

ministre de la Justice. Jamais une campagne n’a été

aussi conditionnée et amplifiée par l’entourage de

Sarkozy contre un membre de sa propre équipe,

comme ce fut le cas avec Dati.

POLITIQUE

Les amours pe

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sonné depuis mai 2008 déjà, lorsque le pré-sident ne l’avait pas sélectionnée dans le clubtrès jalousé du “G 7”, le groupe de ses septministres les plus proches. Un désaveuauquel s’ajoute son refus de soutenir sa can-didature à la tête de la fédération UMP deParis, après l’avoir d’abord jugée bonne.

RebuffadeA ce destin déjà peu ordinaire s’ajoutentd’autres épisodes: La position de FrançoisFillon totalement hostile à l’incarcération pos-sible des mineurs dès 12 ans quand ellejugeait la mesure de «bon sens». Ou encorecette rebuffade de Nicolas Sarkozy (qui l’arépété vendredi lors de ses vœux à la presse,comme pour enfoncer le clou) à propos del’interpellation musclée du journaliste deLibération Vittorio de Filippis, sur laquelleRachida Dati ne trouvait rien à redire. Enfin,le 7 janvier, le jour même de sa rentrée post-natale, elle subissait l’affront de devoir accom-pagner le Président face aux plus hautsmagistrats pour l’annonce de la disparitiondu juge d’instruction.Les facteurs annonciateurs de son départ sesont donc multipliés. Et Sarkozy, commepour s’en débarrasser trop vite, n’a accordé àsa ministre qu’un petit sursis après sonaccouchement. Jeudi 22 janvier vers 20h,Rachida Dati a, de fait, été congédiée du gou-vernement. Et, pour la voir partir au plusvite, le président a demandé à Michel Barnierde quitter le gouvernement en mars alorsque celui-ci répétait ces derniers jours queson départ était pour mai.Congédier Dati pour la promouvoir, commefont circuler certains milieux proches de Sar-kozy, révèle de l’utopisme politique. Mais,quoi qu’ils disent, une chose est sûre:Convaincre Rachida Dati de quitter le gouver-nement pour siéger au Parlement européenn’a pas été une mince affaire. Sarkozy a misune semaine pour y parvenir, il a même falluque le secrétaire général de l’Elysée, ClaudeGuéant, ultime défenseur de Rachida, semette à l’ouvrage, rapportent certains médias

de coulisse. Tout s’est joué, le 22 janvier, dansle bureau présidentiel au cours d’un tête-à-tête tendu entre le Président et son ex-proté-gée. Selon le récit qu’il en a fait à sescollaborateurs, Sarkozy a promis à Dati, sielle fait ce qu’il lui dit, de revenir dans un anau gouvernement par la grande porte. Faire ce que “dit” Sarkozy, c’est accepter dedevenir le numéro deux de Barnier sur laliste UMP aux européennes en Ile-de-Franceet quitter le gouvernement. L’illusion qu’elles’engage dans un nouveau combat pour sonparti peut faire croire à Rachida Dati, si elleest naïve bien sûr, que, c’est une promotion.Mais, en trompe-l’œil surtout. Se retrouver2ème sur une liste conduite par Michel Bar-nier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche,

qui, sur le plan hiérarchique, est un ministrequi a moins de poids qu’elle, est plutôt undésaveu. Quant on sait que Rama Yade, sous-ministre des Droits de l’Homme, a refuséde conduire cette liste, il y a de quoi se posermille questions sur les vraies intentions duprésident.

DésaveuAyant vite compris qu’elle n’a pas d’autrechoix, Rachida a essayé en désespoir decause, de sortir l’argument décisif, du moinsle pense-t-elle: «Et ma fille? Si je deviens dépu-tée européenne, je serai absente de Paris quatrejours par semaine. Ça va me poser un gros pro-blème de garde». «Faux», réplique le prési-dent, en l’a assurant qu’elle n’aura à sedéplacer que quatre jours par mois à Stras-bourg et deux par mois à Bruxelles. Et dansles deux endroits, il y a des crèches parce que40% des députés européens sont des fem-

mes. «La petite Zohra pourra se faire descopains-bébés qui braillent dans toutes les lan-gues», ironise Le canard enchaîné.

IdentitéMalgré les assurances de son président, laministre risque de ne jamais revenir au gou-vernement. Identité ou incompétence? cer-tainement les deux pour Sarkozy, qui n’a pascessé, lors de l’annonce de son départ, devanter les qualités politiques de Michel Bar-nier: un européen convaincu qui a «assuré lacrédibilité» de la droite républicaine sur lesquestions européennes à «un moment oùc’était moins à la mode».Au moment de faire l’éloge de Rachida Dati,le président change curieusement de regis-

tre. Aucune allusion à ses compétences.Aucune référence à ses réformes au sein duministère de la Justice. Pour lui, Dati estd’abord le modèle de «la diversité» au gouver-nement.«La décision de mettre à la tête de la premièrerégion de France Rachida et Michel est propre-ment historique», a conclu le présent de laRépublique. Un sens de l’histoire queRachida Dati ne semble pas partager avecNicolas Sarkozy. Elle n’admet plus ce rôlede “l’Arabe de service”. Et maintenant queson sort est scellé, sa chute est brutale, resteau président français à trouver un succes-seur consentant à appliquer tout aussi fidè-lement la suite de son programme qui,malheureusement pour le monde judiciaire,est bien plus celui de Nicolas Sarkozy que deRachida Dati.

Ahmed Elmidaoui,Paris

Un sens de l’histoire que RachidaDati ne semble pas partager avec

Nicolas Sarkozy.

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perdues de Rachida Dati

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La tomate marocaine traverse actuelle-ment une grave crise à l’international.Les producteurs espagnols n’en veu-

lent plus et appellent les autorités de ce paysà combattre les exportateurs marocains, accu-sés d’avoir introduit sur le sol espagnol desquantités plus importantes de la tomate quidépassent les quotas définis par l’Unioneuropéenne. «Ceci est totalement faux. Nousrespectons toujours nos quotas et ce n’est pas lapremière fois que les Espagnols déclarent laguerre aux Marocains. Depuis plusieurs annéesdéjà, il font tout, usant parfois d’agressions phy-siques et de pratiques de sabotage contre lescamions transportant la tomate marocaine»,déclare un gros producteur national. Les pro-ducteurs et exportateurs marocains necachent pas leur inquiétude. Le marché, ence moment, est morose, stagnant et pas dutout dynamique. S’écoulant au prix très basde 0,45 euro le kilo, la tomate marocainedevient moins rentable pour les producteurs,qui ne parviennent plus à se faire des béné-fices, tout comme les frais engagés sont àpeine couverts.Pour les petits agriculteurs, les conséquencessont encore plus graves. Leur endettementrisque d’exploser et la faillite les guette. Mus-tapha Moundib, agriculteur et propriétairede champs à El Jadida, a longtemps exportéde la tomate vers l’Europe, mais depuis quel-ques années, il a renoncé à cette activité. «Lesrisques de cette activité sont nombreuses:D’abord, on se faisait payer difficilement et enretard et ensuite, on nous signalait toujours quela marchandise était périmée», explique-t-il. Ilajoute, convaincant: «Les pertes pour moi,quand j’exportais, étaient considérables». Pourcet agriculteur, amoureux des champs et dela terre, le marché local est tellement vaste et

La tomate marocaine se vend de moins en moins en Europe. Et les exportateurs ne rentrent pas dans

leurs frais et perdent même de l’argent. Une crise qui s’annonce périlleuse et longue pour ce fruit

utilisé comme légume.

•LES PRODUCTEURS DE TOMATE MAROCAINS LIVRÉS À EUX-MÊMES

La tomate marocainedans le rouge

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ECONOMIE

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prometteur qu’il peut absorber une grandepartie de la production nationale. «À deuxdirhams le kilo, le producteur de la tomate peutgagner sa vie. Et il m’arrive de la vendre à 4dirhams le kilo, surtout la tomate de bonnequalité» précise cet ingénieur en textile, quia renoncé à une belle carrière dans ce secteur,pour se consacrer aux champs agricoles dela famille.

TensionsSeulement, les autres producteurs ne pen-sent pas comme lui et se ruent sur le marchéinternational, croyant pourvoir gagner desfortunes. Or, en ces moments de crise écono-mique internationale, couplée aux tensionsqui agitent le monde, la tomate marocaine,comme beaucoup d’autres produits, netrouve pas acheteur sur le marché étranger.Le changement du mode de vie et des habi-tudes alimentaires des consommateurseuropéens est présenté pour être la princi-pale source de cette “crise de la tomate” etd’autres légumes en général. «Il existe actuel-lement une crise de sous-consommation de latomate comme c’est le cas de tous les produits depremière gamme, c’est-à-direceux exportés à l’état brut»,explique, pour sa part, unmembre de l’Associationdes producteurs et exporta-teurs des fruits et légumes,(Apefel) dont le siège setrouve à Agadir, dans larégion de Souss.Depuis 2 ans déjà, l’Apefel a noté cette évolu-tion du comportement du consommateur.Une chute des ventes de la tomate maro-caine a été observée en continu. «Nous devonsnous adapter à cette mutation et compenser cesproduits de première gamme. C’est toute notreproduction qui doit suivre», souligne ce mem-bre de l’Apefel. Actuellement, il fait très froid en Europe, latomate se consomme moins que pendant lapériode chaude, qui ne commence qu’à par-tir de la fin mars. Pourtant, les températuresplutôt clémentes qui ont marqué l’Hexagonepour la saison jusqu’en novembre 2008 ontfait que la production d’arrière-saison s’écou-lerait en priorité, ce qui fait baisser les prix.La tomate marocaine doit également gérer laconcurrence d’autres pays. L’Espagne, la Tur-

quie et la Pologne font de plus en plus preuved’agressivité sur le marché, grappillant desérieuses parts de marché à la tomate maro-caine. Si le produit marocain et espagnol estproposé à un prix presque similaire, latomate venant de Pologne et de Turquie,elles, est entrée en force sur le marché et sevend entre 0,35 et 0,40 euro le kilo, contre0,45 à 0,75 euro environ pour la marocaine.Le concurrent direct de la tomate marocainedemeure l’Espagne, fortement présente surle marché européen. «On propose la mêmequalité de produit ainsi qu’une fourchette assezsimilaire des prix. Le consommateur européena un penchant pour la tomate marocaine, plusjuteuse et plus de goûteuse que celle d’Espagne»,explique un producteur marocain. Les variétés marocaines sont également très

appréciées en Europe, notamment enFrance: la tomate grappe, cerise, kiwat, bio,hiver, tomate beef, et tomate cock. Selon leprésident de l’Apefel, le gouvernement a sapart de responsabilité dans cette crise. «Lesproducteurs Espagnols et européens en généralbénéficient de subventions, notamment dans lecadre de la politique agricole commune (PAC)de l’Union européenne. Alors que notre gouver-nement n’accompagne pas les producteurs, quisont livrés à eux-mêmes», se plaint MustaphaMoundib.

VolatilesQuoi qu’il en soit, les prix de la tomatedemeure volatiles pour le moment. Lesconditions climatiques au Maroc n’arrangentpas les choses, malgré les récentes pluies.

«Le coût de la production est très élevé», se plaintun producteur dans la région de Souss. Celle-ci, rappelons-le, reste quand même la régionla plus importante en termes de productionde la tomate, avec 90% du volume national.«Dans cette région, les techniques de produc-tion et d’irrigation sont technologiquement avan-cées contrairement à d’autres régions où lespratiques artisanales sont toujours de rigueur»conclut Mustapha Moundib.

A.Amourag

Les producteurseuropéens

bénéficient desubventions.

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MustaphaMoundib.“Ilexisteactuellement unecrise de sous-consommation.”

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ECONOMIE

•COUVERTURE MÉDICALE

Tiers-payant, les acteurs de la santélancent un appel à Ahmidouch

Le Collectif associatifcontre les maladies

graves et chroniques arécemment dénoncé lecaractère “discriminatoire”de la convention de priseen charge préalable desfrais des medicaments,que la CNSS s’apprête àsigner avec les pharma-ciens.Pour le Président du col-lectif, ce projet doit impli-quer les professionnels dela santé et leur conseil de l’ordre, ainsique les associations de patients:«Outre le fait que ces derniers n’ont pasété impliqués dans l’élaboration de cetteconvention, seuls 28 médicaments figu-rent sur la liste provisoire à prendre encharge par le tiers payant (…) Commentla CNSS peut prétendre à travers ce pro-jet assurer l’égalité et l’équité dans l’accèsaux traitements onéreux, alors qu’ellene prend pas en compte tous les médica-ments en usage dans les 41 affections de

longue durée cou-vertes par l’AMO?Au Maroc, ils sontplus de trois mil-lions de personnesà souffrir de mala-dies chroniques.Ces maladiesnécessitent des trai-tements, certes trèsefficaces, mais queles malades n’ontpas les moyens dese procurer. La

prise en charge préalable doit être fidèleaux fondements du système de couver-ture médicale au Maroc et couvrir l’en-semble des maladies chroniques et gravescouvertes par l’AMO», soutient Profes-seur Driss Jamil. Le collectif précité a lancé dans ce sensun appel aux responsables de laCNSS et à leur directeur, Saïd Ahmi-douch, pour qu’il implique tous lesacteurs de la santé dans cette réflexion.

•INFORMATIQUELe Français Econocom s'implanteau Maroc

Dans un communiqué rendu public le mardi 28janvier 2009, le français Econocom, société deservices spécialisée dans la gestion des ressourcesinformatiques et télécommunications des entre-prises, a affirmé son intention d’implanter une plate-forme de téléservices au Maroc au cours du premiersemestre 2009. Econocom, qui précise que cetteplateforme viendra compléter sa gamme de serviceset de produits «innovants et compétitifs», aannoncé que son chiffre d’affaires s’est établi à 717millions d’euros en 2008 (en hausse de 2,3%). Uneperformance jugée satisfaisante, et qui serait liée«aux investissements commerciaux importants etaux efforts de gestion consentis ces dernièresannées ainsi qu’au développement de nouvellesoffres».Le groupe prévoit en outre un résultatopérationnel courant en légère progression en 2009.

•AGRICULTURE Tanger,les terres agricolesenglouties par l’excès de pluieL’excès de pluie ne fait pas le bonheur de tous.Ainsi,d’après la direction provinciale de l’agriculture (DPA)de Tanger, les fortes précipitations qui se sont abat-tues sur la province de Tanger-Asilah, en engorgeantles terrains agricoles, ont fait baisser de manièresensible (moins 6,4% en comparaison avec la mêmepériode de l’année 2008) les superficies emblavéespar les cultures d’automne. Les superficies travailléeset emblavées à fin décembre n’excédent pas de lasorte les 36.610 ha en raison de la difficulté delabourer les champs engloutis par les eaux de pluie.Environ 80% de cette superficie totale a étéemblavée par des cultures d’automnes. Les céréalesarrivent en tête avec 16.720 ha, suivies par les four-rages (10.320 ha) et les légumineuses (2.300 ha). Asouligner enfin que la pluviométrie de l’actuellecampagne dégage un excédent de plus de 100% parrapport à la moyenne des 10 dernières années.

•INVESTISSEMENTS

Settat, plus de 500entreprises créées en 2008516 certificats négatifs pour la création d’entreprises dans la provincede Settat ont été délivrés en 2008 (soit une baisse de 8,02 % par rapportà 2007) par le Centre régional d’investissement (CRI) de Chaouia-Ouar-digha et la délégation du commerce et de l’industrie. La plus sollicitée desformes juridiques de la part des entrepreneurs demeure la société à res-ponsabilité limitée (SARL, 348 certificats), suivie des sociétés de person-nes physiques avec 158 certificats, les autres formes juridiques separtageant les 10 certificats restants. Par secteur d’activité, les services vien-nent en tête avec 227 certificats, suivis du commerce (160 certificats), dubâtiment et travaux publics (88 certificats), de l’industrie (31certificats), del’agriculture (8 certificats) et enfin du tourisme (1 certificat) et de l’éner-gie et mines (1 certificat). A souligner que ces nouvelles entités devraientpermettre la création de 2.246 emplois dans la région.

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Saïd Ahmidouch.

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•HÔTELLERIE & RESTAURATION

Les Marocainsau SIRHA de Lyon

Le Maroc a participé au Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et del’alimentation (SIRHA), qui s’est ouvert le lundi 26 janvier 2009 à Lyon (centre-

est de la France).Cet événement a rassemblé 2.000 exposants et 6.000 chefs venusde 120 pays pour représenter leurs spécialités gastronomiques. Le Japon était l’invité

d’honneur de cette 14ème édi-tion, qui a offert par ailleursaux visiteurs un panorama dequelque 14 pavillons étrangers,une trentaine de concours etshows culinaires, plus de 600nouveautés et 1.200 démons-trations quotidiennes. LeSIRHA, qui se positionnecomme le rendez-vous incon-tournable des professionnelsdes secteurs de la restauration,de l’hôtellerie et de l’alimenta-tion, est aussi associé aux

concours internationaux de cuisine tels le Bocuse d’Or et la Coupe du monde de lapâtisserie. Cette dernière a été remportée le lundi 26 janvier 2009 par une équipe deFrançais, devant des équipes italienneset belges.

•CONSTITUTIONLes professionnels del’événementiel créent leur association

•INFORMATIQUE

Familles et étudiants, les ciblesdu nouveau logiciel MicrosoftMicrosoft vient de lancer

la commercialisationde son nouveau logicielOffice Famille et Etudiant2007 à un prix promotion-nel de 560 dirhamsjusqu’au 30 janvier 2009,soit une baisse de 40% parrapport au prix initial. Dansun environnement où lepiratage est très développé etorganisé, Microsoft Marocespère de la sorte avoirfrappé fort en offrant uneversion originale et sécurisée deson logiciel à un prix compétitif. Cettenouvelle offre veut également séduire lespartenaires et les distributeurs de produits

Microsoft. Des actions d’ani-mation ont ainsi accompa-gné la commercialisationdu logiciel au niveau duréseau de revendeurs deMicrosoft. Onze magasinsau total ont été concernésparmi lesquls Bestmark,FNAG, Microland, Surcouet Le Tangérois. L’un desmagasins touché par cetteaction est le magasin Jou-tec, revendeur de Microsoft,

situé en plein cœur du marché deDerb Ghallef. A noter enfin qu’outre lesrevendeurs, le lancement au Maroc s’estfait au sein de plusieurs écoles de Casa-blanca.

Les professionnels du conseil encommunication événementielle vien-nent de se regrouper au sein d’uneassociation baptisée AMAE. L’Associa-tion Marocaine des Agences Conseil enCommunication Evénementielletravaillera ainsi en collaboration avecl’ANAé, le Syndicat National desAgences d’événements, qui regroupeprès de 70 agences françaises. L’initia-tive de la création de cette association

émane de plusieurs acteurs dans lemétier au Maroc, à savoir A3 Commu-nication,Autograph,Avantscene,Capital Events, Forum7, Hors LimiteOrganisation, LTB (Le Team Briefing),Par Event, Public Events et enfin RappCollins. «Dans un contexte interna-tional difficile (…), il est impératif de sestructurer pour se développer dans laréalité du marché et des clients afind’appréhender les vraies problémati-ques, telles qu’elles sont et de réagirutilement, positivement, efficace-ment… » , explique au Adil Lazrak,Président de l’AMAE. Plusieurs chan-tiers seront, à cet effet, lancés au coursde 2009 en vue de proposer un contratprogramme au gouvernement deAbbas El Fassi.

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Adil Lazrak.

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•AÉRONAUTIQUE

Zodiac Aerospace investit 135millions de dirhams à Aïn Johra

Le projet porte sur la création dans le parc industriel régional de AïnJohra, d’un bureau d’études de définition d’équipements aéro-

nautiques et d’une unité d’usinage de pièces de mécanique de précisionsur des machines à commande numérique. Le projet, qui devrait s’éten-dre sur une superficie de 10.000 m2, prévoit également la mise enplace d’un atelier de montage d’ensembles électroniques et d’un atelierde traitement des surfaces de métaux. Cette future entité permettra lacréation de 250 emplois directs, dont un grand nombre de postes d’in-génieurs. Zodiac Aerospace, groupe aéronautique de renommée inter-nationale, compte 150 filiales à travers le monde et emploie près de20.000 personnes. En 2007/2008, il a réalisé un chiffre d’affaires deplus de 2 milliards d’euros.

En enregistrant 662 commandes nettes d’avions civils en 2008,Boeing a porté son carnet de commandes à plus de 3 700 appa-

reils. Dans le lot, le 737 Next Generation reste l’avion le plus vendu dela gamme, avec 484 avions retenus par des compagnies issues dumonde entier. La demande pour le 787 Dreamliner demeure forteégalement mais dans une moindre mesure avec 93 commandes,issues essentiellement du Moyen-Orient: «Nous avons eu l’an passénotre lot de difficultés mais également de succès. Nous devons assumer nosresponsabilités vis-à-vis de nos clients, nos actionnaires, nos partenaires et

nos collaborateurs. Nous pouvons nous appuyer sur un carnet de com-mandes équilibré sur l’ensemble de notre gamme et auprès de clients diver-sifiés par nature et localisation. Il s’agit maintenant de remplir nosengagements», commente à ce propos Scott Carson, Président Direc-teur Général de Boeing Aviation Commerciale, qui note que 2008est la huitième meilleure année en termes de commandes. A souli-gner que sept nouveaux sites de production de la division Aviationcivile de Boeing ont été certifiés ISO 14001: Renton, Auburn et Fre-derickson dans l’Etat de Washington; Salt Lake City, dans l’Utah;Winnipeg, au Canada; Bankston, et, enfin, Fishermen’s Bend, enAustralie.

•AVIATION

662 commandesd’avions civils en 2008pour Boeing

•ELECTROMÉNAGER

Fagor lance un nouveausèche-cheveux

Le groupe espagnol d’électroménager Fagor vient de lancersur le marché marocain un nouveau sèche-cheveux profes-

sionnel Fagor SP 2550 CI. Ce dernier promet des cheveux plussoyeux, grâce à sa fonction Super Ionic Technology. Celle-ci assurela diffusion d’ions qui éliminent les frisottis et l’électricité statique.Mais aussi grâce à sa fonction Care: toutes les vitesses sont dimi-nuées de 25% en conservant le même débit d’air.Autre promesse du Fagor SP 2550 CI: unséchage rapide grâce àsa puissance de2500W, et optimalegrâce à son concen-trateur-diffuseurd’air qui donne plusde volume tout ens’adaptant à tout type decheveux.«Choisir un sèche-cheveux Fagor, c’est s’assurer une coiffure facileet stylée. Même loin de chez soi grâce à notre sèche-cheveux de voyageléger et compact», ajoute un responsable du groupe. Entreprise phare du groupe ibérique MCC, 7ème en chiffre d’affai-res et 3ème en effectif, Fagor est leader de l’électroménager enEspagne avec 41% de ses ventes à l’international et 7 marquesemblématiques. Présente dans plus de 80 pays, Fagor opère auMaroc depuis 1995 où elle dispose de 30% de parts de marché.Basée à Mohammedia, elle emploie aujourd’hui 250 personnes,contre 105 en 1995.

ECONOMIE

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Ahmed Chami et Olivier Zarrouati.

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par les responsables du pôle Tanger-Medque nous avions contacté. Nissan fait ainsisavoir que «nonobstant une conjoncturefinancière difficile, son partenariat avecRenault allait être maintenu avec les mêmesambitions affichées initialement.»Le démenti de Nissan intervient peu aprèsque sa porte-parole, Pauline Kee, ait révéléà l’AFP que «Nous sommes actuellement en

train d’étudier des délais et des reports de cer-tains de nos projets, y compris celui auMaroc». Avant d’ajouter que «à ce stade,rien n’est encore confirmé et il n’y a rien àannoncer». Qui croire alors?

Ismaïl Harakat

cules Dacia, encouragé par son coût attrac-tif, sa faible consommation et la proximitédu marché européen. Pour sa part, Nissana pris la décision de faire une croix sur saparticipation «à cause d’une conjoncture qua-lifiée de critique lors d’une réunion à Tokyo,mais envisage de trouver un autre emplace-ment pour la construction -initialement prévueà Tanger- de sa fourgonnette. Barcelone serait

l’une des alternatives» à en croire El País.Coup de théâtre! Le jour même, réagissantjustement à l’article paru dans El País, Nis-san a fait savoir que son projet avec Renaultà Tanger n’allait pas être remis en ques-tion, ce qui corrobore les déclarations faites

Alors que des responsables

marocains soutiennent que le

tandem franco-nippon

maintient son projet, Renault

et Nissan auraient décidé de

couper la poire en deux.

ECONOMIE

•NISSAN RENONCE À TANGER-MED, RENAULT RESTE, SELON EL PAÍS

Le chaud et le froid

Le projet de Renault-Nissan dans le pôleportuaire Tanger-Med alimente bien

des rumeurs dans un contexte de crisefinancière internationale qui frappe de pleinfouet le secteur automobile. Alors que biendes responsables marocains soutiennentque le tandem franco-nippon maintiendrason projet, Renault et Nissan auraient fina-lement décidé de couper la poire en deux.C’est du moins ce que soutient le quoti-dien espagnol El País dans sa livraison du23 janvier 2009. Nissan, troisièmeconstructeur japonais en terme d’impor-tance après Toyota et Honda, aurait décidéde renoncer à son intention de construireune unité tangéroise pour cause de man-que de liquidités. El País affirme qu’il nes’agit pas d’un report, comme cela a étérapporté, mais bel et bien d’un enterre-ment pur et simple du projet.

DémentiInitialement, à l’horizon 2010, il était ques-tion de construire avec Renault 200.000véhicules et près de 400.000 en 2013, c’est-à-dire quand la vitesse de croisière auraitété atteinte suivant les prévisions. A partirde cette période, les deux géants envisa-geaient de créer 6.000 postes d’emploidirects, ce qui aurait fait de cette unité l’undes fleurons du pôle portuaire Tanger-Med,surtout que l’enveloppe prévue avoisinaitles 600 millions d’euros.Renault, pour sa part, aurait décidé, selon ElPaís, de maintenir son projet. Cependant, lelancement devrait accuser un retard de sixmois et les ambitions initiales seront revuesà la baisse. D’après El País, Renault se limi-tera exclusivement à la construction de véhi-

Nissan aurait renoncé au projet etRenault se limiterait à la

construction de véhicules Dacia.

Le Pdg du gorupe Renault-Nissan, Carlos Ghosn, se veut rassurant.©

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nuits et sa clientèle prestigieuse composée destars de cinéma, de show-business et de lapolitique, semble moins attractive en cedébut de l’année 2009 particulièrementéprouvant pour les hôteliers. Il est vrai que les mois de janvier et février dechaque année se rangent dans la catégorie dela basse saison pendant laquelle les hôtelset autres établissements d’hébergementconnaissent leurs plus faibles taux d’occu-pation, il n’en demeure pas moins que l’an-née 2009 apporte son lot de craintes etd’inquiétudes. «Nos hôtels sont quasimentvides. Les clients se font de plus en plus rares et

Quoi qu’on en dise, et malgré les déné-gations des officiels, la crise s’est belet bien installée. Depuis janvier 2009et même un peu avant, elle com-

mence à se faire ressentir dans les secteursles plus stratégiques comme le tourisme etles exportations. Le premier est visiblementle plus touché et on en parle. «La crise n’est plus un tabou. C’est le sujet dumoment et tous les professionnels en sontconscients», nous déclare AbderrahimAmoun, directeur général du conseil régio-nal du tourisme (CRT) de Marrakech. Cetteville, connue pour ses ryads des mille et une

Baisse des nuitées et des

réservations. Le secteur

touristique commence à

ressentir vivement les effets

de la crise économique

internationale. Les

professionnels et les

organismes de tutelle

s’organisent en réduisant les

frais de fonctionnement et en

renforçant la promotion.

•LA CRISE DU TOURISME S’EST INSTALLÉE POUR DE BON

Le Maroc peut-ilrenverser la tendance ?

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ECONOMIE

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les recettes ne sont pas au rendez-vous»,affirme, pour sa part, MohamedLaâouan, directeur général des unitéshôtelières du groupe Palmeraie déve-loppement, appartenant à la famille Ber-rada.

ScénarioLe Palmeraie Golf Palace (PGP), qui faitfigure d’hôtel phare de ce groupe diver-sifié présent aussi bien dans l’hôtellerieque dans la distribution et l’industrie,connaît aujourd’hui un taux d’occupa-tion des plus faibles. Les quelquesclients, étrangers et marocains, qui s’ysont rendus pendant le dernier week-end de janvier, ne semblent pas faire lebonheur des centaines de serveurs del’hôtel, qui s’inquiètent de plus en plus pourleur avenir, si cette crise continue de sévir.«Que Dieu nous vienne en aide parce que noussommes vraiment touchés», s’exclame unmembre du personnel de l’hôtel.Au Sofitel, établissement de luxe du groupeAccor, c’est presque le même scénario. MarcThépôt, patron du groupe français, évoque 7à 10% de baisse dans certaines unités hôte-lières de la chaîne. Le club Palmariva, qui setrouve dans la belle Palmeraie de Marrakech,est le plus touché. «Quant aux autres unitésdu groupe, notamment la chaîne Ibis, elles s’ensortent relativement bien», tempère M. Thé-pôt. Pour lui, la crise actuelle qui touche laplupart des établissements hôteliers du payss’explique par l’attitude des tour-opérateurs(TO) étrangers qui n’ont pas honoré leursengagements pris depuis fin 2008. Voyantla crise pointer son nez, ces TO ont annuléune grande partie des réservations à destina-tion du Maroc. Ce qui a aggravé davantage lemanque de visibilité chez les opérateurs.Mais, que prévoient alors ces derniers pourfaire face à cette période difficile? Et quellessont leurs solutions pour sortir de la crise? Sichacun y va de sa propre vision et selon sespropres moyens, la règle générale demeurela prudence. Pas trop de dépenses, pas d’ou-vertures de nouveaux hôtels et pas de recru-tements de nouvelles compétences.Pour Mohamed Laâouan, «les mesures quenous avons prises tiennent à couper drastique-ment dans les charges. Je ne dis pas qu’il fautlicencier les gens, mais nous faisons en sorte de

réduire la masse salariale. Autre mesure: noustentons d’attirer la clientèle marocaine en luiproposant des tarifs attrayants et des offres d’hé-bergement très accessibles».

RéductionLe patron du groupe Accor au Maroc évo-que les mêmes mesures, ou presque, saufqu’il exclut toute réduction de charges salaria-

les. Pour lui, il faut traquer les dépensessuperflues qui n’ont aucun impact sur leconfort et la qualité d’hébergement du client.«Je fais allusion notamment à nos frais de dépla-cement et de réunion», précise M. Thépôt.Contrairement à certains groupes touristi-ques qui ont mis en veilleuse leur politiqued’investissement, Accor Maroc saisit cetteannée 2009 où l’activité hôtelière tourne auralenti, pour relancer tous ses projets d’in-vestissement.Il cite, à titre d’exemples, le nouveau Sofitel deCasablanca, dont l’ouverture est prévue pourjuillet 2010, qui va coûter la somme de 400millions de dirhams; le Hilton de Rabat quisera transformé en Sofitel et qui va ouvrir enoctobre 2009; et un autre Sofitel à Agadir,

attenant au Sofitel actuel, dont l’inaugu-ration est programmée pour janvier2010. Le dynamique patron d’AccorMaroc se réjouit particulièrement de tousces investissement qui vont permettre àla chaîne d’augmenter sa capacité de3.000 lits supplémentaires d’ici 2012.Des investissements qui vont coûter lagrosse somme de 1,5 milliard de dir-hams.

PromotionPour faire face à la crise actuelle, MarcThépot évoque également cette techni-que commerciale très originale quiconsiste à utiliser le web comme canal deréservation, aussi bien pour la clientèlemarocaine qu’étrangère. La nouvelle

démarche commerciale s’appliquera d’abordpour sa nouvelle unité hôtelière, Suit Hôtel,qui devait ouvrir lundi 2 février, à Marrakech.Cette unité de quatre étoiles, composée de112 suites, proposera des services touristiquesde très bonne qualité avec une tarificationplus ou moins accessible.Ceci étant, la crise que traverse actuellementle tourisme national n’en est qu’à ses débuts

et tous les professionnels travaillent maindans la main pour la combattre. Ils sont aidésen cela par les institutions publiques commele ministère du Tourisme et l’ONMT (Officenational marocain du Tourisme). L’ONMT a ainsi annoncé que pour l’annéeen cours le budget de promotion à l’étran-ger a connu une forte augmentation. Soit20% de plus pour promouvoir Marrakech etpresque autant pour Agadir et Tanger. À celas’ajoutent les grands événements touristi-ques (festivals, foires, congrès et manifesta-tions sportives) que l’ONMT se proposed’organiser pour les mois à venir, dans leseul but de rendre la crise moins forte. Enattendant, le tourisme national souffre.

Aissa Amourag

Si chacun y va de sa propre visionet selon ses propres moyens, la

règle générale demeure la prudence.

N°824 du 30 janvier au 05 février 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 41

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Marc Thépôt. Nouvelle démarche commerciale.

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Dans le cadre des règles de gouvernance dugroupe ONA et afin de développer son

chiffre d’affaires, de consolider ses parts demarché et de répondre d’une manière plusefficace aux besoins de ses clients, Agma Lah-

lou-Tazi a obtenu la certification ISO 9001 ver-sion 2000 pour l’ensemble de ses activités.Cette certification bénéficie d’une double accré-ditation française Cofrac et anglaise Ukas. En2008, plusieurs actions ont été menées ausein du cabinet: formations en interne, actionsde sensibilisation et de communication auprèsdu personnel. Dans un secteur fortementconcurrentiel et marqué par une volonté affir-mée de professionnaliser et de structurer lesecteur du courtage au niveau national, où laqualité des prestations est fondamentale, la cer-tification de l’unique cabinet coté à la Bourse deCasablanca depuis 1998, est un gage supplé-mentaire de qualité envers ses clients et l’en-semble de ses partenaires. Cette certificationpermet de répondre aux exigences et besoins deses trois principaux segments de clientèle: gran-des entreprises, PME/PMI, professionnels etparticuliers; clients issus de tous les secteursd’activités confondus.

•QUALITÉ

Agma Lahlou-Tazi certifiéISO 9001 version 2000

Le Crédit agricole du Maroc (CAM) lancera,bientôt, une nouvelle filiale dédiée au crédit

à la consommation. Assalaf Al Akhdar, c’estson nom. Cette nouvelle entité aura essentiel-lement pour cible le monde rural. Cette ouver-ture abonde dans le sens de la nouvelle stratégiedu groupe visant à se déployer dans de nou-veaux créneaux. Pour le moment, les informa-tions concernant ce projet sont rares. Mais, leprojet en lui-même fait partie du nouveau planstratégique de la banque verte, pour les quatreannées à venir. Le président du groupe, TariqSijilemassi, l’avait annoncé depuis quelquemois déjà. Il estime que l’agriculteur, qui consti-tue le principal client du Crédit agricole, n’apas besoin seulement d’un crédit pour sonexploitation, mais aussi d’un financement quilui permet de couvrir ses besoins en termesd’équipements comme le mobilier de maison

et l’achat d’une voiture. Ce qui veut dire que leCrédit agricole invente une nouvelle philoso-phie de crédit pour le milieu agricole. Philoso-phie qui combine les besoins professionnels etles besoins personnels.

•OUVERTURE

Le Crédit agricole se lancedans le crédit à la consommation

FINANCE

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•FORUMNizar Baraka à DavosLe ministre délégué chargé desAffaires économiques et générales,Nizar Baraka, a affirmé, mercredi 28janvier 2009 à Davos, que l’éco-nomie marocaine a fait preuved’une bonne résilience face à lacrise financière mondiale.Analy-sant l’incidence de cette crise surl’économie marocaine et la stra-tégie du gouvernement marocain, ila expliqué que l’efficacité desgrands chantiers et des réformes enmatière de développement socio-économique de modernisation etde diversification de l’économiemarocaine a pu conférer au tissuproductif du Royaume la capacitéde s’adapter à cette nature de diffi-cultés et à renforcer sa présencesur les marchés internationaux.

•TENDANCELes OPCVM perdentleur attractivitéDepuis le début du mois d’octobre2008, l’actif net des OPCVM est enquasi-stagnation. Il essuie mêmeune légère baisse au terme destrois derniers mois de l’annéeprécédente. C’est ce qui a mené àun niveau d’environ 156,3 milliardsde dirhams au 5 décembre 2008, enbaisse de 0,2% par rapport au moisprécédent. Cette tendanceduplique celle constatée sur lemarché de la gestion des fondsentre janvier et avril de la mêmeannée. Entre les deux périodes destagnation, l’actif net des OPCVMest passé de 135 à 156 milliards dedirhams. La reprise de la stagnationcoïncide avec une baisse de larentabilité au niveau de la majoritédes organismes de placementcollectif.A l’exception des OPCVMobligataires à court terme et desOPCVM monétaires, toutes lesautres catégories ont enregistrédes performances négatives.

Tariq Sijlmassi.

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•EXTENSION

Attijariwafa Bank ouvre de nouvellesagences en France

Le groupe bancaire Attijariwafa Bank, dont le Crédit AgricoleSA est actionnaire à hauteur de 1,44 %, intensifie le développe-

ment de son réseau en France avec des ouvertures prévues à Ren-nes et à Nîmes pour un objectif de 40 agences locales et régionalesd'ici à 2012, souligne mercredi 28 janvier 2009 le quotidien éco-nomique français Les Echos, sous le titre « Attijariwafa Bank se créeun réseau d'agences ». Le journal relève que la banque marocaineaccélère son maillage territorial en France pour capter la clientèleissue du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. « En 2009, nousavons prévu des créations d'agences à Rennes et à Nîmes alors quenous venons d'inaugurer celle d'Avignon après une autre créa-tion à Evry », explique Ingrid Azogui, directrice du marketing, citéepar Les Echos. Et d'ajouter qu'à ce développement, correspondune cible bien précise de clientèle essentiellement composée de par-ticuliers et d'entreprises ayant des relations avec le Maroc et pourqui nous proposons des produits spécifiques d'intermédiationsafin par exemple de faciliter leurs transferts d'argent.

•ANALYSE

La biscuiterienationale souffrede la concurrenceétrangèreFait: résultats de l’étude ducabinet britannique HTSPE sur lafilière de la biscuiterie au Maroc.Analyse: selon ce cabinet interna-tional, le secteur de la biscuiterieaurait souffert du démantèle-ment tarifaire, en facilitant l’accèsdes produits étrangers. En effet,ayant une image de qualité forteet une démarche commercialeagressive, les compétiteurs étran-gers seraient en train de grignoterles parts de marché des produc-

teurs locaux. De même, le secteurde la biscuiterie marocaindemeure fortement atomisépuisqu’à l’exception de BIMO,tous les opérateurs du secteursont la propriété de familles ou degroupes familiaux. Conclusion : larecrudescence de la concurrencedevrait inciter le gouvernement àsoutenir davantage les entrepriseslocales et ce, via la réduction desprix des intrants de production,lesquels, contrairement auxbiscuits importés, restent assu-jettis à une forte taxation.

•DIVERSIFICATION

Quick Money signe une conventionavec Attijariwafa Bank

Attijariwafa Bank et la société de transfert d’argent Quick Money, présidée par KarimRahal, ont convenu d’accompagner les porteurs de projets d’agences eFloussy s’ins-

crivant dans le cadre du programme Moukawalati.Les deux parties ont signé, mardi 27 jan-vier à Casablanca, une convention visant à soutenir, avec le concours de l’agence nationalede promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), les jeunes promoteurs quiveulent monter un projet d’agence eFloussy, une enseigne commerciale s’occupant detransfert d’argent aux niveauxnational et international d’unepart et de l’encaissement defactures pour tiers (eau, élec-tricité assurances), d’autrepart. Cet accord, paraphé enprésence du ministre de l’Em-ploi et de la Formation profes-sionnelle, Jamal Ghmani,porte également sur la diver-sification des produits propo-sés par l’enseigne à traversl’introduction des services ban-caires et financiers notam-ment les crédits logement oude consommation.

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FINANCE

Dès que la baisse des taux de la réservemonétaire a commencé à donner ses

fruits, Bank Al-Maghrib a sensiblementréduit ses interventions sur le marchémonétaire depuis le début de la troisièmesemaine de janvier. Ainsi, durant lapériode du 15 au 21 janvier 2009, la Ban-que centrale n’est pas intervenue sur lemarché. Cela coïncidait avec les premiersexcédents de liquidités constatés chez lesbanques de la place. Mais BAM est reve-nue à la charge à l’issue de la séance d’ap-pel d’offres du 21 janvier. BankAl-Maghrib a servi 11 milliards de dirhamsau titre des avances à 7 jours au taux de3,50%, pour un montant demandé de19,01 milliards de dirhams.

•LIQUIDITÉ

Bank Al Maghrib réduit sesinterventions sur le marchémonétaire

La Banque cen-trale popu-

laire s'ouvre deplus en plus surle monde. Elledevait procéder,jeudi 29 janvier2009, à l'ouver-ture d'une nou-velle fi l iale, àMadrid. Filialequi dépendra dela banque Chaâbipour l'Europe,structure interna-tionale du groupe, qui gère toutes sesfiliales et ses participations à l'étran-ger. À vrai dire, depuis son arrivée auxcommandes, Mohamed Benchaâ-boun, imprime sa marque à la gestion

de la plus importantebanque marocaine entermes de réseau et deprésence commerciale.On peut dire que sonimplantation à l'étrangeraccuse un certain retardpar rapport à ses concur-rents comme la BMCEBank et AttijariwafaBank, qui, elles, se sontfortement intéressées aumarché international.Ce qui intéresse la ban-que populaire à Madrid,

c'est la communauté marocaine ins-tallée en Espagne. De plus en plus, elleest nombreuse et chaque année, elletransfère davantage d'argent vers leMaroc.

•IMPLANTATION

La BCP ouvreune filiale à Madrid

•PRÉVISION

Résultatsmirobolantspour AddohaAddoha devrait réaliser des résul-tats annuels supérieurs auxprévisions. Selon nos informa-tions, cela serait étroitement liéà la publication prochaine de sespremiers comptes aux normesIFRS. Ces dernières permettent lacomptabilisation des acomptesimmobiliers comme chiffre d’af-faires réalisé. Impact attendu: unchiffre d’affaires de 4,8 milliardsde dirhams et un résultat net de

1,5 milliard de dirhams. le prési-dent du groupe, Anas Sefrioui,avait déclaré que la crise actuelleque traverse le monde n’a aucunimpact sur les activités d’Addohaet sur l’économie marocaine engénéral. Il s’appuie en cela sur lesbusiness plan de ses programmesde logement et sur la fortedemande exprimée par le marchélocal. Demande qui va de plus enplus crescendo. Le seule créneauqui connaît un impact signifi-catif, c’est celui des résidencesluxueuses destinées à unecertaine clientèle étrangère.

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Mohamed Benchaâboun.

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•PALMERAIE OUVRE UN NOUVEAU SPA À MARRAKECH

Des soins aux standardsles plus exigeants

Marrakech se dote d’un nouveau centre deSPA: le Palmeraie SPA. Aussi grand et

prestigieux qu’un hôtel 5 étoiles, ce haut lieu dedétente et de bien-être, qui se situe face à l’en-trée du Palmeraie Golf Palace (PGP), se déploiesur 4.000 m2 et comporte un centre de fitnesset un espace de beauté. Le premier, donnantsur les greens du plus beau golf de la ville, estdoté d’équipements d’entraînement et de mus-culation les plus sophistiqués. Mais c’est le cen-tre de beauté qui accapare la plus grandesuperficie de ce SPA, dont la gestion revient àun jeune Marocain, Driss Saoudi, 30 ans, kiné-sithérapeute de formation, au verbe facile etau geste élégant et raffiné. Pendant une visite guidée, il nous montre tou-tes les pièces, à l’architecture bien agencée et àla décoration sobre mais artistique, où les nom-breuses professionnelles du massage font lebonheur des clients du centre. D’abord, deuxhammams avec deux salles chaudes et tièdes,des tables de gommage en marbre à l’an-

cienne, une piscine chauffée, des bains turcs,et deux grands jacuzzis de huit places font ledébut du bonheur d’un client qui veut se débar-rasser du stress quotidien de la vie et du travail.Dans une atmosphère chaleureuse et déten-due, on s’y sent totalement déconnecté avecen prime un service personnalisé hautementde qualité. Ensuite, place au massage et lessoins de visage. Là, le client oublie rapidementl’extérieur et s’embarque dans un monde derêves.

MassageConçus par Susan Stein, une grande profes-sionnelle du massage, venue du Chicago, auxEtats-Unis, où il tient un cabinet de renom-mée internationale, des massages innovantset des soins adaptés sont proposés aux clients.Ils assurent cet équilibre parfait entre les rituelsmarocains de la beauté et l’art de vivre asiatique,entre l’énergie d’une ville mystique et la sérénitéde sa Palmeraie. Susan Stein, cette Américainesimple et élégante, a su donner à ces profes-sionnelles du massage une formation solidequi hisse les qualités de soins aux rang desstandards internationaux les plus exigeants. Et,pour terminer tout ça en beauté, un salon decoiffure tenu par les meilleurs praticiens de laville offre ses services aux meilleurs tarifs.Au Palmeraie SPA, le client est traité commeun VIP, qui choisit lui-même les types de mas-sage qu’il veut et les soins de visage qui lui sontconvenables. «On laisse le choix au client. C’estlui le maître, pas moi», explique Driss Saoudi. Ilfaut dire que les senteurs aromatisées qui sedégagent aussi bien des hammams que despiscines chauffées et des jacuzzis donnent uneenvie insatiable de passer un long séjour aucentre de beauté, où sont également proposésdes services personnalisés de lecture, de bois-sons et de communication.Rien n’est laissé au hasard. C’est que le Pal-meraie SPA ne fait pas dans la demi-mesure etil fait tout dans les règles de l’art.

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Le Groupe Berrada vientd’adopter une nouvelle orga-nisation déclinée en pôlesmétiers et contrôlée par uneHolding récemment crééeportant désormais l’appella-tion Palmeraie Holding. Unchangement qui aspire àrépondre aux challengesactuels et futurs et notam-ment la diversité des acti-vités et la dimension actuelledu groupe.Cette nouvelle organisation aété officialisée lors de lapremière Convention desCadres, organisée les 9 et 10janvier 2009 à Marrakechsous le thème La conver-gence des hommes, parAbdelali Berrada, Présidentfondateur du groupe, etexpliquée par Hicham etSaad Berrada, vice-présidentsdu Groupe.La direction générale de lanouvelle société PalmeraieHolding a été confiée à OmarLahlou, qui a assuré pendant10 ans le poste de directeuradministratif et financier dugroupe. Palmeraie Holdingaura pour mission d’assurerle pilotage stratégique dugroupe et le contrôle de sespôles métiers, en l’occur-rence: Immobilier et Hôtel-lerie (Groupe PalmeraieDéveloppement et EspacesSaada …), Industrie (UniConfort Maroc: Dolidol,Therapedic …) et Distribution(Layalits).

•HOLDING

Le GroupeBerrada devientPalmeraieHolding

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ECONOMIE

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•ENVIRONNEMENT

Ibuki, satellite japonaisd’observation des gaz àeffet de serre Le Japon a lancé, vendredi 23 janvier 2009, lepremier satellite mondial de collecte d’informationssur les gaz à effet de serre autour de la Terre, un outilsans équivalent pour quantifier la présence de cessubstances nocives responsables du réchauffementclimatique.La fusée japonaise H-2A, construite et exploitée parle groupe industriel Mitsubishi Heavy Industries(MHI), a décollé à 12h54 locales de la base de Tane-gashima. Le lancement s’est déroulé comme prévu, aindiqué la Jaxa (Agence aérospatiale japonaise),

après la mise en orbite du satellite à 666 km de laTerre, recevant dans la foulée les félicitations dugouvernement pour ce programme qui va permettred’approfondir grandement les connaissancesmondiales sur le réchauffement du climat. L’engin,baptisé Ibuki (souffle en japonais), est spécialementéquipé pour observer la présence des gaz à effet deserre (dont le dioxyde de carbone, CO2) et leurimpact sur notre planète. «Il est nécessaire de mieuxconnaître le comportement de ces gaz», a expliquéla Jaxa, qui pilote ce projet aux côtés de l’Institutnational de la recherche environnementale japonais.«C’est la première fois que l’on observera cesphénomènes depuis l’espace», a-t-elle souligné,rappelant que “ces dernières années, les consé-quences des émissions de gaz a effet de serre sontrapidement devenues patentes”, alarmant lacommunauté internationale.

Présentée au mois denovembre 2008, la Wind

Box est sur le point de sortir enEurope et bientôt au Maroc. MSIvient en effet d’annoncer que ceprojet de NetTop est entré enphase de production. On devraitvoir arriver les premiers modèlesd’ici la fin de ce premier trimestre

2009. La comparaison avec l’EeeBox d’Asus est assez facile. La confi-

guration est quasi similaire. Ontrouve donc un processeur Atom N270, 1Go de mémoire vive en DDR2 et aussi undisque dur de 160 Go. Bien entendu, laWind Box est aussi pourvue du wifi, d’un

port Ethernet et d’un lecteur de cartes 4-en-1 et d’une connectique audio 7.1. Comparée à sa

concurrente de chez Asus, elle est donc plus compacte.

•NOUVEAUTÉ

Sony invente le téléviseur qui s’éteintquand on ne le regarde pas

• NETTOP

Wind Box bientôt au Maroc

TECHNOLOGIE

Sony vient de présenter les Bravia Eco HDTV, une série de téléviseurs labelli-sés V5 comprenant deux modèles HDTV 1080p de 40 et de 46 pouces. Deux

téléviseurs pour lesquels Sony a remplacé le système de retro éclairage classiquepar un module à cathode chaude. Une première sur des téléviseurs LCD! La tech-nologie HCFL offre une intensité de radiation et un rendement lumineux supé-

rieurs à ceux proposés par le CCFL,mais qui restent inférieurs aux per-formances du retro éclairage à LED.Sony a également ajouté à ces télé-viseurs un détecteur de mouve-ment, pour vérifier si un spectateurse situe dans le champ de visibilitédu téléviseur. Le capteur balaye unezone allant théoriquement jusqu’à 5m de l’écran, avec un angle de 80°à l’horizontale et de 30° à la verti-cale. Ainsi, si aucune présence n’estdétectée pendant une durée déter-

minée par l’utilisateur, l’écran se met en veille automatiquement. Une manièrecomme une autre d’économiser de l’énergie. Quand un mouvement se faitsentir, le téléviseur se remet en marche. Enfin, Sony a pris soin d’intégrer un véri-table bouton d’extinction sur ces téléviseurs, et non un simple “machin” demise en veille. L’appareil ne consomme donc plus d’énergie lorsqu’il est éteint.

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•NETBOOK

Asus EeeTop, tactile… tout simplement!

GPSHTC lance une nouvelle version de son Touch CruiseHTC entame la nouvelle année timidement, avec unenouvelle mouture du Touch Cruise, un PDA communi-cant datant de novembre 2007.Le nouveau-né,dont lacommercialisation est prévue en février 2009,porte lamême référence que la première génération de l’appa-reil.Attention, alors, de ne pas vous retrouver avec unancien modèle qui pourrait bien être encore vendu danscertains magasins et sur quelquessites Internet.Le Touch Cruise nouveau, ouCruise 2, comme on l’appellechez le constructeur, profited’un nouveau look, plus élé-gant à première vue. Le noirmat laisse la place à un noirbrillant. La molette, plus dis-crète,s’intègre bien mieux surle fond gris métallisé du basde l’appareil.Enfin,on appréciela touche de couleur, aussiminimaliste soit-elle (vertpour la touche décrocher,rouge pour raccrocher) quimanquait un peu sur l’ancienmodèle. Pour ce nouveau mil-lésime, HTC met encore plusl’accent sur la partie GPS duproduit.Ce Touch intègre en effet uneantenne GPS, le logiciel de navi-gation ALK CoPilot et la carte desroutes de France.On a donc le trio de base pour se déplacer.A cela s’ajou-tent des accessoires qui ne sont désormais plus desoptions: le support voiture et le chargeur sur priseallume-cigares.Le voilà paré pour vous guider des heu-res durant, en voiture comme à pied.Le mode piéton,parlons-en,puisque c’est l’autre argu-ment de ce HTC.Il est désormais question de marier lesfonctions de GPS et d’appareil photo pour donner nais-sance à la fonction HTC Footprints. Celle-ci donne lapossibilité de prendre des photos géolocalisées. Unefaçon de créer soi-même sa base de points d’intérêten ajoutant la photo d’un restaurant que l’on a bienaimé ou d’un lieu dont on ne connaît pas l’adresse et oùl’on souhaitera revenir plus tard. Il est même possibled’y ajouter un commentaire audio.

TEXTO

EDAG, le constructeur alle-mand, profite tou-

jours du salon de Genève pourprésenter son dernier concept inno-vant. Cette année, les ingénieurs de lamarque nous ont concocté un véhi-cule très écologique à la fois électriqueet recyclable! La Light Car est donc unconcept de véhicule compact alimentéà l’électricité. Sa robe est réalisée entiè-rement en fibres de basalte Asa.Tec,un matériau léger, résistant, recycla-ble à 100% et bien moins onéreuxque la fibre de carbone.Avec une longueur de 4 mètres, unelargeur de 1,70 m et un empattementde 2,9 mètres, la Light Car se posi-

tionne plus comme une citadine (Clio,207) plutôt qu’un réel véhicule com-pact. Pourtant, EDAG affirme que sacompacte pourra accueillir jusqu’àcinq passagers.Les batteries au lithium-ion permet-tent aux moteurs électriques, situésdans les roues, d’offrir une autonomiede 150 km. Bien entendu, avec un telconcept, EDAG veut séduire bonnombre de constructeurs, c’est pour-quoi avec son appellation “OpenSource” réservée habituellement auxlogiciels informatiques, le spécialisteallemand laisse aux futurs acquéreursde la technologie, le choix de continuerle développement de la Light Car.

Asus, créateur du premier netbook et désormais célèbre EeePc, ne cessed’innover et annonce aujourd’hui l’EeeTop, un nouvel ordinateur

tout-en-un à écran tactile, offrant toutes les possibilités d’un ordinateur de bureau.Aucun accessoire ne manque à l’appel: wifi 802.11n, pour une connectivitéInternet rapide et fiable, enceintes haute fidélité intégrées pour un son d’unepureté cristalline, webcam intégrée 1,3 méga pixels et micro pour des séances devisioconférence d’une grande convivialité. Autre atout majeur, l’interface tactilede l’EeeTop, basée sur des icônes, est simplissime, intuitive et conviviale. Désor-mais, l’informatique est à la portée de tous, sans exception. Échanger des mémos,numériser une lettre manuscrite, taper un texte à l’aide du clavier virtuel, ouencore naviguer sur Inter-net… autant d’opérations quechacun peut désormais effec-tuer du bout des doigts! Et cen’est pas tout: l’EeeTop est livréavec une suite complète d’ap-plications pour travailler, sedivertir ou communiquer.

•RECYCLABLE

Concept EDAG Light Car

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des ravisseurs de Redouane, Lah-cen a raconté à moult reprises lesdétails de cette terrible matinée du13 janvier 2009.Il est un peu plus de huit heuresdu matin quand les deux jeunes frè-res décident de s’arrêter à mi-che-min de leur école (située à un peuplus d’un kilomètre et demi de leurdomicile) pour attendre leur petitcousin. Quelques minutes plustard, une fourgonnette blanche s’ar-rête à leur hauteur. Lahcen la recon-naît sur-le-champ. C’est la mêmeque celle au bord de laquelle se trou-vaient les trois hommes cagoulésqui avaient essayé d’enlever sonpetit frère voilà 5 jours de cela, plusexactement le jeudi 8 janvier 2009.Une tentative avortée, que les deuxfrères s’étaient empressés de rap-porter à leur mère, apeurés et exci-tés à la fois d’avoir réussi à échapperà leurs agresseurs inconnus. Maisleur mère, pensant que ses garçon-nets mentaient pour faire l’école

buissonnière, les avaient alors sermonnés.En aparté, ils se racontaient quand mêmefièrement leur exploit.Mais, cette fois-ci, les ravisseurs semblaientdéterminés à réussir leur coup. Deux parmieux, l’un en jean et pull noir et l’autre en jeanet pull rouge, mais tous cagoulés, descen-dent de l’estafette blanche et accourent vers

face, portant sur ses frêles épaules le lourdpoids de la culpabilité enfantine. Car le petitgarçon s’en veut de n’avoir pas pu arracherson frère des mains de ses ravisseurs. Il s’ensouvient comme si c’était hier.Aux brigadiers de la Gendarmerie royale deSidi Yahia Zaër, dans l’espoir de leur fournirdes indices à même de les mettre sur la piste

Après plusieurs tentatives infructueuses, des hommes cagoulés ont enlevé le petit Redouane El

Malki, le 13 janvier 2009. Une tragédie qui aurait pu être évitée si les forces de l’ordre avaient pris

au sérieux de précédents avertissements.

•DES KIDNAPPEURS D’ENFANTS SÉVISSENT DANS LA RÉGION DE RABAT

L’enfance volée de Redouane

Il faut que les autorités fassentpreuve de plus de fermeté et de

sévérité dans la lutte contre le traficd’enfants.

“Par pitié, je veux justesavoir où est monfils Redouane, laprunelle de mes

yeux. S’il est en vie, qu’ils me le rendentou qu’ils me promettent au moinsqu’ils prendront soin de lui jusqu’à cequ’il grandisse. Et… s’il est mort, qu’ilsne l’enterrent pas sans que je sois là… ».Recroquevillée dans un coin de lapetite pièce faisant office de salondans sa modeste demeure à DouarMellouk (commune rurale de SidiYahia Zaër, à environ 20 bornes deRabat), Rquia El Malki est inconso-lable. Elle essaie de parler entre deuxsanglots, sachant qu’aucun mot nesaurait exprimer son désarroi et sadétresse de maman privée de sonenfant, la chair de sa chair.Voilà plus de quinze jours que cettemère de famille ne mange plus etne dort plus. En quelques jours, sonvisage et ses mains de quadragé-naire, déjà marquées par son durquotidien d’humble femme aufoyer, ont pris une décennie d’âge. Ses nuitsse suivent et se ressemblent depuis ce tragi-que 13 janvier 2009, jour de l’enlèvementde son fils de 6 ans. Des nuits terribles etagitées. Celles de son cadet, Lahcen, 12 ans,sont peuplées d’horribles cauchemars.

TentativeDe méchants monstres aux visages hideux,à qui il réclame en vain de l’emmener rejoin-dre son petit frère. Tous les jours, le jeune col-légien se réveille en sueur, persuadé que toutceci n’est qu’un mauvais rêve et que, commetous les jours, il prendra Redouane par lamain pour partir ensemble à leur école deAïn Rabiâ. Pourtant, tout ceci est bien vrai.Une dure réalité à laquelle Lahcen, en grandfrère aimant, tente tant bien que mal de faire

Redouane El Malki. Est-il toujours en vie?

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Redouane, qu’ils empoignent fermementpar ses deux bras. Lahcen, de toute la “force”de ses douze ans, tente d’arracher son petitfrère des griffes de ses kidnappeurs. Trauma-tisé, le garçonnet ne se débat pas, ne hurlepas, ne dit pas un mot tandis que les deuxhommes l’embarquent sans ménagementdans leur véhicule.C’est la dernière image que Lahcen conservede son cadet. Il la conservera pour toujoursdans sa mémoire et son cœur de grand frèremeurtri. Comme il retiendra à jamais l’ul-time et effroyable phrase que lui a souffléeun des ravisseurs avant que l’estafette nedémarre en trombe: «Dis à ton père que sonfils est mort»... La plaque minéralogique, dontLahcen El Malki a prestement retenu lenuméro, s’est avérée fausse au terme de l’en-quête préliminaire menée par la brigade degendarmerie de Sidi Yahia Zaër, qui, aidée dechiens policiers, a ratissé en vain les lieuxdu rapt dans sa quête d’indices révélateurs.L’investigation se poursuit à ce jour.

TémoignageUne enquête trop tardive aux yeux de NajiaAdib, présidente de l’Association Touche pasà Mes Enfants: «Les autorités ont été alertéesbien avant par la mère de Nadia Taouil, habi-tant Douar Maagla, non loin de Douar Mel-louk. Cette fillette de 9 ans a en effet échappé àquatre tentatives d’enlèvement ratées (le 30 et le31 décembre 2008 et le 7 et le 9 janvier 2009, àbord d’un pick-up puis d’une voiture bleue auxvitres fumées). Malgré le fait que Fatna, samère, se soit rendue à deux reprises chez lesbrigadiers, ceux-ci n’ont pas jugé utile de rédigerun procès-verbal. Ils ont peut-être estimé que cedossier n’était pas prioritaire ou que le témoi-gnage d’une fillette n’avait pas vraiment depoids. Pourtant, Fatna a corroboré le récit de safille. Elle était en effet présente avec elle lors de laquatrième tentative de kidnapping, le vendredi9 janvier 2009 au matin, lorsque, l’accompa-gnant à l’école avant de se rendre à son travail,un homme portant une barbe, pensant que lafillette (qui s’était éloignée de quelques mètres desa maman) était seule, a essayé de l’attirer versune voiture où se trouvait un trio de compèrescagoulés».Depuis, la petite Nadia, toujours sous le choc,refuse de se rendre à son école primaire, seterrant dans la maison familiale auprès deson grand-père en attendant le retour d’école

de son aîné de deux ans et de sa maman deson travail de femme de ménage à Témara.Cette dernière confie vouloir rester avec safille nuit et jour, mais, son mari étant au chô-mage, elle est la seule à subvenir aux besoinsdu foyer.

PaniqueEt qu’est-il advenu du petit Redouane? Est-iltoujours en vie, “commercialisé” pour quel-ques milliers de dirhams sur le sordide etjuteux marché de la traite des enfants,exploité par un sombre réseau local ou trans-frontalier de prostitution, de pédophilie, dedrogue ou de mendicité? Ou vendu à unriche couple stérile prêt à payer le prix fort et

à tremper dans la pire des illégalités pourconnaître le bonheur de la paternité? Amoins que le petit El Malki n’ait été cruelle-ment amputé de son foie ou de ses reins,sachant la forte demande qui existe enmatière d’organes vitaux au Maroc? Ceci étant, pourquoi Redouane et Nadiaparmi les centaines d’enfants que compteles villages de la région? A douar Melloukcomme dans les villages avoisinants relevantde la préfecture de Skhirat-Témara, où unepanique perceptible s’est emparée des habi-tants, il se susurre ainsi dans les hameaux etles douars en tôle que Redouane et Nadiasont des enfants “zouhris” (reconnaissables

à certaines caractéristiques physiques), parti-culièrement appréciés par les charlatans danscertains rites de sorcellerie et de magie noire.

SévéritéQui croire alors? «Tant que l’enquête n’est pasclose, toutes les hypothèses sont plausibles. Cequi est sûr, c’est que le rapt d’enfants a toujoursexisté au Maroc mais ce n’est que ces dernièresannées, et grâce aux médias, que l’on en parlepubliquement. Et il ne faut jamais cesser d’enparler. Afin que les autorités fassent preuve deplus de fermeté et de sévérité dans la lutte contrele trafic d’enfants en général et montrent davan-tage de rigueur dans la recherche des mineurskidnappés. Comme on le voit en Europe avec

notamment la diffusion des photos des enfantsvolés à la télévision et dans les journaux ouencore les sanctions sévères infligées aux pédophi-les. Il faut aussi continuer à en parler haut et fortafin que certains parents ici au Maroc se ressai-sissent et prennent conscience des risques qu’ilsfont courir à leurs enfants en les laissant allerseuls à l’école ou jouer jusqu’à minuit dans larue», conclut Najia Adib.Loin de tous ces débats, Rquia El Malki, ellene rêve que d’une chose: que son petitRedouane souffle ses 7 bougies auprès deceux qui l’aiment.

Mouna Izddine

AvantRedouane,

Nadia Taouil,9 ans, a

échappé àquatre

tentativesd’enlèvement.

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Nadia Taouil.Toujours sous le choc.

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la pâte un produit chimique toxique bonmarché, appelé le paraphénylène dia-mine (PPD). Certes, les motifs impri-més deviennent plus foncés et restentplus longtemps sur la peau. Mais ces ver-tus superficielles restent bien dérisoiresface aux conséquences.Car au commencement, on “signe uncontrat” pour un tatouage temporaire dedeux à trois semaines, et accessoirementnon douloureux… Et, au final, on seretrouve chez le médecin.Le calvairedébute toujours à retardement: les pre-miers symptômes apparaissent en géné-ral lorsque le motif initial du henné s’estpratiquement estompé, approximative-ment deux semaines après son applica-tion. Ensuite, finie l’extase.

Brûlures On en vient même à regretter de ne pass’être fait un tatouage permanent tantles complications sont multiples: eczémareproduisant les motifs, plaies suintan-tes, oedèmes allergiques nécessitant par-fois une intervention médicale urgentevoire une hospitalisation… C’est sanscompter que le “henné noir” peut entraî-ner hypersensibilisation à vie notam-ment à des caoutchoucs, teinturescapillaires, des colorants vestimentaires,et même causer des brûlures indélébi-les. De couleur marron ou orange, levéritable henné, extrait de la plante Law-sonia inermis, nettoie et purifie la peau.Mais le PPD est en quelque sorte le bour-reau de ces fantaisies corporelles. Cettesubstance chimique est utilisée pour sespropriétés colorantes, et on la retrouveprincipalement dans des teintures capil-

Afin de renforcer la teinte et la durée de fixation du henné, des tatoueurs ajoutent à leur mélange

du paraphénylène diamine (PPD). D'ordinaire inoffensif, ce type de tatouage peut tourner au

cauchemar entraînant allergies, eczéma, oedèmes, et même une hypersensibilisation à vie.

•AU MAROC,AUCUNE LOI N'INTERDIT LE PARAPHÉNYLÈNE DIAMINE OU IMPOSE SON ÉTIQUETAGE

Les dangers du tatouageau henné

Le nombred’incidents ne

cesse de grimper.

“Soyez vigilants!” Tel est le motd’ordre lancé par le Centreanti-poison du Maroc qui

recense de plus en plus de cas d’intoxica-tion à ce que l’on appelle le “henné noir”.Souvent, les hennayates ou nekkachates,ces tatoueuses traditionnelles, ajoutent à

Avec le PPD, le tatouage au henné devient plus foncé et reste plus longtemps sur la peau.

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laires, le cirage, le caoutchouc, des encresde photocopieuses, certains pesticides etmême… le gasoil. Pas étonnant que notreenveloppe charnelle ne l’apprécie guère!Pour le reconnaître, quelques indicesexistent: si l’encre ou la pâte est d’un noirpétrole et si le dessin est réalisé en quel-ques minutes, disons que c’est plutôtmauvais signe.

PoisonEnsuite, l’étiquette du produit doit théo-riquement signaler “Contient des diami-nobenzènes”. Depuis quelques années,plusieurs pays prennent ce phénomèneau sérieux. Quoi de plus judicieuxlorsqu’on observe la fièvre du tatouageau henné qui s’est emparée autant desgarçons que des filles. En Europe, laconcentration de PPD dans les teinturescapillaires est limitée à 6%. La France, elle, a clairement interdit letatouage enrichi en PPD depuis 2005,tout comme le Canada, qui a banni l’ap-plication de cosmétiques contenant cepoison masqué.

Néanmoins, malgré des avancées légis-latives et des campagnes de sensibilisa-tion, le nombre d’incidents ne cessede grimper un peu partout dans lemonde, que ce soit aux États-Unis, enEurope… et même au Maroc, qui estpourtant le fief du tatouage au henné dit“traditionnel”.

Au Maroc, le flou règne car aucune loin’interdit le paraphénylène diamine ouimpose son étiquetage. D’ailleurs, ce pro-duit est vendu dans des pharmacies,dans la rue, sans aucun contrôle et sansaucune information disponible sur lefabricant, les ingrédients et encoremoins sur la date de péremption. AuCentre anti-poison du Maroc, on «met

surtout en garde contre les tatouages faitsdans la rue et dans les souks car le danger estminime lorsqu’ils sont réalisés dans la sphèreprivée, lors d’un baptême ou d’un mariage»,déclare la responsable, avant de rappelercependant que les campagnes de sensibi-lisation restent sporadiques.En attendant, méfiez-vous lorsque vous

entendez le mot “diluant”. Ces quelqueslettres semblent inoffensives, et pourtantelles sont synonymes de PPD, ce produittoxique qui risque de vous noircir l’exis-tence. Alors au lieu de jouer à la rouletterusse avec votre santé, n’hésitez pas àopter pour le naturel… Tout simplementparce que vous le valez bien!

Pierre Benedetti

La France a clairement interditle tatouage enrichi en PPD

depuis 2005.

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PORTRAIT

Elle monte,elle monte Nadia

Nadia Lalami, la nouvelle coqueluche du tennis marocain

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Dans le froid de l’hiver catalan, une jeune Marocaineenchaine depuis début janvier les séances d’entraîne-ments, les préparations physiques et mentales dispen-sés par une académie de tennis reconnue de Barcelone.

Nadia Lalami, 18 ans, double championne du Maroc en titre, seprépare à franchir une nouvelle étape. La jeune prodige du COCtennis (Casablanca Olympic Club), qui a intégré le circuit prol’été dernier, a déjà un beau palmarès à son actif: outre ses deuxtitres nationaux senior, Nadia Lalami est également championned’Afrique 2008 en double et en équipe (3ème en individuel). Ellea remporté deux années de suite le tournoi Kia amateur del’Open d’Australie et s’est imposée pour la première fois dans untournoi professionnel WTA en octobre 2008, au Portugal.

ÉliteMais pour intégrer l’élite du tennis mondial, Nadia sait que letalent seul ne suffit pas. Il faut travailler dur, renforcer son men-tal, répéter les mêmes gestes inlassablement jusqu’à ce que lemoindre enchaînement devienne automatique, presque naturel.C’est pourquoi Nadia a choisi de partir s’installer à Barcelone, oùelle dispose d’infrastructures adaptées au haut niveau. «Au Maroc,malheureusement, ce n’était pas possible », confie son père, Khalid.«Il n’y a pas les équipements nécessaires, pas de groupes de joueusesqui permet de créer une certaine émulation.Il manque cet environne-ment compétitif qui, à partir d’un certain moment, est indispensablepour continuer à progresser». C’est pourtant à Casablanca, où vit la famille Lalami, que la petiteNadia s’est mise au tennis. «J’avais à peu près 5 ans. Mes parentsétaient au COC et je venais parfois les voir. La première fois que j’aiessayé de jouer, ça m’a bien plu, alors j’ai continué, tout simplement».Au fil des ans, l’amusement se transforme en véritable passion.Nadia découvre son potentiel et commence à enchaîner les vic-toires. «Elle gagnait tous les tournois de jeunes, elle était toujours lapremière!», se souvient un responsable du COC. Est-ce son pèrequi lui a transmis le virus du tennis? Il faut dire que les Lalamibaignent dans l’univers tennistique. Khalid, physiothérapeute deformation, a occupé différentes fonctions au sein du club casa-blancais et a toujours soutenu la démarche sportive de ses enfants.Car Nadia n’est pas la seule de la famille à briller sur les courts.Son frère Othman, 16 ans, est champion du Maroc cadet et le petitYounes, 8 ans, est déjà n°3 chez les poussins!2007 et 2008 ont été des années charnières pour Nadia. Unepériode pendant laquelle la jeune joueuse a pu accumuler del’expérience et découvrir le monde en participant à des tournoisinternationaux aux quatre coins de la planète: Australie, Corée dusud, Portugal, Bostwana, Arménie....

Si elle aime voyager et se plaît dans son nouvel univers barcelo-nais, elle garde le contact avec sa famille restée à Casablanca:«j’appelle mes parents tous les jours!», et ses copines du lycée Al Jabr.A son âge, partir toute seule s’installer à l’étranger n’est pas chosefacile mais elle assume et affiche une volonté à toute épreuve. Sesparents ont fait beaucoup de sacrifices pour l’envoyer à Barcelone.Entre le coût de l’académie de tennis, le logement, les études etles voyages pour les tournois, c’est quasiment 1 million de dirhamsque Khalid va devoir trouver pour financer la formation de sachampionne de fille. S’il se démène comme un beau diable pourdénicher des sponsors, il ne regrette pas de s’être lancé dans cetteaventure, car il croit en Nadia et en son potentiel.

ClassementA Barcelone, la jeune fille découvre la vie bien rythmée des athlè-tes de haut niveau. Entraînements et analyses de jeu le matin.Repos, études (Nadia suit des cours aménagés et doit passer son

bac ES à la fin de l’année) etencore des entraînementsl’après-midi. Un emploi dutemps chargé qui ne laisse pasbeaucoup de place pour d’autresactivités. Quand c’est possible,Nadia aime faire un break, «pourrelâcher la pression». Elle surfe surinternet, lit des revues ou sortmanger un morceau avec lesautres joueuses de l’académie.La saison 2009 commencepour elle dans quelques semai-nes, avec deux tournois à Major-que. Selon son père, l’objectif de

Nadia cette année est de gagner un maximum de tournois,10000 dollars pour prendre de la confiance et augmenter auclassement (elle est actuellement 712ème au niveau mondial). Si elleréussit à enchaîner plusieurs victoires, elle pourrait participer dès2010 à ses premiers grands chelems en tant que profession-nelle. En janvier, après avoir remporté le tournoi Kia amateur del’Open d’Australie, sur le court-central mythique du Rod LaverArena de Melbourne, elle avait déclaré:«Pouvoir jouer un match de tennis dans ce prestigieux lieu était pourmoi un rêve. J’espère que j’aurais l’occasion d’y revenir dans quelquesannées en tant que professionnelle». C’est tout le mal qu’on lui sou-haite.

Christophe Guguen

1990 :Naissance à Casablanca

1995 : Premiers coupsde raquette au COC

Octobre 2008 : Premier titreprofessionnel au Portugal

2009 : Inscription à l’Académiede Tennis de Barcelone

DATES CLÉS

Si son père se démène pour dénicherdes sponsors, il ne regrette pas de s’être

lancé dans cette aventure.

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SOCIÉTÉ

BRÈVES

La 15ème édition du Maghreb des livres, leplus grand Salon du livre sur le Maghreb

sur les deux rives de la Méditerranée, a lieu les7 et 8 février dans la capitale française. Organisépar l’Association Coup de Soleil en partenariat

avec la mairie de Paris, cet événement culturelréunit quelque 130 auteurs marocains, tuni-siens, algériens et français attachés au Maghreb.Y seront exposés des milliers de titres éditésau Maghreb et en France durant les 12 der-niers mois en français, arabe et en amazigh.Ce Salon sera l’occasion pour le public dedécouvrir de nouveaux talents littéraires magh-rébins et leurs œuvres proposées autour dethèmes aussi divers que la littérature (roman etpoésie), l’histoire, la sociologie, la politique, lesbeaux-arts, la bande dessinée, la gastronomie etla jeunesse.Parmi les auteurs marocains dont les ouvra-ges seront exposés figurent Abdellatif Laâbi,Zakia Daoud, Abdellah Laroui, MohamedNedali, Siham Bouhlal, Leïla Maziane, ZakiaZouanate et Abdellah Taïa.Le programme comporte notamment des“cafés littéraires”, des rencontres, des séances dedédicace et des tables rondes. Un hommageposthume à l’écrivain marocain Driss Chraïbiet une exposition sous le thème Ecritures duMaroc sont également au menu de cettegrande manifestation littéraire.

•MAGHREB DES LIVRES

La littérature marocaineà l’honneur

•INSTITUT CERVANTÈS DE RABAT

Poésie des deux rives

Patrimoine culturel 1ère

édition de l’universitéd’hiver de TiznitL’association pour les œuvressociales, culturelles, sportiveset la préservation dupatrimoine organise, les 30 et31 janvier à la Maison de laculture de Tiznit, la premièreédition de l’université d’hiverde Tiznit axée, notamment surle thème:Le patrimoine culturel à Sousset Tiznit : fouillesarchéologiques.Plus de 25 enseignantsuniversitaires, chercheursintéressés par le patrimoine enprovenance du Maroc etd’Europe participeront àl’université d’hiver de Tiznit,qui sera organisée grâce ausoutien de l’Institut royal de laCulture amazighe (IRCAM), duconseil municipal de Tiznit, dela région Souss Massa Drâa, dela direction régionale duministère de la Culture, encollaboration avec lesassociations et les acteurs dela société civile de la ville.

Conférence CasablancaUne conférence animée parPascal Boniface, directeur del’Institut des relationsinternationales etstratégiques (IRIS), aura lieu le2 février à Casablanca sous lethème Le monde en 2009 :Etats-Unis, Europe, paysémergents, quelles situations,quels enjeux? Cette rencontres’inscrit dans le cadre desRendez-vous CFCIM de laChambre Française duCommerce et de l’Industrie.

L’Institut espagnolCervantès de Rabat

a entamé, mardi 27 jan-vier, un cycle littéraireaxé sur le thème: Lesvers de poésie entre lesdeux rives de la Méditer-ranée.Les poètes marocainMohammed Bennis etespagnol Antonio Her-nandez participent à larencontre maroco-espa-gnole, qui se tiendrapendant les trois pro-chains mois, indique

un communiqué del’Institut. L’événement littéraire apour objectif de célé-brer les expériencespoétiques contemporai-nes des deux rives de laMéditerranée, précisel’Institut, faisant remar-quer qu’au cours ducycle littéraire, des ren-contres seront organi-sées avec les poétessesespagnole Clara Kha-nes et marocaine LatifaEl Meskini.

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Mohammed Bennis.

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Nabili, artiste de renom, sensibleà la problématique de l’enfanceen détresse du fait de sa proprehistoire, a proposé d’accueillirdans son atelier à Benslimanedurant l’été 2007 des enfants dela Maison d’Enfants Akkari. Cettedémarche “d’atelierd’expression” se proposait de leur

offrir un espace de création,d’ouverture, de partaged’expériences avec l’artiste.Nabili a ainsi offert à 60 enfantsla possibilité de s’exprimer, des’évader le temps d’une journéesur la toile. Chaque enfant areprésenté un de ses camarades.A l’issue de cette rencontre,Nabili, touché par le regard de cesenfants, a lui-même produit destableaux fixant ces regards.Œuvre d’artiste à partir d’œuvresd’enfants...Regards croisés... etexposés du 4 au 28 février à laGalerie de l’Institut français deRabat.Ce travail a pour objectif final lacréation d’un atelier d’artsplastiques dans la Maisond’Enfants Akkari.

•EXPOSITION

Nabili,Regards croisés

La nouvelle œuvre musicale du compo-siteur tunisien Jaloul Ayed, Hannibal

Barca, la symphonie, sera interprétée pour lapremière fois le 19 février à Casablanca.Organisée à l’occasion du 50ème anniver-saire de la création de BMCE Bank, cettesoirée musicale représente un voyage deprès de 55 minutes dans les méandres del’histoire qui fait revivre l’épopée du Géné-ral Hannibal (Tunisie) à travers trois mou-vements: la fierté de Carthage, la longuetraversée et la marche glorieuse. Cette symphonie, arrangée par Jean-Char-les Biondi, sera interprétée par l’Orchestrephilharmonique du Maroc sous la direc-tion de R’chid Regragui.

Depuis 2002, la personnalité de cet artisteprolifique ne cesse de s’affirmer et de

mûrir. Ce dont témoigne l’évolution de sontravail, entièrement centré sur l’expressionde sa perception de l’humanité. Dans sonlangage pictural métaphysique, il exploreavec intensité cette «nuit des corps» d’où sur-git une vérité: sa peinture.Ce jeune peintreautodidacte a su créer un univers très per-sonnel, loin des canons tradi-tionnels de la beauté.Né le 19 janvier 1972 en Syrie,Sabhan Adam commence àpeindre en autodidacte à l’âgede 17 ans, s’intéresse à la philo-sophie, à la poésie, à la sociolo-gie, et publie ses œuvres ainsique ses poèmes dans la presse.Depuis 2003, Dominique Polad-Hardouin l’a invité à des exposi-tions collectives dans sa galerieIdées d’Artistes, a organisé pourlui plusieurs expositions mono-graphiques dans et hors lesmurs. Il expose également à laCavin Morris Gallery de New

York. A 36 ans, Sabhan Adam a accompliun chemin considérable, sans rien perdrede sa férocité. Il se révèle un grand explora-teur de l’âme humaine et figure maintenantparmi les artistes phares du Proche-Orient.Matisse Art Gallery, 61 rue de Yougoslavie, n°43,

passage Ghandouri, Guéliz, Marrakech

024.44.83.26

•PEINTURE

Les créatures de Sabhan Adam

•SPECTACLE

Hannibal Barca, la symphonie

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Jaloul Ayed.

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BRÈVES

SOCIÉTÉ

•DANSE

Herwann Asseh:le retour aux sources99 est le nouveau solo de HerwannAsseh, qui se produira le 31 janvier à20h30 à la salle des fêtes d’Agadir. Cespectacle est un retour aux sources deson enfance en Afrique, puis de sa vieen France. La dualité du métissage estau coeur de ce projet. C’est pourquoi,hip-hop, capoeira, danse contemporaineet danse traditionnelle gabonaise del’ethnie Fang (dont est issu Herwann) seretrouvent mêlés dans 99.Après sa rencontre déterminante avecBernardo Montet en 2001 sur son spec-tacle O .More, Herwann Asseh a sollicitéle regard extérieur du chorégraphe pour99. La composition musicale fait l’ob-jet d’une création unique qui emprunteégaement aux traditions. Entrée libre.

•SPECTACLE

Derrière la porte

Un drôle de petit couple nousentraîne dans son deux pièces, occa-

sion d’un spectacle où la jonglerie et lamagie s’allient dans l’humour et la poé-sie. Dans ce décor insolite, la magie s’in-vite: neige éphémère, danseuse volante,balles invisibles, métamorphoses...Autant de jeux de scène pour transpor-ter les spectateurs dans un univers poé-tique tendre et amusant. Ce spectaclede nouveau cirque est un spectacle pourtous, utilisant le mime et le jeu clow-nesque comme langage universel, lethème de la rencontre et l’esprit poéti-que et humoristique, pour s’adresseraux petits et grands.Samedi 31 janvier, 15h, chapiteau del’Atelier culturel itinérant du théâtreNomade (Alkhayma), Mazza, arrondis-sement Laayayda, à côté de l’école TarikBen Zayyad, Salé.

Théâtre EliminatoiresDes éliminatoires provincialessont programmées du 5 au 8février 2009 à Fès en prévisionde la 6ème édition du Festivalnational du théâtre des jeunes,prévue du 29 mars au 4 avril àRabat. Les dix troupesthéâtrales participant à ceséliminatoires vont se produireà la maison des jeunes AlQods. Initié par le ministère dela Jeunesse et du Sport, leFestival national du théâtredes jeunes est unemanifestation culturelle etartistique annuelle qui vientcouronner la saison théâtralepar l’exposition des meilleursœuvres du 4ème artinterprétées par de jeunestalents.

Festival NomadesLa sixième édition du Festivalestival international desnomades aura lieu du 6 au 9mars 2009, à Mhamid ElGhizlane, (90 km au sud-est deZagora), à l’initiative del’association Nomades dumonde. Initié sous le thèmeFemme nomade, une volontéde donner à travers l’Histoirede l’humanité, ce festivalentend faire découvrir à sesvisiteurs les mystères duSahara et de mettre enlumière la richesse naturelle,culturelle et humaine de cetterégion.Au programme de cetteédition, des expositionsartisanales qui reflètent lamémoire de la culturenomade, mais aussi despectacles qui sont signésd’artistes marocains etd’autres venant de plusieurspays dont l’Inde, les USA, laFrance, l’Espagne, leCameroun, l’Angola, l’Algérieet la Croatie.

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Marion Sigaut est une historienne qui n’a pas froid aux yeux etqui consacre ses recherches à la quête de la vérité,aussidérangeante soit-elle.Cette native de Paris en 1950,anotamment publié Libres femmes de Palestine (éditions del’Atelier,1996) et Mansour Kardosh, un juste à Nazareth(éditions de l’Atelier,1998,prix Palestine-Mahmoud Hamchari).Et la voilà qui,dans une enquête passionnante,tente de trouverdes réponses au mystère des enfants perdus de l’Hôpital général.Une affaire d’enlèvements d’enfants à Paris qui remonte à 1750.Fondé en 1656 par Louis XIV, l’Hôpital général était destinéd’abord à résoudre le problème de la mendicité par le“renfermement”des mendiants.Mais très vite cet établissementlaïque géré par le parlement de Paris fut également utilisé pourenfermer d’autres catégories de population: les prostituées, lesivrognes et,bientôt, les enfants abandonnés,ou confiés àl’institution par des parents sans ressources,puis ceux quitraînaient dans les rues ou simplement y jouaient...Pour ensavoir plus sur le sort fait à ces enfants disparus,Marion Sigauts’est plongée dans les riches archives de la Salpêtrière qui,avecBicêtre et La Pitié, formaient l’Hôpital général.Outre lesconditions de vie inhumaines qui y régnaient,elle éclaire lesterribles scandales qu’étouffèrent les dirigeants del’établissement.Se pourrait-il que la rumeur d’un commerced’enfants ait eu un fondement? Que sont vraiment devenus lesenfants perdus de l’Hôpital général? Furent-ils livrés à deslibertins qui en usaient en toute impunité? Furent-ils vendus à laCompagnie des Indes pour peupler la colonie du Mississippi? SiMme Sigaut n’a pas trouvé de réponses toutes faites à cesquestions,elle a au moins le mérite d’avoir,deux siècles et demiplus tard,essayé de lever le voile sur ce mystère.La Marche rouge, les enfants perdus de l’hôpital général, Marion

Signaut, Jacqueline Chambon Editions, 300 pages

UUnn rraapptt eett uunn ccaaddaavvrreeD’abord une invasion de cafards,puis de souris,et enfin de rats:la villa que le commissaire Montalbano a trouvée à Vigàta pourdes amis de sa fiancée Livia semble vraiment maudite.La sériede catastrophes atteint son paroxysme lorsque le petit garçondu couple disparaît...pour être finalement retrouvé saint et saufdans un sous-sol dont les locataires mêmes ignoraientl’existence.Mais une autre découverte y attend le commissaire:le cadavre d’une jeune fille du village disparue plusieurs annéesauparavant.Dans la chaleur étouffante du mois d’août en Sicile,Montalbano se lance dans une nouvelle enquête dont laprogression est perturbée par la soeur jumelle de la défunte, laravissante Adriana.Un été ardent pour le commissaire préférédes Italiens qui,entre angoisses de l’âge et tourments de lachair,devra,avant tout,garder la tête froide...Un Été ardent,Andrea Camilleri, traduit de l’italien par Serge

Quadruppani, 228 pages

LLee ttrraaddeerr qquuii mm’’aaiimmaaiittUn roman qui tombe à pointnommé. Par ces temps de crisefinancière internationale et demultiplication des affaires d’es-croquerie liée à la bourse. Untrader ne meurt jamais, paru le8 janvier 2009, de Marc Fioren-tino, spécialiste des marchésfinanciers qui a après avoirdirigé pendant quinze ans desbanques d’affaires américainesen Europe, a créé sa propresociété de Bourse en 1999 et unsite de conseil en investisse-ment financier en 2007. L’his-toire du roman commence en1990, quand Sam Ventura,trader, joue sa vie sur un coupénorme: l’éclatement de labulle pétrolière... Mais le pétrolene baisse pas. Et la tentationmonte: Sam fera-t-il appel àEva? Femme fatale qu’il achassée de sa vie, Eva est traderelle aussi, mais du côté sombredes marchés: délits d’initiés,confidences sur canapé, triche-ries en tous genres. Difficile delui résister, pourtant, surtoutquand elle revient lui proposerd’entrer dans une manipulationfinancière à l’échelle de laplanète...Démythifier, démystifier laspéculation boursière: MarcFiorentino a réussi son pari.Au-delà du suspense, au-delà desrévélations, la clarté de sesdescriptions a une vertu: ellefournit les clés pourcomprendre la crise actuelle etles dangers de la financiarisa-tion excessive de l’économie:subprimes, effets de levierimprudents, opacité desmontages et propagation enchaîne des faillites... Le tableauest sombre mais, par-dessous,irrépressible et dévorante, percela fascination du joueur pour lejackpot.Un trader ne meurt jamais,MarcFiorentino,édition Robert Laffont,252 pages

UUnnee hhiissttooiirree dd’’eennllèèvveemmeennttssdd''eennffaannttss àà PPaarriiss

N°824 du 30 janvier au 05 février 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 57

NOTE DE LECTURE

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SOCIÉTÉ

• 6ÈME FESTIVAL CINÉMA ET MIGRATIONS D’AGADIR

Tapis rouge pour l’immigration

Organisé, du 21 au 24 janvier,

par l’association Initiative

culturelle, le Conseil de la

communauté marocaine à

l’étranger et le CCM, le Festival

a réussi à apporter sa part

d’humanité au thème de

l’immigration.

De nos jours, s’il y a bien un mot qui necesse d’être diabolisé, déshumanisé,

c’est bien celui de l’immigration. Entre lespolitiques autarciques des pays du Nordet les discours fascistes de nombreux par-tis, force est de constater qu’il reste peu deplace aux drames humains de cesmigrants ayant tout quitté pour espérer“une vie meilleure”. Au contraire, on lesjette en pâture dans les débats politiques,accusés d’être la cause de tous les maux.«Combien vivent à l’ombre dans grandescapitales européennes?», s’interrogeait, lalarme à l’œil, la réalisatrice Yamina Ben-guigui. Voilà pourquoi le 6e Festival d’Aga-

dir Cinéma et Migrations s’est donné unemission: leur rendre leurs lettres denoblesse.Au niveau artistique, les spectateurs ontpu découvrir 34 œuvres surprenantescomposées par des “réalisateurs d’ici et delà-bas”, que ce soit l’émouvant Le silencede Lorna, le troublant Dernier maquis, lecomique Aide-toi le ciel t’aidera ou le caus-tique Traumariage marocain et bien d’au-tres encore...Documentaires, courts-métrages, films,tous ces opus ont largement mérité leurs

“palmes d’or de la conscientisation” etleurs “oscars de la créativité”. Mais, regar-der des films, c’est déjà bien. En débattre,c’est beaucoup mieux. C’est la raison pourlaquelle plusieurs tables rondes et un débatont été organisés afin de permettre auxspectateurs de donner leurs opinions, par-fois émises de manière engagée. Ainsi,des échanges constructifs ont eu lieu surles divers thèmes suggérés tels que Juifsmarocains, histoire et représentation, L’im-migration marocaine dans le cinéma et lesmédias néerlandais, et Cinéma militant etimmigration en France. Et une chose restesûre avec ce festival: la démagogie politiquen’était pas la bienvenue.

ÉchangesLorsque Fadela Amara, secrétaire d’Étatchargée de la politique de la Ville enFrance, a soufflé que «l’Etat français étaitattentif à ce qui se passe au Maroc», l’acteurRichard Bohringer s’est enflammé en lan-çant des «n’importe quoi». Un agréablemoment d’honnêteté qui chasse l’hypo-crisie ambiante entourant le thème de l’im-migration. Si l’on devait retenir unmoment de ce festival, nul doute que ceserait les hommages rendus à Izza Genini,Hassan Benjelloun et Najib Taoujni. Lorsde ces épisodes gorgés d’émotions, Maro-cains, Français, et autres nationalités, sesont inclinés devant ces destinées qui onttout donné pour le Maroc, et qui ont sur-tout prouvé que l’immigration rime plutôtavec réussite que criminalité. Et que dire des prestations hilarantes duprésident du festival, l’acteur français d’ori-gine marocaine Saïd Taghmaoui, qui n’aeu cesse de faire rire le public avec sespirouettes verbales? Il aurait mérité unprix d’interprétation. En bout de ligne, cefestival a parfaitement joué son rôle, celui«d’apporter une part d’humanité à l’immi-gration et ainsi s’éloigner de son approchequantitative».

Pierre Benedetti

Yamina Benguigui avec des Marocaines.

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Un agréablemoment

d’honnêteté quichasse

l’hypocrisieambiante.

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DANS LES SALLES

Amours voilées, drame, réalisé par

Aziz Salmy; avec Younés Megri,

Hayat Belhalloufi, Saadia Ladib

Jamais sans monfoulard

Tout semble réussir à Batoul; ellemène une vie familiale heureuseet poursuit une brillante carrièrede médecin. Jusqu’au jour où elle

rencontre Hamza, lors d’une soirée entrefilles dans un restaurant à la mode. Batoulest charmée tout autant que ses copines,mais lui n’a d’yeux que pour elle et sa sen-sualité apparente. Depuis

lors, ils ne sequittent plus etBatoul n’estplus la même,elle se laissealler à sesimpulsions,transgressetous les prin-cipes qu’ellea toujoursr e v e n d i -qués. Elleva jusqu’àse don-ner pour

la premièrefois à l’homme qui la fascine.

Toute cette histoire amoureuse aurait pubien se finir si le port du foulard ne s’étaitpas glissé entre les deux…Premier long-métrage du réalisateur AzizSalmy, Amours voilées a suscité la colère dudéputé islamiste Abdelbari Zemzmi, qui ademandé l’interdiction du film. «Je chercheà provoquer le débat», a déclaré le réalisa-teur Aziz Salmy Un film qui a pour ambitionde lever le voile sur une frange de la sociétémarocaine, ces jeunes trentenaires qui ontréussi socialement, et qui restent tirailléesentre leurs ambitions professionnelles et latentation d’une vie familiale bien rangée,dans l’ombre d’un homme protecteur et bien-veillant.MMeeggaarraammaa CCaassaabbllaannccaa:: 1144hh1155,, 1177hh0000,, 1199HH4455,, 2222hh3300,,

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Khamsa, drame, réalisé par KarimDridi; avec Marco Cortes, RaymondAdam,Magalie Contreras

Sud de la France.Khamsa, 11 ans,fugue pour retrouverle camp gitan qui l’avue naître. C’est ledébut de l’été, avecles plongeons dansle chantier naval del’Estaque, les parties

de cartes nocturnes et les chapardageschez les voisins. Il fait les 400 coupsavec Coyote, son ami d’enfance.Avec luiil rencontre Rachitique, un jeune Arabed’une cité voisine.Très vite, le trioinconscient passe du vol de scooter aucambriolage de maison. Il a beauembrasser sa petite main de Khamsaqu’il porte toujours autour du cou, laprotection et le bonheur qu’elle estcensée lui apporter ne sont pas aurendez-vous...SSaammeeddii 77 fféévvrriieerr,, 1188hh3300,, 77ee AArrtt,, RRaabbaatt;; ddiimmaanncchhee

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Les Noces Rebelles,drame,réalisé parSam Mendes; avec Kate Winslet,Leonardo DiCaprio,Michael ShannonDans l’Amérique des années 50, Frank etApril Wheeler se considèrent comme desêtres à part,des gens spéciaux,différentsdes autres. Ils ont toujours voulu fonder

leur existence sur desidéaux élevés.Lorsqu’ils emména-gent dans leurnouvelle maison surRevolutionary Road,ils proclament fière-ment leur indépen-dance. Jamais ils nese conformeront à

l’inertie banlieusarde qui les entoure,jamaisils ne se feront piéger par les conventionssociales.Pourtant,malgré leur charme etleur insolence, les Wheeler deviennentexactement ce qu’ils ne voulaient pasMMééggaarraammaa:: 111144hh1155,, 1177hh0000,, 1199HH4455,, 2222hh3300,, llee WWeeeekk

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Wolke 9 (7ème ciel), drame, réalisépar Andreas Dresen; avec UrsulaWerner,Horst Rehberg,Horst West-phalElle ne l’a pascherché. C’estarrivé comme ça.Des regards à ladérobée,une atti-rance.Pourtant, iln’était pas prévuque ça arrive. Ingea dépassé les 60ans. Elle estmariée depuis 30 ans et aime son mari.Mais Inge est attirée par cet homme plusâgé, Karl, qui a déjà 76 ans. Le coup defoudre. L’amour physique. Et d’un coup,elle se sent comme une jeune fille...LLyynnxx:: SSeemmaaiinnee dduu FFiillmm EEuurrooppééeenn.. 3300 jjaannvviieerr,, 2200hh,,

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Le Silence de Lorna,drame,réalisé parJean-Pierre et Luc Dardenne;avec ArtaDobroshi, Jérémie Renier, FabrizioRongione

Pour devenirpropriétaired’un snack avecson amoureuxSokol, Lorna,jeune femmealbanaisevivant enBelgique, estdevenue lacomplice de lamachination de

Fabio, un homme du milieu. Fabio lui aorganisé un faux mariage avec Claudypour qu’elle obtienne la nationalitébelge et épouse ensuite un mafieuxrusse prêt à payer beaucoup pourdevenir belge. Pour que ce deuxièmemariage se fasse rapidement, Fabio aprévu de tuer Claudy. Lorna gardera-t-elle le silence?SSeemmaaiinnee dduu FFiillmm EEuurrooppééeenn.. SSaammeeddii 3311 jjaannvviieerr,,

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CINÉMA

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Des combats de démonstration d’artsmartiaux mixtes auront lieu le 21

février à la salle couverte du complexesportif Mohammed V à Casablanca,avec comme objectif de faire connaîtrecette nouvelle discipline sportive auMaroc. Cette manifestation sportive, lapremière du genre à être organisée auMaroc, «vise principalement à faireconnaître ce mélange de diverses discipli-nes défensives et offensives auprès dupublic marocain» selon les organisa-teurs. Seront présents des championsétrangers mais aussi deux combattantsmarocains, Mohamed Jahid et RedaMourakh.

La Fondation de l’Atlético de Madrid et le Moghreb Athlétic de Tétouan (MAT) ont signé, mardi27 janvier, dans la capitale espagnole, un accord cadre de partenariat ayant pour objectif la mise

en place d’espaces de coopération bilatérale dans les domaines sportif et social. La convention portesur le développement d’actions de formation spécialisée dans des champs d’intérêt commun, ainsique sur l’échange et la coopération en matière de gestion sportive des clubs, des sciences dusport, de football de base, de football professionnel et de la promotion de toute activité se rappor-tant à la pratique du sport. L’accord concerne, en outre, le projet de création d’une école à carac-tère sportif et social, dont la première pierre avait été posée en décembre 2007 à Tétouan àl’occasion de la visite effectuée à cette ville par une importante délégation de l’Atlético de Madridconduite par son président, Enrique Cerezo.

•ARTS MARTIAUX MIXTES

Démonstration à Casablanca

•FOOTBALL

Accord signé entre l’Atlético de Madridet le Moghreb de Tétouan

Cross-country ScolaireTaoufik Elalam,du lycée qualificatifTarik Ibn Ziad à Ifrane,et TouriaErriyahi,du lycée qualificatif OuedEddahab à Khémisset,ontremporté, le 26 janvier àTahanaoute, la 44ème édition duchampionnat national scolaire decross-country respectivement dansles catégories juniors garçons etfilles.1.800 athlètes relevant desdifférentes académies régionalesd’éducation et de formation ainsique de plusieurs écoles privées duRoyaume ont participé à cettecompétition.

Football Belghazouani àSochaux?

Le Marocain Chaihir Belghazouanipourrait débarquer au FC Sochaux,selon le site football 365,aprèsavoir été licencié en novembre parle RC Strasbourg.Toujours souscontrat avec le Dynamo Kiev, leMarocain aurait passé un essai jugéconcluant par les dirigeantssochaliens, qui souhaiteraientdésormais l’engager pour six mois.En septembre 2008,ChahirBelghazouani avait été élu meilleurjoueur de ligue 2.

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Chaihir Belghazouani.

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Footbal Matchs en retardDes matches en retard comptantpour le championnat national depremière et deuxième division defootball (GNFE-1 et GNFE-2) ontété programmés pour la périodeentre le 31 janvier courant et le 18février prochain.Sur les troisrencontres du GNFE-1,deuxconcernent l’AS FAR,qui a vu troisde ses confrontations dechampionnat reportées en raisonde son engagement dans la Coupede l’UNAF des clubs champions.Les Militaires devront ainsirecevoir le Moghreb de Tétouan le4 février pour le compte de la15ème journée et l’AS Salé le 18février (16ème journée).La date dutroisième match en retard de l’ASFAR,contre la Jeunesse Massira(18ème journée),n’a pas encore étéfixée.

Mondial Le Qatar candidatpour 2018Le Qatar a officiellement présenté,lundi 26 janvier, sa candidaturepour l’organisation de la Coupe dumonde de football en 2018 ou,àdéfaut en 2022,pour la premièrefois de son histoire.Le Qatarrejoint ainsi l’Angleterre, laBelgique et les Pays-Bas(conjointe) et l’Espagne et lePortugal (conjointe),officiellement candidats.D’autres pays se sont ditsintéressés par l’organisation desCoupes du monde 2018 ou 2022,dont le Japon, la Chine, le Mexique,les Etats-Unis, la Russie, l’Australie,et peut-être aussi le Canada,selonla FIFA.Les fédérations nationalesintéressées devront se manifesteravant le 2 février. Le nom du paysorganisateur sera annoncé endécembre 2010.Le Qatar a déjàaccueilli les jeux Asiatiques 2006et organisera la Coupe d’Asie defootball 2011.

La sélection marocaine va prendre partaux Championnats d’Afrique de

gymnastique, prévus du 31 janvier au 5février au Caire. L’équipe masculine estcomposée de Nasser Abderrazak, MehdiRajem, Lotfi Ababsa, Bouazza Abboussi,Abdelkarim Satour, Rachid Moussa,Bechar Soufiane et Imad Bouari. Chezles filles, les couleurs nationales serontdéfendues par Fatima Zahra Bouânani,Zineb Chajri, Douâa Arif, Chaima Zem-zami, Hafsa Ait Soufi et Sara Trari.La délégation marocaine, conduite parM. Mustapha Zakri, président de la Fédé-ration, est composée du directeur techni-que national Abdelilah Razik et duprésident de la commission techniqueAbdeljalil Houssaini, ainsi que deKarima Sehlal (arbitre international),Karima Nadifi (entraîneur) et Allal Nas-ser (encadrant).

C’est une surprise. Le défenseur marocain du clubde Qatar, Talal El Karkouri, figure parmi les 32

joueurs de l’équipe nationale présélectionnés par RogerLemerre pour le match amical contre la RépubliqueTchèque, prévu le 11 février au complexe sportifMohammed V à Casablanca. El Karkouri n’a plus portéle maillot national depuis la Coupe d’Afrique desNations 2008 au Ghana. Il avait annoncé sa retraiteinternationale juste après le dernier match du pre-mier tour, contre le pays organisateur.Cette liste des joueurs présélectionnés comprend unmélange d’éléments formant l’ossature de l’équipenationale et de nouvelles figures appelées à faire leurpreuve.Le compartiment défensif demeure le plus touché parcette vague de nouveaux arrivés, alors que l’attaqueconserve l’essentiel des éléments connus. Parmi lesjoueurs qui font leur première apparition, figurentBrahim Zaari (FC Den Bosch/Hollande), Mehdi Bena-tia (Clermont Foot/France) et Chemseddine Elaraichi(Mouscron/Belgique).

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•FOOTBALL

Roger Lemerre dévoile sa liste

•GYMNASTIQUE

Le Maroc participeaux Championnats d’Afrique

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Roger Lemerreé

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«Comment, loin d’être une illusion, la religion constitue ceque Durkheim appelle “la forme élémentaire de la viesociale”. Ce qui caractérise le gouvernement théocratique,c’est qu’il tire sa légitimité non pas du peuple, terme qui n’aprobablement existé qu’avec la démocratie athénienne dansle sens que nous lui connaissons aujourd’hui, mais de lareligion identifiée avec l’ordre du vrai…». L’Institut français de Rabat abrite une conférence deMoustapha Safouan Psychanalyse et philosophie politique(introduction par Jalil Bennani) et ce en partenariat avecle Séminaire psychanalytique et avec le soutien du Ser-vice de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassadede France au Maroc.Moustapha Safouan est né en Egypte (Alexandrie) en1921. Il vit aujourd’hui à Paris. C’est l’un des premiersfidèles de Jacques Lacan, qu’il rencontre en 1949 et avec

lequel il commence son travail comme analyste de contrôle. Traducteur en arabe de L’interpréta-tion des rêves, de Freud, et de Othello, de Shakespeare, intellectuel remarquable, il est l’auteur deplusieurs ouvrages, notamment Jacques Lacan et la question de la formation des analystes, LeTransfert et le désir de l’analyste, La Parole ou la Mort et, tout récemment, Pourquoi le monde araben’est pas libre.

Une délégation de 26 entreprisesmarocaines y participera, aux

côtés de quelques 50.000 décideursprovenant de 125 pays notammentl’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, laFrance et les Pays-Bas. Le Maroc, pre-mier pays de la région sud méditer-ranéenne à bénéficier d’un statutavancé dans ses relations avecl’Union européenne, exposera surune superficie de 864 m2. D’après leCMPE, cette participation nationaledonnera la priorité à l’ancrage inter-national des fruits et légumes maro-cains auprès des acheteurs et clientspotentiels présents. Elle sera égale-ment marquée par la collaborationavec plusieurs associations et l’im-plication de partenaires émanant duprivé telle l’entreprise Maroc FruitBoard (MFB).

SORTIES

DIÉTÉTIQUE Samedi 31 janvier, Safi

Enjeux de la nutrition pour lesport marocain, journée d’étude Cette rencontre, qui rassemblera desmédecins du sport, des nutrition-nistes, des diététiciens, des entraî-neurs, des préparateurs physiques,des universitaires et des dirigeantsde centres de formation sportive,vise à sensibiliser les différentsacteurs du sport marocain sur l’im-pact d’une prise en charge nutrition-nelle précoce sur les performancesdes sportifs.Au menu notamment,plusieurs conférences et exposésayant trait, notamment, à la Nutri-tion-diététique, facteur de perfor-mance sportive, au Dopage dans lesport marocain entre contrôle/sanc-tion et prévention/information ouencore aux Troubles du comporte-ments alimentaires chez les jeunessportifs.

CULTURE Samedi 31 janvier 2009, 17h

Hôtel El Minzah,Tanger

Forum de Tanger,conférence inauguraleC’est le samedi 31 janvier 2009 à 17heures à l’hôtel El Minzah de Tangerque se tiendra la conférenceinaugurale de la première saisonculturelle initiée par le ForumCulturel de Tanger.Au menu de cetterencontre présentée par NoureddineSaïl,directeur du CentreCinématographique Marocain:uneconférence de presse sur les grandeslignes du programme culturel pourl’année 2009,suivie du lancement dusite internet du Forum et de laprésentation du projet de publicationde l’ouvrage Personnalités culturellesde Tanger.Le Forum Culturel deTanger ambitionne à renouer avecl’un des objectif fondamentaux duForum qui vise,dixit Ahmed El Ftouh,coordinateur général du ForumCulturel de Tanger,à «contribuer àrehausser la place de la Culture entant que composante essentielle dela vie de l’être humain et comme l’unde ses droits élémentaires. ».

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•CONFÉRENCE Vendredi 6 février 2009, 19h Salle Gérard Philippe, IF, Rabat

Psychanalyse et philosophiepolitique, par Safouan

Moustapha Safouan.

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•AGROINDUSTRIE Du 4 au 6 février Berlin, Allemagne

Salon Logistica, 17ème édition

62 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°824 du 30 janvier au 05 février 2009

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L’Institut Amadeus, que préside BrahimFassi Fihri, organise le jeudi 26 et vendredi

27 février 2009 à Marrakech sa première confé-rence régionale sur La gouvernance : droits indi-viduels, développement économique et progrèssocio-culturel.Inscrite dans le cadre d’un cycle de réflexionsur la démocratie, droits de l’Homme, décentra-lisation et gouvernance, cette rencontre-débatsera animée par des responsables marocains,maghrébins, européens et onusiens ainsi quedes représentants d’ONG internationales desdroits de l’homme et des universitaires. Le débatsera axé sur quatre volets abordant les multiplesaspects de la bonne gouvernance sur les planspolitique, économique, social et territorial.Cette première conférence devrait permettrede confronter la diversité des modes de gou-

vernance dans la région du Maghreb notamment sous l’angle des droits de l’Homme et deslibertés fondamentales et ce, afin d’analyser les effets de leur évolution et leur impact sur l’amé-lioration des situations sociales. Basé à Rabat, l’Institut Amadeus est un think tank indépendant.

www.maroc-hebdo.com

Directeur de la Rédaction Rédacteur en Chef : Mohamed [email protected]

Editorialiste : Abdellatif [email protected]

Chroniques Maïssa [email protected] [email protected] EL [email protected]

Grand ReporterLoubna [email protected] d’enquête : Aissa [email protected]étaire GénéralNoureddine [email protected] Abdellah [email protected]

Rédaction Mouna [email protected] [email protected] [email protected] Bahaijoub (Londres)[email protected] Ahmed Elmidaoui (Paris)[email protected]

Assistante de RédactionSamira [email protected]

Conception maquetteStudio Nathalie Baylaucq

Conception artistiqueZakaria [email protected]

Mise en pages & PhotogravureFatiha ABIDINE [email protected] [email protected]

MAROC HEBDO INTERNATIONAL4, rue des Flamants Riviera- Casablanca MarocDépôt légal: 82/91 -ISSN : 1113-0091-CCP : 1806-67CCCPE N° H.F/021-05StandardTél.: 022.23.81.76 (10 LG)Fax : 022 98 21 61TélécopiesDirection : 022 98 39 74Rédaction en chef: 022 98 28 03Commercial : 022 98 13 46Internet: http://www.maroc-hebdo.comE-mail : [email protected]

MAROC HEBDO (FRANCE)25, Rue de Ponthieu75008 - ParisEdité par Maroc Hebdo SARLRCS : Nanterre B 4030 75 146Commission paritaire N° 76491ISSN : 1274-1167

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Journal d’informations générales

Ce numéro est tiré à 24.000 exemplaires

MarocHebdo

•SANTÉ Du 8 au 12 mars 2009 Mumbai, Inde

Tabac ou santé, conférence mondiale

C’est à Mumbai, en Inde, que l’Organisationmondiale de la Santé (OMS) a décidé d’or-

ganiser la quatorzième Conférence mondialesur le tabac ou la santé du 8 au 12 mars 2009.Cette conférence, organisée tous les trois ansdepuis le milieu des années 1960, rassemblerades chercheurs, des militants et des dirigeantsimpliqués dans la lutte antitabac. L’édition decette année sera consacrée à l’approche multi-sectorielle de la lutte antitabac. Les participantsexamineront en particulier la mise en oeuvre dela Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, entrée en vigueur en 2005 et quiregroupe actuellement 161 parties. Les partici-pants aborderont en outre d’autres sujets,notamment les mises en garde sanitaires appo-sées sur les différentes formes de condition-nement des produits du tabac, les femmes et letabac, ou encore l’aggravation de l’épidémiemondiale de tuberculose sous l’effet du taba-gisme.

• GOUVERNANCE jeudi 26 et vendredi 27 février 2009 à l'institut Amadeusà Marrakech

Conférence de l’institut Amadeus à Marrakech

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Brahim Fassi Fihri.

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COURRIER

Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Noureddine Jouhari Cette rubrique est la vôtre.

C’est un espace ouvert pour les lecteurs. Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions

par courrier à : Maroc Hebdo International, 4 Rue des Flamants, Riviera, ou par e-mail à :

[email protected].

Etonnante morale américaineConstructionsanarchiques, quiest responsable?

Agé de 47 ans, Barack HusseinObama, 44ème président des Etats-

Unis d’Amérique un noir pour la pre-mière fois entre à la Maison Blancheest une preuve de la démocratie amé-ricaine. En bon orateur, Obama aimprovisé avec brio son discours d’in-vestiture quasi plein de sagesses et devertus jusqu’au-boutistes. Cet espritde “if you want, you can” (Si l’on veut,on peut) est particulièrement évidenten Amérique. Compte tenu de l’ampleur des réfor-mes annoncées, Obama compte don-ner la priorité des priorités aux besoinsurgents de son pays sans pratiquer lapolitique (du bâton et de la carotte)selon ses assertions. On a omis dementionner que dans les électionsaméricaines l’image est très impor-tante, voire davantage que le fond.Conscient que l’imagination est plus

puissante que le savoir, Obama aembrassé sa femme à plusieurs repri-ses lors de la Convention démocrati-que. On a parlé beaucoup de ce baiserque n’était pas réellement passionné,mais conjugal. En effet, il a servi àdistinguer les deux démocrates,Obama et Clinton, lequel est consi-déré dénué de respect pour l’institu-tion du mariage. Très croyants, lesprésidents américains prêtent ser-ment sur la Bible. Où cela devientétonnant, c’est que les Américains,en épousant la belle logique et le bonsens préconisent que si un politicienaméricain trompe sa femme, il peutégalement tromper ses électeurs sui-vant le diction (Quelqu’un qui menti

on ne le croit plus, même quand il ditla vérité). La force de cette noblemorale du peuple américain me fas-cine et me séduit parce que les Amé-ricains font fonctionner des principesloyaux de la vie humaine et les valeurssur lesquelles leur société estconstruite. Vu ce qui précède, je tiens àconter un histoire inventée qui circulaitpendant mon séjour à Miami, elle se pas-sait dans une station-service où le coupleprésidentiel faisait halte. Bill Clinton disaità sa femme “Quand je pense que tu auraispu épouser un pompiste” son épouse Hil-lary répondit “Voyons Bill, si j’avais épouséun pompiste, c’est lui que serait président”.La morale de cette anecdote, c’est très vraique les Américains sont très battants derien on devient président à conditionssine qua non que la grandeur doit semériter.

Ali Alaoui - Salé

Dans votre numéro 821 de MarocHebdo International, vous avezconsacré un article à la lutte contrel’habitat insalubre à Casablanca et cesuite à la démolition dans le quartierde Lahraouiyine de plusieurs maisonsconstruites sans autorisation. Là oùl’on est en droit de nous poser desquestions, c’est le pourquoi du laxismedes mêmes autorités qui laissentfleurir des quartiers entiers sans auto-risation pour venir après les démolir?C’est facile de dire comme vous l’avezécrit «l’Etat a décidé de combattre lesconstructions anarchiques à Casa-blanca. Un combat qui s’apparentedavantage à une sinécure eu égard aunombre impressionnant de ce genre deconstructions dans les environs de lamétropole.» Mais, il fallait aussi direque le manque de contrôle sérieux etle suivi rigoureux des plans d’aména-gement sont pour beaucoup dans ledéveloppement du phénomène…SS.. BBeellkkbbiirr --CCaassaabbllaannccaa

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Barack et Michelle Obama.

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Que sera l’après-Bush ?

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L’accession de Barack Obama à l’investituresuprême appelle à mon sens à deux réac-

tion fortes et significatives à l’échelle de toutel’humanité, l’une plutôt subjective, l’autre pure-ment rationnelle et objective.D’un point de vue humain, l’élection de cethomme à la tête de la première puissancemondiale représente très certainement unsignal fort quant à l’émancipation des races,tous clivages culturels confondus, certes pourle peuple américain en premier lieu, lequel àdate d’aujourd’hui n’a pas totalement résorbéle contentieux minorito-racial généré par lemelting pot, le mélange des races qui en fontl’une des principales spécificités, mais aussipour toute l’humanité, parce que cette investi-ture représente un immense espoir quant audevenir de notre planète et ce pour au moins

4 années, sinon 8, aussi bien sûr le planpolitique, économique, social voire mili-taire et stratégique.Et cet immense espoir découle avanttoute chose d’un état de fait, celui de lapsychose générale engendrée par la mul-titude de dérapages de l’administrationBush, à commencer par l’approche decette administration en ce qui concerne leterrorisme, le dossier irakien ou encorecelui de la Palestine, ceci sachant que surtous ces dossiers chauds l’opinion améri-caine elle même n’a jamais eu droit à lavérité, a été délaissée voire ignorée, elles’en est certes sentie trahie et c’est peude chose que de l’attester aujourd’hui.

D’un point de vu plus objectif, la gestionirrationnelle et irresponsable de la premièrepuissance mondiale durant près d’une décen-nie par une personne partisane donc paressence partiale et influençable (notammentsous le joug d’un Dick Cheney passé maîtredans l’art de prodiguer son ouvrage sous cou-vert hiérarchique) appelle à mon sens à unconstat fort, celui de la nécessité de renforcer lescritères d’éligibilité à l’investiture suprême. Sile seul critère actuel prévu par la constitutionaméricaine pour ce faire (à savoir celui d’avoirpréalablement exercé la fonction de sénateur)a permis à Obama de prendre les rênes dansl’unanimité générale, nous ne devons pas per-dre de vu les conséquences dramatiques quepeut générer à ce niveau de pouvoir une erreurde coaching.K. Ouazzani - Casablanca

Ahmed Majid Benjelloun estdécédé mercredi 28 janvier 2009,à Rabat. Né en 1927 à Fès, avocatau barreau de Fès, feu Benjellouna été procureur du Roi près letribunal régional de Marrakech etprocureur général du Roi près laCour d’appel de Rabat et la Coursuprême. Conseiller juridique auCabinet royal en 1976, il a été éluen 1988 président de la commis-sion juridique de la Ligue arabepour une durée de trois ans.Auteur de plusieurs ouvragesdans le domaine du droit, chroni-queur pendant des années auquotidien Le Matin, feu Benjel-loun a enseigné à la faculté dedroit de Rabat et à l’Ecole natio-nale de l’administration publique(ENAP).

Décès Ahmed MajidBenjelloun, 82 ans

Dick Cheney et George Bush.

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CHRONIQUE

Minuit vient de livrer la dernière goutte de pluiebruxelloise de la journée. Dans la foulée, uneautre journée démarre sa grisaille sans sesoucier du temps qu’il fait. En prime à ce

temps de chien, la journée a charrié ses nouvelles décon-fortantes. Les images des bébés Gazaouis assassinés parTsahal sont remisées. Un drame local est venu couvrirle champ médiatique. Un jeune chtarbé, produit d’unesociété qui souffre de sa modernité, n’a rien trouvé demieux que d’aller assassiner à coups de couteau dansune crèche des bébés innocents et leurs immaculéespuéricultrices. Le geste est horrible et condamnable. La

Belgique tout entière est sousle choc. Par ailleurs, les effets de lacrise sont plus apparents dansce petit pays qui se définitcomme un chantre de l’écono-mie sociale. Une vision del’économie où la finalité de ser-vice s’affiche plus que celle duprofit capitalistique. Toute lasemaine, les medias ont tapésur le système nerveux de la

population: Les banques sont au plus mal et les entrepri-ses au plus bas. 60.000 licenciements sont prévus inces-samment sous peu. Des mesures mécaniques quifrappent des hommes et des femmes, qui brisent desrêvent et qui relèguent les espoirs mis en 2009. Uneannée qui ne sera pas mieux que la précédente. Il fau-drait espérer qu’en 2010 les choses iront mieux. Danscette débandade, on a envie de se refugier dans sa cham-bre encore chauffée si on en possède une et d’écouterautre chose que ce que charroient les mauvais chariotsde l’information. La chambre de l’hôtel est chauffée et offre en prime l’al-ternative Internet. Cela tombe à pic. Lire, écrire et écou-ter à sa guise devient possible. Pour donner un fondmusical à mes pérégrinations virtuelles je me suisconnecté à une station web-radio Jazz qui comble sou-vent mon faible jazzy et soixante-huitard par ses thè-mes et ses programmes. Nina Simone était là. Sa voix,merveilleusement langoureuse fredonnait les duresparoles de l’immortel Strange Fruit: Southern trees bear astrange fruit (Les arbres du Sud portent un étrange fruit,)

Une belle leçon de démocratie positive à l’américaine

L’étrange fruitBlood on the leaves and blood at the root (Du sang sur lesfeuilles et du sang aux racines,) Black body swinging in theSouthern breeze (Un corps noir qui se balance dans labrise du Sud) Strange fruit hanging from the poplar trees(Étrange fruit suspendu aux peupliers.) Une chansoninterprétée par Billie Holiday en 1939. Une chansonqui fut un des premiers réquisitoires contre le lynchagedes noirs dans les États du sud aux Etats Unis. Le titrede la chanson est devenu aux USA synonyme de lyn-chage. Elle fut aussi une des premières manifestationsdes droits civiques dans ce pays. Une version des faitsattribue l’écriture et la composition de cette chanson à

Par Driss El Fahli

Où sont tous lesAbel Meeropol quiont fait honneur à

leur peuple?

Abel Meeropol, un juif russe, membre du Parti com-muniste américain profondément touché par le lyn-chage de deux noirs américains au point d’en perdre lesommeil. Dans un monde où le CD bat son plein, cettechanson, burinée sur un vinyle où la musicalitéembrasse le pleurage, vient à point pour rappeler le senséthique dans une actualité qui perd le nord de la vie. Il existe donc une démocratie où le Noir parent pendude 1939 pourrait générer un petit-fils président des USAen 2009, belle leçon de démocratie positive à l’améri-caine. A l’inverse, pour les massacres de Gaza, ce n’estpas tant les abjects assassinats de Tsahal qui écœurentle plus, c’est les applaudissements pousse-aux-crimesde la population israélienne qui sont les plus choquants.Où sont tous les Abel Meeropol qui ont fait honneur àleur peuple?

Bruxelles le 27/ 01/09

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