ROBERT MAGGIORI IN "LIBÉRATION" (MARCH 12, 2015), REVIEW OF "LA JALOUSIE. UNE PASSION INAVOUABLE",...

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Date : 12 MARS 15 Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Page de l'article : p.6-7 Journaliste : Jean-Yves Grenier / Robert Maggiori / Fabrice Drouzy Page 1/6 JACOB2 5086033400524 Tous droits réservés à l'éditeur givres Essais Jaloux, deux souffrances pour le prix d'une I listoricnnc et i . â ..e, (îk.!L "L;a clud une passion talon ' ..... la ' La Callas, lors d'une répétition, dans le rôle de Médée (grande jalouse), à Covent Garden, Londres, en 1959. PHOTO KEYSTONE FRANCE

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Date : 12 MARS 15

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givres Essais

Jaloux, deux souffrances pourle prix d'une I listoricnncet i . â ..e, (îk.!L "L;a cludune passion talon ' ..... la '

La Callas, lors d'une répétition, dans le rôle de Médée (grande jalouse), à Covent Garden, Londres, en 1959. PHOTO KEYSTONE FRANCE

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GIULIA SISSALa Jalousie.Une passion inavouableOdile Jacob, 268 pp, 22,90 €

LM envie vise l'impossible ;/ vouloir ce que l'autre a, ce

que l'autre fait, ce quel'autre est... La jalousien'est pas moins folle, qui

pousse le jaloux à désirer que nul ne dé-sire l'objet de son désir et que cet objetn'ait de désir pour personne d'autre quepour lui. Mais elle est plus douloureuse,car aux maux que l'âme s'inflige elle-même - le désarroi, le sentiment de trahison et de perte, l'humiliation, la vexa-tion, la colère- s'ajoute l'opprobed'autrui, de tous ceux, plus ou moinsproches, qui, oubliant que la jalousie lesa déjà étreints ou les étreindra, se moquent du jaloux sans compassionaucune, lui font la leçon, le secouent, leblâment, le méprisent. C'est pourquoila jalousie a deux voix : l'une hurlante,rageuse, fulminante, qui s'adresse à ce-lui ou celle dont elle soupçonne la trahi-son, et l'autre aphone, retenue, muette,qui veut surtout ne pas être entenduealentour. Peut-être parce qu'elle est pa-radoxale - il faut qu'on aime pour êtrejaloux, mais si on aime on ne devrait pasêtre jaloux, or on l'est quand même -,tout le monde en dit du mal, de la jalousie - laquelle, dès lors, est vécue commeune «passion inavouable».

Voilà une «bêtise», contre laquelle ilfaut «se révolter», dit dans la JalousieGiulia Sissa, chercheuse au CNRS enhistoire, anthropologie et philosophiede l'Antiquité, enseignante à l'Univer-sité de Californie. «Pourquoi est-ce queZa victime (car e 'en est une) d'une infidé-lité doit-elle se plier à ce surplus de souf-france», qui serait de vivre sa jalousiecomme une honte ? La réponse exigeraitqu'on aille à rebours dans l'histoire,qu'on sache ce qu'elle était en Grèce, àRome, au Grand Siècle, au siècle desLumières, dans la modernité, chezEuripide ou Seneque, Ovide, Shakespeare, La Rochefoucauld, Hobbes,Kant, Diderot, Stendhal, Simone deBeauvoir ou Catherine Millet, pour sai-sir ses métamorphoses et ce qu'elle estaujourd'hui. C'est cet itinéraire histori-que que propose Sissa, dans un ouvragealerte, écrit à la première personne etsans la moindre lourdeur académique.«Ce qui, pour les anciens, était un tort àredresser et, pour les amoureux modernes, un échec inavouable est devenu, pournous, une erreur politique. A l'interdit dese dire jaloux est venu s'ajouter celui del'être, doublé par l'injonction d'écouter lesconfessions de nos amants. Lajalousie estpolitiquement incorrecte. C'est ! 'émotionîa plus obscène qui soit. »Vindicte. Dans la culture grecque, lajalousie est une colere, «oùeros, /'amoursensuel, joue un rôle capital» -. une colèreerotique. Aristote la définit comme

«perception d'une offense injustifiée, donton souffre, mais dont on prévoit de se ven-ger» - comme une passion impétueuseà la fois douloureuse/passive («la blessure d'amour-propre qui nous est infligéenous ravale au niveau d'un étre négligea-ble, qui vaut peu ou rien») et, par la perspective de la vindicte, plaisante/active.Sentiment noble au demeurant, car, «siles individus irascibles exagèrent, les gensqui ne se fâchent jamais méritent, auxyeux d'Aristote, un reproche cinglant: Usmontrent non pas un caractère placide,mais un tempérament d'esclave. »L'héroïne d'Euripide, Médée, «laplusgrande des jalouses», incarne cette ire,qui, provoquée par un evénement af-fectif et sexuel, prend néanmoins uncontenu moral et social. «Jason est cou-pable d'une violation qui, tout en touchantà l'endroit le plu-? intime de la sensualitéet de l'amour, déshonore Médée devant lemonde» •• celle ci est anéantie par ladouleur, mais -elle rebondit, avec unprojet de vengeance», et lorsque Jasonprétend qu'il la quitte pour le bien desenfants, «elle décide de massacrer cesderniers, mais d'épargner leur père -afinqu'il souffre, là eu il se dit vulnérable».Revendiquée, tout sauf honteuse d'ellemême parce que née de la conscienced'un affront, «clairvoyante, coura-geuse», mais tragique, cette jalousie/colère n'a rien à voir avec le sentiment«toujours gauche et déplacé», risible,dont le public des comédies d'Aristo-

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phane fera gorge chaude. La Médée deSénèque est tout autre. Au nom de sathéorie des passions - qui dérive del'éthique stoïcienne, où le sage est celuiqui réussit à extirper les «perturba-tions» de l'âme -, le philosophe romainéte à Médee tout héroïsme : sa ven-geance n'est que la «confession de sadouleur» et l'aveu de son incapacité à lamaîtriser. «Sa Médée, commente Sissa,est une tigresse barbara [...]. Incapablede refuser son assentiment à la souf-france, à l'amour, à la terreur, à la rage,elle n'a jamais connu-la moindre trace desagesse.» La colère erotique n'est iciqueiaiblesse, impossibilité «d'admettreque l'on souffre, de se reconnaître blesséet vaincu, en position d'échec et d'infério-rité». Autant la taire donc, la cacher, la«refouler». «P!us tard, [...] on aura"honte d'avouer" cette passion dont ondira au 'elle est "ombrageuse et chagrine ",qu'elle anéantit notre vanité, en nous ex-posant au ndicuîe et en nous livrant à unerage devenue "impuissante".» La Médéede Corneille, attirera, elle, pitié et compassion, parce victime d'une injusticeet en proie a un «juste courroux». Elle«attire ainsi "toute la faveur de l'audi-toire". Jason découvrira que "sajalouse",comme il l'appelle, a drôlement raison.Elle se sauve. R se tue. Rideau».Refoulement. Encore longue est lapromenade à laquelle invite Sissa, quipasse par Freud et Marx, Proust ou Sar-

tre, mais surtout Ovide, dont ï'Artd'aimer et I' «art de jalouser» la sédui-sent. Apres avoir décrit son processusd'«humiliation», l'historienne réhabi-lite la jalousie, suivant en cela NicolasGrimaldi ou Jean-Luc Marion, et en faitl'éloge, car, bien qu'elle fasse «ressentircomme un tremblement de terre l'effon-drement de l'équilibre erotique, souventtrès particulier, dans lequel on croyait vi-vre», elle demeure toujours une «dou-leur pleinement justifiée». Parce quel'amour, qui n'est certes pas une «ap-propriation arrogante et de/initive», ap-pelle la réciprocité, la jalousie est «normaie». Elle est «réaliste», et traduit un«affect intense» qui n'a rien d'un malimaginaire. Elle est «salutaire», et per-met, à sa manière, de «nepas céder surson désir» : seul son refoulement «ïatransforme en symptôme». «Dès que nousadmettons la singularité fragile del'amour, nous pouvons, finalement, ledire : je suis jalouse, je suis jaloux, parceque cette per sonne-ci, je ne sais pas trèsbien pourquoi, signifie quelque chosed'unique pour moi.» Elle est, conclutGiulia Sissa, «honnête», parce qu'elle necamoufle rien, porte courageusementsa souffrance, et a la «dignité humble»de reconnaître sa propre vulnérabilité- quand bien même notre monde porterait-il aux nues les manifestations deforce de l'ego ou ferait de l'infidélitéune valeur.

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Les calculs des anti-esclavagistesDeux histoiiois mettent en avant. ..xgiimcnLalion écor, ,.„de certains abolitionnlstesCAROLINE OUDIN-BASTIDEet PHILIPPE STEINERCalcul et Morale. Coûts cfel'esclavage et valeur del'émancipation fXV7//'-X/X' siècle)Albin Michel,304pp,24€

L^ essor d'un discours hostiley à l'esclavage à partir des

années 1770 repose d'abordsur la croyance de plus enplus répandue au sein des

élites dans le caractère immoral de l'as-servissement. Les abolitionnistes veulent cependant ajouter à l'argumentmoral une preuve indiscutable des mé-faits de la servitude, produite par le cal-cul économique. Dans une fin de siècledes Lumières de plus en plus imprégnéepar les idées utilitaristes, il s'agit demontrer par les chiffres que ce qui estinjuste ne saurait être utile. Le recoursà la rhétorique calculatoire n'est pasune absolue nouveauté : elle appartientau registre de l'économie politiquenaissante qui ^'efforce «de couvrir lare-flexion economique du manteau de lascience et des calculs». Un argumentsera d'autant plus convaincant, estimeles premiers adeptes de la science éco-nomique, qu'il utilisera le langage duchiffre. Or l'économie politique, atta-chée a la liberté du travail, est hostile àl'esclavage.Le premier à s'engager dans cette démonstration est l'économiste physiocrate Du Pont de Nemours. Il calcule lecoût du travail servile en supposant quela productivité d'un esclave n'est que la

Rébellion d'esclaves sur un navire negner, 1833. Huile d'Edouard Antoine Renard(18O2-1857). PHOTO DEAGOSTINI ARC IMAGES

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moitié de celle d'un ouvrier libre, et enintégrant toutes les dépenses commecelles engendrées par l'état de guerrelarvée entre le maître et ses esclaves. Ilen conclut à la plus grande efficacité dutravail libre, conclusion également ob-tenue par d'autres adversaires de l'es-clavage comme Condorcet et AdamSmith. Ces calculs n'ont cependant pasconvaincu tous les abolitionnistes, àcommencer par Turgot, qui leur repro-che de beaucoup sous estimer le mon-tant du salaire qu'il faudrait donner à lamain-d'œuvre libre pour remplacer lesesclaves. Il explique à Du Pont que sarhétorique calculatoire est dangereusecar mal fondée et qu'il est préférable des'en tenir au seul principe moral pourdisqualifier l'esclavage. De fait, lesplanteurs et les colons utilisent euxaussi le calcul mais pour démontrer quenon seulement le travail libre, qu'ils'agisse d'esclaves affranchis oud'ouvriers venus d'Europe, serait pluscoûteux dans les colonies que le travailservile, mais en plus que le sort matérieldes esclaves est supérieur à celui qu'ilsauraient connu en Afrique.Pas plus que Du Pont, les économistesdu début du XIXe siècle ne réussissentà proposer des calculs convaincantsquant à l'inefficacité de l'esclavage. Ce

débat, en fait mal posé, conduit un éco-nomiste libéral de première impor-tance, Jean-Baptiste Say, pourtant ancien membre de la Société des amis desNoirs, à reprendre à son compte certai-nes conclusions des colons quant à larationalité de l'esclavage. Expose en1803 dans son Traité d'économie politiquequi fait autorité, ce type d'argumentconduit les abolitionnistes à privilégierce que Caroline Oudin-Bastide et Phi-

çon lapidaire mais assez juste cette in-capacité des économistes à calculer,quand il écrit a propos de l'indemnisa-tion à verser aux propriétaires d'escla-ves en 1848 : «Mais que coûtait le fravaflesclave ? Que coûterait le travail libre ? Onn'en savait rien; la formule était ingémeuse, les éléments du calcul étaient depures hypothèses.» L'heure de la suppression de l'esclavage approchant, leséconomistes oublient dès lors leurs cal

culs pour s'emparer d'uneLa «grande peur coloniale»,partagée par les planteurs et leséconomistes abolitionnistes, est queles esclaves affranchis abandonnentleur maître et les plantations pours'adonner à des cultures vivrières.

lippe Steiner qualifient de «calcul hy-perbolique», c'est-à-dire un calcul quicherche à prendre en compte le coût del'esclavage pour le genre humain toutentier, incluant l'action négative de laservitude sur l'intelligence ou les habi-tudes morales.L'argument est puissant, mais c'est enfait un renoncement à la preuve par lecalcul au profit du seul jugement moral.L'historien Augustin Cochin juge de fa-

question beaucoup plus re-doutable. La «grande peurcoloniale», partagée par lesplanteurs et les économistesabolitionnistes, est en effetque les esclaves affranchisabandonnent leur maître etles plantations pour s'adon-ner à des cultures vivrières,

échappant ainsi au marché du travail.La question est de savoir si l'homo servilis peut devenir une fois libre un homoeconomies, capable de calculer son intérêt, c'est à-dire désireux de travaillerplus pour consommer plus. Une queslion qui, élargie à l'ensemble des tra-vailleurs, est en fait centrale pour le ca-pitalisme. Et pas seulement à sesdébuts.

JEAN-YVES GRENIER

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Murât, pourle meilleur et pourl'empire \du par

IVINCENT HAEGELEMurât, la solitude du cavalier Perrin, 790 pp, sçe

J oachim Murât était un cavalier. Un soldat.Il aimait les lignes droites et les chevau-chées sabre au clair. Une rectitude qui fit sagloire mais marqua également les limites dupersonnage, bon organisateur mais piètre

politique et monarque brouillon. Ce sont ces deuxfaces que Vincent Haegele, historien napoléonienet conservateur des bibliothèques de Compiègne,dessine avec brio dans son Murât, la solitude du ca-valier. Solide biographie, épaisse comme la cui-rasse d'un grenadier de la Garde avec ses 800 pa-ges, l'ouvrage ne se résume pas à un récitchronologique - de la naissance de Joachim dansune famille de paysans aisés du Quercy en 1767jusqu'à sa mort devant un peloton d'exécution ca-labrais en 1815. Pour comprendre l'homme et cetteépoque hors norme qui voyait, en quèlques années, des fils d'aubergistes et de nobliaux devenirrois ou empereur, l'auteur a choisi une approchepar cercles concentriques. «Enfance et forma-tion», «Révolutions», «Delaguerraengénéral»,«La cavalerie», «Murât, stratège contrarié»... Leschapitres enjambent les décennies en une ving-taine de tableaux thématiques.Né sous l'Ancien Régime, destiné au séminairecomme nombre de cadets de famille, Murât s'en-gage dans l'armée où ses premiers pas ne laissentguère de traces. Puis vient la Révolution, qu'il cô-toie sans s'y brûler, la Terreur, Thermidor et l'in-surrection du 13 vendémiaire durant laquelle unjeune général exalté, croisé par hasard dans uneantichambre, lui demande de s'emparer de quarante canons stockés au camp des Sablons. Cette

artillerie se révélera décisive devant l'église Saint -Roch en décimant les insurgés royalistes.Murât vient de rencontrer Bonaparte. Le débutd'une nouvelle vie dans le sillage du futur empe-reur, épousant sa soeur et sa gloire, brave entre lesbraves sur tous les champs de bataille. Il le suivraen Italie pour les premières victoires, sera à ses cô-tés lors du coup d'Etat du 18 brumaire, mettant finà une discussion houleuse avec les députés par un«Foutez-moi tout ce mande dehors !» bien dans sonstyle. Suivront l'Egypte, l'Allemagne, l'Espagne,la Russie... Une chevauchée glorieuse symboliséepar la charge d'Eylau. A cette aune, Murât est unvrai héros. Intrépide, généreux, inconscient;aimant les femmes et les costumes surchargés depierreries, de fourrures et de plumes insensées.Il l'est moins lorsqu'il se pique de politique ets'égare, ambitieux et vaniteux, dans les méandresde la diplomatie ; zigzaguant entre les Etats et lescharges qui vont et viennent au gré des exigencesd'un monarque irascible qui ne supporte aucuneindépendance d'esprit. Le maréchal Murât fut ainsigouverneur de Paris, Grand duc de Berg, pressentipour ceindre la couronne d'Espagne, tenté parcelle de Pologne, avant de s'établir à Naples, sadernière patrie qu'il perdra piteusement. Si la finde sa vie montre ses limites et sa dépendance psy-chologique face à un Napoléon qui ne l'a guère es-timé et souvent humilié, ces faiblesses sauvent lepersonnage. Incarnation de la bravoure (commeTalleyrand fut celle de la diplomatie, Fouché de laruse, Desmoulin de l'idéal révolutionnaire...), il de-meure la face glorieuse de la France impériale: uncavalier flamboyant, insouciant et humain.

FABRICE DROUZY