Monnaies d'or trouvées dans le département de l'Hérault: 2 articles (BSFN 35e année n°10, dec...

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55" ANNÉE . N" 10 DECEMBRE 1980 BULLETIN DE LA SOCIETË FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE CABINET DES MÉDAILLES DE LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE 58. rue de Richelieu - 75002 PABIS . 261"82-89 ls§N 0037.9344 TABTE.BONDE SUB L'OR MONETAIRE RICHARD (J.-C.). - Un aureus de Glaude à Lattes et les trouvailles de mon' naies d'or antiques dans le départernent de I'Hérault- Ën 1977 fut découvert, dans un canal antique qui traversait le site archéo- Iogique de Latfes (Hérault), un aureus de Claude (q/_TI_,CLA]fD_CAES.AR AVG PN7 TRP Vllll IMP XVl, tête laurée à droite ; R/ CoNSTANTIAE AVGVSTI, la Constance assise à g.;7,78 S) (1). Cette trouvaille et la préparation de la publication d'un trésor d'aurei anciennement découvert à Pignan (2) nous ont poussé à effectuer un recensêment des monnaies d'or antiques mises à. jour àans Ie département de I'Hérault. C'est ce catalogue que nous voulons livrer aulourd'hui,'tout en sachant qu'il est nécessairement incomplet et qu'il restera ouvert, puisque, régulièrement, de nouvelles découvertes parviennent à notre connaissance. ffiffi (B) Cette monnaie â fait par la suite, en 1939, i'objet d'un échange avec M- Louis SIRAUSS' ili Cette découverte est due à MM. J. Crassous et J.-t-. Vayssette. Nous remercions M. H- pradès et le Groupe archéotogique Painlevé de nous avoir permis d'étudier cette monnaie" Les propriétaires du teirain, M. et-fuime Madec, ont bien voulu faire don de cet aureus arr médaillier du Groupe Painlevé ilnventâire n.563) qui est devenu le médaillier de la commune de Lattes. Le module est de 19/20 mm, l'épaisseur du flan de 2 mm, direction des ccins 7. (2) J.-C. RICHABD, Pignan: archéologie et nronnaies, Êtudes sur Pezenas et l'Hérauit,9, 1978, no 4, pp. 3-22, en part. p. to et pp. 12'14. Ce trésor, connu par une relation parue Cans le . Mercure de France " d'août 1723, comprenait 24 o! 25 monnaies des empereurs Néron. r/es- pasien, Titus, Domitien, Nerva. Trajan et Hadrien. *789-

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55" ANNÉE . N" 10 DECEMBRE 1980

BULLETIN DE LA SOCIETËFRANÇAISE DE NUMISMATIQUECABINET DES MÉDAILLES DE LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE

58. rue de Richelieu - 75002 PABIS . 261"82-89 ls§N 0037.9344

TABTE.BONDE SUB L'OR MONETAIRE

RICHARD (J.-C.). - Un aureus de Glaude à Lattes et les trouvailles de mon'

naies d'or antiques dans le départernent de I'Hérault-

Ën 1977 fut découvert, dans un canal antique qui traversait le site archéo-Iogique de Latfes (Hérault), un aureus de Claude (q/_TI_,CLA]fD_CAES.AR AVGPN7 TRP Vllll IMP XVl, tête laurée à droite ; R/ CoNSTANTIAE AVGVSTI, laConstance assise à g.;7,78 S) (1). Cette trouvaille et la préparation de lapublication d'un trésor d'aurei anciennement découvert à Pignan (2) nous ontpoussé à effectuer un recensêment des monnaies d'or antiques mises à. jouràans Ie département de I'Hérault. C'est ce catalogue que nous voulons livreraulourd'hui,'tout en sachant qu'il est nécessairement incomplet et qu'il resteraouvert, puisque, régulièrement, de nouvelles découvertes parviennent à notreconnaissance.

ffiffi(B) Cette monnaie â fait par la suite, en 1939, i'objet d'un échange avec M- Louis SIRAUSS'ili Cette découverte est due à MM. J. Crassous et J.-t-. Vayssette. Nous remercions M. H-

pradès et le Groupe archéotogique Painlevé de nous avoir permis d'étudier cette monnaie" Lespropriétaires du teirain, M. et-fuime Madec, ont bien voulu faire don de cet aureus arr médaillierdu Groupe Painlevé ilnventâire n.563) qui est devenu le médaillier de la commune de Lattes.Le module est de 19/20 mm, l'épaisseur du flan de 2 mm, direction des ccins 7.

(2) J.-C. RICHABD, Pignan: archéologie et nronnaies, Êtudes sur Pezenas et l'Hérauit,9, 1978,no 4, pp. 3-22, en part. p. to et pp. 12'14. Ce trésor, connu par une relation parue Cans le. Mercure de France " d'août 1723, comprenait 24 o! 25 monnaies des empereurs Néron. r/es-pasien, Titus, Domitien, Nerva. Trajan et Hadrien.

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A. Monnaies grecques et celtiques:

1. Avène.'un statère original de Philippe ll de Macédoine, au di,fférent ducanthare, découvert en 1843 [poids: 8;60 g). - A. BLANCHET, Traité desmonnaies gauloises, Paris, 1905, p.'211, et pl. l, 1; Société archéologiquede Montpellier no 1083 du Catalogue de 1896; G. LE RIDEB, Le monnayaged'argent et d'or de Philippe ll fiappé en Macédoine de 359 à 244, Paris,1977, p. 176 no 443 (at. de Pella).2. Baill?rgues j un statère d'electrum arverne (?) découvert en 1842 (poids :

7,13 g). - J.-1. FICHES, F. MALACHER et J.-C. -BICHABD, R. arch. du

Centre, 17, 1978, p. 73 et p. 76, fig. 6, no 8; Soi. areh. de Montpellierno 724 du Catalogue de 1896.

3. Villetelle, oppidum d'Ambrussum; un statère fourré arverne découverten 1976 (poids : 5,31 g).

- J.-1. FICHES et alii, op. cft., pp. 70, Tg-74 etp. 76, fig. 6 nos 1-2; chantier de fouilles archéologiques d'Ambrussumno 102.

B. Monnaies impériales romaines:

4-6. Auguste: un aureus WtC 3341 à Montbazin,. un autre (B/C 3S0) àBosis et un autre (type non précisé) à Marseillan.7-8: Claude : vn aureus (RtC 4) à Laftes et un autre (BtC 26-37) à Montpel-lï.er. - F. DUMAS, H. HUVELIN et J. LAFAURIE, Monnaies d'or et d'ar§entde la Société archéologique de Montpellier, Journées Numismatiques tgZl,Montpellier, 1974 : cet exemplaire est très certainement le no 2 de ce Cata-logue.

9-12. Néron I un aureus (RtC 451 à Clermont-l'Hérault, un autre (RtC 52) àNissan-lez-Ensérune, oppidum drEnsérune, et deux autres {types non préci-gés) à Saint-Michel. - E. BONNET , CAÈR, Hérault, Paris, 1946, p. 2i (AVde Clermont); C. LAPEYHE, M. DHENIN et J.-C. H|CHARD, Butl. de la Soc.arch. de Béziers, 1974, p. 48 no 38 (AV d'EnséruneJ. Les aurei de Saint-Michel ont été présentés parmi 7 ou B monnaies d'or (types non précisés)et peuvent donc correspondre en fait - mais pas obligatoirement - à untrésor: un des deux a.été acquis par Ia Soc. àrch. de-Montpellier (il doits'agir d'un des n"' 3-5 du Catalogue de 1974).

13. Titus: un aureus (type non précisé) à Marseillan.14. Irajani un aureus (RlC 374) à BalarucJes-Bains. - Gallia, 11, 1953,p.100.

15. Gratien: un so/ldus à Sauvian. - C. LAPEYRE et alii, op_ cit., p. 48 n" 11.Ce soidus pourrait être Ie no 11 (BlC iZ g) de la Soc.'arch. àe Bézlers.

C. Monnaies de la fin de l'Antlquité et des invasions :

16. Triens imité des monnaies de Justinien au type de la Victoire : un exem-plaire à Saint-lean-de-Védas.

- X. BARRAL i ALtET, La circulation des mon-naies suèyes et visigotiques, Contribution à I'histoire économique duroyaume visigot, Munich, 1976, p. 106 no 6 (3).17. Tremisis de Witteric (603-610) frappé à Arros: un exemplaire près deMontpellier. - J. LAFAURIE, Les troüvailles de monnaies dès Visigots en

(3) Des imitâtions des t/emlsses d'Anastase, Justin et Justinien ont été découv€rtes dans larégion, mais les lieux et les types précis ne sont pas connus IBABRAL, p.1?0, n" 7).

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Gaule, Acfes du 94î Congrès National des Socféfés Savantes -Pau -1-969, sec'

tion d'archéologie et d'histoire de I'art, Paris, 1971, p. 121 ; BARBAL' op' cit',p. 181 1o 77.

18. fremlssis de Witteric (603-610) frappé à Narbonne: un exemplaire à

Quarante. - LAFAURIE, p. 121 ; BARRAL' p. 181 no 78.

19. rremissis de sisebut (612-621): un exemplaire à villeneuveJès-Mague-lonne, site de Maguelone. - LAFAURIE, p. 122; BARRAL,P. 192 no 82;Ce tremissis pouràit correspondre au no i5 du Catalogue 1974 de la Soc.

arch. de Montpellier.

20. Tremissis de Chindasvinthe (642-649) frappé à Narbonne : un exemplaireà NissanJez-Ë.nsérune. - LAFAURIE, p. 121 ; BABBAL, p. 186 n" 110; C' LA-PEYRE ef alii, op. cit., p.52 no 19 (médaillier de Ia Soc. arch. de Béziers)'

21. Tremissis d'Egica et wittiza (695-702) : un exemplaire à LézignanJa-cèbe.

- LAFAURIE, p. 121; BARBAL, p. 192 no 148.

22-23. ll est possible de rattacher aux dernières monnaies d'or un tremissisde Banassac' au nom d'Elafius trouvé à villeneuve-lès-Maguelonne, sur leJite-Je Mààuàlone ta) et un trernissls attribué à Rodez (E. BONNET, PN,

192S, 101-5); découvert à Saint-Bauzille-de'Montmel.

Les monnaies que nous venons de recenser ont été signalées -avec desprécisions suffisante's pour que I'on puisse les identifier ou bien ont été déter-tinâà. pàr-noi ioins àirectèment. Il existe d'autres découvertes sur Iesquellesnàr. n"'"auons rien de plus que le métal, l'or (5). Enfin, nous avons laissé de côtéàeux tiésors, I'un possible à Sairt-Michel, t'autre certain, à Pignan (cf. supra).

Dans l'ignorance où nous sommes des conditions archéologiques de cesdécouvertes, il ne saurait être question d'en tirer des conclusions précises surla durée de circulation ni sur le moment de la perte de ces monnaies.

on constatera que, pratiquement, le ll", le lll'et Ia quasi-totaljté du lv'siè-cle iont livré aucune

'monnaie d'or I II y a là un fait sur lequel il convient de

s'interroger.

En raison du nombre Iimité, au total, de ces découvertes, la répartitiongéographique ne semble pas présenter de sens particulier: on notera cepend.anti, oiedende de ces monhaieà sur des sites arèhéologiques connus et fouillés,ce'oui. il est vrai, devait entraîner une surveillance plus étroite des découvertes.C"ét i, zone intermédiaire entre Ia côte et Ies hauteurs des garrigues, c'est-à-dire Ia plaine littorale, qui est Ia mieux fournie, mais il s'agit Ià, à. Ia fois, d'unezone de passage traversée par une grande voie de circulation et d'une zone qui,àuiant tôute l%poque galld-romaine, a connu une occupatjon intense dans leààAie a'une divi;io; ceîturiée du territoire, Cette occupation prenait d'ailleursla suite d'occupations préromaines particulièrement denses sur les mêmesterres.

Nous préférons donc attendre la constitution de cartes semblables,pour lesdépartemeirts voisins et une augmentation notable des points de découverteàt,'porr la période impériale româine, des empereurs du Il" au IV' siècle' C'està'"à.

"oÀUitions que cet inventaire aura une signification qui dépassera les

hasards des découvertes...

[4) L',île de Maguelone a donné, par ailleurs, un petit ensemble de monnâies des lll'ettv" èiêctes: J.-C. RICHARD et alii, Numisma' 28' 1978, pp 257 el 2?6.

(5) Par exemple, à Êoujan I " une urne en poterie contenant des monnaies en cuivre, àrgentut ,àË pie"J en ô., (Zl, à Montesquieu; . médailles dont certaines sont parfois sn 6s, (?), ouà Murviel-lès-Montpelliet: " médailles d'or ".

.:791 -

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TBOUVAILLES DE MONNAIES D'OR ANTIOUES DANS L'HERAUII(les numéros sont ceux du catalogue, le n" 17 ne peut être localisé)

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59" année - No 5 MAI 2004

tsUtLETNN DE LA SOGflÉT'ÉFRANÇAIST DE NUMüSMATflQUE

Publication de la Société Française de Numismatique

ITUDES ET ÏRAVAUX

FEUCÈRE (Michel)*, RICHARD (Jean-Claude)** - Monnaies d'or antiques dudépartement de l'Hérault : une mise à jour.

Il y a une vingtaine d'années, I'un de nous proposait ici même, à l'occasion d'unedécouverte lattoise, un premier inventaire des monnaies d'or antiques découvertesdans le département de I'Hérault (1), repris sans grande modification dans l'enquêtede J.-P. Callu et X. Loriot publiée en I990 (2). Depuis cette époque, Ies découvertesont été assez nombreuses pour que nous puissions aujourd'hui porter le catalogue de23 à I00 exemplaires (77 nouveautés ; fig. 1). Comme on I'a souvent souligné, les mon-naies d'or sont ceftainement les plus menacées en cas de trouvaille effectuée en dehorsd'une fouille archéologique, et toutes les monnaies, il s'en faut de beaucoup, ne rejoi-gnent pas une collection publique. ll convient donc de tenir à jour, de manière aussiprécise que possible, un inventaire des découvertes dont la provenance locale peut êtreassurée.

gr./gauloises Ht-Empire lVe-Ve s. Vl-Vlle s.

1980 3 11 1 B

2Oo3 1 (+1) 30 A 42

total 4 (5) 41 5 50

23

77 (70)

100 (101)

1.

2.

Fig. 1 - Évolution des effectifs de monnaies d'or dans le département de I'Héraultentre 1 980 et 2003.

UMR 5140 du CNRS,370 av. de Péro|s,34970 Lattes.UMR 6573 du CNRS, BP 647, 1309,1 Aix-en-Provence Cedex 2.

J.-C. RICHARD, u l)n aureus de Claude à Lattes et les trouvailles de monnaies d'or antiquesdans le département de I'Hérault ,. BSFN 35 (10), 1980, p.789-792.j.-PCALLU,X.LORIOT, L'orntonnayé,ll.Ladispersiondesaurei sousl'Entpire,Juan-les-Pins,1 990 (Cahiers Ernest Babelon, 3), p. 1 63-1 65.

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i

A. Monnaies grecques et celtiquesLe statère original de Philippe ll, signalé dès 1843 à Avène, demeure la seule mon-

naie grecque en or du département. Dans Ia catégorie des émissions celtiques, unnouveau statère arverne, recueilli sur l'important habitat de Mas-Lavi! à Mèze (3), estvenu rejoindre les deux autres déjà connus à Baillargues et Ambrussum.

Une seule découverte inédite vient aujourd'hui compléter cette documentationtrès modeste. II s'agit d'une monnaie fourrée, malheureusement illisible, recueillie ensurface sur l'oppidum de Magalas. La feuille d'or n'étant conservée sur le noyau de cuivreque sur une face, Ie poids actuel de 1,47 gest sensiblement inférieur au poids d'ori-gine. Le diamètre du flan est de 10 mm pour une épaisseur de 2 à 3 mm (fig. 2, 1).

ll faut néanmoins mentionner, sur Ie site de l'importante agglomération secondairede Clermont-l'Héraulç Peyre-Plantade, une rondelle de plomb, découpée à Ia cisailleet portant sur une face une empreinte en négatif du revers d'un statère arverne à Ia lyre(4,47 g; rens. M. Lhermet ;lri1.2,2). Si l'interprétation de tels objets esttoujours déli-cate, cette découverte peut néanmoins être rangée au nombre des documents illustrantIa circulation, dans le département, des monnaies d'or arvernes, qui forment actuelle-ment l'essentiel du corpus des monnaies gauloises en or du département (v. ci-dessus).

B. Monnaies romaines du Haut-EmpireUne découverte importante concerne les émissions augustéennes : aux quatre

aurel isolés de Montbazin, Rosis, Marseillan et Roujan (v. infra), on peut maintenantajouter la découverte de quatre (?) monnaies regroupées sur une faible surface, sur lesite de Peyre-Plantade à Clermont-l'Hérault. llinventeur, G. Jacquet, est malheureuse-ment décédé en juillet 2000 avant que nous n'ayons pu étudier cette trouvaille endétail. Une photographie des monnaies ayant été transmise récemment à divers spé-cialistes, il s'avère que Ie lot comprend trois aureid'Auguste et un faux (frappe en orassociant l'avers et le revers de deux deniers républicains différents) (fig. 3). ll est doncindispensable de procéder à un examen plus poussé de ces monnaies, ce qui pourrase faire si Ie lot peut rejoindre une collection publique. En attendant, tout commen-taire. sur la signification de cet ensemble nous paraît prématuré.

A l'heure actuelle, Ie lot d'aurei Ie plus important du département semble bien celuiqui a été mis au jour à Pignan en 1723 :24 ou 25 aurei de Néron à Hadrien (peut-êtreà cause de l'imprécision des descriptions anciennes, ce trésor n'apparaît pas dans lesrépertoires récents: Richard 1980; Callu, Loriot 1990) (4). Par ailleurs, l'aureusd'Auguste ou Tibère signalé à St-Pons-de-Thomières (5) vient en fait de Riols (6), et unautre aureus découvert à Roujan en I B5B doit être attribué à Auguste (légende CAE-SAR DlVl F : RIC 258 ou 259 : 32/29 av. J.-C.).

Pour les empereurs postérieurs, pas de nouvelles découvertes à signaler :

- Claude :1 aureus à Lattes et un autre à Montpellier;- Néron : 1 aureus àClermont-l'Hérault ; 1 à Nissan, Ensérune ; 2 à Saint-Michel ;

1 à Ambrussum (7) ;

J.

4.

5.6.7.

J.-C. RICHARD, D. ROUQUETTE, « Un statère arverne aux deux lyres découvert à Mèze(Hérault) », BSFN 47 (7), sept. 1992, p.4to.J.-C. RICHARD, « Pignan, archéologieetmonnaies », EtudessurPézenasetl'HéraultlX(4),1978, p.3-22.J.-P. CALLU, X. LORIOI, op. cit ci-dessus note 2, p. 165.Rectification de J.-C. RICHARD, BSFN 47, 1992, p. 411, n.7.Découverte ancienne : M.-1. BERDEAUX-LE BRAZIDEC, « lJn aureus anciennement décou-vert à Ambrussum (Villetelle, Hérault) », BSFN, 59-04,2OO4, p. 67-68. :,

-110-

Wfig.2,1(X2)

Fig.2,2

Fig. 2 - Monnaie de Magalas (l ) et empreinte en plomb de Clermoni-l'Hérault (2).

Fig. 3 - Aurei de Clermontl'Hérault (1-4)

WW

WffiFig. 4 - Semissis de Villeneuve-les-Maguelone.

-111-

WW

- Vespasien pour Titus : I nouvel aureusàSauvian (B) ;- Titus : 1 aureus à Marseillan ;- Trajan :1 aureus à Balaruc-les-8.

C. Monnaies du Bas-Empire (lVe-Ve s.)Le lve s., qui n'était jusqu'alors représenté que par un solidus de cratien à sauvian,

est désormais illustré par deux autres découvertes :

- un nouveau sou d'or, au nom de Constance ll(337-361), à euarante (9);- un semissis inédit de Valentinien ll (375-392), découvert sur un site antique de

Villeneu.ve-les-Maguelone, qui nous a été signalé par M."l_hermet (fig. a). ll s,agit d,unefrappe de l'atelier d'Arles, pesant2,24 g: fu O N VALENIINI /ANVS p FAVC, sonbuste à droite ; R/ vlcroRlA AVCVSTORUM, victoire assise sur une cuirasse et ins-crivant vor x(v) MVLT.xx sur un bouclier que lui présente un cénie ailé (Cohenno 54, avec une variante sur le Cénie au revers) ; à I'exergue, COM qui, depuis Julienll, est Ia première marque de cet atelier.

Le solidus au nom d'Honorius (395-423), trouvé à Poussan (.1 0), reste encore isolé.Rappelons également qu'une épreuve de coins recueillie sur un site tardif d'Aumes inciteà placer à cet endroit, ou peut-être dans les environs immédiats, un atelier de faux mon-nayeurs s'efforçant de reproduire les fremlsses de Valentinien lll (425-4ss) ('l l ). un fre-missis au nom de cet empereur a du reste été signalé à Cournonsec (12).

D. Monnaies du haut Moyen Âge Ole-VIle s.)

, C'est Ia période qui a fait l'objet du plus grand nombre de découvertes, puisqueles monnaies connues pour cette période dani le département sont passées aè a a +zactuellement (22 sites concernés pour B en I 980) (-l3).

Nous ne rappellerons ici que pour mémoire I'importante découverte effectuée surun site non précisé de la commune de Roujan : un trésor associant 2B monnaies d'ori-gines diverses, dont 25 ont pu être acquises par Ie Musée de Lattes (14) :2 sotidibyzantins, 1 soliduset12 tremissesfrancs, 1 solidusetl tremissis burgonde, 10 fre-mlsses wisigothiques et 1 tremissis ostrogothique. Les frappes sont au nom àe deux empe-reurs byzantins, Anastase (491-518) etJustin (518-527). Enfoui vers 51 9, ce trésor quiregroupe des émissions rarement associées en telle quantité est un document de pie-mier ordre sur Ia situation politique en général, et Ia ciiculation monétaire en particülieridu Languedoc au début du VIe siècle.

B. J.-P. CALLU, X. LORIOT, op. cir. ci-dessus note 2, p. 165.9. M. CHRISTOL, X. LORIOT, « Un solidus de Constance ll provenant cle euarante (Hérault) ,,

BSFN43, 1988, p.358-361 ; moulageà Ia MPM, n" inv.99B.5B.tm.10. J. LAFAURIE, BSFN20, 1965, p. 435-436.1 1. c. DEPEYROT, M. FEUGERE, c. cRos, « Un atelier de faux-monnayeurs à Aumes (Hérault)

au Ve siècle ,, BSFN 50, 1 995, p. 1173-1174.12. l.-P CALLU, X. LORIOT, op. cir. ci-dessus note 2, p. 165.1 3. l. LAFAURIE et l. PILET-LEMIERE viennent de publier dans Monnaies du haut Moyen Age clécou-

vertes en France 1Ve Vllle siècles, Paris, 2003 (Cahiers Ernest Babelon. B) l'inventaire des nron-naies du haut_Moyen Âge trouvées en France qui propose, p. 1 50-.1 53, une liste recoupanten partie Ia nôtre.

14. M. DHENIN, C. LANDES, « Vingt-cinq monnaies d,or de l,Antiquité tardive au MuséeArchéologique H. Prades de Lattes (Héraul0 t, Revue du Louvre, 516, 1994, p. 7-8. Desmêmes, o Le trésor «de Roujan» (Vle siècle) ,, Études héraultaises,26-27,1995-96, p 11-14.

112 *

Fig. 5, 1

Fig.5,2

Fig. 5 - Monnaie de la coll. Peyre à Mèze (1) et trlens de Pouzolles (2).

Un fr'ens d'Anastase ler est signalé à Assignan parJ. Lafaurie etJ. Pilet-Lemière (2003,p. 150). Le triens imité de Justinien, au type de la Victoire, trouvé à SaintJean deVédas connaît maintenant divers parallèles locaux, dont deux peuvent être considé-rés comme des imitations wisigothiques : une monnaie de Ia coll. Claude peyre, à Mèze(1 ,39 g; ici fig. 5, 'l

) , malheureusement non localisée à l'heure actuelle, reste encoretrès proche du modèle original ; une autre monnaie de Pouzolles, trouvée à saint-Martinsur. un important établissement rural occupé de I'Antiquité au Moyen Âge, présente unestylisation plus poussée (|ig.5,2). Cette monnaie, pesant 1,40 g (coins :.6), a pu êtreacquise par la Maison du Patrimoine de Montagnac, où elle a été inventoriée sous Ien' 998.1 7.1 . Au Causse de Ia Selle, J. Lafaurie a signalé une imitation burgonde de JustinI du Vle siècle (1 5) ; à Tressan a été trouvé un tremissisîrappé à viviers aù nom de Justinll (vers 575-580) (16) ; il s'agit d'une monnaie fourrée pesant 0,64 g (coins : 6) qui n,amalheureusement pas été conservée par son inventeur (fig. 6, 1). Un autre tremiisis deJustin, sans précision, a été découvert à Villeneuve-les-Maguelone (Lafaurie, pilet-L.emière 2003, p. 151 ; ici lig. 6, 2). Enfin, un tremissis franc n à la boucle perdue ,,du royaume de Bourgogne, a été recueilli sur l'oppidum de Montfo à Magalas (ibld.,p. 151). Les mêmes auteurs signalent un tremissis burgonde à la titulature d'Anastasedécouvert près de Pézenas.

. Comme on peut s'y âttendre, Ies autres émissions wisigothiques sont maintenantbien représentées dans le département. On connaissait déjà les iremisses de Witteric(603-610) trouvés l'un près de Montpellier, l'autre à Quarante ; ceux de Sisebut (603-610) à Maguelone, et de Chindasvinthe (642-649) à Nissan-les-Ensérune ; celui enfind'Egica et wittiza 1695-702), à Lézignan-la-cèbe. À ces découvertes ont été rattachées

15.16.

RN 1983, pl. XIX, n" 1 7-20.ldentification del. Lafaurie, 9 déc. 1990

-113-

Wffi

Fig. 6, 5

Fig. 6 - Monnaies de Tressan (1 et 3), Maguelone (2), Quarante (4) et Servian (5)

(échelles diverses).

-114-

Fig. 6, 1

.ffiffiFig. 6,2

ffi* "ffi','ffiffircffiffi'Ëffi ffircWpWFig. 6, 3

Fig.6,6 .

. Fig. 6 (suite) - Monnaie de Nissan (6).

un tremissis de Banassac au nom d'Elafius, à Maguelone encore, et un autre frappé àRodez, sur I'agglomération secondaire de Saint-Bauzille-de-Montmel. C'est égalementà Rodez qu'a été frappé le tremissis récemment recueilli à Quarante, Souloumiac (l7)(ici, fig. 6, 4). Dans cette série, la découverte la plus récente concerne un tremissrs trouvésur Ie site d'Amilhac, à Servian : sans nom de monétaire, il se distingue par Ia légendeICAVAILETVNO (pour Cavaletano), autour du calice, avec, à l'exergue (illisible), BAN ;poids 1,1 B (Belfort 771 ; Prou 2108) (1 B). Par ailleurs , un solidus de Marseille, au nomde Childebert l'Adopté (658-662), a été découveft aux environs de Béziers (Lafaurie,Pilet-Lemière 2003, p. 150).

Outre le trésor de Roujan, qui vient ajouter à cette série déjà nombreuse dix frappeswisigothiques, un nouveau tremissis a été découveft à Iressan, sur Ie même site àlongue occupation de La Fontaine qui avait déjà livré un tremrisrs de Justin ll. Cette nou-velle monnaie (1 ,28 ; A 12), frappée à Banassac au nom de Caribert ll (629-632), n'apas non plus été conservée par son inventeur (fig. 6, 3). Une autre monnaie frappée àBanassac a été récemment découverte à Saint-Saturnin sur le site des Crouzets, làencore non conservée. En revanche, un rremissisde Banassac daté des années 670-675,trouvésurlesitedeSte-EulalieàNissan-les-Ensérune(19)(fig.6,6),apuêtreacquispar la Maison du Patrimoinê de Montagnac.

Le bilan que I'on peut donc dresser de cet inventaire reste mitigé. En une vingtained'années, Ie total des découvertes de monnaies d'or dans I'Hérault a été multiplié parcinq. Du point de vue patrimonial, il est évident que ce taux des découvertes est direc-tement lié à un usage incontrôlé du détecteur de métaux. Si les monnaies en orrecueillies par des particuliers restent rarement inconnues, en raison de l-eur caractèreexceptionnel, Ies archéologues ne connaissent évidemment que la partie émergée deI'iceberg... La liste des monnaies en or que nous dressons ici laisse imaginer I'ampleurdes pertes subies par Ie patrimoine dans le domaine, encore moins bien connu, desmonnayages moins précieux. Par ailleurs, la carte de répartition n'est pas significative,puisque liée aux chantiers de fouilles et aux activités de tel ou tel prospecteur. Dansl'état actuel des choses, pourtant/ tout le département est concerné.

Du point de vue scientifique, cet échantillonnage doit néanmoins être considéré

17. I. LAFAURIE, « Spécificité du monnayage d'or mérovingien », BSFN 42,1987, p.289 ; mou-lage à Ia Maison du Patrimoine de Montagnac (ci-après MPM), n' inv. 998. 57.1m.

18. Remerciements à M. Dhénin pour I'identification de cette monnaie.19. M. FEUCÈRE, C. DEPEYROI M.-t-. grnOr,\ux-LE BRMIDEC, M. BOMPA|RE , Catalogue du

Musée de Montagnac, 1. Les monnaies antiques, médiévales et modernes (acquisitions 1987-1998), Montagnac 2003 (Cahiers du Patrimoine 3), fig. 60, n' 736.

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comme représentatif des espèces utilisées dans I'actuel département de l'Hérault, et pluslargement Ia Narbonnaise occidentale. Les monnaies préaugustéennes restent ennombre Iimité, mais Ie Haut-Empire est maintenant bien représenté. Après un blancnotable au llle s., une documentation réduite au lVe et au début du Ve siècle, ce sontmaintenant les monnaies postérieures à l'Empire romain et antérieures aux Carolingiensqui sont devenues les mieux attestées, que les découvertes soient anciennes ou trèsrécentes.

Sous ce nouvel éclairage, Ie département de l'Hérault apparaît donc comme unezone « riche en or » (il en va de même pour l'Aude et le"Card). Le bilan présenté icimarque une deuxième étape dans la connaissance de Ia circulation de l'or durant unmillénaire.

CHAREYRON (Régis) - Une obole événementielle de l'évêché de Valence.

Voici Ia description d'une curieuse obole.

Avers : aigle bicéphale, la queue entre les pattes écartées+ VRBS VALENTIA (E oncial et N bouleté)Revers : croix pommetée cantonnée d'un annelet pointé au 2. A . S' APOLINARS ({'.1 bouleté, la croisette initiale semble remplacée par la lettre

A accostée de deux points)Obole 0,51 g ; diamètre : 15 mmContrairement aux anciennes monnaies anonymes, les légendes commencent à 12h

sur les deux faces. La légende de l'avers repend l'ancien type sans le I final ; au revers,le O n'est plus cruciforme et APOLINARS a perdu un L ; il n/y a pas de ponctuationdans les légendes. La croix est cantonnée non plus au 4, mais au 2 d'un annelet pointé.

Cette obole a sans doute été frappée après la confirmation de 1238 du droit moné-taire de l'évêché de Valence accordé par l'empereur Frédéric II (1220-50) sous I'évêqueCuillaume ler (1224-39) ou sous I'administration (1239-42) de son frère Boniface,alors évêque de Belley, ou encore au début de la procuration de son autre frère Philippe(1242-1267).ll est à noter que ces trois personnages sont issus de la maison de Savoie

- ils sont les fils de Thomas et tous frères du comte Amédée lV (1233-53) -, qu'ils n'étaientpas évêques mais élus, administrateurs et procureurs de l'église de Valence.

Cette monnaie est à la fois un symbole d'appartenance à I'Empire et de remercle-ment à l'empereur vis-à-vis du renouvellement de Ia confirmation de Ia concession moné-talre, car il s'agit bien de Ia représentation de l'aigle bicéphale impériale la queue entreIes pattes écartées.

Comme toute monnaie événementielle, sa durée fut éphémère, on reprit rapidement,ou on frappa simultanément un type rénové (pour fêter Ia confirmation monétdire en

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