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1º RENCONTRE INTERNATIONALE SUR L’ ÉDUCATION ACI PROVINCE EUROPE-ATLANTIQUE 20-21 FÉVRIER 2015 PORTO

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1º RENCONTRE INTERNATIONALE SUR L’ ÉDUCATION ACI

PROVINCE EUROPE-ATLANTIQUE 20-21 FÉVRIER 2015 – PORTO

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PARTICIPANTS

Maria Vaz Pinto, aci

Institut de l’Alma:

Williatte Gonzague

Dominique Coutty-Lubin

Bertrand Vicarini

Verónique Degrotte

Angeles Rodriguez, aci

Saint Raphaela’s Primary e Secondary School:

Mary Corr, aci

Rory Burke

Eileen O'Donnell

Mick Sheridan

Saint Christina’s School:

Paula Mortimer

Joan McConnell

Gemma Raimondo

Noella Pereira, aci

Externato Escravas do Sagrado Coração de Jesus:

Isabel Alves

Irene Guia, aci

Ana Pinto

Rita Pereira da Silva

Antero Santos

Filomena Sá

Isabel Milheiro

Maria José Gonçalves, aci

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PROGRAMME

VENDREDI 20 février 2015

09H00: Arrivée à l ‘école

09h15: Ouverture officiel de la Rencontre par Maria Vaz Pinto,aci (Souer Provincial)

09h30: Présentation des participants et présentation de chaque École (15 minutes)

11h00: Pause Café

11h20: Conférence “St. Rafaela Maria et l’Éducation” – Mary Corr,aci,

Directrice des Classes Primaires - Stillorgan

12h15: Groupe de Travail

13h15: Déjeuner

14h15: Visite à l’ École

15h15: Assemblée

16h15: Bonne Pratiques: Angleterre + France

17h15: Visite /Diner/Retour à l’hotel

SAMEDI, 21 février2015

09h00: Arrivée à L’ École

09h15: Conférence “Pedagogie du Coeur – défis and un contexte ” – Isabel Alves,

Directrice de l’Etablissement Externato ESC Jesus - Porto

10h15: Pause café

10h45: Groupe de travail

11h45: Assemblée

12h45: Adoration

13h30: Déjeuner

14h45: Bonnes Pratiques: Irlande + Portugal

15h45: Évaluation/Suggestions

16h30: Cloture – Irene Guia,aci

16h45: Visite à la Ville/Dîner/Retour à l’hotel

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Ouverture officielle de la réunion

Maria Vaz Pinto, aci

Soyez la bienvenue dans ce pays, à cette école et à cette réunion.

Comme vous le savez, il y a a peu près un ans que notre congrégation a choisi de

rejoindre les communautés existantes qui travaille en France, en Angleterre, en Irlande

et au Portugal, dans un effort de réorganisation et d ‘une meilleure utilisation de nos

ressources, humaines et matérielles, en vue de la Mission.

L'Église, dans le précédent Synode des évêques en 2012, nous a jeté un défi de ne pas

abandonner la vieille Europe et d'investir dans une nouvelle évangélisation. Nouvelle

sur la scène, nouvelles dans ses méthodes, nouvelle sur l'impulsion ... Nous voulions

répondre. Donc l'union de nos quatre pays.

Aujourd'hui, nous sommes réunis ici pour "faire l'histoire" . parce que c’est la première

Rencontre des directeurs des cinqs collèges de la nouvelle Province d’ Atlantique e d’

Europe. Cela sonne bien, non? Il semble très important!

Et nous voulons que cela le soit, nous voulons marquer le début d'une collaboration, de

marcher ensemble dans la réflexion et le partage des meilleures pratiques, à la

recherche du meilleur pour nos garçons et filles.

Nous voulons les préparer convenablement pour le monde du travail, la recherche, les

arts, la littérature, la science ...; nous voulons les préparer à l'exercice d'une citoyenneté

critique et active, pour la construction de la justice et de la paix autour de vous, pour le

soin de la création, de la profondeur et de l'intériorité, d'une foi consciente et engagée ...

En bref, nous voulons les préparer pour la vie, pour le monde, pour l'amour. C’est que

nous avons en commun!

D'autre part, nous, Ancelles du Sacré-Cœur de Jésus, nous avons une riche tradition qui

serait un gaspillage ne pas connaitre et de ne pas en bénéficier. Au début de notre

Congrégation, en 1877, il y avait le désir ardent de répondre à deux besoins à cette

époque. L éducation - en particulier ceux qui avaient moins accès à elle, "les filles

pauvres», comme le disaient les fondatrices; et de faire connaître l'amour de Dieu qui

sauve, guérit, réconcilie, repare et pour cela, il est si près de s’ incarner en Jésus-Christ

et à devenir présent dans l'Eucharistie.

Celles-ci sont aussi et encore les besoins de notre temps. Et tout comme les sœurs qui

ont ensuite cherché à entendre la voix de l'Esprit pour trouver une réponse qui

correctement et ajustée à cette époque et aux circonstances, résoudre ces besoins et les

difficultés, de la même manière que le Saint-Esprit circule une réponse en nous qui

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répondent à des situations et des difficultés que nous avons rencontré ... Nous devons

chercher, nous devons discerner, alors il faut agir.

Je suis contente et reconnais que la réunion est très bien préparé: cette belle salle, les

affiches, les détails, les visites organisées ... Tout ce qu’ Irene et les directeurs de ce

Collège ont préparé avec tant de soin et d'affection, certainement cette grande aide

permettra de créer une très bonne ambiance ...mais le fruit que nous espérons c’ est que

cette réunion va bien au-delà de tout cela ...

Nous allons ecoutez deux conférences, l'une sur "Santa Maria Rafaela et l'éducation", et

un autre sur la "Pédagogie du Coeur", qui, avec la spiritualité ignatienne forme le style

pédagogique qui est le nôtre. Et je suis sûr que ce seront de bonnes conférences et que

nous nous sentirons plus riche ... Nous allons entendre, aussi, parler de bonnes

pratiques, ce qui nous donnera des idées et éventuellement commencer la semaine

prochaine heureux de ce que nous avons vu et entendu ... Mais le fruit de la rencontre ne

sera pas seulement là ...

Parce que ce n’est pas ce que nous écoutons qui fera une différence, mais c’est ce que

chacun, chacune, y mettra. Toute notre richesse, avec ce quelle compose et ce qui est

unique à chacun d'entre, questionné, partagé, offert et reçu, est ce qui fera que la

réunion nous donnera un fruit qui apportera des changements qui nous emmènera plus

loin et qui persiste en nous.

Ceci est la dynamique de l'Eucharistie. Ce est ce que le Seigneur fait avec notre petit

pain que nous luis donnons ... et qu'Il prend - accueille et saisi - dans ses mains; Il bénit -

dit bien ce que vous avez pris, de qui nous sommes -; Il répartit et divise.. et ce petit pain

partagé entre tous, tout le monde se nourrit et il en reste encore ... Que ce soit ainsi avec

ce que nous partageons entre tous ici!

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Raphaëlle – Son Esprit d'Educatrice dans nos Ecoles d'aujourd'hui

Mary Corr,aci

J'étais enchantée lorsque Sr. Irene m'a invitée à partager quelques réflexions sur

Raphaëlle et son Esprit dans nos écoles, car il s'agit d'un thème qui m'a beaucoup

stimulée et défiée au cours de ces trente dernières années de travail dans nos écoles.

C'est toutefois quelque chose dont je n'ai jamais parlé, ce qui m'a laissée sans savoir au

juste par où commencer. Ma première réflexion a été de présenter ses lettres, sa vie, et

tout simplement raconter son histoire en l'illustrant avec de nombreuses bonnes

citations et quelques données historiques. Mais, ayant réfléchi davantage, j'ai conclu

qu'une bonne partie de tout ce matériel était déjà familier à la plupart d'entre nous. Et

qu'il serait donc plus utile de me pencher sur la façon dont nous nous engageons avec

son esprit d'éducatrice dans l'expérience de notre vie quotidienne à l'école.

En effet, d'un point de vue personnel, cette présentation coïncide avec une période de

transition dans notre école à Dublin, où je travaille depuis quatorze ans comme

directrice. Nous vivons le processus de nomination de mon successeur. L'école va

passer à une nouvelle étape de son parcours. Et nous ressentons le besoin de réfléchir

une fois de plus pour savoir qui nous sommes, qu'est-ce qui nous motive, qu'est-ce que

nous cherchons et comment mesurer la réussite.

J'espère que vous pourrez nous aider!

C'est pourquoi j'aimerais commencer par vous rappeler une petite histoire de Raphaëlle

qui nous fait un peu entrer dans le contexte de sa vision fondatrice. J'essaierai ensuite

de vous dire ce que je pense au sujet de ses valeurs principales, et commenter la façon

dont elles se matérialisent dans l'école où je travaille.

J'aimerais également partager avec vous les véritables défis auxquels je dois faire face

pour vivre ces valeurs au milieu des contraintes d'une grande école primaire très active.

J'espère que cela nous permettra de parler de vos expériences avec Raphaëlle et sa

façon d'éduquer, dans l'espoir que nous pourrons nous encourager et appuyer

mutuellement.

Raphaëlle est née dans la petite ville de Pedro Abad, Andalousie, en 1850. Dans une

famille nombreuse et unie, et en quelque sorte privilégiée puisque son père était

propriétaire terrien et maire de la ville. Nous savons par ses écrits que, même toute

jeune, Raphaëlle, avait une relation personnelle très profonde avec Dieu. Elle avait une

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conscience aigüe de la souffrance de l'humanité, probablement enseignée par ses

parents qui étaient très généreux envers la population locale. Quand elle avait à peine

cinq ans, le père est mort du choléra attrapé lors de ses visites aux malades de la ville.

La mère a continué la tâche auprès des villageois, indubitablement assistée par

Raphaëlle et sa sœur Dolores. Les deux sœurs ont été élevées à la maison, alors que les

frères furent envoyés ailleurs parfaire leur éducation. L'expérience de la mort très

subite de sa mère, quand Raphaëlle avait dix-huit ans, ne fit que renforcer sa conviction

que Dieu seul pouvait satisfaire les profondes aspirations de son cœur et donner une

signification et un but à sa vie.

De telle sorte que, en 1877, Raphaëlle et Dolores décidèrent de se consacrer totalement

à Dieu par la vie religieuse et, à travers l'église, au service de Son peuple.

L'Evêque de Cordoue fut le premier à suggérer à Raphaëlle et Dolores que le besoin le

plus pressant du diocèse à l'époque était l'éducation des jeunes. Le gouvernement

d'alors venait de fermer les écoles non publiques. La reine avait été envoyée en exil et

les Jésuites furent bannis du pays. Les jeunes pataugeaient sans personne pour les

guider ou les orienter. Ils avaient peu d'espoir en un futur meilleur.

Raphaëlle et Dolores rejoignirent une petite congrégation de sœurs, appelées les sœurs

Réparatrices. Nous savons qu'en peu de mois plusieurs autres jeunes filles ont

également rejoint ce petit groupe, qui se consacrait entièrement à un travail réparateur

par la dévotion au Christ dans l'Eucharistie et à un travail d'éducation surtout parmi les

pauvres. Le groupe trouva en Raphaëlle une dirigeante et toutes les sœurs, sauf deux,

choisirent de rester avec elle quand les Sœurs Réparatrices ont décidé d'abandonner

Cordoue et aller à Xérès pour se consacrer à un style de vie plus monastique, qui

n'incluait guère le travail éducatif. Ces mêmes premières sœurs la suivirent lorsqu'il

leur fallut quitter le diocèse en raison des contraintes que l'Evêque de Cordoue voulait

leur imposer. Elles s'en furent à Andujar et, plus tard, à Madrid.

Il est intéressant de noter que Raphaëlle savait tellement bien communiquer avec les

autres que, peu d'années après, elle fut invitée par son ancien diocèse à y ouvrir

plusieurs écoles.

L'amour pour le cœur du Christ présent dans l'Eucharistie constituait le but majeur de

la vie de Raphaëlle. Avec une perspicacité mystique, elle savait que chaque enfant est

profondément aimé par le Christ, et elle voulait que chacun d'eux prenne conscience de

cet amour et fasse l'expérience de son pouvoir transformateur. Pour elle, le rôle de

l'éducateur consistait à accompagner l'enfant pendant son parcours.

Ne trouvez-vous pas étrangement paradoxal que Raphaëlle, qui n'avait jamais dirigé

une école et probablement jamais enseigné dans une classe, fût une excellente

éducatrice?

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Elle a appuyé et facilité la croissance des écoles.

Elle a formé et autonomisé de jeunes sœurs et, par leur intermédiaire, accompli sa

mission d'offrir une éducation holistique au plus grand nombre possible d'enfants. Une

éducation holistique qui fût à même de nourrir le bien-être émotionnel, académique et

spirituel de chaque enfant.

Sa vision était universelle, «nos cœurs ne peuvent être limités par le nombre» écrivit-

elle, mais «doivent couvrir le monde entier». «Consacrez entièrement votre cœur à

l'éducation», exhorta-t-elle à l'une des jeunes sœurs qui débutait sa carrière

d'enseignante. Que voulait-elle dire exactement par «consacrer entièrement nos cœurs

à l'éducation»? Comment nous pousserait-elle à le faire aujourd'hui?

J'ai choisi uniquement quelques caractéristiques du style éducatif de Raphaëlle, ou ce

que j'appellerais ses valeurs fondamentales, qui me semblent répondre à la question.

Elles ne sont pas exhaustives, mais étroitement liées et interconnectées.

1. Eduquer avec Amour et pour l'Amour

L'une des premières publications de notre Institut «Ora et Labora» décrit dès 1903

notre éducation comme étant la «Pedagogia del Corazon». Ce qui est assez difficile à

exprimer en anglais. Ma traduction préférée est «éduquer avec amour et pour l'amour».

Nous plaçons l'enfant au centre de tout ce que nous faisons. Raphaëlle écrivit à l'une des

premières sœurs qui ont enseigné dans nos écoles, «traitez chaque enfant avec grand

amour, car le Chris a donné Sa propre vie pour cet enfant».

Ce qui veut dire que, pour être efficace comme éducatrice, il faut que je connaisse le

nom de chaque enfant, il faut que je connaisse ses antécédents. Il faut que je connaisse

ses difficultés, ses attentes et ses réussites. La façon d'éduquer de Raphaëlle, notre

façon d'éduquer est centrée sur le cœur. Elle est relationnelle. Elle est personnelle avec

chaque enfant. En tant que directeurs et professeurs, notre première tâche est d'être

«présents» auprès chaque membre de la famille scolaire. Ce qui signifie se trouver à la

porte ou à la grille de l'école tous les matins, traîner dans la cour aux heures de

récréation, maintenir ouverte la porte du bureau et du cœur même si les papiers

s'accumulent sur la table! Je crois que nous sommes devenus experts dans

l'appréhension d'un regard d'anxiété ou de détresse – et c'est en ces moments qu'il

nous faut être là.

J'ai appris une grande leçon la semaine dernière, quand j'ai aperçu une jeune mère avec

ce que je peux décrire comme une expression d'angoisse sur le visage. Il y avait deux

professeurs absents et il fallait trouver des remplaçants, en plus d'un inspecteur à

l'école, quand elle m'a demandé de me voir pendant quelques minutes. Pour être

honnête, je vous dirai que mon cœur s'est effondré, tout en espérant ne pas me trahir!

J'ai bien sûr acquiescé et nous nous assîmes dans mon bureau. Elle me dit qu'elle venait

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d'avoir un diagnostic de cancer et n'avait personne d'autre à qui parler! Mais il y a aussi

des moments de joie tels de ceux de de la petite Orla Ryan, une fille de la 5e année qui

est restée jusqu'à 5 heures de l'après-midi l'autre jour parce qu'elle ne pouvait rentrer

chez elle sans me dire qu'elle avait beaucoup monté sa note en Math.

Raphaëlle voulait que chaque enfant fasse l'expérience de l'amour de Dieu, et notre

tâche est de faciliter cette expérience par la façon dont nous nous mettons en rapport

avec lui et par ce qu'on lui enseigne.

Je suis convaincue que c'est la qualité des relations existantes à tous les niveaux dans

nos communautés scolaires qui accorde une forme et donne de la vie à notre mission.

Nous devons chercher le bien dans chaque personne et encourager les autres à le faire

sur la base de notre exemple.

C'est ce que fit Raphaëlle et c'est ainsi qu'elle a formé les jeunes sœurs envoyées dans

ses écoles. Souvenez-vous de sa fameuse lettre où elle réprimande une jeune sœur qui

s'était plaint du comportement de certains enfants qui étaient sous sa responsabilité…

Dans une publication de 1903, une sœur proche de Raphaëlle écrivit: «la manière la

plus sûre et plus facile de gagner le cœur des enfants c'est par la bonté et la gentillesse».

Dans une lettre à son neveu Ramon, Raphaëlle l'exhorte à ne pas gâter ses enfants, car

ils ont besoin d'être forts pour vaincre ce que la vie leur réservera.

Nous voulons que nos enfants acquièrent non seulement des connaissances et des

compétences, mais aussi l'endurance qui leur permettra de transformer leurs rêves,

qu'ils soient modestes ou grands, en réalité. La résilience est une qualité nécessaire au

quotidien de la vie moderne. La devise de nos écoles, «Ad Finem Fidelis», concerne non

seulement la fidélité de Dieu envers nous, mais également notre fidélité à la tâche qu'il

nous a confiée.

2. Une Communauté de Foi

Chaque membre de nos familles scolaires aide à former la Communauté de Foi… une foi

qui se nourrit de la célébration des sacrements et de la prière. Une foi qui préside à

notre façon de tout regarder. «Nous sommes dans ce monde comme dans un grand

temple», écrivit Raphaëlle à l'une de ses jeunes sœurs. Cette manière contemplative

d'être dans le monde est caractéristique de Raphaëlle, et c'est quelque chose que nous

cherchons à encourager dans nos écoles. Ce qui est lié non seulement au regard, mais

aussi à l'écoute, à la sensation, au toucher, à la parole et au silence. La contemplation

nous invite à entrer dans un monde de nouvelles significations, afin que nous devenions

perméables et acceptions de changer nos perceptions. C'est dans et à travers les réalités

créatives que nous enseignons le plus petits à se rattacher à une réalité plus profonde,

l'esprit de Dieu vivant et agissant sur toute chose.

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3. Une Communauté unie dans un esprit de service humble

Raphaëlle croyait fermement qu'une communauté n'est efficace que si elle est unie

autour d'un objectif commun. «Restons unies comme les doigts de la main», écrivit-elle

aux sœurs de Cordoue. Le style dirigeant de Raphaëlle ne partait pas du haut, mais se

situait au centre. Un style collaborant et autonomisant. Et aussi très humble. Toute son

attitude fut une attitude de service. Elle s'est facilement emparée des tâches serviles

dans la maison et, bien des années plus tard, après avoir évincée de sa position de

supérieure générale par une intrigue humaine, elle accepta le rôle très difficile de n'être

qu'un simple membre de la communauté sans nulle fonction ou reconnaissance, avec

une grâce et une humilité qu'elle estimait vivifiantes pour la communauté qu'elle

adorait. Cette humilité d'esprit est pour nous un merveilleux exemple de l'importance

de tout le travail invisible que vous faites tous les jours dans votre école. Lequel d'entre

vous est celui qui vient nettoyer pendant les vacances pour préparer les enfants à un

retour dans une école gaie, qui assiste à d'interminables réunions le soir ou qui attend

que tous les enfants soient partis, qui prépare des déjeuners pour les enfants sans

déjeuner, qui reste aux côtés d'un enfant malade? C'est vous, n'est-ce pas? Raphaëlle

dirait que c'est là une énorme valeur. Il ne faut jamais sous-estimer l'importance et la

valeur de ces actes de service souvent cachés, dans la vie de nos écoles!

4. Une Communauté qui est Universelle, Diversifiée et Inclusive

Dès les débuts de la congrégation que Raphaëlle exhortait les sœurs à se montrer

globales dans leur vision, et très inclusives. Pour elle, la grande différence résidait dans

la classe sociale. Dans nos écoles d'aujourd'hui, la diversité est plus grande. Nous

sommes appelés à célébrer la différence. Il n'est pas toujours facile de marier la

diversité à une série de valeurs qui sont incarnées dans l'école. «Le cœur de l'Ancelle ne

doit pas avoir de limites», écrivit Raphaëlle – chaque étudiant a droit à avoir un accès

égal à d'excellentes opportunités d'apprentissage.

5. Une Communauté caractérisée par l'Ouverture et le Dialogue où chacun devient

apprenant pour la vie

Lorsque nous éduquons en dialogue, notre vision de l'élève n'est pas comme s'il était un

récipient passif de l'information que nous espérons lui faire digérer et reproduire sous

quelque forme reconnaissable à la fin d'un module ou d'une classe. Nous voulons des

élèves réfléchis et critiques, et que notre programme évolue au fur et à mesure que

nous le discutons et apprenons les uns avec les autres.

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Les parents sont nos principaux partenaires dans ce travail d'éducation. Je m'interroge

constamment sur la façon d'améliorer notre communication. Comment exploiter la

merveilleuse énergie, la compétence et le soutien qu'ils peuvent nous dispenser? Il est

important de parler avec eux! Et surtout de les écouter! En Irlande, notre auto-

évaluation exige que les parents soient impliqués dans les plans de développement de

notre école, que nous leur demandions une réaction à notre travail, nous devons les

écouter et les engager dans la vie de l'école. Tout ceci est lié à l'écoute, n'est-ce pas?

Même quand ils disent des choses qu'on aurait préféré ne pas entendre!!!

Les professeurs de mon école savent que j'aime "cocher les cases", c'est-à-dire

m'occuper au mieux d'un sujet et ensuite passer au suivant. Cela fait deux ans que nous

collectons des fonds avec l'aide des parents pour des Ipads, afin d'améliorer notre usage

de la technologie en tant qu'instrument d'apprentissage. Nous y sommes presque et

chaque parent ou, au fond, tout l'établissement Stillorgan y est embarqué. Imaginez

mon horreur quand, après une mission à d'autres écoles, cinq de mes professeurs

m'annoncent lundi dernier que ce dont nous avons peut-être besoin ce ne sont pas des

Ipads mais des ordinateurs portables! J'ai eu envie de pleurer! Le fait est que chaque

fois que nous discutons l'usage de la technologie en tant qu'instrument d'enseignement

et d'apprentissage, j'ai envie d'enfouir ma tête sous le sable et attendre que ça passe

parce qu'il s'agit de choses que je ne peux contrôler et que je ne comprends pas. Je me

sens un peu comme Raphaëlle quand elle écrivit à sa nièce à propos de ses tentatives, à

un âge déjà avancé, d'apprendre l'anglais pour se montrer solidaire avec les sœurs qui

devaient partir pour Londres y ouvrir notre première école! Le mieux qu'elle a pu dire

est que ses tentatives feraient rire sa nièce! C'était bien l'exemple d'une apprenante sa

vie durant!

Raphaëlle était une extraordinaire communicatrice… Elle a écrit des centaines de

lettres! Il n'y a guère de doute que, si elle vivait aujourd'hui, elle serait une bloggeuse ou

une googleuse, et nous encouragerait à utiliser au maximum la technologie. Grâce au

dialogue, on peut construire des partenariats et gagner un sens de la propriété. Notre

esprit ne doit guère craindre le questionnement, l'évaluation, le regroupement, en vue

de la conquête de nouveaux domaines.

6. Une Communauté qui côtoie les Pauvres et Protège la terre

Les premières écoles ouvertes par Raphaëlle étaient des "écoles libres" pour les enfants

qui, autrement, n'auraient pas eu accès à l'éducation. Ces écoles sont restées une

priorité pour Raphaëlle et se situaient normalement près d'écoles payantes de façon à

ce que les ressources et le personnel soient partagés entre les deux et que les enfants

des deux écoles aient l'occasion d'apprendre les uns avec les autres. Aujourd'hui, plus

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que jamais Raphaëlle nous exhorterait à aider les enfants à construire des ponts de

compréhension entre cultures et traditions, entre ceux qui apprennent différemment

des autres, ceux qui ont un regard différent et s'habillent différemment. Nous éduquons

des citoyens globaux pour un monde dont les ressources en diminution ont besoin

d'être protégées et partagées!

En somme:

Les valeurs clé de nos écoles que j'estime cruciales… quelles sont-elles?

Education avec amour et par amour

L'école en tant que communauté de foi

L'école en tant que communauté unie dans un esprit de service humble

L'école en tant que communauté universelle, diversifiée et inclusive

L'école en tant que communauté caractérisée par l'ouverture et le dialogue où

chacun devient apprenant pour la vie

L'école en tant que communauté qui côtoie les pauvres et protège la terre

La tâche de chaque enseignant, et en particulier la tâche du directeur, est de faciliter

l'apprentissage et la croissance personnelle par la création d'une ambiance chaleureuse

où chacun se sente valorisé et apprécié. C'est-à-dire, des mots d'encouragement et des

mots de compassion. C'est-à-dire, défier sans écraser, inviter, cajoler et encourager les

autres à donner davantage, à risquer davantage pour former des jeunes imprégnés par

les valeurs de l'Evangile qui feront la différence dans leur monde. Oui… Cette tâche qui

nous est confiée occupe entièrement nos cœurs et davantage… Je rappelle ici un poème

qu'un professeur a récemment partagé avec moi. L'histoire d'un bébé qui commence

par saisir un doigt, etc.

Les défis auxquels nous faisons face aujourd'hui sont très différents des défis de

Raphaëlle

Bon nombre de notre personnel se trouve épuisé parce que le poids du travail est

excessif. Nous sommes bombardés d'initiatives par le gouvernement, quasi impossibles

à déléguer. Alors que notre priorité devrait être l'articulation avec une vision d'avenir,

dans la pratique c'est peu faisable. Je joue moi-même le rôle du pompier qui éteint les

incendies de la journée. Les rapports familiaux sont de plus en plus problématiques. Le

besoin d'un meilleur soutien pastoral se fait urgent et, très souvent, je vérifie qu'il y a un

manque de formation pour faire face à plusieurs questions.

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On ne peut ignorer la prévalence de l'économie de marché. Il n'y a aucun doute que les

impératifs de la réussite visible et mesurable, de l'équilibre financier et des statistiques

augmentent le niveau de responsabilisation et, donc, la pression et le stress. Les écoles

sont surtout jugées sur base de leur performance académique et certains parents

n'apprécient pas tellement les valeurs de l'Evangile. Notre culture de fixation d'objectifs

est très souvent une source d'anxiété.

Les professeurs sont de moins en moins confiants dans l'enseignement religieux. Je sens

parfois que les enfants parlent un langage différent que j'ai besoin d'apprendre pour

que l'éducation religieuse demeure importante dans leur vie.

En tant que directrice d'école, je pense qu'il est très difficile d'équilibrer les

préoccupations du bien-être pastoral de chaque membre du personnel avec mes

fonctions de gestion professionnelle, surtout en termes de gestion des performances et

de réglementation de la compétence professionnelle.

Il est si facile de perdre de vue nos objectifs réels, face à de semblables défis! Il est facile

de se sentir découragé!

Je terminerai donc en vous racontant une petite histoire pour vous remonter le moral:

Becky fréquente la première année du secondaire. Elle n'est pas catholique. La semaine

dernière, elle a écrit à son professeur Ms O'Sullivan en disant «merci de m'avoir

emmenée faire des excursions merveilleuses tant physiques qu'intellectuelles»… Ms

O'Sullivan avait emmené Becky faire des excursions spéciales!

La VRAIE excursion où elle l'avait emmenée est toutefois celle que Raphaëlle voulait

que nous fassions avec les enfants: une excursion qui permette à notre jeunesse de

vivre avec gratitude, avec confiance, vivre sans béquille ou sans rancune, l'esprit ouvert.

C'est une excursion qui engendre la compassion et l'engagement, qui construit des

compétences et des savoirs, pour former des personnes aptes à porter le fardeau des

autres! C'est cette VRAIE excursion que Becky a réalisée et continue de réaliser dans

notre école secondaire.

Le poète espagnol Antonio Machado, écrivant à la même époque que Raphaëlle, a dit

«caminante, no hay camino, se hace el camino al andar» (marcheur, il n'y a pas de

chemin, le chemin se fait en marchant). Machado a raison, l'avenir et ses défis en

éducation ne sont pas encore clairs… mais ce qui est clair c'est que nos valeurs

prioritaires, notre esprit caractéristique et les objectifs que Raphaëlle nous a tracés et

qui sont à présent les nôtres, perdurent et possèdent une valeur réelle chez tous ceux

dont nous avons la charge. Ils résistent au test du temps. Raphaëlle se décrit elle-même

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comme étant le "ciment" de la pierre angulaire sur laquelle nos centres d'apprentissage

sont construits. Elle nous a confié son esprit pour que nous vivions notre créativité de la

manière la plus dynamique possible, pour le bien des enfants que nous servons. Je suis

sûre qu'elle est enchantée de nous voir ici réunis pour que, ensemble, nous cherchions

la manière d'enrichir la vie de notre Province scolaire et de nous entraider dans notre

mission.

Questions à discuter

Quelle est la plus grande joie que votre école vous a causée l'année dernière? Quel

événement de l'année passée souligneriez-vous?

Quels sont les défis auxquels vous devez aujourd'hui faire face et qui compromettent

davantage l'esprit caractéristique de nos écoles?

Partant de cette première rencontre de notre groupe scolaire d'Ancelles dans notre

Province, jusqu'où aimeriez-vous aller? Dans quels domaines de la vie scolaire pouvons-

nous nous entraider? Comment le faire?

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Pédagogie du Cœur – les défis du contexte actuel

Isabel Alves

Le monde tel que nous le voyons

Le contexte actuel est la maison de notre liberté

Pour le sociologue Zygmunt Bauman, le moment actuel est une modernité liquide – une société qui ne garde pas sa forme, qui n’est pas stable, qui est marquée par des transformations constantes, par l’imprévisibilité, par l’instantanéité… (travail, technologie, compétition, efficience, individualisation…). C’est un monde de l’immédiat, du mouvement et des choses jetables, d’anxiété, d’incertitudes et d’insatisfaction, en proie à un besoin démesuré d’acquisition de biens et produits, en quête de recettes pour une vie meilleure, à n’importe quel prix.

L’école est le contexte dans le contexte, avec tout ce qui de bon et de mauvais marque ce moment de la modernité.

Oui, nous vivons des temps marqués par des égocentrismes démesurés, avides de Pouvoir et d’Avoir, qui sèment la pauvreté, la guerre, la destruction des êtres et de la planète…

Oui, nous vivons des temps de crise de valeurs et d’humanité, qui nous indignent…

Mais, à côté de tous ces maux, habitent l’Amour et l’Espérance, dans leurs manifestations les plus variées!

Le contexte actuel est l’ici et le présent, qui nous appartiennent pour en faire nos choix:

- plonger dans une angoisse impuissante face à un monde condamné; - se laisser entraîner, sans opinion et sans colonne vertébrale; - agir, soigner les blessures, semer la vie.

Nos choix – qui nous motive à les faire?

- En tant que croyants, nous sommes appelés à vivre la «Joie de l’Evangile, qui emplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus». Tout comme à vivre en dehors de la commodité et de l’isolement – «De fait, ceux qui tirent le plus de profit de la vie sont ceux qui mettent la sécurité de côté et se passionnent pour la mission de communiquer la vie aux autres.» (Pape François, Evangelii Gaudium 2 ;10).

- En tant qu’équipes de direction des écoles de cette Province, Sainte Raphaëlle Marie nous avait déjà appelés à être des personnes de Paix et de Fête. Ainsi qu’à avoir une vision cordiale de la vie et à ne guère épargner d’efforts en matière d’éducation

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(«Regardez les enfants avec le même intérêt particulier qu’on regarde une préciosité: car chacun d’entre eux a coûté le sang de tout un Dieu.» - 1887).

En effet, nous avons bien choisi. Situons-nous: nous sommes croyants, nous sommes éducateurs et nous faisons équipe avec les Ancelles du Sacré Cœur de Jésus… Si nous appartenions à l’armée, ce serait dans les Forces Spéciales !

Ce qui fait de nous des privilégiés, car plus aptes et plus engagés dans la mission éducative que nous avons choisie.

Notre responsabilité

Nous savons tous ce qu’on attend de nous en tant que directeurs – nos fonctions sont décrites dans les règlements de chaque école, mais il suffit de retenir la règle qui sert de couverture à toutes les autres: faire en sorte que nos écoles atteignent le but pour lequel elles ont été créées – l’éducation évangélisatrice, au style des Ancelles du Sacré Cœur de Jésus.

Notre appui

Notre base ? – La Pédagogie du Cœur !

C’est la pédagogie de l’amour: partir du cœur de Jésus, ouvrir notre cœur et y installer les élèves, éduquer leur cœur en les faisant se sentir aimés et poussés à faire le bien… Tous, qu'ils soient plus ou moins studieux, plus ou moins sensibles, plus ou moins dissipés, plus ou moins attentifs, se sentiront de la sorte comme «une préciosité». C’est cet amour qui servira de moteur et de support à tous les autres apprentissages. C’est cet amour qui les transformera, maintenant qu’ils sont à nous, et à l’avenir lorsqu’ils seront les constructeurs d’un monde que nous souhaitons meilleur.

Les fondatrices de la Congrégation n’ont pu qu’être inspirées par Dieu pour un tel avant-gardisme. Aujourd’hui encore, assumer cette Pédagogie du Cœur est un acte révolutionnaire !

Elles n’ont suivi aucun cours de pédagogie (ce serait du temps perdu). Nous savons qu’elles se sont inspirées sur d’autres établissements ayant tradition dans l’enseignement. L’une ou l’autre ont peut-être lu l’évêque français Félix Dupanloup (1802-1878): «A la tâche de l’éducateur est confié ce qu’il y a de plus précieux dans la société, c’est-à-dire, les enfants; et ce qu’il y a de plus précieux chez un enfant, c’est le cœur. Non pas tellement l’extérieur, le comportement visible, le travail, l’école, mais l’intérieur, le cœur, la religion et l’éducation des sentiments.» (Scritti, IV). Mais pour le style éducatif qu’elles ont créé et développé (éducatrices du cœur et à partir du cœur), il n’y avait guère de fondement dans la science des hommes.

Dans les temps modernes, plusieurs courants, studieux et chercheurs post-Ancelles défendent l’importance du cœur, de l’amour, des affects et des émotions en pédagogie, comme étant indispensables à l’apprentissage. Les contributions de Howard Gardner, Daniel Goleman, António Damásio, Ken Robinson et tant d’autres ont été fondamentales

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pour que l’école d’aujourd’hui abandonne peu à peu son académisme désuet et connaisse mieux ses élèves. Les professeurs du monde entier doivent, par engagement envers leur métier, envers les élèves et envers les tutelles éducatives, faire de la formation continue et se maintenir actualisés.

Mais nous, les chanceux de ce groupe et tous ceux qui travaillent avec nous, nous avons d’autres sources où aller boire : à la proximité des Ancelles et à tous les écrits sur l’éducation qui, depuis la fondation de l’Institut, nous inspirent et nous enrichissent !

Mais attention ! Cette Pédagogie du Cœur nous fait non seulement presser le pas en termes de formation et de mise à jour constante, mais aussi aller beaucoup plus loin:

- Vivre notre mission avec la joie et l'humilité des collaborateurs à la mission du cœur de Jésus;

- Accepter tous nos élèves dans leur singularité, "avec une prédilection pour les plus fragiles" et en leur prêtant le meilleur service éducatif personnalisé!

Les Ancelles nous disent comment:

- «Une qualité indispensable à tout éducateur est celle d'aimer tous les élèves. Si cet amour existe vraiment (…) il nous fera chercher à tout instant ce qui convient à chaque élève.» (M. Cristina Estrada, 1951).

- «Connaître l'enfant pour adapter le travail à sa capacité, à sa manière d'être, à son tempérament… En plus, cette adaptation est en quelque sorte un devoir de justice, car nous devons respecter et développer chez l'enfant toutes les qualités naturelles que Dieu y a déposées, et l'éduquer sans affecter ces mêmes richesses naturelles.» (M. Oliva Reina, 1932).

- «Individualiser l'éducation de la façon qui s'adaptera le mieux aux besoins de chaque enfant. Eduquer au cas par cas, puisque chaque enfant est un exemplaire unique: les âmes ne se répètent point.» (M. Oliva Reina, 1940).

- «Nul empêchement n'est plus démoralisant ou incapacitant pour le travail avec un enfant que le fait de lui exiger des efforts supérieurs à sa capacité. C'est là un point dont le professeur devra tenir compte, car la gradation de ce qui doit être exigé à chaque élève est un travail qui requiert beaucoup de concentration, d'abnégation et d'étude.» (Règlement, Madrid);

- «Pour certains, l'idéal semble être que toutes les élèves de la classe aient le même niveau (…) mais il est évident que dans une classe il y a des enfants de différente capacité intellectuelle, et le mérite de l'institutrice réside dans le fait que la majorité des élèves qui ont moins de capacité assimilent le fondamental du programme, que les élèves moyens le maîtrisent presque en entier et que les élèves dotés de plus de capacité travaillent pour cultiver leurs facultés selon leurs capacités (…) Je sais que c'est difficile et je ne le dis pas pour que vous le fassiez sur-le-champ, mais pour que vous orientiez votre travail dans ce sens.» (M. Margarita Aguirrezabala, 1954).

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- «Notre pédagogie est essentiellement d'"affect": ce qui découle de l'Amour qui génère la vie, respecte le rythme de la croissance et les différences des personnes.» (Carácter Próprio).

Assumer la Pédagogie du Cœur n'est possible que si nous nous passionnons par ce que nous faisons et que si nous nous occupons constamment, aussi, de notre cœur;

Assumer la Pédagogie du Cœur n'est possible que si nous appréhendons le "Réparer" des Ancelles – le regard qui voit plus profondément, qui voit avec le cœur et arrive au cœur, qui ramène à la lumière tout ce qu'il y a de bon, qui comprend la fragilité, qui soigne, guérit, transforme et fait grandir;

Assumer la Pédagogie du Cœur c'est ne jamais se démettre d'un élève;

Assumer la Pédagogie du Cœur c'est reconnaître la richesse de la cohésion communautaire et en faire un corps;

Assumer la Pédagogie du Cœur c'est accepter de vivre debout, prêt à cheminer, en cherchant constamment les réponses au changement;

Aimer nos élèves et accompagner leur croissance humaine et chrétienne, en combinant fermeté et tendresse, comme l'ont écrit les fondatrices, c'est beaucoup plus qu'être ferme et avoir avec eux des mots et des gestes affectueux: c'est les accueillir et les connaître, c'est apprendre à satisfaire leurs besoins en tout genre, c'est être attentif à leurs rythmes et difficultés, c'est leur faciliter la découverte et le développement de leurs capacités, c'est les encourager à surmonter leurs craintes et leurs points faibles, c'est leur apprendre à gérer leurs émotions, à côtoyer la réussite et l'échec, c'est les motiver à faire de leur mieux – "Magis" – toujours.

Objectifs de la Pédagogie du Cœur

Les objectifs de la Pédagogie du Cœur, en raison de l'intemporalité de leur profondeur et de leur étendue, n'ont jamais changé, depuis les premiers temps:

- «Si vous voulez vraiment conquérir le cœur des enfants, faites-le dans le seul but de les rapprocher du cœur de Jésus.» (M. Maria de los Santos Mártires, 1885);

- «Comme l'éducation évangélisatrice est importante! (…) C'est une option pour Jésus-Christ et son Règne. C'est une option d'accompagnement de la vie de l'autre, de sa vie humaine, chrétienne, personnelle, sociale et fraternelle…» (Rita Burley aci, 2000);

- «La pédagogie du cœur doit être pour nous le chemin où nous aidons nos élèves à grandir et à mûrir dans tous les aspects de leur personnalité. Parce que, née de l'amour, elle doit respecter l'identité de chaque enfant pour qu'il puisse être l'agent de sa propre formation et collaborer à la construction d'une société donnant la priorité à l'être, au respect de l'autre, à la solidarité et à la recherche de ce qui est plus juste et plus fraternel.» (Teresa Laiseca aci, 2003);

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- «Nous sommes convoqués par un Dieu ami de la vie, afin de l'aider à réaliser Son rêve pour chaque personne et pour notre monde. (…) Nous sommes envoyés en fonction de notre identité, avec les élans de notre pédagogie réparatrice, pour travailler avec ceux qui ont un cœur universel et disponible pour la mission de Dieu, comme le voulait Sainte Raphaëlle Marie.» (Inmaculada Fukasawa aci, 2014).

Les nouveaux défis

La XIXe Congrégation Générale (février 2012) valorise, comme dès les débuts de l'Institut, une «éducation intégrale couvrant toutes les dimensions de l'être humain» et souligne que «Le défi d'éduquer avec des valeurs chrétiennes pour la société du XXIe siècle passe par une éducation intégrant la pratique du discernement. Il est supposé faire de nos élèves des protagonistes de leur croissance, en harmonisant responsabilité et liberté, en les mettant en état de choisir et décider en toute responsabilité. L'éducation doit pouvoir susciter des questions, ouvrir des horizons, générer de la créativité. Une éducation qui leur permette de trouver des réponses, de découvrir les besoins des autres, d'écouter la douleur de ceux qui souffrent, de ne pas se conformer à l'injustice.» (Inmaculada Fukasawa aci, 2014).

Pour nous, le grand défi est, donc, de savoir comment relever ce défi de l'Education Evangélisatrice / Pédagogie du Cœur.

Plans d'action

Nous sommes des équipes de direction et, par conséquent, notre défi est avant tout de nous défier nous-mêmes et défier tous les secteurs de nos communautés éducatives.

Les défis sont des incitations à l'action qui nous permettra d'élaborer des plans, tracer des chemins, établir des objectifs.

Pour ce faire, commençons par réfléchir à l'école que nous avons et si c'est ainsi que nous la voulons. Les questions que je pose ci-après prétendent uniquement aider à la réflexion, afin de décider de la nécessité, ou non, d'élaborer des plans d'action. J'y ai joint quelques commentaires et citations, pour atténuer la sécheresse des interrogations:

- Comment voyons-nous notre école? – Comment voyons-nous notre projet éducatif? Quelles sont les priorités établies? Quelle autonomie avons-nous et que faisons-nous avec? En tant qu'école catholique, donnons-nous la réponse que la société attend de nous? Comment réagissons-nous au changement? Sommes-nous attentifs à la réalité qui nous entoure et au monde? Eduquons-nous en vue du bénévolat, de la solidarité, de la fraternité? Innovons-nous?

Roberto Carneiro (2009) parle de l'école catholique comme d'une école d'éducation du caractère, qui transmet des valeurs, oriente, crée des amarres solides, ne se démet pas, possède une identité forte qui lui est reconnue. Il nous avertit que personne n'éduque

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seul et que, donc, il y a lieu de créer des réseaux, d'établir des partenariats (dans l'école et au-dehors). Il nous présente les sept C des partenariats:

Culture – la culture en réseau – élargie, qui nous permet d'aller plus loin;

Connaissance – apporte la connaissance des parties, bien plus étendue;

Créativité – les différences de points de départ, de vision, d'attentes, mènent à des solutions créatives;

Communauté – améliore le sens de communauté, sa connaissance, le sentiment d'appartenance;

Collaboration – professeurs, parents, personnel, élèves tous sont appelés à collaborer les uns avec les autres, ce qui augmente beaucoup les expériences d'apprentissage;

Complémentarité – les autres sont l'autre partie de moi-même, nous y gagnons tous;

Confiance – permet l'enrichissement, la construction, le resserrement des liens, l'appui mutuel.

Bien que ne faisant guère partie des partenariats, ajoutons le C de Charisme de l'Institution, sa façon propre, sa marque, son don de transformation de la société.

«Dans nos centres éducatifs, nous sommes appelés à construire une communauté où élèves, éducateurs et parents travaillent en commun pour la réalisation du projet éducatif. La communauté éducative est appelée à être une communauté chrétienne, où le quotidien est vécu en annonçant la joie de l'évangile. Une telle communauté est une communauté qui éduque et évangélise par son témoignage.» (Inmaculada Fukasawa aci, 2014, en citant le Pape François);

- Comment voyons-nous nos éducateurs? – Animés, énergiques, confiants, utilisant la psychologie positive, satisfaits des résultats obtenus… ou, au contraire, plaintifs, découragés, révoltés par le manque de correspondance des élèves à leur travail et à leur effort? Sont-ils inquiets, ou conformés et fatigués? Travaillent-ils en équipe, s'appuient-ils les uns sur les autres, partagent-ils, sont-ils créatifs, novateurs? Quels sont leurs rapports avec les élèves et avec la communauté?

Il est très important de valoriser le rôle de l'école dans le développement des affects.

Le professeur doit faire en sorte que l'élève se sente une cible d'amour et non un objet d'enseignement. «L'affect devrait être la première matière à être enseignée à l'école et la patience son gardien.» (Eugénio Cunha, 2008).

«Les apprentissages importants découlent de la relation entre les personnes. Les objectifs, les moyens et les résultats sont les conséquences de rapports affectifs et transformateurs.» (Thiago Chaer, fondateur de l'Instituto Inovar para Educar, 2013).

«Sans amour on ne peut réinventer et ré-enchanter aucun monde, aucune salle de classe.» (Roberto Crema, 2004).

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- Comment voyons-nous nos éducateurs en termes de compétence pédagogique?

- Comment voient-ils les élèves? – Accueillent-ils chaque enfant en conformité avec la pédagogie du cœur? Les aiment-ils, malgré les angoisses, les inquiétudes et les perplexités qu'ils provoquent, malgré les impertinences, malgré la rébellion… Ou bien les voient-ils comme des élèves difficiles, "j'en ai marre!", "j'ai tout essayé, mais rien à faire"? Comment réagissent-ils aux difficultés d'apprentissage des élèves? Sont-ils attentifs à l'éducation personnalisée?

- Maîtrisent-ils les matières qu'ils enseignent?

- Maîtrisent-ils et utilisent-ils les TIC dans les dynamiques de classe?

- Connaissent-ils l'élève et les étapes de son développement?

- Que savent-ils sur les mécanismes de la pensée et de l'apprentissage?

- Que savent-ils sur les intelligences multiples?

Howard Gardner les a définies. Nous tous les avons! Elles sont anatomiquement indépendantes; elles constituent un potentiel; elles ont besoin d'être stimulées; elles s'enrichissent mutuellement. «Si on utilise la plus forte pour stimuler les autres, les résultats sont inattendus et profonds dans les domaines plus faibles.» (Zita Areal, 2012, en citant Howard Gardner).

- Connaissent-ils les implications de l'intelligence émotionnelle (intra-personnelle et interpersonnelle) sur l'apprentissage?

Nous savons que tout apprentissage est, surtout, émotionnel. António Damásio (2000) défend que, lorsque nous pensons, on pense avec le corps et avec les émotions. «L'émotion fait partie intégrante des processus de raisonnement et de prise de décision, pour le meilleur et pour le pire.»

«Les émotions déterminent la qualité de nos vies.» (Paul Ekman, 2003, Emotions Revealed).

- Comment se passent les classes?

«A l'école, on privilégie le raisonnement logique, au lieu d'attribuer une juste mesure aux affects. Les difficultés d'apprentissage ont beaucoup plus à voir avec les affects et les émotions, qu'avec l'intelligence.» (Nelson Lima, 2001).

- Quelles stratégies utilisent-ils pour attirer et maintenir l'attention des élèves?

- Motivent-ils les élèves, quelle importance attribuent-ils à la curiosité et à la créativité?

«Les élèves curieux apprennent à apprendre et à en faire une tâche amusante (…) La principale chose que les étudiants ont besoin de savoir n'est pas quoi penser, mais comment penser de façon à pouvoir relever de nouveaux défis et à résoudre de nouveaux problèmes.» (Amanda Lang, The Power of Why).

«Nous sommes l'une des espèces qui ont une Conscience élargie. Pouvons-nous avoir une créativité élargie? Apprend-on à être créatif? Apprend-on le Leadership? D'après Ken

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Robinson, "la créativité est aussi vitale au XXIe siècle que l'a été l'alphabétisation au XXe siècle." Quel est notre "Elément"? Où est-ce que "la Passion et le Talent Individuel" de chacun se révèlent et nous permettent d'atteindre l'Excellence?» (Zita Areal, 2012).

«La créativité renforce l'imagination humaine et, par conséquent, modifie la manière dont les personnes utilisent et traitent l'information.» (Max Haetinger, Créativité – la Révolution dans la Salle de Classe, 2014).

- Assurez-vous le développement des compétences transversales? Eduquez-vous pour l'avenir? Eduquez-vous pour la préservation de la planète?

Jacques Delors (1938) réfère quatre piliers de l'éducation qui devraient faire partie du quotidien du professeur, afin que nous recherchions ensemble (élève et professeur) un monde plus productif, plus juste et plus sain pour tous: apprendre à connaître; apprendre à faire; apprendre à vivre ensemble; apprendre à être (Unesco – Commission Internationale sur l'Education pour le XXIe siècle).

- Connaissez-vous l'importance du ludique et du jeu?

- Créez-vous et maintenez-vous une ambiance propice à l'apprentissage, sans problèmes d'indiscipline?

- Permettez-vous que les élèves découvrent leurs talents?

- Etes-vous un exemple pour les élèves?

«L'un des objectifs majeurs de l'éducation des jeunes doit être le développement de leurs facultés (…) aimer profondément les nobles idéaux de la paix, de la liberté, de la dignité et de l'égalité entre tous les hommes, et s'imprégner de respect et d'amour pour l'humanité et ses réalisations créatrices.» (Assemblée Générale de l'ONU, 1965).

- Vous préoccupez-vous de votre propre formation et actualisation?

Il faut ouvrir les portes à l'innovation! 2009 a été déclarée par 'Union Européenne l'année consacrée à l'innovation et à la créativité. «La créativité, le soutien de l'innovation, est principalement expérimentale… et se manifeste dans tous les domaines de la vie. L'innovation consiste dans la construction et la déconstruction de nouvelles idées; la créativité est une caractéristique sine qua non de l'innovation. Le saut à l'innovation, qui passe par l'indispensable maîtrise théorique, a besoin de l'expérience créatrice. Donc, pour former des éducateurs novateurs, seule une formation permanente et créative peut relever le défi. Convertissons-nous en éducateurs qui désapprennent pour réapprendre parce que, comme le disait le savant Benedetti, quand nous connaissions toutes les réponses, les questions ont changé. Apprenons à désapprendre.» (Alfredo H. Calvo, 2012).

La tâche du professeur sera d'autant plus difficile que son collage au passé est grand. Le courage d'éduquer accueille le présent, s'ouvre à la nouveauté, à "l'apprendre à apprendre", et se projette avec confiance dans l'avenir qui sera construit par les élèves.

- Comment voyons-nous les familles de nos élèves? – Devrions-nous leur faire mieux connaître la Pédagogie du Cœur? Comment? Leur suffit-il de la déduire, sur base de la

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façon dont nous éduquons leurs enfants? Comment nous défient-ils? Quelles seraient les actions nécessaires à l'approfondissement de notre partenariat?

«Cette collaboration Famille-Ecole devient de plus en plus nécessaire, car toutes deux doivent aller dans le même sens et être cohérentes avec ce qui est enseigné au sein de chaque espace. (…) Il est important que les parents se sentent identifiés avec les valeurs et la vision chrétienne de l'établissement, pour que la collaboration soit efficace et cohérente.» (Inmaculada Fukasawa aci, 2014).

- Comment voyons-nous nos élèves? – Se sentent-ils accueillis et chéris par nous tous? Sont-ils joyeux, motivés, participatifs, intégrés, amusés? Quels résultats obtiennent-ils? Leur donnons-nous une préparation solide? Quels sont leurs rapports avec l'établissement? Maintiennent-ils des liens après leur départ? Reviennent-ils?

«Les enfants et les jeunes ont un besoin urgent de notre joie, de notre enthousiasme face à la vie. Le découragement que l'on vit leur est transmis sans qu'ils s'en rendent compte. Nous avons besoin d'éducateurs qui, dans le monde actuel, soient des signes d'espérance!» (Mónica Cienfuegos, 1995).

«Nous voulons l'école de l'enchantement où tous se sentent inclus!» (Max Haetinger, 2014).

Tâche:

- Comment nous voyons-nous, équipes de direction? – Où nous mène la Pédagogie du Cœur? Quelles fonctions nous absorbent davantage? Quelles priorités? Quelles contraintes / attentes?

- Comment rapprocher les écoles de la Province? – Comment rapprocher les éducateurs? Les élèves? Que pouvons-nous partager?

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L'éducation comme espoir Prier avec les réfugiés en République Démocratique du Congo

Jésus le Christ, lumière intérieure,

ne laisse pas mes ténèbres me parler.

Jesus le Christ, lumière intérieure,

donne moi d’accueillir ton amour.

Lecture: Marc 10,13-16

On lui présentait des petits enfants pour qu'il les touchât, mais les disciples les rabrouèrent.

Ce que voyant, Jésus se fâcha et leur dit: «Laissez les petits enfants venir à moi; ne les empêchez

pas, car c'est à leurs parents qu'appartient le Royaume de Dieu.

En vérité je vous le dis: quiconque n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n'y entrera

pas.»

Puis il les embrassa et les bénit en leur imposant les mains.

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“Kashunga, 16 février 2015 – La blouse blanche de Maombi brille au soleil du matin à

Kashunga. Elle rayonne de fierté dans son nouvel uniforme scolaire - elle va entrer à l'école

secondaire après être restée deux ans à la maison.

Maombi est l'une des 2,7 millions de personnes déplacées qui vivent en République

Démocratique du Congo. Sa famille et elle-même ont fui de chez eux suite aux attaques d'un

des innombrables groupes armés dans la région. Ayant tout laissé derrière elle, la famille de

Maombi n'avait que peu de possibilités économiques pour tout recommencer.

A cause des frais de scolarité pour l'école secondaire, seulement les frères de Maombi, au

début, ont pu aller à l'école. Sa mère et son père n'avaient pas assez d'argent et estimaient que

l'éducation des garçons était un investissement plus sage. Maintenant, au bout de deux ans, la

famille est plus ou moins établie, et Maombi peut commencer l'école secondaire.

Grandir sans éducation régulière est le sort de beaucoup d'enfants déplacés au Nord Kivu. Un

grand nombre de familles ne peuvent pas se permettre des frais de scolarité, d'autres peuvent

les payer mais ne peuvent pas se permettre les uniformes et le matériel scolaire. Dans d'autres

familles encore, les enfants doivent travailler pour avoir un meilleur niveau de vie. Les

orphelins et les enfants non accompagnés doivent souvent subvenir à leurs propres frais et

même à ceux de leurs frères et sœurs plus jeunes. Dans d'autres cas, des groupes armés ont

détruit les bâtiments scolaires et les enfants n'ont pas d'endroits sûrs pour les leçons.

Pour quelque raison que ce soit, l'éducation est un droit fondamental, et est absolument

nécessaire en vue d'un avenir plein d'espoir.

Pour Maombi, c'est aussi simple et fondamental que ceci: «L'éducation me donne de l'espoir

d'un meilleur avenir au-delà du camp.»

En manifestant une dernière fois encore son appréciation pour son nouvel uniforme, Maombi

entre dans la classe pour un futur plus lumineux.”

The Kingdom of God is justice and peace and joy in the Holy Spirit.

Come Lord, and open in us the gates of your Kingdom

Réflexions pour la prière La Bible fait l'éloge de la sagesse, considérée comme un don de Dieu. Cela se réalise à travers l'éducation et à travers le processus d'aider les autres. La sagesse ne peut pas grandir si l'éducation est refusée. Sans elle, une personne ne peut pas développer sa dignité personnelle ni sa propre détermination. C'est cela que Dieu veut que nous soyons: des individus libres, responsables d'eux-mêmes et d'autres personnes. L'éducation est le chemin de la sagesse et elle crée pour l'avenir de

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l'individu et de sa communauté. Felix Polten SJ, Coordinateur de l'éducation, Service Jésuite des Réfugiés, Mweso, Est de la République Démocratique du Congo.

Donna nobis, donna nobis. Donna nobis pacem.

Donna nobis, donna nobis. Donna nobis pacem.

Pacem, pacem. Donna nobis pacem.

Pacem, pacem. Donna nobis pacem.

Prières spontanées :

Notre-Père…

Donna nobis, donna nobis. Donna nobis pacem.

Donna nobis, donna nobis. Donna nobis pacem.

Pacem, pacem. Donna nobis pacem.

Pacem, pacem. Donna nobis pacem.

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Mots à la fermeture

Irene Guia,aci

Ne pensez pas que c’était une coïncidence, que nous avons commencé notre 1ère

réunion de la Journée mondiale pour la justice sociale.

Nous sommes conscients que, pour le projet éducatif, par charisme de la Congrégation,

la justice sociale est à la base et à l'horizon de la formation et de l'éducation que nous

donnons à nos élèves dans nos écoles.

Nous croyons que notre engagement et aussi l'honneur de cette expérience pour

accompagner la croissance de nos élèves en tant qu'individus, nous donne l'espoir que

le monde que nous partageons tous habité et peut devenir plus juste et fraternelle grâce

à eux.

Dans cette 1ère réunion a commencé en tant que représentants de bonnes écoles,

chacun travaillant assidûment, recherche de l'excellence de l'homme. Chacun sur sa

propre.

Maintenant, seulement après deux jours passés ensemble, je pense que je peux dire, au

nom de nous tous de voir autant de choses différentes les unes des autres, mais surtout

de voir autant de choses communes, nous avons terminé ces jours avec la conscience

d'être un corps.

Et cette conscience d'être corps porte au moins deux défis:

- La prise de conscience d'être corps conduit à la responsabilité étant corps

- La prise de conscience d'être corps nous conduit à penser, dès le début, ce genre de

corps que nous voulons être. Et ici, me aider Francisco pape avec sa sagesse sur les gens

et sur les gens. Quel corps? Renvoyé au pape Francisco que le solide géométrique qui

représente l'harmonie ne est pas la balle, mais le polyèdre. Le polyèdre est le défi

permanent du pape en tant que facilitateur de la vie et de la communion: la culture de la

réunion dans une harmonie de multiples facettes. Le corps qui avait établi entre nous,

que nous sommes conscients de l'être, de favoriser la communion demande en

respectant la grande diversité qui nous a fait.

Je crois que nous établissons entre cette culture contre une harmonie multiples facettes,

non seulement nous assure que nous sommes corps comme centres éducatifs ACI, que

nous fortifie dans le rôle que nous avons à suivre les nouvelles générations de grandir

en paix et en se engageant à la vie.

Merci à tous pour avoir adhéré à tout ce que nous proposions. Sans votre participation,

la réunion n’aurait pas été ce qu'elle était.

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ANNEXE

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